
maladie vénérienne', & peut-être auflidu terrible
poifon hydrophobique , comme le même chi-
mifte médecin Ta foupçonné & indiqué dans Ton
ouvrage qui a pour titre la M é d e c in e é c la ir é e p a r
le s f e i e n u s p h y f iq u e s , Mais entre de (impies précomptions
qui foupçonnent & des faits directs
qui prouvent, il y a encore pour les efprits Cages
une diftance confidérable, Ainfi le tems feul
pourra réellement faire connoître à. cet égard ce
qu'il y a de vrai dans cette idée, dans cette
application.
Après avoir confidéré , fous les divers titres
de la Philofophie chimique , les principales dé
couvertes qui ont été faites depuis 1788 juf-
qu’en 1794, & même une portion de celles qui
ont eu lieu depuis 1795 jufqu’en janvier 1-797 ,
après avoir prouvé que ces. découvertes ont
confirmé & confolidé toutes les bd fes de la doctrine
pneumatique , il ne ne nous relie plus qu’à
parler des ouvrages fyftématiqu s qui ont été;
publiés pendant cette époque. Ce travail ne
pourra pas être plus complet, plus entier que
celui que nous venons d offrir} les circonftances
de la guerre où s'eft trouvée depuis 5 ans, &
où Ce trouve encore en ce moment la France,
(janvier 1797) ne permettent.de connoître les
ouvrages publiés en Allemagne qu'avec la plus
grande difficulté, & en quelque forte que par
ha fard } ainfi, quoique nous fâchions bien que
plufieurs chimiftës allemands ont donné des traités
où la do&rine françaife eft expofée & fou
vent foutenue avec autant de talent que de force ,
l’impoffibilite où nous avons été d'en prendre
communication, nous privera des moyens d'en
rendre compte , & nous nous bornerons à faire
connoître ceux qui ont paru en France, &
dans lefquels les faits nouveaux font préfentés
dans un ordre CyHématique plus ou moins fem-
blable ou différent dans chacun d’eux. Nous
fommes donc forcés de paffer fous filence ici les
traités de Girtanner , de Gren , d’Hermftadt,
de Schérer.& de plufieurs autres chimiftës allemands
, pubiies depuis quelques années à Got-
tingue , a Hall, à Berlin , à Leipfick , à Jéna ,
& qui contiennent tous ou la doélrine pneumatique
pure , avec les principes de la nomenclature
, ou la théorie françoife. plus ou moins
modifies par quelques opinions acceftoires fur la
lumière & le feu. Nous nous en tiendrons à rendre
compte des ouvrages de Fourcroy, de La-
voifier , de Chaptal, de Berthollet.
L’ouvrage du cit. Fourcroy, publié-d’abord
a la fin de 1781 fous le nom de L e p o n s é lém e n t
ta i r e s d ’ h if to ir e n a tu r e lle & d e c h im ie en 2. vol.
in-8° , n'éto?t deftiné qu'à fervir de réfumé à
Ces leçons annuelles ; il n’étoit même compofé
que de ces fimples réfumés, que ce profeffeur,
pour l'utilité de fes élevés, leur préfentoit à la
fin de chaque .leçon en 1780; 8c 1781 , difpôTés
méthodiquement , & avec quelques additions,
& imprimés pendant l'été de 1781. En 1^86,
cet ouvrage fut réimprimé , & cette fécondé
édition fut augmentée de deux volumes. Outre'le
changement total d’un grand nombre d’articles
,. il ÿ eut dans cette fécondé édition
des détails beaucoup p'us étendus fur plufieurs
objets traités fuperficiellément dans la première.
Le titre de L e p o n s é lém e n ta ir e s fut changé en
celui A’ E lém e n s y & la coupe des leçons ( utfup-
primée comme inutile , on y fubftitua la divi-
fion par chapitres. Mais malgré les changemens
& les additions confideràbles qui faifoiènt de
ce traité un ouvrage neuf, l’auteur n’avoit point
à cette époquè complettèvnent adopté là théorie
de Ltvôifîer j & , quoiqu’il l’exposât dès-Jors
avec beaucoup de foin & de détails dans lès
cours particuliers, comme il préfentoit toujours
alors celle de Stahl, dont il avouait cependant
I’infuffifànce ,. il crut devoir encore*fe borner
d ms fa fécondé édition à n’être que l’hiftorien
des deux doélrinés comparées.
