
demi-once » bouilli perïdant üh quart-diieure
dans une livre d’eau , a préfenté à la furface de
ce liquide un peu d’écume de couleur d’opale en
perdant fa trânfparence. Dans cette opération, la.
matière cérébrale a blanchi , a pris de l’opacité
& de la confiltance, elle a'voit diminué d’un
gros.
E x p é r i e n c e II.
Subfiance blanche.
On à broyé dans un mortier de marbre i gros
de cerveau., 8c on lès a délayés avec 8 Onces
d’eau diftilléè 5 le mélange s’eft fait àifément , il
avoit l’air d’tlrie émulfiom On a fait bouillir pendant
un quart d’heure , une partie s’eft diffoute ,
elle a donné à l’eau une couleur blanche un peu
opaque s une autre s’eft coagulée en petites malles
qui nageoient à la furface de la liqueur 3 & qui
lie fè font aucunement diffoutes dans l’efpace
d’un quart- d’heure pendant lequel la liqueur à
bouilli.
E x p é r i e n c e I I I.
Mime fùbftance.
f On a délayé 2 gros de cervca'u dans 8 onces
d’eau froide.
A. On en a confervé un tiers pour voir quel
changement il éprouveroit 3 expofé pendant
quelques jours à l’air à la température de _ro°. 5
elle s’eft pourrie fans préfenter de phénomènes
bien remarquables.
B. Une autre portion à été mêlée avec de l’acide
fulfurique concentré j celle-ci a été réduite
en flocons blancs très-nombreux , qui fe font
élevés, à la furface 3 8c la liqueur ell devenue
claire.
C. Une troisième portion a été mêlée à dèux
fois fon poids d’alcool 3 il y a eu un précipité
comme dans /expérience précédente ; des flocons
font venus nager à la partie fupérieure de la li- j
queur éclaircie par cette opération. On a fait j
évaporer la liqueur 3 elle n’a laiffé après elle |
qù’tme très-légère couche de matière qui ne pe- 1
fôit peut-être pas un demi-grain , qui ne fe dif- I
folvoit nulleiftént dans l'eaiï, 8c qui n’étoit pas I
altérée par les acides comme le feroit un favon ; j
c’étoit une matière graffe particulière , comme
on le verra par la fuite.
Le cerveau de mouton délayé dans l’eàu & la j
diflolution patfée au travers d’un linge très-fin •:
pour en féparer- les portions échappées à I’a&ion ;
du pilori , fe coagule par la chaleur fimple, & fe \
réduit en périts morceaux qui fe précipitent & j
qui lai fient la liqueur prefque claire 5 le même j
phé nomèae a etr feù a ve c le cerveau de veau. J
E x p é r i e n c e IV.
I Matière blanche & grife.
On a pris deux onces de matière du cerveau
qu’on a exactement délayées dans 12 onces d’eau
froide, & qu’on a en fuite paflees à travers un
linge fin j on y a verfé 2 gros d’acide fulfurique
concentré, on a obfervé qu’aufli- tôt il s’eft fait
me coagulation. Quelque-temps après on a fait
évaporer la liqueur , elle a fourni 12 grains.d’un
fel en aiguilles fines de.quelques lignes de long ,
i & "peu difiolubles. Ces cryftaux égouttés fur du
papier gris qui ont été diffous dans le moins d’eau
diftilléè pofiible , on a verfé dans une portion de
leur diflbluion , de l’eau de chaux qui 11’y a produit
aucun changement ; le carbonate de po-
taffe y a- formé un précipité très-abondant qui
étoit du carbonate de chaux. L’acide du fucre y
a fait aufii un précipité très-abondant; l’acétite de
baryte y a occafionné un dépôt très-confidérable ;
[’ammoniaque n’y faifoit rien j mais le carbonate .
d’ammoniaque y donnoit un précipités le mu-
riate calcaire mis dans une portion de cette-
diffblution n’y a occafionné nul effet fenfible fur
le champ. Ce fel étoit donc du fulfate de chaux ^
formé par la dëcompofîtion du phofphate de
chaux.
E x P É r i e n c e V.
Matière blanche.
Une diffblution bien homogène de cerveau de
mouton dans l’eau froide , s’eft coagulée par le
muriate calcaire ; ce. phénomène fera expliqué
par des expériences ultérieures.
E X- P É R I E N C E VI .
Là diffblution du cerveau de mouton ne rougit
ni ne verdit les couleurs bleues , au moins celles
de Mauve & de Tournefol, n’ont point fouffert
d’altération par cette liqueur.
E x p é r i e n c e V I I .
On a pris 4 onces de cerveau de mouton, on
les a fait chauffer dans un vafe de cuivre. La
chaleur a donné de la confiftance à cette fub-
ftance ; à mefure que le degré de chaleur aug-
mentoit, il fe formoit au fond du vafe une pellicule
qui y adhéroit fortement, mais qui s’en eft
détachée loifiqu’elle a commencé à brûler par
deflous ; cette pellicule preffée'entre Jes doigts
ne laifloit fuin'ter aucun liquide qui re'fiemblât à
une huile Ç mais" elle brûloit avec rapidité après
avoir été préalablement allumée : en brûlant elle
fe ratfiollifibit 8c laiffoit un charbon fort léger 8c
fpongieux. Les portions de cerveau qui ffavoient
point touché immédiatement au fond du vafe., 8c
qui
qui n'étoient encore que légèrement colorées
brûloient auffiu très-facilement, quoiqu’elles pa-
,rufient contenir encore une certaine quantité
d’eau ; cet-te matière' en brûlant rep'andoit une
flamme blanche très-belle, elle fe délayoit encore
dans l’eau , 8c ne reffembloit point du tout à un
corps gras.
