
encore th.iud <le (a préparation} les dernieres
expériences de réduction de M. Hermbftadt &
les miennes, dit M. Van-Mons | ont été faites
avec .cette circonftance. Lorfqu’enfuite M. Gren
a changé cette cond.tion en celle de réduire ,
pour obtenir du gaz oxigène , l’ oxide de mercure
au for tir de l’incandefcence & dans une cornue
chaude, ce n’a été que lorfque le réfultat des
dernières expériences citées, que le chimifte de
Halle ne pouvoit plus contefter , lui eut fait con-
noître j’inluffifance de fa première objection pour
foutenir fes principes. Ainfi l ’inculpation n’eft-
pas méritée ; l’extenfion donnée à l ’énoncé de
la nouvelle condition , ne fait que céder du
terrain aux Pneumatiftes , & montrer la foibleffe
des moyens employés par les Phlogifticiens. Du
moment qu’ijeft concédé par M. Gren que tout
oxide qui n’a pas été calciné jufqu’à l’ihcan-
defcence pouvoit .fournir du gaz oxigène , la
fource de fon. erreur n’ à plus été que la fuppo-
fition que l’oxide calciné relie toujours oxide
parfait, tandis que Ji l’ oxide incandefcent vient
de perdre par le feu une portion du principe
de 1 oxidation , il a pu le reprendre en refroidiffant,
& par ion expofition à l’air. C ’eft réellement
pour prouver ces dernières affermons ,
& détruire conféquemment de fond en comble
les difficultés faites.par M. Gren , que le citoyen
Van-Mons a configné dans fa lettre plu-
lieurs expériences délicates & précifes ; il le! a
réduites aux trois propofitions luivantes , qu’il
a énoncées avant de décrire fes expériences
mêire.^ i°. L’oxide rouge de mercure calciné juf-
qu àTincandefcence,perd laplus grande partie de
fon^oxrgèn© ; fa couleur fe rapproche de cèlle
de l’oxide noir ; & il ne fournit plus enfuite que
très-peu d’air vital ; 2°. le même oxide calciné
de même, & porté encore rouge dans du gaz
oxigène ou dans un gaz qui en contient , reprend
en refroidiffant la portion d’oxigène que
k calcination lui avoit enlevée, & repaffe à
1 état d oxide rouge ; 30. le même , calciné
comme dans les deux cas précédens , placé in-
c.in.defcent fous une eloene pleine d’un fluide
élaftique entièrement privé de gaz oxigène ,
conferve fi couleur noirâtre, ne fe réoxide point
en refroidiffant, & ne fournit par la réduction
que la même quantité d’air vital qu’il auroit
fourni, s’il avoit été réduit immédiatement au
fortir de Tincandefcence. '
Treize gros vingt grains d’un oxide rouge
par le feu , préparé depuis .3 mois , a fervi au
citoyen V.n-Mons pour faire les cinq expériences
qu’il avoit projetées à ce fujët, & à chacune
defquelîes 160 grains de cet oxide ont été
employés. ( Le gros dont il s’eff fervi ne conte-
ooit que 6 0 grains. )
Exp. 1. La première portion chaoffée jufqu’à
l’incandefcence dans une cornue .bien feche
en communication avec le bain de mercure, a
fourni un peu d’eau & beaucoup dé gaz oxigène j
l’oxide eft devenu d’un noir rougeâtre foncé j
1 l’opération a été interrompue un moment pour
vider la cloche de gaz & la remplir de mércure j
le feu a été enfuite pouffé jufqu’à la réduction ;
il ne s’eft plus dégagé d’eau , mais feulement
4 y pouces de gaz oxigène très-pur.
Exp. 2. Une fécondé portion de l’oxide a été
rougie dans un creufet jufqu’à' un commencement
de réduction , fa couleur étoit devenue
prefque noire ; on l’a placée incandefcente dans
une capfule de terre fortement échauffée, quia
été portée fous une cloche pleine de gaz oxigène
fur le bain de mercure ; le volume du gaz a
commencé par augmenter à caufe de la chaleur j
mais la température de l’oxide baiffant, cette
dilatation a bientôt ceffé , Je volume de l’air
vital a été promptement diminué , & l'oxide a
repris fa couleur rouge éclatante. Quand le mercure
eut ceffé de monter, l’oxide fut retiré &
réduit. Il fournit, avec quelques gouttes d’eau,
17 pouces cubes de gaz oxigène, ce qui faifoit
5■ ï pouces de plus que ce qu’il avoit abforbé ,
ou bien ce qui annonce 11 | pouces d’abforp-
tion.
