
conclut avec raifon que 1 Vcide muriatique n eft pas
décompofé dans ces diffclutions , puilqu'ilfaut
après la même dofe d'alcali pour les faturer.
D e u x i e m e f a i t de M. Girtanner. En faifant paffer
de l'acide muriatique en vapeur fur de l'oxide
de manganèfe dans un canon de fulil rouge , on
obtient du gaz-hydrogène & du gaz acide carbonique.
La décomposition de l'acide fournit le :
premier de ces gaz , & la combinaifon de fon
oxigène avec le carbone de l'oxide, la fécondé.
Outre que cette expérience , qui appartient à
Milner , eil compliquée , & qu'on ne peut en
tirer un réfultat certain , ne voit-on pas que le
canon de fuiil employé & l’eau qui exifte abondamment
dans l'acide mûriatique réduit en vapeur
, doivent néceffairement donner naiflance
au gaz hydrogène obtenu , & qu'on ne doit pas
l’attribuer à l’acide lui-même , qui refte certainement
fans altération 3 en fe fixant dans le fer
ou le manganèfe ; on ne conçoit pas d’ailleurs
comment il n’y a pas eu. d’acide muriatique oxi-
gé .é formé pendant cette opération.
T r o if ièm e f a i t . Souvent 3 dans la diftillation de
l'acide muria-ique fur l'oxide de manganèfe 3 on
obtient de 1 huile 3 d’après l'obfervation de MM.
Giobeit & Veftrumb \ cette huile eft formée par
l'hydrogène de l'acide &r le carbone de l'oxide.
Ivl. Girtanner ne peut pa> fe fervir de cette expérience
depuis que le plus grand nombre des phyfi-
ciensqui fo rt recommencée, l’ont trouvée inexacte.
En la fuppofant vraie , elle tiendroit encore à
la déeompofition de l'eau par lé manganèfe dé-
foxidé.
Q u a t r i èm e f a i t . L'acide muriatique donne du
gaz hydrogène avec le fulfure fec *dè potaffe.
Rien ne prouve ici que ce gaz provienne (de
J’acide muriatique j d'ailleurs Van-Mons répond
d’une manière pofitive à cette affertion , en di-
fant qu’il a pris deux demi-onces de fulfure de
potafle, dont il a décompofé l'une à fe c , &
l ’autre diffbute dans l’eau avec l ’acide muriatique.
La proportion de cet acide que l’une & ,
l’autre ont exigée , n'a pas fenfiblement différé.
C in q u ièm e f a i t , L e s furftances animaTes, comme
la laine , cîiftillées avec l’acide muriatique , s’oxi-
dent & noirciflent , tandis qu'it fe dégage du
gaz hydrogène. Ce fait tient manifeftement foit
à la chaleur employée, foit à la déeompofition
feulement favorifee des fufcftances anima'es par
l ’acide muriatique , comme cela a lieu avec
l ’acide fulfurique , dans lequel cependant on ne
peut pas admettre, à caufe de ce dégagement
de gaz hydrogène , la préfence de l ’hydrogène
comme radical.
S i x i è m e f a i t . Le fer s'oxide dans le gaz acide
muriatique , pz il fe développe du gaz hy.iro-
a c*0l};re que ce phénomèneeft
t.ù a^ eau tenue en diffolution dans le gaz , &
que l’acide refte intaét.
S e p t ièm e f i i t . L’huile d’olive & de térében-
thine s’oxident & fe noirciflent dans le gaz acide
muriatique , tandis qu’il fe produit du gaz hydrogène.
Même réponfe à ce fait qu’au cin-
1 quième 5 on obferve d’ailleurs qu’ il femble qu'on
ne tienne nul compte de l'acide dont on ne parle
plus , & qu'il faudroit prouver ne plus exifter.
H u i t i èm e f a i t . La cire & l'alcool transforment
le gaz acide muriatique en gaz hydrogène. Van-
Mons obferve ici qu'il n'a pas pu remarquer ce
fait avec l'alcool. •
N e u v ièm e f a i t . Le charbon , le foüfre , le phof-
phore s’oxigenent avec dégagement de gaz hydrogène
dans le gaz acide muriatique. Van-Mons
a obtenu les mêmes effets , mais feulement à la
température à laquelle ces fubftancts déaSn-
pofent l'eau , & il les attribue à cette dernière.
