
long - temps à décrire leur forme j nous nous
contenterons d’indiquer leurs ufages en c-himie
& les matières qui conviennent le mieux à leur
préparation.
La matière qui doit être préférée eft celle qui
eft altérable par le moins de corps poffible, &
fous ce pointée vue, l'or ou le platine méri
tent la préférence > celles d’argent peuvent fervir
prefqu’à une auffi grand nombre d’opérations.
On fait des cajferoles avec le cuivre, mais elles
ont l’inconvénient d’être attaquées par un grand
nombre de corps, & cela reftreint leur ufage
à un petit nombre d’opérations, elles ne peuvent
fervir .dans des expériences fur les alcalis
& les acides beaucoup d'autres corps, celles
de fer blanc font encore plus attaquables 5 elles
ne peuvent fervir qu’à faire chauffer des matières
aqueufes ou qui ne contiennent point d’acide
ni d’alcalis. Comme les métaux peu altérables font
d’up prix fort élevé qui les mët hors de la portée
4e tout le monde, l’art eft venu au fecours
des chimifles en doublant des cafleroles de cuivre
avec-des lames d’or, de platine & d’argent.
Ainfi pour peu. d’argent on a des vafes qui rem-
plifTent les mêmes fondions que ceux qui font
très; chers.
Le? cajferoles doivent avoir fur les bords un
bec pour verfér facilement les liqueurs qu’elles
contiennent dans d’autres vafes qui ont l’ouverture
étroite. Ils ont une queue creufe dans laquelle
on met un manche de bois qui fert à les;
failli: toutes chaudes. Ce qu’on'ne pourrait faire
fi ce manche étoit de métal lolide.
L’ufage de ces cajferoles eft borné à faire
chauffer differentes fubttances , & principalement
des liquides qne l'on veut faire évaporer par
i ’ébullition; elles fervent auffi à faire fondre;
diffère ns corps de facile fulion, comme des’
corps gras, de la cire,des alcalis cauftiques &ç.
Il y a auffi' des efpèces de cajferoles de.terré ,
mais celles-ci portent plus particulièrement le;
pom de poêlons. Ainfi nous en parlerons à ce mot.
On voit une figure de cajferoles en 15 cl. V.
( V auquelin. )
C ASSIE-, ( pharm. )
Mimofa firnejiana.
Acacia iridzea , farnefiana.
C’eft un arbrifTeau fort joli, que les curieqx
élèvent en cailfe dans les orangeries. Il croît fpon-
tanément à Saint-Domingue, dans l’Amérique,
dans le Levant. Ha été cultivé avec fuccès en Italie,
pour la première fois , dans le jardin de Farnèfes,
en i6ir. Ii fe trouve allez communément chez
)$$ çurieux, Ses fleuys jjujnes forment de petites
boules très-belles Sc odorantes , paroiffent en
automne & en hiver dans les ferres. Elles fervent
i parfumer les pommades ; fon feuillage eft d’un
beau vert. La neur de cajfie eft d’un ufage frequent
en médecine, dans le Nord, comme un
excellent ancifpafmodique & cordial. Elle entre
dans la poudre purifiante du difpenfaire univerfel
de Reuff, dans l’élixir de vitriol de Mynficht,
& dans les morfules antimoniées de Kunckel. On
trouve auffi dans le difpenfaire univerfel ' de Reuff
!a manière de faire une eau diftillée fimple &
compofée avec la même fleur, ainfi qu’une huile.
Son eau diftillée fimple, fe voit fubftituer dans
quelques pharmacies allemandes,à l’eau de canelle
orgée. Murray , dit un mot d’une autr^ fleur de
caffie qui appartient à une efpèce de laurier. Voye^
fon eftimable A pparat des médicamens.
(WlLLEMET..)
CASSIS ou GROSEILLES NOIRES. |
Ribes itigrum.
Grojfulana , garf. tom. ly y .