Mais bientôt forcé avec tous les chimiftës qui
fui voient de près & avec bonne foi la marche
des nouvelles découvertes & des idées de La-
voifier , à céder à l’évidence , à là force desrai-
fonnçmens & à l’excellente logique de ce célèbre
chimfte , affbcië eh 1787 à fes travaux, 8c comme coopérateur à la création 6c à la ré-
daétion de -la nouvelle nomenclature , il s’etn-
preffa, de revoir avec courage tout fon traité ,
d’en fupprimer des faits incertains ou mal décrits,
d’y ajouter ceux qu’il avoit , finon omis, au
moins annoncés trop fuperficiellement , 8c qui
avoiënt été reçus & confirmés depuis 5 enfin ,
au lieu d’ être fimplement hiftorien des deux
doctrines qui jufque-là avoient femblé marcher
de pair , il prit le parti d’adopter entièrement
la théorie pneumatique eu antiphlogiftique ,
comme n’admettânt aucun principe hypothétique
, & ne confiftant que dans le (impie expofé
des faits. Il donna la nouvelle nomenclature ,
dont cinq cours fticceflîfs , fui vis depuis 1787
par un grand nombre d’éleves, lui avoient appris
à reconnoître la (implicite , l’utile cohérence
fyftétnatique & l’avantage inappréciable
pour l ’étude. Tels furent 'les changemens heureux
qui conftituèrent la troifième édition de
cet ouvrage donné en 1789 en j volumes in-8° }
elle differoit , comme on v o it , de la fécondé,
par plus d’enfemble , unq marche plus (impie 8c
plus méthodique, & furtout par une aftiirance
dans h fuite des idées qui la mirent fort au-
deflus des deux premières. L’auteur crut devoir,
à cette époque , publier un fupplément qui pût
fervir à ceux qui s’étoient procuré la fécondé
édition , totalement épuifée en 18 -mois , mais
qui n’ayant été donnée que trois ans avant la
troifième, fembloit devenir onëreufement inutile
entre les mains de ceux qui fe l’étoient procurée.
Le cit. Adet, fon'été ve , qui s’eft diftin-
,.gué par plufieurs travaux chimiques, 8c par les
fervices qu’il a rendus à fon pays , voulut bien
fe charger de rédiger ce fupplément , en comparant
avec beaucoup d’exactitude tous les articles
de cette troifieme édition avec ceux de
la fécondé, & en extrayant chapitre par chapitre^
qu’il y avoit de nouveau ou de différ
rent. Ce fupplément a été publié en même tems
que la troifieme édition, en un vol. in-8° de
197 pag., avec le tableau de la nouvelle nomenclature.
Il faut obferver que dans- la préfacé
de cette troifième édition , l’auteur annonce
pour la première fois le changement des mots
g a i a z o t iq u e , adopté dans la nomenclature en
ceux de g a z a^o te , propofé par M. Aréjula,
chimifte efpagnol , qui (uivoit alors les cours
du citoyen Fourcroy avec un grandy-ele \ ce
changement a été reçu avec emprefTement pâlies
auteurs de la nomenclature , & ce font les
expreflions dont on fe fert généralement depuis
pour défigner cette éfpèce de fluide élaftique ,
ainfi que (a bâfe.
Quoique la quatrième édition de cet ouvrage
n’ait été publiée que deux ans après celui de
Lavoifier, comme le nombre des volumes n’y
a point été augmenté', comme furtout la marche
des idées & la claflification des matières n’y
ont point été changées , il eft néceflaire de parler
ici de cette quatrième édition , qu’on peut
regarder comme la derniere , puifque la cinquième
n’en eft que la (impie réimpreflion , fans
aucune addition ni modification , l’auteur n’ayant
pas pu la revoir à l’époque où elle a été publiée.