D i x i èm e f a i t . En faifant brûlep de l'alcool tur
du muriate oxigéné de mercure, ce fel
compofe , le métal fe réduit j on obtient du gaz
acide carbonique , du gaz hydrogène & de l'eau.
Cette derniere expérience d'un re'fulrat très-
compliqué ne prouve pas ce que M. Girtanner
veut lui faire prouver. D'ailleurs on eft:étonné,
fi l’extrait de fon travail eft ici fidellcment
donné par le citoyen Van-Mons , que le ehi-
mifte de Gottingue n'ait pas fait'plus d’attention
aux proportions des produits obtenus $ il ne
s’agifloit cependantque de ces proportions, puif-
que l’acide muriatique ne diffère de l’eau, fui-
vant lui, que par une plus grande quantité d’oxi-
gène. Van-Mons termine fon premier mémoire
par l’expofé de quelques expériences qu’il avoit
faites avant de connoître les faits de Girtanner.
Il a tiré plufieurs décharges ele&riques à
travers un mélange de parties égales de gaz acide
muriatique & de gaz hydrogène , dans l’intention
de répartir tout l’oxigène de l'acide fur
l’hydrogène ajouté, & de ramener ainfi l ’acide
muriatique à l’état d’eau. II n'y a eu ni réduction
dans le volume , ni changement quelconque dans
la nature des gaz. Le même eflai fut renté avec addition
d'un peu de gaz oxigène & de gaz acide
muriatique oxigené, fans plus de fuccès. En faifant
brûler du gaz hydrogène avec plus de gaz
oxigène qu'il n'en faut pour obtenir de l’eau,
& daps l’intention d’avoir de l’acide muriatique,
il n'a eu que de l’eau. Obfervons ici que jamais
dans les divetfes expériences faites fur la com-
pofition de l’eau , on n'a obtenu d’acide muriatique,
mais bien de l’acide nitrique ou de l’acide
carbonique.^ Du muriate de chaux traité par Je
phofphore à une haute température 3 n’a point-
été décompofé , & n'a donné ni gaz , ni chaux,
libre. Un mélangé de 0,95 d'alcool & o,oy d'a-'
eide muriatique brûlés, a laiffé un réfidu dont
la faturation a exigé la même quantité d’alcali
que la meme quantité d’acide muriatique feul.
Du gaz- acide muriatiqua conduit dans des tubes
de verre rougis fur de la limaille de fer , d’étain,
de cuivre & de zinc , a donné un peu de
gaz hydrogène & de^gaz muriatique, fans eau,
& a laiffé plus ou moins de muriates métalliques.
De l’eau mife , à d fferentes températures ,
,en contaél avec des oxides de mercure & de
îitanganèfe, n’a donné aucun indice d’acide muriatique.
Quelques gouttes de cet acide fur plufieurs
gros de limaille d’étain & de zinc, n’ont
préfenté aucun indice de déeompofition. 20000;
éincelles tirées par Je çitoyenVan-Lauwerenburg
d’Amfterdam dans du gaz acide muriatique , ne
l’ont pas-décompofé , & n’ont donné qu’un peu
de gaz hydrogène provenant de ce gaz. Du muriate.
de magnéfie chauffé avec du charbon, a
donné du carbonate de mignéfie,$ le même fel
fur lequel a brûlé l’alcool , a été décompofé,
ainfï que du muriate de mercure oxigéné trait,é 1
par de la graifie colorée avec du charbon j dans j
t e dernier cas il s’eft formé de J’onguent mer-;
curie!, & on n’a retrouvé aucun veftige d’acide ;
muriatique. C ’eft fans doute d’après les trois
dernières expériences, que le citoyen Van-Mons
termine fon premier mémoire , en annonçant-
qu’on eft encore embarrafté de prononcer pour
ou contre l’opinion de Girtanner-, mais fix mois *
2près, dans le fécond mémoire , déjà annoncé , >
ce chimifte prends un parti définitif contre .cette
•pinion , d’après les nouveaux faits dont il. eft
nécefîaire d’offrir ici le précis.
