bons. La forme , la couleur , 1a ftruéhire, îa
pelanteur, la denfité en continuent l’enfemble.
Quant a la forme , les charbons conservent ,
comme on Ta déjà dit, celle.des matières dont
iis pic viennent j c’ eft-là le cas-dçs faits
en grand, parce qu’on prend des.Wégétaux durs
& folides , des bois pour les obtenir 5 ou bien
elle n’ a plus rien de là forme-primitive'des matières
végétales dont ils proviennent.} ç’eft le
cas d’ un grand nombre d’expérîencès chimiques.
Tantôt ces charbons font en malles bourfoufflées
irrégulières , poreufes , tantôt en petits grumeaux
eohererfs ou féparés, tantôt en enduits légers
adhérons aux vafes où l’on a fait l’opération.,
tantôt enfin en poucre plus ou moins fine, le
plus ordinairement grofïière.
La couleur, quoique rioirè en général dans tous
les charbons, y varie cependant pour fon inten-
fitéi&- par le mat ou le brillant qu’eue àffeéte.
;On fait que relativement aux arts, os^préfêre pour?
fà peinture les- charbons les plus diviféà comme
les plus noies & les plus brillans 5 tels font ceux:
qui font-faits avec les huiles,,les tifliis ligneux
fins, Iv o ir e . - ; , .
La.ftruciure desic^rÆqàr tient, comme il a ë.té
iiit pîufieurs foîsj à celLes des fubftances'd’où ils -
provicnnentv Çeux qui retiennent la forme des ;
bois _& des uiïus plus ou^moins ' foïides' qui lés;'
ont fournis font reconnoilfables par la ftruélurèl:
qu’ils préfentent mais cè tiffu apparent varie
par fa propre texture, tantôt ,i f eft bien régulier j j
bien femblable aux végétaux’' d ’où il provient^
& de manière qu’on peut les ÿ recofinoître très-
aifément ; tels font les charbons' que l’on fait,
avec les bois. Tantôt iis n’en offrent que quel- |
ques traces encore affez apparentes pour qu il
loir poffible de diitinguer leur origine, comme]
cela arrive-Torfque les fubftances que l’on char--
bone font molles & fucculentés; fou vent même i
leur forme originaire ou primitive eft tout-.à-
fait détruite , aiafi qu’on le voit dans les charbons ;
des gommes ,v des mucilages , des extraits, des fé- j
cules , [8c en général dans ceux de tous les maté-;
riaux immédiats des végétaux, ou niême dans!
quelques organes ou tiffiis végétaux eux-mêmes j
lorfqu ils font très-délicats , comme des fouilles ,
des fruits, des femences> Ces derniers charbons
n’exiftent que dans les laboratoires des chimiftes
ou dans les atreliers des arts.
f Là pefanteur & la denfité des charbons varie
encore fin gu fièrement > les uns font durs , folides
& pelants 3 ceux-là fie p brifent que difficile-f
ment , & toutes leurs propriétés chimiques font
suffi peu fenfibles 5 par exemple; ils ne* brûlent
qu’avec une grande difficulté, & ils font en général
très-peu altérables; tels font les'charbons
qui proviennent de bois très-fbjides ou très durs i
ils font peu utiles, on ne les obtient!guère« -eiié
•dans , les analyfes chimiques. D\n.utrès atf'édti-
traire font-très-peu ferrés , ordinairement irJ^p
ouverts 8c fendillés dans un grand nombre .de
points, ils font remplis de pores, &r de .cavitéf.i
ceux-là font très-légers, trèsffr.ag.ilesj-fées,,<Ps
fonores , ils s’allument promptement & brûlent
avec une grande, a^iviti; Tels font da .phipast
des charbons que l’on prépare dans les foyêrsmour
les ufagés économiques ou domefiiques.
■ k- ; Quant aux différences intimes ou chimiques des
charbons s*' elles tiennent à leur nature ou à leurs
propriétés dépendantes de leur ordre ‘de cpmpo-
iîtion ou de l'état -dans lequel . fV trouve, par
rapport à fa plus ou rfioins^rande-pureté, le
carbone qui les conftifue.^C'eft dans le^patagra
phe ftfivant que ces-différences doivent être
traitées..
' 1 1 efl un tioifièmé genre d e ‘d^érences dés
charbons qui fe tirent de leurs quaiitési^n-tüelles,
& qui-font p arti c uuèremtnt connues.& énoncées
dans les atteliers.même qui les emploient ou par
t les ouvriers qui les préparent. Les charbons de
bois tendre comme Ceux du bouleau, du trem-
; bléi; du peuplier, du- tilleul, du pin , ne .'-péril-'
ic-at poifitjjlswasl«..tfçj'frent^s fontes dei.jn'étaux.