Cette quatrième édition en 5 volumes
in-8° comme la troifieme, donnée au public en
1791 , ne préfente de différence avec la trei-
lieme que quelques additions, quelques corrections
ou quelques améliorations j mais la méthode
, les divifiôns y étant abfolument les mêmes,
& cet ouvrage étant entre les mains de
tous ceux qui étudient la chimie depuis qu’ elle
a paru , pour donner une connoiffance exaéte
de fa marche, de la maniéré dont les principes
de la fciênce y font expofés , c’eft de cette édition
qu’il faut entretenir ici le leéteur. Depuis
1782 qu’a paru la première édit on , jufqu’en
1791 qu’a paru la quatrième , 8c conféquem-
menr jufqu’à ce jour (janvier 1797) » puifque
la cinquième publiée 'depuis, n’eft qu’une exaéte
copie de cette quatrième édition , le citoyen
Fourcroy a cru devoir ;conferver abfolument la
même méthode qu’il avoit adoptée d’abord ,
afin de ne.pas préfenter de trop grandes différences*
dans l’étude , & d accoutumer peu à peu
les efprits au paffage de la théorie ancienne à la
do&rine nouvelle. Il a cependant fepti que depuis
l’époque de la troifieme édition , il auroit
pu devenir utile de changer la première marche
qu’il avoit établie , qu’un ordre nouveau & plus
méthodique auroit placé , par exemple , l’hif-
toiie des corps combuftibles avant celle des
acides 8c des Tels ; mais il a préféré ne point
quitter la première route , parce qu’en confer-
vàrit en q-ielque forte le premier type de fes
idées 8c de fa méthode , fi elle exigeoit des
éleves qu’ils fi fient plus de pas pour trouver La
vérité , elle leur effroit aufli l’occafion de le s
faire plus affiirés, & de revoir plufieurs fois de
fuite les mêmes chofes. Donnons ici le tableau
abrégé de l’ ordre admis par l’auteur dès 1781, 8c fuivi avec confiance dans les cinq éditions
fuccefllves de fon ouvrage : c'eft , comme nous
l’ayons d it , dans la quatrième édition qu’il a
reçu fa derniere forme en 1791.
Ce traité, très-complet lorfqu’ il a paru , eft
divifé en quatre parties.
La première , fous le titre de généralités 8c introduction , contient les principes généraux
de la fcience; l’auteur y traite dans huit
chapitres , i° . de la définition de la chimie , de
fes moyens, de fon objet, de fes utilités} 20. des
principaux traits de fon hiftoire divifée en fix
époques; 5°. des attractions chimiques dont les
phénomènes conftans font décrits 3c pré fentes
fous le nom de l o i s 40. des principes des corps ;
j ° . du feu confidéré fucceflîvement comme lumière,
comme chaleur, dans la rarefaCtion qu’il
produit, dans l’ état où Stahl le nommoitp h l o -
g iftiq u e , 8c dans fes effets comme agent chimique
; 6° . de l’air atmofphérique vu en ma(Te
ou dans les matériaux conftituans ; 70. de l’eau
obfèrvée dans fes propriétés phyfiques & dans
fes propriétés chimiques ; 8°. enfin de la terre
en général, de la filice & de l’alumine en particulier.
Ces huit chapitres , qui forment la moitié
du premier volume , offrent de fuite & méthodiquement
difpofées les notions- préliminaires
néçeftaires pour concevoir les phénomènes de
la fcience.
La fécondé partie eft confacree au règne minéral
ou à la minéralogie ; c’eft la partie la plus
longue, la plus détaillée 8c la plus complette
de tout l’quvrage ; elle en comprend à elle feule
près des deux tiers , 8c occupe la moitié du premier
volume, & les tomes 2 8c 3. L’auteur ayant
eu l’intention de réunir les connoiflances d’hiftoire
naturelle à, celles de chimie , 8c de donner
à celles-ci une forme méthodique 8c une cîafli-
fication analogue à celle que fuivent ordinairement
les naturaliftes , les faits d’ailleurs qui appartiennent
aux propriétés phyfiques & chimiques
des minéraux , étant très-n ml cipliés , &
ces corps ayant été l’objet des plus nombreufes