Ofi mélange de charbon bien lavé Çz d’acide muriatique
éle&iifé & fortement chauffé, donna un
peu de gaz hydrogène, de gaz acide carbonique ,
Ietout pefanT 0,20 de la maffe,& parut avoir perdu
auffi un peu d’acide muriatique , puifque l’eau
de lavage ne fatura pas autant de carbonate de
biryte que ne le fit une portion d’acide muriatique
égale à celle qui avoit été mêlée au charbon
> mais l’auteur s’aperçut enfuite que cette
prétendue difparition d’acide muriatique tenoit
* une po tion de muriate de potaffe fqrmé pendant
l’opération , & qui ne pouvoit pas ^girLur
Is carbonate de l?aryte, pmfqu’en traitant l’eau
du lavage du charbon avec du nitrate d’argent,
n a retrouvé tout l’acide muriatiqae employé.
En éledlrifant & chauffant du phofphore & de
I acide muriatique , il s’eft formé un peu de gaz
hydrogène & ct acide phofphorique ; mais la
dofe d’acide muriatique employée s’eft retrouvée
toute entière par l’acétite d’argent ; il y.-a donc
déeompofition d’eau & parfaite inaltération
de 1 acide muriatique. Un morçeau de bois de
tilleul :j arrofé d’acide muriatique, b r u i é fous
une cloche pleine de gaz oxigène , le gaz qui
's'en eft dégagé .pendant la combuftion a été lavé
dans l’eau , & celle-ci précipitée parle nitrate
d’argent, a donné un précipité dont la différence
de poids avec celui qu’on avoit obtenu d'autant
d’acide muriatique pur , n’a pas été fenfible. Le
réfidu du gaz ainfi lavé étoit un mélange de
gaz hydrogène & de gaz acide carbonique. L'acide
muriatique étoit donc refté intaâ dans cette
troifième expérience. Les oxides de mercure, en
décompofant l’ammoniaque , n’ayant prefque
point donné de gaz hydrogène , & ayant laiffé
un réfidu blanc peu difloluble , Van-Mons foup-
çonna que l’hydrogène de l’ammoniaque avec
; l’oxigène de l ’oxide avoir pu faire de l’acide
muriatique, qui uni à une portion d’oxide de
mercure *-sutoit: formé du muriate blanc , !non
fflluble, au moins fi la théorie de Girtanner étoit
vraie. Ayant traité deux gros d'oxide de mercure
par le feu , avec un gros d'ammoniaque , fix jours
après , la liqueur fuinageantene précipitoit point’
,1e, nitrate (l’argent j l’oxide de mercure reliant
Ji’a point donné de fublimé , .mais s’ eft revivifié
en détonnant j l’auteur fuppofe que cette matière
étoit compofée d'oxide de mercure y d’acide
nitrique & d’ammoniaque..
Cette expérience' eft en effet une de celles par
lefquelles le citoyen Kourcroy a prouvé , il y a
fix ans, que les oxides de mercure traités par
-li’ammoijiaque , formoient de l’acide nitrique-,
& qu’une des. combinaifons qui réiuitoient dé
ces réaétions, étoit du.nitrate ammoniaco-mercuriel
pulvérulent &. très-peu diffoluble'i il ne
s’ eft donc point formé d’acide muriatique , mais
bien de l'eau par l’union de l’hydrogène & de
i’oxigène dans cette adtion réciproque d’oxide
de mercure & d’ammoniaque. En faifant pafler
du gaz ammoniac dans un tube 'de verre conte—
nant de.l’oxide de mercure, & chauffé jufqu’à
la rédudtion de ce dernier ,.le gaz obtenu ayant
été reçu dans l’eau , celle-ci n’a offert aucune
trace d’acide muriatique par < le nitrate d’argent
; ce réfultat confirme celui de l’expérience
précédente. Enfin , de l’eau en vapeur,
mife pendant plus de huit heures en contré!
avec de l ’oxide de mercure , n’a éprouvé aucune
altératiôH ; ne s’èft" point’ fûrehargée d’oxi-
gqne ,& eft reliée suffi pure qu’auparavant. I.e
citojjpn Van-Mons .conclut de ces expériences
faites affez en grand , & avec afez de foin
pour ne jaiffer aucun fujet d’erreur, queM. Girtanner
a eu tort d’avancer, d’aptès les fiennes ,
que l’hydrogène formoit le radical de l’acide
muriatique. 1! faut d’ailleurs ajouter à tout cela
que les faits fur lefquels s’appuyoit le chinvft- de
Gottingue, font tous bien connus depuis long-
rems des chinai ftes français, qu’ils les avoient
expliqués dès 1784 & 178; , pat la dicompo