Au .contraire lé charbon de bois dur,. en. donnant/
plus de chàièur , ’eft fujet- à pétiller & il aigrit là
fonte des métaux. Celui de chêne , de laule , '
de châtaignier, d’érable1 ,d e frêne 8c de charmé
éfl préféré' par lès ouvriers, en fer Jft en acier ;
celui dxe hêtfe par les poudriers-, i l eft évident
qu’un long ufage'y une habitude acquife fur les
propriétés & la manière d’agir du charbon dans
les arts divers ou on T’emploie,, a dé faire remarquer
aux ouvriers des différences qui • leur font
rechercher & '-préférer telle ou telle efpècê..:.
§. IV. De la-nature chimique des charbons.
Il n’a été quefiion dans le dernier paragraphe
que des différences extériêiiresoü ufuelks que
préfentent l'ès' charbons il faut aller plus'loin
dans celui-ci & confidérer la nature, intime de-
ces produits. Tl éfl évident, que | e’ eft encore
s’occuper de leurs, différences, ou dê la Véritable^
caufe qui les-produit, car le carbone étant
un feul 8c même principe dans tous, ils ne peuvent
différer réellement entre eux que par la
diverfité & la-proportion des matières qui y font
unies à ce premier principej or , c’eft cette diverfité
de matières étrangères au carbone, qui détermine
la nature diverfedescharbons. '
Une première confidération fur là nature de
ces compofés - eft celle qui eft relative à leur
combuftibilité. Les uns s’allument aifément par
le conraél de quelques corps en ignition > &c
brûlent avec rapidité , jufqu’à ce que leur carbone
foit' toüt-a-iait diffoù's dans J’àir:; Vautres
au. contraire rie Rallument-que très-difiicilemenç,
s’éteignent vite ou par s la moindre diminution
du comaâ:\de l’air, fo'foe peuvent ferVir confé-
quefnment aux' mêmes ufages que les premiers.
On ne pourroit pas pat exemple les. employer, à.
la fabrication de la poudre. Cette, première différence
de nature provient fouvent dé la denfité
des charbons / ceux qui font d’un tiifu très- ferré,
ph’,3 pu moins derifes, durs 8c pefants, né-font
qqé p'eu combuftibiés.^La combuflibilité eft au
contraire très-fectèv 4311S i Ô sychafbons légers -3 raresrporeuV^déjà.4)énétrés;;<ie,^outes partsde l’air
qui eft nécëftairé àleqfTçombufti.rin. C ’eft ainfi que .
les charbons de bois'blanc, font trè.s-prqpres à
entrer dans la compofition, de: la pqullrè T ^aiion.
L’examen chiunique des chapons a'pprend de plus ,
que ceux qui contiennent le plus de matières
fafines font les plus faciles Se les plfis pïômpts ^
à brûler , tandis que ceux qui recelant des ma-
tières métalliques préfentent-une propriété eon-'1
traire. On a un exemple frappant de cette Mer-
nière affertion dans le carbure de fer,' dont la
corribinaifon avec huit ou dix-centièmes de î’o-.
xi de noir de ce métal fuffit pour rendre fa com-
b ufti on très- difficile & tièf-lente.
Une des plus importantes confidérations qu’on
puiffe traiter par rapport à. la-nature des charbons,
c’eft celle du rëfidu qu’ils Jaiffirnt-àprès leur com-
buflion. Quoi ]ùe ce uéfîdu , connu ett 'général
foiis le; nom :;de cendres | fafle la .plus petite
partier de là. matière des 'ckaxpons, puifque là
quantité ne va fouvent qu’à quelques centièmes-,
il donne Cependant' les notions lès'; plfiV claires !