E x p e r 1 e n .c e V I I I .
On a pris cinq onces de cerveau de mouton,
on les a délavées dans 8 onces d’eau & on y a verfé
deux gros d’acide muriatique conçèntré 3 la dif-
folution s’eft coagulée. Pour aider la matière du
cerveau à fe féparer de la liqueur , 8c pour faciliter
la filtration de celle ci , on a fait chauffer dans
un vafe de verre > après avoir filtré cette liqueur,
on r f fait évaporer jufqu’à ficcité ; pendant cette
opération , il s’eft féparé une certaine quantité de
la matière du cerveau qui y étoit difîoute ; la liqueur
examinée par quelques réaêtifs a préfenté
les phénomènes fui vans : i 9. elle a donné un
précipité très-abondant avec le carbonate de po-
taffe j 20. l’ammoniaque y a formé un précipité
confidérable qui n’étoit point difloluble dans
l’eau ; mais qui fe diffolvoit fans effervefcence
dans lés acides, c’étoit'du phofphate calcaire;
30. l’acide oxalique y a donnéeaufii un précipité
abondant54° la chaux en a dégagé une légère odeur
d’ammoniaque , qui eft devenue très-ienfible en
prenant la forme de vapeurs blanches par le
conta# de l’acide muriatique oxigéné.
La matière du cerveau employée dans cette expérience
après avoir été deiléchée ne pefoit plus
que y gros | , elle avoit diminué de 4 onces
2 gros | ; fa couleur étoit abfolument femblable
à celle du gluten de froment de fléché ; fon odeur
étoit fade , elle étoit très-combuftible-, fe ra-
mollifoit 8c fe chatbonnoit en brûlant ; la chaleur
de /eau bouillante ne la fait point fondre. Un
quintal de cette fùbftance lèche , perd dans
l’alcool -f^- de fon poids & les autres —5 ne s’y
combinent en aucune manière.
La liqueur qui avoit fervi au traitement de ces
5 'onces de cerveau de mouton , ayant été éva
porée à ficcité, fon réfidu a été.en partie diffous
par l’alcool. La diffblution alcoolique a donné par
îe carbonate de foude , iy grains de carbonate
de chaux ; la portion que l ’alcool n’à point dif-
foute contenoit 4 grains d’acide phofphorique fec
& ig grains de muriate de fouie.
E x p é r i e n c e I X.
La matière du cerveau de mouton , qui avoit
été traitée par l’ acide fulfurique, & enfuite bien
lavée avec l ’eau diftilléè, mife en conta# avec
l ’alcool, s’y diffout en petite quantité ; la diffolu»
Chimie, Tome III.
tion eft précipitée par l’eau & par le refroidi ffe-
ment. Cette expérience eft'digne de remarque ,
elle a été répétée en grand fur le cerveau humain ;
& lé réfultat eft fera expofé plus bas.
Six onces d’alcool qu’on avoit employées en
trois fois ont donné par le réfroidi fie ment dix
grains d’ une matière légèrement jaune , pulvérulente,
brûlant avec flamme en fe fondant fur
un charbon ai dent. Cette matière chauffée infen-
fiblement dans un vafe de verre & jufqu’à icoQ*
ne s’eft point fondue , 8c au-delà elle s’eft char-
bonnëe en fe ramoüiffant & en exhalant des vapeurs
jaunâtres qui répandent l’odeur d’ammoniaque
& de graine brûlée.
L’alcool qui avoit dépofé ces 10 grains de
matière dont on vient d’expofer quelques-unes
des propriétés, mêlé avec de l’eau , en a encore
dépofé 8 grains ; on a enfuite fait évaporer le
mélange d’alcool 8c d’eau; mais ii n’a prefque
rien fourni.
Les 8 grains de matière obtenus de l’alcool par
l ’addition de l’eau avoient une couleur jaune,
une confiftance de beurre , elle colloic fortement
aux doigts. Lorfqu’on en mettoit fur des charbons
ardens , elle fe ramolliffoit 8c exhaloit une fumée
blanche qui fentoit la graiffe brûlée , mêlée d’ammoniaque
; expofée dans un vaiffeau de verre à
la chaleur de 80°. elle fe ramollit aufii , mais
avec difficulté. Elle fe colore auffitôt qu’elle paffe.
à ce degré & ne coule point comme les grailles
en général, 8c en particulier comme le blanc de
baleine ; d’ailleurs, elle fe charbonne très-facilement
au degré de chaleur auquel la graiffe ordinaire
ne fe charbonne point.
§. III. Cerveau humain.
E X P ' i p. I E N C E I.
Cerveau dans un vafe fermé.
On a mis dans un flacon , portant un tube
plongeant fous une cloche d’eau , une livre fix
onces de cerveau humain frais coupé par tranches;
le vafe étoit prefqu’entièrement rempli de
cette fùbftance, de manière qu’il n’y reftoit que
très-peu d’air , lorfque cette expérience a été
commencée , la liqueur du thermomètre étoit
élevée à 20°. au deffus de o , & le baromètre
marquoit 27 pouces ^ de lignes
Quelques jours après, il s’eft ]dégagé plufieurs
pouces' de gaz acide carbonique ; mais pendant
plus d’un an', il n’en eft plus rien forti, & la
matière eft reftée tranquille , quoiqu’ elle parût
contenir affez d’eau pour aider fa dé.Compofition;
lorfqu’on a ouvert le flacon , elle a répandu
une mauvaife odeur.