C’eft un arbrifTeau qu’on cultive facilement dans
les jardins. La grofeille noire eft.balfamique , fto-
machique , diurétique. L’on prépare avec un va-
tafiat excellent après le repas, pour faciliter la
digeftion. La gelée du même fruit eft très-efficace
dans les maux de gorge inflammatoires. Son fîrop
& fon lock peuvent être également d’une grande
utilité. Son écorce eft apéritive , antihydropique;
fes feuilles font antihydrophobiques , antifpaf-
modiques , contre la toux , Tafthme, la morfure
des bêtes vénimeufes. Infufées recèntes dans
Tefprit de froment, elles le rendent abfolument
femblable au goût à l’eau-de-vie. Il y a un traité
du caffis , contenant fes vertus & propriétés , les
effèts merveilleitx qu’il produit dans une infinité
de maladies & de maux, tant pour lés hommes
que pour les animaux , avec la manière de s’en
fervir, imprimé à Bordeaux en 1712. Cet ouvrage
réimprimé plufieur? fois , fait du caffis une
panacée végétale , propre à guérir tous les maint,
poffibles. Offrons .un paffage extrait d’une lettre
réimprimée dans le journal de Verdun , relatif au
grofeilier noir.
« Il n’y a perfonne, dit l’anonyme, qui ayant
» des jardins, des terres, n’e-n doive planter un
» grand nombre pour les befoins de fa famille.
Les curés , pour en affilier leurs paroiffiens ; les
f communautés régulières & féculières , tant
99 pour eux que pour les pauvres 5 les hôpitaux pour
« les malades; les rois & les. princes , pour la
» confection de leurs foldats .&r de leurs fujets,
H & .fur-tout fur mer dans les vaiffeaux , oû tant
» d’hommes de l’équipage périlfe'nt de différentes
99 maladies , de pefte, de feorbut. On va chercher
» bien loin des remèdes bien chers , & qui n’o-
« pètent point d’aufii bons effets, & en fi grsHd
w nombre que le cajfis. Il ne faut point tant de
»? faignëes , ni tant de purgations. Ce qui paroît
» incroyable , c’eft qu’il y .a.peu de maladies'
»» qu'il ne guériffe en peu de temps, prefque fans
« dépenfe, & ce qu’il y a de.-confolant c’eft
w que s’il n’a pas fon effet , il ne. fait jamais le
« moindre mal | de cent personnes qui en uferont,
3» il y en aura au moins quatre - vingt douze ou ;
33 quatre - vingt quinze qui le refifintiront. . Si on
»» veut s’en fervir pour quelques plaies que ce foie,
33 fon effet eft plus prompt & plus fur que celui •
33 du baume du Pérou 5 on en a donné à des
33 chevaux très-malades, qui ont été guéris en
3» très-peu de temps. Ë
Après ce. panégyrique l’anonyme donne le dénombrement
des affë étions que lé cajfis peut guérir.
PaulContens, apothicaire à Poitiers, a encore;
vanté fortement & pofirivement les vertus du
cwflts , fpécialement pour la guérifon de l’hydro- :
pille & de ia morfure des vipères. Il a trouvé bien
des gens qui lui ont ajouté foi. Il eft le premier ;
qui a mis cette plante en réputation dans les provinces
méridionales de France. Lé cajfis a trouvé '
de temps en temps des panégyriftes qui óntref- ,
fufeité la mémoire de lès propriétés. Mais il paroi
t qu’aujourd’hui le cdjfis eft plongé dans la défaveur
; malgré cela nous croyons qu’il mérite une
place-dans la matière médicale indigène. L’on peut
former, des haies avec le cajfis ; le bétail eft avide
de fes feuilles.
S ( WlLLEMET. )
CASSINE ou APALACHINE , {pharm. )
Cûjfi.ie caroliniana.