&■ les plus- ,je.xa,£ies fur dëur nature |f • fur leurs :
véritables difféi',encés» En e f fe to u t r e la proportion
divèrfé des cendres qui tient directe;; ; en t
à la diverflté.de leur •n-a|:tîfo^ii;à différence; rrjêljïiéy
dés. cendres eft un d?es objets qui méritent le plus
de ireexaminée. Tantôt les cendre s ne font que
des terres ou des Tels terreux , tels, que du car-,:
bonate de chaux, du fulfate'de chaux , du phosphate
de, chaux , quelquefois mêlés d’un peu dè
carbonate dé maghefie, & de quelques moié-
cufos ds (fîliçe. & d’^iurnine. D’àutrés fois Sa -quantité
de fifice & d’alumiBé contenue dans lès cendres,
eft beaucoup plus ‘forte 7 quoiqu’elle aille
rarement au-delà d’un oui deux centièmes fur ie-;
poids total dés charbons ; mais - quelque foi b je.
que foit cette quantité dans celle des cendrés
mêmes qui ^en contiennent le plus, lorfqu’elle-
eft portée à la proportion de deux centièmes du
poids ;total des charbons , elle donne déjà aux;
cendres des propriétés toutes différentes de celles
qu’elles ont lorfqu’elles ne recèlent que quelques
-millièmes de ces terres, p y a des cendres qui,
outre ^ avec les fels terreux dont il vient d’être
.fait mention j. préfentent encore des fels neutres
& diffolubles, plus... ou - moins Capidçs, ' & en pins
ou moins ghvndé’cfuamité'’; cctix qu’on y trouve
le plus ordmairernen t font le fn'fate de potaHè ,
le fulfate de foude, les mpfintes de 'pofalîe &
de Ioude,Te miniatp de chaux 8c de magriéfie,
le carbonate de potaiïe '& même fouvent de la
potaffe pure on caiiftique. La piéfence de ces
d e r n ie r s a lc a l in s eft; un des caraflèces k s
plus recherchés dans les réfidus des tharboris
brûlés > c’eft elle qui les faitéregarder comme
préciéufes pour uneJfouled’arts chimiques; comme
il-a’été dit à l’artfciodes cendres, quelques uns de
ces réfidus des ’''ckarhahs, bi(41és font auffi chargés
d’oxides métalliques; ceux de fer 8c de manga-
nèfé , le premier;yfurTfqut , yvfont lés plus fré-
;qüéris Ôc Jésÿlus àbondahs'. G’eft à leur prefence
qu’eft^due dà coloratiottfMes C^nnçes depuis le
jaunç-ÿâié j;fifqu,’aii b< un- foncer A la feule inf-
p,e£li:on . de-^es cendres 8c par la préfenoe de
l’oxide de fer ,s> pri ] peutCr^Ônhôitre:;la. nature
réfractaire 8c peu combuftïble des charbons d’où
.elles proviennent.
En confidéçant les charbons d’après les deux
propriétés',qui viennent5d’être. ëriorre#^’, ôn peut
les dîftinguej; én ‘charVons ti^è-s-cèinbufiibles 8c
etï^charbons :yéira<2.aipès, -en' Charbons .falins, en
fikarbons teYVQux & en chcïthons métalliques.. Toutes
ces difiinélions ont déjà été reconnues
admifes* par lës? chimiftes , •& éllès font importantes
non-fculement pour les laboratoires de
chimie; mais encote^pour lès ufages auxquels
les charbons font de (tin es ' dahsle-s attéliërs de®
arts. Celle charbons végétaux & des charbons
animaux I aufft quelqu’avantage càr: en général,
!&■ toutes , chofes' égalesd'ailleurs j les ^charbons
végétaux font- pluséfalms & plus eoi-nbuftibles.,
que lès'5 î'fràr&àns-'àiiimaux ' dont le q-hofphate: de
chaux 8c l ’oîride.ile fer diminuent prefque toujours
la çonibufiibiiité. 11
C’eit encore à la; nature diverfe des charbons
qu’eft due leur manière de fè comporter à l’air
humide||i dans-T’cau. Les uns àttirèritWpüifTarri-
ment riiumldîté de l’air , l’ abforbent 8ç s’en pé-
riè;trent intîmement ; les autres ne préfentent
point ia rnêîqe propriété & fe ç.ohfervënt prefque
inaltérables à^ l’ait & même dans l’eau. Les premiers
font \ey^:karbons poreux 8c falins; féS:?:ïèè
conds font ies ^evèo)?^ durs , folides , non falins
, 8c fur-tout. méüaliiqu'es. On peut donc dire que
toutesTçs propriétés qui djftrngüèfit.Içs cka'rbons,
• 8c qui dépendent de leur nature, tiennent aux
principalesfcônfiriéradoris qui viennent ^être
énoncéesy; On verra que ks phénomènes pré-
fentés par I’analyfe &: les ufages auxquels les
différens charbons font employés, tiennent également
à la différence de leur nature| fur laquelle
il eut été très-facile de donner encore une beaucoup
plus grande quantité de détails,, fi l’article car