
été pénétré du calorique, & qui produit line
fenfation plus ou moins vive de chaleur j mais
en médecine & en pharmacie on entend plus
particuliérement les fubftances, les remèdes ,
dontl’ufuge topique ou intérieur augmente i’adtion,
Ja caloricité, loir dans un organe particulier, Toit
dans toute l’étendue du corps:
Galien., & d’après lui tous les anciens médecins
avoient fait une cl aile de remèdes chfuiïs^ dont
ils diilinguoient quatre degrés> ainiï il y avoir
des onguents chauds , des eaux cordiales chaudes,
des diurétiques, des ftomachiques chauds, &rc.
Cette diftincflon a longtemps été confervée,
Sc on en retrouve encore des veftiges dans plu-
{ïevr< écrivains modernes. V p ÿ e k Échauffant
& J^.mèdes,
(.Chaussier. )
CHAUDIERES , (iafirument de chi- if. ) Les
chaudières font des vates métalliques qui fervent
en chimie à faire des combinaifons , des analyfes,
des évaporations , des calcinations , des fulions
& c .
On fabrique des chaudières avec du fer , de la
fonte,du cuivre rouge, du cuivre jaune, du plomb,
de letain Se pluiieurs autres matières. Leur forme
varie fuivant l’ufage auquel elles font deftinées j
tantôt les parois latérales font perpendiculaires fur
le fond,tantôt ces parties fontévalees & peu élevées
; quelque fois elles s’élèvent beaucoup &
prennent la forme d’un cône allongé ; fouvent le
fond eft demi-fphérique ou bien parallèle.à l’hori-
fon, rarement il rentre en dedans.
Les teinturièrs o,ntbefoinde chaudières quarrées
pour certaines opérations ; ils en employant
tl’autresqui font eliipfoïdes pour éviter une trop
grande évaporation & le contaéf de l’air. Les
falpêtriers fe fervent de chaudièrestrès-évafées &
très-élevées pour favorifer »l’une part l’évaporation
, 8c de l’autre pour obtenir une plus grande
quantité de falpêtre dans la même cuite.
Les faliniers font uûge de chaudières de plomb
très-évafées 8c peu élevées parce qu’ils retirent le
fel a mefure qu’il fe dépofe par les progrès de jj
l ’évaporation de l’eau qui le tenoit en dilfolu-'
tion.
On employé différentes méthodes pour fabriquer
chaudières, les unes fe fondent & fe
coulent en moule , les autres font formées par la
pereuffion 8c la rerrainte, les autres enfin fe conf-
truifent par la réunion de différentes parties que
l ’on attache enfémble avec des clous,ou de la fou-
dure forte. C eft de cette dernière manière, c’ eft-
a-dire par le clouage que l’on fait les grandes
chaudières de cuivre qui font employées i la cuiffon
des eaux falpétrées ,à la préparation des bains
de teintures $ les immenfes cailles de fer battu ,
qui fervent dans les falines des dîpàrtemens de la
Meurche, du Jura & de l’Aube, font auifi conftruites
de la même manière.
La nature de ces va (es doit suffi dépendre de
celies des matières qu’on y fabrique. Le cuivre,
par exemple, doit être banni de toutes les opérations
qui ont pour objet là préparation des alimens
&: des médicamens , fur-tout s’ils contiennent
quelques matières falines adlives.
Le plomb ne doit pas moins exciter notre
défiance à caufe de fes effets délétères fur l’économie
animale. La grande altérabilité du fer rend
fon u fa g - extrêmement borne , & il ne peut en
general être employé qu’autant que fa couleur
n eft pas nuifible à l’ufage des fubftances qu’on y
prépare.
y L’argent peut fervir à un plus grand nombre
d opérations, parce qu’il n’a pas d’adtion dangé-
reufe pour les fondions de la vie , 8c qu’il ne '
fe* prête pas à tant de combinaifons ; mais ir no
peut pas fupporter un grand degré de chaleur.