C’eft un arbrifTeau qui appartient à Ja Caroline,
à la Floride & à la Virginie. L’infufion de fes-
feuijles eft très-diurétique , contre le calcul , la
goutte , la néph.a tique. Les Indiens ne vont ;ja-
mais. en guerre fans s’être affemblés pour en
boire. L’apalachine fait partie de rémunération,
des médicamens fimple s du difpenfaire de Paris.
( WlLLEMET. )
CASSINE DE VIRGINIE OU HERBE DU PARA-
CUAi -, ( p h a rm )
Ccffiae peragua. .
■ C’eft un arbre qui fe trouve dans la Virginie
Ta Caroline. Les feuilles font peu ufîtées en médecine;
malgré cela , Linné en a fair un article de
fa matière médicale, il indique fon lifage pour exciter
les évacuations alvines & par haut, ainfi
que pour provoquer la fueur. L’on emploie auffi
Tinfufîon des feuilles centre le diabètes & les coliques
calculeufes. Les Indiens font un ufage fréquent
de cette plante en guife de thé.
(WlLLEMET.)
Ch im ie . Tome I I I .
CASSONADE BLANCHE j ROUGE .(chimie ,
pharm. )
Les cajfenades de diverfes couleurs font des
fucres impurs caffés ; on les emploie quelquefois
en pharmacie.j. c'eft fur-tout en lavemens qu'on
s’en fort. Voye^ le mot Sucre.
ÇASSUMUNIÀR , ( pharm. )
Zedoaria lutca
B rein. Prod. 6 10 6.
C’eft une racine des Indës orientâtes , de la
groffeur environ du petit doigt, coupée tranfver-
falement par tranches, de couleur brune, d un
goût aromatique , piquant, mêle de quelqu a--
mertame. L’on a beaucoup parlé de cette racine il
y a foixante ans; Elle a été yantée comme un excellent
remède pour les maladies des nerfs, la pâ-
, ralyfie , les convulfions, la colique , les tranchées,
les àffe&ionsdiyftériques , pour fortifier
'■ ■ la-mémoire. On la dit auffi ftomachique;, carminà-
: tive. Lewis affure qiie la cajfum-uniar mérite d’être
fréquemment mife en lifagè. On la donne eii
1 poudre depuis cinq grains jufqu’à quinze ; en in-
fufion depuis un gros jufqu’à deux. Albert Seba
affure que rien n’eft meilleur pour l’apoplexie ,
au une forle teinture de cëttefacine, tirée par le
moyen de l’ëfprit-de - viiv, dont on frotte la tête,
& dont on peut donner au malade une petite
cuillerée à café dans un véhicule approprié. La
eaparhukiar eft plus en ufage en Angleterre qu’en
France. La plante qui offre cette racine eft ignorée
des botaniftes.
(WlLLEMET.)
CATAIRE ou HERBE AU CHAT, ( pharm.)
Nepeta cataria.
Cataria major yulgaris. t. l o i .
Le baron de' Haller dit qu’il n’eft pas bien
prouvé que cette ' plante foit indigène : en effet
nous ne l'avons jamais obfervée que dans les jardins.
Son odeur eft très-forte , amère. On en ufe
comme du thé , ou en infufion vineufe. Elle eft
emménagogue , céphalique , canninative j anti-
afthmatique , exp&élorante , anthelmintique ,
utile aux femmes hyftériques. Sa décoction, fui-
vant lé rapport de Haller, a guéri une fièvre intermittente.
Celfe & d’autres médecins ded’anti-
quité , l;a regardoient comme diurétique. Autrefois
l’on faifoit ufage de fon èau diftillée-. On peut
la fubftituer au pouliot & à d’autres plantes aro-
j matiques labiées. La cataire eft vivace ; elle eft
| aimée paffionnéme-nt des chats , ils font mille.con-
j torfions en la careffant, fe roulent par dtffus &
en mangent. La cataire eft employée dans la poudre
! fternutatoire verte Sc dans les efpèces cépha