Exp. 3. Une troifième portion d’oxide calciné
jufqu’à l’incandefcence, comme la précédente
, & amenée prefqu’au point de réduélion,
a été portée dans une cloche pleine de gaz acide
carbonique extrait du carbonate de potaffe par
l’acide muriatique. Le refroidiffement de l’oxide
a eu lieu Fans que la diminution du gaz ait excédé
un pouce , dû à un peu d’air vital dont
l’acide carbonique n’étoit pas entièrement privé}
entièrement refroidi, l’oxide a été èxpofe pendant
12 heures à l’air libre, & enfuite il a été
réduit. On en a obtenu quelques gouttes d’eau ,
& feulement 4 1 pouces de gaz oxigène & J de
pouce de gaz acide carbonique.
Exp. 4. Une quatrième portion de l’oxide a
été placée , au moment de fon incandefcence ,
fous une cloche pleine de gaz azote, provenant
de l’ammoniaque décomposée par un oxide métallique.
Le réfultat n’ a différé de celui de l’expérience
précédente, qu’en ce qu’il y a eu un
peu plus d’abforption, & en ce que l’oxide a
donné dans fa réduction un pouce-de plus de
gaz oxigène.
Exp. y. La derniere portion de l’oxide a été
calcinée dans un creufet, en l’agitant continuellement
avec un tube dé verre , & auflî long-
tems qu’elle a pu foutenir le feu fans fe réduire ;
fa réduction av.oit même déjà commencé depuis
quelques minutes , iorfqu’on l ’a brufquement
jetée dans l’eau diftillée } elle y a produit un
fïfflement, & une forte vapeur aqueufe s’en eft
élevée. Gn a introduit l ’oxide encore mouillé
dans une cornue , puis réduit à l’appareil pneumatique,
il a fourni pendant fa réduction beaucoup
d’eau , & feulement 2 - pouces de gaz
oxigène.
Après avoir rappellé que les trois propofitions
énoncées cf-deflus font entièrement prouvées
par ces expériences, le citoyen Van-Mons en
tire de plus*les conclufions fuivantes. i° . L’oxide
de mercure, quelque calciné qu’il fo it, & auffi
long-tems qu’il; conferve l’apparence d’oxide ,
même dans une feule de fes molécules, donne
toujours du gaz oxigène jufqu’à fon entière réduélion.
2*. Cet oxide dans fon premier étatd’oxi-
dation, c’ eft-à-dire coloré en noir , élevé à une
température convenable, attire l’oxigène avec tant
de force, qu’il,s’en fature dans un efpacede tems
très-court. 3°*C en’eft pas, comme le prétendent
les anti-oxigëniftes , en raifon de l’eau abforbée
en refroidiffant, que l’oxide de mercure fournit
du gaz oxigene; dans fa réduélion ultérieure ,
puifque refroidi dans des gaz faturés d’eau, &
plongé dans l’eau mê.nê, l’oxide n’a pas plus
fourni d’air viçal que s’il avoit été refroidi fans
eontaél de l’air.
Le citoyen Van-Mons remarque que l’expérience
deuxième explique très - clairement une
contradiélion apparente entre les réfultats obtenus
par MM. Veftrumb , Tromfdorf & Hermbftadt.
En effet, les deux premiers n’ont obtenu
que très-peu d’air d’un oxide de mercure réduit
après fon incandefcence, parce qu’il avoit déjà
perdu la plus grande partie de fon oxigène ; &
M. Hermbftadt en a obtenu beaucoup pendant
la réduélion d’un oxide deux fois calciné auparavant^,
parce qu’il ne Ta traité quaprès l ’avoir
laiffé refroidir à l’air , & l’avoir mis conféquem-
ment dans la condition où il a pu fe refaturer
d’oxigène.
