
tuae des caufiiques , ou pour l'approprier aux differentes
parties qu'il falloit cautérifer, ou pour
en modérer & en ralentir 1 energie 5 ce font ou
des mélangés de divers caujîiques, ou des additions
de<vr IcuIes -> d’excipiensd'efpèces de correctifs
qui conftituent la plupart de ces caujîiques.<
-Nous indiquerons particulièrement dans cette
claüe J eau phagédénique , les trochifques ef
carrotiques , l’emplâtre vëfîcatoire, les mélanges
p ongiiens J poudres, &c. épilateires J le colyre
de Lanfranc , le fparadrap efearotique de
Lieutaud. ( Voyez ces mots )
CANOTE d’AMÉRIQUE.
Canothus americanus,
C’eft un charmant arbriffeau , Iorfqujl eft en
neur^ qui fe trouve communément cfansi'le Ca-
• na^a & dans prefcjue toutes les parties" de i’A-
merique méridionale. On le cultive en France
pour l’agrément. Les Canadiens font ufage de
fa racine dans les aflëétions vénériennes , les tumeurs
chroniques. Sa décoétion eft très-eftimée
pour plufieurs maladies; elle guérit les gonorrhées
fjmples qu’elle arrête en deux jours fans aucune
fuite facheufe. Les feuilles & les racines de ca- -
note font officinales en Amérique. Les feuilles
fechées font fubftituëes au thé. hou.
(W illemet ) ..
CÈDRE.
■ P inus Cedrus.
Cedrus Libani. Barr.
;.VC’eft un très-grand arbre qui peuple particulièrement
le mont Liban & d’autres hantes montagnes.
,11 en découle une réfine claire,, tranf-
' parente b blanche, odorante j qui eft réfolutive^
émolliente , digeftive > tonique > peu connue en
France. Le bois de cèdre eft employé à la fabrication
des beaux ouvrages de inenuiferie. Il
eft fudorifique , pris en décoélipn ou en poudre.
L'on en retire une huile chimique par la dif-
tillation. Le bois de cèdre entre dans l ’eau'générale.
II fert utilement, lorfqu’on le briîie pour,
parfumer les appartemens Sc ies éclairer. Le temple.
& le palais de Salomon étoient décorés dé bois ciel
tèdre.
(W illemet ) j
CÉLERI.
’ Apium dulçe i. yoy .
Apium gravé oient
C’eft hue,plante bifannuélle, indigène0 qui,
tranfpbrtéë des endroits ralultresfon lieu natal.,
8c cultivée dans les jard.ns potagers , dévient j
tout-à-coup d'âcre qu'elle étoit 3 douce & alimentaire.
Sa racine eft une des cinq apéritives.
Elle eft, dit-on, vulnéraire,fudorifique, diurétique.,
emménagogue, & carminative. Sa lemenceunedes
cinq petites femences chaudes offre les mêmes
vertus que la racine. Nous avons Couvent vu
réuflir le ftrop de cjieri dans les coqueluches.
Ot^ fait avec les tiges de céleri une conferve
très-bonne pour les maux de poitrine.& les coliques^
venteufes. Les feuilles de cette plante
mangées en falade 3 font très-bien pour guérir
les extin&ions de voix anciennes.
Le fuc d'ache déterge tous les ulcères extérieurs,
notamment les fcorbutiques;,qui naiftént
dans la bouche. Il eft utile pour les cancers ulcérés.
Pris matin & foir à la dofe de trois onces
, il guérit, fuivant Jean Bauhin , l’hydropifie
commençante ; mis en cataplafme, il devient un
remède vanté contre le charbon; les feuilles
pilées3 appliquées furlesmammelles font pafler le
lait aux femmes. Les feuilles & les femences
d’ache confifes, font mifes en ufage par les hollan-
dois , fuivant le rapport du grand Boërhaave ,
pour .s'exciter aux plaifirs de Vénus. Mappus
dans fon hiftoire des plantes d’Alfacê , dit que
les femences d’ache réduites en poudre, répandues
fur les cheveux font mourir les poux.
