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naifon de ces Tels a une teinte verte & une
tranfparence qui periifte après !e réfroidiffement ,
fi Ton n’a pas employé une trop grande quantité
de réaétif ; cela arrive avec une beaucoup plus
petite quantité de borax.
$. X V . CaraBeres des terres.
Les terres qui , jufqu’à préfent, n’ont pas
été decompofées par l’art , ni changées Tune
dans l’autre , font appellées terres [impies ou primitives
: on en compte cinq fortes. Celles dans
la compofîtioa defquelles deux ou plufieurs des
premiers entrent , font appellées terres compofées
ou [econdaires.
La plus grande partie des pierres qui étoient
regardées autrefois comme des pierres fimples ,
ont été rangées dans l ’ordre [econdaire par l’anal
y le chimique , feul bon juge dans cette partie,
fur-tout depuis qu’elle eft devenue fi fécondé
en moyens.
§. X V I . Des propriétés des terres primitives.
Chaux.
Cette fubftance eft infufible au plus grand
feu connu j expofée à l’air , elle, .en attire l’humidité,
fe délite par petits morceaux & fe réduit
même en pouffière impalpable. Elle ab-
forbe en même-temps l’acide carbonique de l’at-
mofphère : ces phénomènes font accompagnés
d’on dégagement de calorique. La chaux ne
fait point effervefcence avec le carbonate de
foude, elle fe divife feulement en petits morceaux.
Avec le borax elle éprouve un commencement
de fufion en produifant une légère
effervefcence. Ce phénomène eft plus marqué
avec le feî microcofmique ou phofphate de
foude. Quoique la chaux paroiffe d'abord fe
combiner difficilement au borax & au phofphate
de foude, on parvient cependant à fondre une
petite portion de cette terre & à la réduire en
un globule tranfparent avec ces fels à l’aide
d’une chaleur forte & long-temps continuée;
mais fi l’on ajoute de la chaux jufqu’â ce que
le flux -foit fatyré , il s’en fépare une portion
par le réfroidiifement qui forme d'abord des
nuages blancs à la fur face du globule , & qui
le rendent enfin entièrement opaque. On peut
rendre la tranfparence aux globules par une
nouvelle fufion, &r le faire palier autant de fois
que l’on veut par fes différents états ; ces phénomènes
ont beaucoup d’analogie avec ceux qui
arrivent par la voie humide. En effet, de l’eau
faturée de fulfate de foude ou de nitrate de
potafle , par la chaleur , dépofe une portion
de ces fels en réfroidiffant. Une preuve que
C H A
la chaux eft dans les globules en véritable
combinaifon , c’eft que fi on plonge les globules ,
aufii-tôt qu’ils 'viennent' d’être fondus, dans du
fuif liquide ou de l’eau tiède , ils relient tranf-
parens , & ne deviennent point opaques comme
ils font dans Y air.
De la baryte ou terre pefante.
On ne fait rien d’exaél encore fur la manière
dont la baryte fe conduit au feu, puifqu’onn’a
pas encore pu obtenir cette terre parfaitement
pure, & quelle retient avec opiniâtreté les acides
auxquels elle eft unie dans la nature. Cependant
Bergman annonce qu’elle perd au feu l’acide
carbonique & qu elle devient cauftique ; nuis
j’avoue que jufqu’à préfent je n’ai pu l’amener :
à cet état de pureté parfaite. A l’état de carbonate,
comme elle fe trouve dans la nature,
& telle qu’on la prépare dans les laboratoires
de chimie, elle fait effervefçênce avec les acides
comme la terre calcaire ; elle fait peu d’effer-
vefcence avec l'alcali de la foude , mais diminue
fenfîblement de volume ; elle fe diflout dans le
borax avec une.légère effervefcence; le même
effet a lieu avec le phofphate de foude. Les1*
phénomènes qui ont été expofés plus haut pour
la chaux ont également lieu pour la baryte.
De Valumine ou argile.
La terre argileufe ordinaire, étant toujours
mêlée d’une grande quantité de matière étrangère,
& fur-tout de filice , dont elle contient
quelquefois la moitié dèTon poids, il faut, pour
examiner l’ alumine pure', l’extraire du fulfate
d’alumine ou alun.