Dans la fuite de fa lettre , le citoyen Van-
Mons combat avec des raifons fi bien fondées
& fi ferrées , des réfultats d’expériences énoncées
avec tant de précifion, les difficultés oppo-
fées pat M. Gren, .& renverfe fa doélrine fur la
préfence de. l’eau da'ns les oxides avec tant de
force & de fuccès , que dans l’impoflibilité d’en
offrir un extrait fans diminuer beaucoup le mérite
de ce morceau , & en même tems dans l ’intention
d’offrir un modèle de là manière décente
avec laquelle doivent être traitées les dife liftions
Scientifiques , je prends le parti de l’inférer ici.
Ce fera donc le citoyen Van-Mons qui parlera
lui-même dans la fin de cet article. Il ne faut pas
oublier qu’il s’adreffe àM. Gren.
» J’avais Fait, dit-il, depuis ma derniere lettre,
& communiqué à mon favant ami, M. Kafteleyn
d’Amfterdam , deux expériences contre votre hy-
pothèfe de la converfion de l’eau en air pur pendant
l ’aéle de la réduélion métallique. Dans la
première 43 J grains d’oxide mercuriel par le feu ,
calcinés dans une capfule de verre, furent réduits.
Ils ne fournirent que très-peu de gaz oxigène,
& point d’eau. Dans la deuxième, la même
quantité, d’oxide de mercure , calciné de même,
a* été arrofée de 10 grains, d’eau , & brufque-
ment réduite } il n’a donné que le même volume
d’air & toute la quantité d’eau avec laquelle
il avoit été humeété. J’ai varié encore
cette derniere expérience en calcinant & ré vivifiant
l’oxide dans le,même vaiffeau , & en l’ar-
rofant d’eau bouillante } mais j’ai obtenu encore
moins d’air que dans l’expérience précédente. Si
.l’ eau avoit été fufceptible d’être transformée en
•air, elle l ’auroit été ici ; c’eft ce qui cependant
n’a pas eu lieu. MM. Hermbftadt & Woulfe
ont rapporté , comme je l’ai vu enfuite , une
conclufion analogue, contre ce principe. Je fais
que vous auriez pu nous répondre , & point
fans raifon dans votre fens, en établiffant une
différence entre l’eau combinée .de l’oxide & fon
eau mêlée , ou fimplement interpofée entre les
molécules, que ce n’eft que la première de ces
portions d’eau qui eft retenue par l’oxide jusqu’au
moment de fa réduélion , & convertie en
air pur, en cédant à foxide pour fa revivification
une partie de fon p h lo g îf t iq u c , fans la fou f-
traélion de laquelle elle pafferoit à l’état d 'a i r
p h lo g i f t i q u é ; & que l’autre portion d’eau, auliî
bien par une réduélion lente que fubite , eft
réduite es vapeur à la chaleur qui vaporife l’eau
-ordinaire. C’eft en partie pour détruire la force
de cette obj^élion que j’avois prévue , que j’ai
été engagé à faire mes dernieres expériences. »
m Je n’ai point entrepris la réduélion de l ’oxide
noir de mercure ,• malgré qu’il ne me manquoit
point de provifions.de cet oxide, avec lequel
je fuis en habitude j depuis que j’ai lu votre P h a r m
a c o lo g ie , de faire mes préparations pharmaceutiques
, dans.lefquelles doit entrer du mercure
éteint}, parce qoie y z i fenti que , dans le cas
même que j’en aurois obtenu du gaz oxigène,
cette expérience, dans vos principes , ne pou-
voit rien prouver avec ou contre votre opinion
ou la nôtre, l’oxide étant formé à froid & en
eontaél avec les exhalaifons de l’atmofphère.
L’oxide noir, en qualité d’oxide , ( Je ne conçois
pas un liquide mécaniquement divifé fans
corps interpofans, & avec cela aggrégé , tel
que M; Hermbftadt fuppofe que votre oxide noir
l’a été ; & jufqu’à çe qu’on m’ait donné une
idée plus claire de l’état d’un tel liquide, je
confnue à regarder tout mercure , que dans ce
cas on appelle é t e in t , comme oxide,.) l’oxide