Les chaudières dé cuivre font cependant fufiée
ptibies-de fervir fans inconvénient à l’évaporation
, à la cuiiîon, à Ja décodtion des lubftances
douces, tels que la plupart des végétaux
leurs principes,même quelques fais peu adhfs> on
évite une partie des dangers que préfente le cuivre
en recouvrant fa furface avec une couche d’étain,
comme on le fait dans l’opération de l’étamage j il
réunit alors les avantages du cuivre & ceux de
l’étain, 8c l’on peut y faire une foule d’opérations
que l’on n’auroit pu exécuter dans l’un ni
dans l’autre de ces métaux ifolés.
Les chaudières de fer s’altèrent très-promptement
par beaucoup de corps, tels que l’air, le feu,
l’eau , les matières falines, &c. C ’eft pourquoi
l’on Cfftefère avec raifon ^celles qui font faites
avec de la fonte , parce qu’elles réfiftent beaucoup
davantage à tous cesageus^ 8c que d’ailieuîj
leur prix eft moins élevé. On en tire un grand fer-
vice en chimie pour former des ba ns de ï ables,
elles l’emportent beaucoup à cet égard fur les
poêles de fer forgé qu’on empîaye communément
a ces ufages qui s’ufent très-promptement, tant
cette matière fe brûle facilement. La profondeur
que l’on donne à ces vaiffeaux offre encore un
autre avantage précieux , c’eft la facilité d*ÿ enfoncer
la panfe des cornues ou des matras-, commodité
que ne préfentent point les poêles de-fer
battu dont on vient de parler. Enfin , la portion
d-’oxigène 8c de carbone que le fer conferve dans
cet état de fonte, en la rendant moins atuquable
& moins deftru&ible permet dé l’employer
à beaucoup d’ uteges auxquels le fer doux n® peut
fervir, telles font les évaporations* de îeffives alcalines
, -de quelques tels neutres , de tels ferrugineux
; elles peuvent auifi fervir à calciner , defife-
chcr 8c fondre beaucoup de corps? On ne peut
donc trop recommander aux chirriiftes l-’ufagc des
chaudières de fenr-3 , il teroit même à défi ter qu’on
les multipliât beaucoup plus qu’on ne- l’a fait juf-
qu’ i prêtent pour les fcbftitüer au fer forgé , &
fur-tou: au cuivre , qui, comme on fait , eft fort
cher Üy fouvent nuifible.
Ces vaille aux font fi connus de tout le monde
qu’on n’a pas cru devoir les faire graver.
( V auquelin.)
CHAUSSE- ( ïnp'umcnt de chimie. ')
, Quoique la chauffe foir plus, fréquemment employée
pour les opérations de pharmacie que pour
celles de la chimie , nous croyons, devoir en dire
un mor. La chauffe, eft une efpece de fac de laine
de figure coni }ue, dont!?, bâfe eft garnie de quatre^
oreilles renforcées par des morceaux de toile qui y
font cou fus, 8e portant chacune un anneau derutjan
fort qui fert à îes fufpendre à4 crochets’'de fer ; en
a un carrelet tel que celui qui a été décrit à ce
mot. Ces inftrumens font ordinairement faits avec
une greffe flanelle ] très velue. Ils fervent à clarifia
r des liqueurs de table, dès firops , des diffo- '
lutions fimples de fi: re4 des extraits de plantes
&c. La ftruéliire delà flanelle rend ces ch.; u fies
infiniment plus propres aux filtrations des matières
nommées ci-jdeiTus que les tifïus de toile, de
papier &c 5 parce que leurs larges pores laiffent
facilement paffér la. liqueur claire ,& leurs poils
allonges & croites dans tous les fens' retiennent
parfaitement les corps étrangers qui y font mêlés 5
on. voit une figure de cet infiniment flanche J ,
figure 25).