Expo-fée;à la flamme, elle fe durcit , diminue
de volume , mais ne fe fond point. Avec le carbonate
de foude, elle fait un peu d’effervef-
cence., fans cependant être fondue. Avec le phofphate
de foude & d’aminouiaque elle occafionne
une violente ébullition.
De la - ^ -,
. .Seule , elle ne fe ;fond point au chalumeau ;
avec la foude, elle fe fond avec une vive effèr-
vefcence, & donne un verre tranfparent & inaltérable
à l ’air , fi les proportions été bien
gardées.'
Avec le borax , elle fe diffout difficilement 8c
fans effervefcence.
- Le même effet a lieu avec le phofphate de
foude & d’ammoniaque.
C H A
§. XVII. Des terres [econdaires.
Pour n’ être pas accablés par le nombre des
terres compofées, nous les difpoferons d après
leurs caractères, fous differens titres,
P r e m i e r T i t r e.
Pierres qui décrépitent.
Le fltiate de chaux. Le carbonate de chaux.
Le tunftate de chaux.
C H A i8j>
Spath pefant ( i) , ou Marne,
fulfate de baryte
Bafaltes. '• ! . Eméraude *.
Fluor minerai (2) ou
fluate de chaux. , Trap.
; Celles qui font marquées d’une étoile , font
celles qui ne montrent aucun figne de fufion.
C i n q u i è m e T i t r e .
Fufibles avec ébullition.
D e u x i è m e T i t r e . La marne pierreufe. Fluor minéral *.
în[ufibles.
Le diamant.
L’alumine réfraClai -
re II
L’hydrophane.
La pierre pefante *.
Le quartz.
Le faphir *.
La ftéatite *.
L’asbefte pur * .
L’hyacinthe.
La jafpe.
Le mica pur.
Le rubis.
Le filex *.
La topafe.
Les fortes qui font marquées d’une étoile, font
celles qui fe durciiïent au feu.
T r o i s i è m e T i t r e .
în[u[bles & changeant de couleur.
Les argiles bolaires, la plupart deviennent noires.
La chaux mêlée de manganèfe aérée , ou carbonate
de manganèfe, noircit auffi.
La chaux colorée pat un bitume volatil, blanchit.
Quelques pierres gemmes changent de couleur
ou la perdent entièrement ; telles font la
cbryfolite , la topafe , & quelquefois le faphir.
Le jafpe rouge 8t vert blanchit, ou au moins
acquiert une couleur grife.
Les ftéatites vertes , noires & brunes, blan-
chiffent également.
Q u a t r i è m e T i t r e .
Fufibles [ans tjfervefccnce.
Asbefte martiale. Grenat.
Chryfoiite Petrô-filêx.
La tourmaline, les feories fpongieufesblanchif-
lent bientôt, quoique la pierre foit brune.
L ’agathe. Le fchoorl (ƒ).
Quartz. La zéolithe.
Toutes ces pierres font diffolubles dans le car*
bonate de foude avec effervefcence.
La calcédoine. Onix opale.
La caméo.le. Silex ordinaire.
La pierre turcique. Spath pefant.
Celles qui font notées d’une étoile font peu
d’effervefcence.
S i x i è m e T i t r e .
D ivifibles , avec ou [ans ejferve[cence , par /’alcali
de la [oude , mais non entièrement [olubles.
Amiante , asbeftê. Hornblende
Chryfolite (.g) * . La pitrre pefante , ou
tunftate de chaux.(3 )
Le mica, lamine d'alun , de la tolfa.
(1) Quoique le fpath pefant fort placé ici parmi
les pierres, à eau Le de fen ir.cliilolubiiité dans l’eau,
& de fon infîp.’dkc dans la bouche , il appartient
véritablement à l’ordre, des matières fàlincs , puif-
qu’il eft formé d’un acide particulier uni à la baryte,
& que c’eft pour cette raifon que les chirniftes modernes
lui ont donné le nom de fulfate de baryte.
(z) fl en eft de même du fpath fluor do.ut les
élémens font un acide, connu en chimie fous le nom
d’acide fluorique & la chaux, faturés l’un par l’autre,
& qui donnent naiffance au fel appellé fluate de
chaux.
(j) Cette fubftance que l’ou croyoit être autrefois