La chirurgie connaît l’onguent mondificatii d a-
che; cette compofition pharmaceutique officinale
& galénique mériteroit ainfi qu’une foule d’autres
une réforme. Nicolas Prévôt employoit fréquemment
fon eau diftilîëe. La racine' d’ache entre
dans le lirop apéritif cachectique de Charas ,
le ftrop antiafthmatique du même, le ftrop by-
fantin , le ftrop des cinq racines apéritives ^
ceux de chicorée, d’ivette , d’eupatoire , d’endive
8c d’hyftope. La bierre dans'laquelle on a
fait bouillir la racine d’ache eft bonne fuivan t
Wallis contre l’hydropifie. La poudre d’ache fait
partie de la poiidfe lirhoritriptique de Renaudot,
les rrochifques d’Alkekehge", la poudre d’acier ,
la bénédière laxative, l’éledtuaire de pfyIlium 3
le pkilonium romanum3 les pillules dorées & l’emplâtre
dé melilot. Le fuc des feuilles eft employé
f dansT l’emplâtre dé bétoine. La femence
dé céleri entre dans, l’oryiétan du difpenfaire de
Paris.
Les racines , les feuilles 8c les' femences d’acHé
font en conféquençe d’ufage en médecine.
(W illemet. ) /
CÉMENT ^ ’CÉMENTATION,, t e cément eft
î tou te niatièxe- sèche ,;pulvé r-u lente pu en pâte
dont ôn enveloppe un corps que ron 'faitfchauffer
plus ou moins forteî-nént dans des pots ouicreu-
fe*s.,.rik qui lui fait:réprouver par la pénétration
opérée à .l’aide du feu, Un changement plus-ou
moins fenftble. Cémenter &• cémentation. , c’eft
donc l’opération par laquelle on expofe ainfi les
corps à 1 adtion d’un cément dont on les enveloppé.
On conçoit qu’il doit y avoir un grand • nombre
de céntents différens , puifqu une foule de
corps font affurément fufceptibles de produire
des effets remarquables , à fec & à chaud, les
uns fur les autres. On doit plus particulièrement
indiquer ceux qui font d’un ufage frequent, tels
ue le cément qu’on emploie pour féparer l’or
'e Targent dans le départ fée ou concentre, le
c ém e n t par lequel on convertit le fer en acier ,
& qui. n’eft que du charbon très-.ftn , lexément
qui change le verre en.porcelaine 8c qui eft du
fable fin ou du fulfate ae chaux, le cément pour
convertir le cuivre rouge en cuivre jaune dont
la bâfe eft un oxide de ziïïc qui fë réduit-pendant
l’opération, C ’eft toujours ou par unè pénétration
intime 8c profonde opérée par 1 aêlion
du calorique accumulé, ou par la réduction' en
vapeurs,& la réuffite d’une combinaifon qui n’ au-
roit pas eu lieu fans cela , que les "céments agif-
fent. Ils font fort utiles dans les arts métallurgiques.
Voyez les mots A cier , Départ ,
â les diftinguer des cendres des végétaux,, c eft
j qu’èlles font en général plus difficiles à faire &
f; à obtenir. Il n’eft pas rare de trouver des’ matières
C uivre.
CENDRES. Le nom de 'c en d res a été donné à
plufieurs produits de la nature & de l’ar t, qui
ne font rien moins que des cendres proprement
dites , comme on le verra dans le plus grand
nombre dès articles fui va ns.' Qn ne doit rappliquer
qu’aux réftdus des fubftances végétales & ,
animales brûlées à feu ouvert, & calcinées. Toutes
les autres matières qui portent ce nom dans
les arts 8c même dans quelques fciences phyft-
ques, appartiennent à des opérations qui, quoique
reffiemblant en apparence à celié que .l’on fait
pour réduire lés fubftances organiques en cendrés
, en diffèrent cependant beaucoup ; auffi
examinerons-nous les matières dans d’autres articles.