( V auquelin. )
C h a u s s e . ( Pharmacie. ) Chauffe d’Hippocrate
ou d’Hyppocras , manche d’Hippocrate ,
manica Hypfocratis, efpèce de fac oblong, taille
en forme d’entonnoir ou de cône ouvert en
haut par fa bâte , .fermé par fa pointe, & deftiné
à paffér ou filtrer lès firops , les décodtions,
les infufions aqueufes ou alcooliques. Ôn fait or dinairement
les chauffes avec un morceau d’étoffe
de laine « f e d’un tiffu (erré & auquel
on donne la figuré convenable par la coupe 8c
par une couture forte. & à points rapprochés.
Quelquefois ofi les fait de laine feutrée comme
l’étoffe des chapeaux , 8c alors elles font fans
couture j mais quelle que foit la fubftance dont on
faffe une chauffe, fon ouverture doit être large,
évafée, garnie dans fon pourtour de fix ou
huit rubans de fil pour l’attacher à un cerceau
de fer que l’on fixe folidement à un poteau ou
dans le mur : i l . convient aùffi de coudre à fa
pointe, tant en-dedans qu’en- dehors, un morceau
de ruban de fil de la longueur de deux ou trois
pouces , 8c difpofé de manière à -former une
aille ou anneau dans lequel on puiffe librement
paffer une ficelle : cette ilifpofirion eft eftenue lie
pour pouvoir' retourner facilement 1%rfhaitfjè ,
foulévef fa pointe , 8c faciliter la filtration des
liqueurs que l’on y verte.-
Long-temps la chauffe a été le feu] moyen
employé pour filtrerprompte ment j mais aujourd’hui
les apothicaires préfèrent généralement
un blancket ou morceau d’étoffe de laine blanche
8c quarrée , foutenue fur un carrelet. Ce procédé
a ettedlivement des avantages dans le plus grand
\ nombre des cas ; il eft plus finrtple , plus commode
, la filtration eft plus prompte ; on peut
facilement en fiiivre les progrès, 5e s’ il eft -né-
ceffaire on peut l’accélérer.en agitant la liqueur
avec une fpatule , en détachant le fédiment qui
s’attache à la furface du filtre & en obftrue
les -pores. Mais quelque procédé que l’on emploie,
il importe aufli-tôt après Fopérario-n de
détacher le -filtre , de le laver foi gueule-ment
8c en grande eau, pour entraîner pouces les
fubftances qui fe font arrêtées à fa furface ©a
ont pénétré fon tiffu : cette précaution eft d’une
nécdïitë indifpenfable, fur-tout quand on a filtré
un firop ou une liqueur chargée de quelque fub»
ftnnce d i r e . J’infifte fur ce point, parce que
j'ai vu des voroiffements, des-accidents graves
furvenus par l'ufage d’une Hqueur que l’on avoït
paffée dans une chauffe qui, quelque temps auparavant
, avoit fervi pour filtrer un firop. an-
timonié j & en recherchant la caufe de ces accidents
, je m’affurai d’une manière indubitable
que le tiffu _de la chauffe étoit encore pénétré
de quelques portions de l’oxide d’antimoine employé
précédemment pour la préparation du
firop. Ce ifait doit faire fentir combien il faut
apporter d’attention dans la lotion des filtres de
laine. ïl feroi-t même à. délirer qu’on n’emplovât
pas deux fois le même filtre pour des liqueurs différentes
; du moins il importe de mettre de côté,
& de ne plus employer ceux qui ont fervi pouc
des fubftances actives & dangereufes.
Quelques auteurs allemands ont dit que le
nom çje chauffe d’Hippocrate, eu plutôt d’Hyppo-
; craSj ëtcfit venue de ce qu’on l’avoit employée
d’abord à la clarification de Yhyppocras : mais
Blancard, & d’après lui quelques autres écrivains,
lui donnent une étymologie grecque. Voyc^
Filtration.
( M. C haussier. )
C H A U X . Te nom de chaux, donné en
J chimie à beaucoup de fubftances différentes j j a manifcftemçnt tiré fon origine de celui 4e