Rien n’a été milheureufement fi commun
en chimie que des noms mal à propos appliqués
a des produits qui trompoient par quelques
analogies dans les opérations qui les formoient,
8c qui n’avoient rien de commun dans la réalité.
On verra la même faute 8c plus groffière encore
dans la dénomination des chaux, qu’on a
donnée aux métaux brûlés comme à des matières
véritablement calcinées & fur-tout aux matières
calcaires qui forment toutes par Paétion du teu
de la chaux plus ou moins pure. Audi n’entrerons
nous dans quelques détails fur les matières
qui portent le titre-dè' cendres que par rapport:
à celles qui méritent véritablement d’être dé-
fîgnées ainfi.
CENDRES ANIMALES. Quand on a brûlé
les matières animales à l’air libre , il refte des
cendres d’ une nature particulière. Un des caractères
qu’ elles' pré.fentent conftamment Sc qui fert
animales que l’ on, eft obligé de tenir rou-
j .ges d*hs des creufets ou des capfules de terre,
pendant plufieurs heures de mite 8c en les agitant
beaucoup, pour les réduire en cendres. Tels
font le fang & furitout ' la partie rouge , la
chair mufculaire &c. Cette difficile incinération
dépend de ce que les matières fixes des animaux
contiennent des fels très-décompofables ,
qui ne favorifent nullement la combuftion du
carbone , 8c fur-tout de l’ oxide de fer qui en
s’unifiant au principe carboné l’empêche de brûler
8c lé rend extrêmement réiraéiaire, à-peu-près
; comme le carbure de fer : 8c en- effet il y a
plufieurs charbons animaux ,& particulièrement
celui du .fang eft dans, ce cas , qui imitent fi
bien le carbure’ de ffèr- natif, qu’il en a la couleur
, le brillant,-la dureté, la qualité ojKfttréufe
lorfqû’il eft en pouffière, & toutes les'propriétés
chimiques lorfqu’on vient à l’examiner par les
moyens connus dJanalyfe.;
Une fécondé différence effentielle que pré-
fentent les cendres animales comparées aux cendres
des végétaux", c’eft qu’elles contiennent toutes
une quantité plus ou moins grande de phof-
phate de chaux qui en,fait èn généralda bâfe
fixe , ainfi que du|phofphate de foude. Comme
ces fels font intimement unis à l ’oxide de fer
& à une certaine quantité de carbone qui ne
brûle point complètement , les cendres animales
font fouvent très-difficiles à analyfer. Outre les
matières dont nous avons parlé, favoir le carbone
, l’oxide de fer & les phofphates de chaux
& de foude, on trouve fouvent dans les cendres
du carbonate de foude ., du carbonate de
cha'ux, quelquefois même du carbonate de thag-
r/éfie 8c du fulfate dé chaux. Souvent il refte
dans ces réfidus un peu d’acide pruffique formé
par la décompofition des fubftances albumineufe
8c fibreufel3 8c uni foit à la foude , foit à la
chaux , foit à la magnéfie^' foit même à l’ oxide
de fer. Enfin il arrive quelquefois que malgré
la grande chaleur qu’on a appliquée à ces cendresy
& la longue calcination qu’on ieur a fait éprouver
, un peu de matière animale échappe à la
décompofition ; alors les cendres font mêlées de
fubftanoe. huileilfe & extradlive. IL faut encore
ob fer ver que quelquefois il s’y trouve un peu de
pruffiate de fer tout formé 8c pourvu de fa cou-
; leur bleue ; c’eft ce qui fait qu’en traita.it des
cendres animales par les acides, elles prennent
quelquefois une couleur bleue. Schèele annonce
de plus qu’il exifte fouvent dans les cendres un
peu d’oxide de manganèfe , mais fa quantité eft
j fi petite , & il fetrouve alors t»il«ment mafqtié
I par le fer, qu’on n’en démontre que très-dif-
! facilement l’exiftence. .
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