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dépend de l'ammoniaque formée & décompofée
. fur le. champ: par l’oxide i mais dans le cas même
où cette théorie feroir démontrée.> il le ferôit
en même temps que .c'eft toujours.à h chaux que
leroit cfue cette, formation de l'ammoniaque. Au
moins fatit-il conclure Ue^cès cbfervations que
l’aétion de lac^a«x f©lide fur les diffoltuions métal--"
îiques nié ri te. d’être ohfervee-; décrite ayec foin ,
8c qu’éile peut ouvrir 'riin^tio.uyeU^.-fôuïcê.de.'dé-
_t ouvertes pour là théorie & de procédés utiles
poitr les ans \ notamment pour la préparation des
couleurs propres à la peinture..
Il y a une différence bien marquée dans la manière
d’agir de 14' chaux diffoute ou de l’eaii dë
chaux fur le s üiffolutiôns métalliques., & cette différence
provient t®.* dé l’état même de diiToi'ù-
tion dans lequel la tendance à l’union de' la chaux
pour beau eft TatisFaitey.20. de ce que l’eàù de.
chaux ne produit pas dè chaleurtrès-fenfiblë dans
lés diflblutionsmétalliques ; '30. de la prefence de
ydo. parties, d’eau de plus dans lés inëlanges ;
40.' enfin de ce qu’ai.nfi.affaiblie & étènd,ue la
chaux, ne produit point d’ammoniaque au moins
fenfibledans les difiolutions nitriques des métaux..
Dedàil fuir qu’il faut ajouter une grande quantité
d’eau de chaux, dans les diffolütions métalliques
pour en opérer la précipitation, que les oxides
métalliques font très-divifés en fe. précipitant, |
que s’il ne fe forme que peu d’ammoniaque dans''
les diifolutiens. nitriques ,Tl’oxide métallique' qui
fe fépaie, peut plusfâciiement ladécompofer j &
changer de nature en fe rapprochant fur-tout de
l ’état de métal. Les faits particUliets relatifs à
cette manière d’agir de l’eau de chaux & -de la
ckâux foli de fur telle ou telle diïïblutiôn; métallique
, appartiennent fpécialement à l’hiftoirè de
chaque métal ,8 c ce fera dans les articles qui les
concernent qu'on lespréfentera,lorfqu’i!s feront de
nature à intéreffer du la théorie générale ou les
arts.; .
La chaux eft fufceptible d’exercer unè a&ion
marquée fur phifieurs fubftanoes végétales.ou matériaux
immédiats des .végétaux, quoiqu’on n’ait
point encor convenablement examine & déterminé
cette aétion. Elle paroît favorifer la diffblution de
l ’extrait pu deTextra&if par l’eau. Elle s’uni taux
huiles fixes qu’elle convertit en une forte de favon
peu difîoinble & fufceptible de prendre une grande
foliditë parle defféehement, L’eau de chaux dé'com«
pofe même les fa vous alcalins & ammoniacaux, &
lorfqu’on en verfe dans dèi’eaude favon ordinaire,ih
fe fai t tout-à-coup un précipité floconeux très-abondant,
ce qui prouve la non - diffolubiîite du favon
calcaire. Lorfqu’on mêle de l’huile fixe avec de là
chaux vive en poudrej il y à uné élévation de température
extrêmement marquée, 8c une combinaifon
entre ces deux corps; mais elle n.’eft pas auffi intime
qüê celle qui fe forme par la précipitation du
favon alcalin. • 1
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Les. huiles volatiles, le çan^phre , les réftnes
n’éprouvent aucune^ altération de là part de la
chaux j elle fe combine avec-un des principes des
baumes qu’elle décompofe èn leur enlevant leur
acide.C’eft ainfi qu’oM'fvitdubenioatecalcairëen
fai fan t chauffer du benjoin'avec de \i'chaux délayée
dans upe. quantité d’eau Tuffifamè; On emploie
fou vent le mèmè traitement par Ha diaux
pour ënlèver les acides végétaux anx diverfes manières
alcalines || rnuqueùfes , féculentes & ex-,
traétives qui les altèrent, & pour les réparer en-
fuite purs de leur ^ombinaifon calcaire à l’aide
d’acides plus puiffans.
La chaux modifie un grand noitibre de matières
colorantes végétales., 8c fertà faciliter l’extraélion
de- quelques-unes. Cette terre agit ’aufli fur un
grand nombre de fubftances animales, fans qu’on
ait jufqu’içi travaillé à déterminer au moins dans
tous les cas cette aétion avec précifion. Elle décom-
pofe & précipite beaucoup de liqueurs animales.,,
telles que le fertim du lai t ,1 urine, la bile 8cc, ftparoit
que c’eft en décompofànt les:Tels'phofphoriqties de
foude & d’ammoniaque , &: en formant du phof-
phate de chaux qui eft indiîïbiuble dans l’eau.-Elle
s’iinit aux gtaiffes plus facilement qu’aux, huiles
végétales , 8c elle forme avec elles(des compofés
qui prennent une’exceffive dureté ; on pourroit
même tirer parti de ces combinaifons. folides pour
les arts. .Elle ab'forbe prompteinent les acides animaux
, 8c donne ainfi naifiance fojt à plufieurs
des Tels compofés qu’on trouve dans les matières
an males, foi t à des moyens médicamenteux qui
deviennent quelquefois précieux entre les mains
des médecins habiles.
La nature intime de \z .chaux n’eft point connue.'
Les premiers chimiftes qui ' ont voulu expliquer
par des' raifonhemens phyfiqu.es les phénomènes
que préfente ; la "chaux dans les combinaifons, &:
fur-tout dans Ton extinction, en ont trouve la
caufe dans des . parties de feu fixées dans la
pierre calcaire’ pendant Ta calcination. Ç Telle
étoit la théorie de Lémery. Meyer a penfé que
le feu feul 8t pur ne pouvoit pas Te combiner
ainfi, 8c qu’il y avoir un-acide particulier qui
Te combinoit"avec lui,dans la chaux ; cette efpèçe.
de foiifre trèsJdélié étoit ïaeidum pingue où le
xaufticum de ce çhimifte ; mais cette doctrine reproduite
depuis fous difïerens noms', a eté.rén-
verféé par une fuite d’expériences qui en ont
démontré la fauffeté ; plufieurs phyficiens moderne?
croient que la matière de la chaleur ou ïe calorique
eft: combiné-dans la chaux, & que c’eft à fon
dégagement, pendant l’extinction de cette Tub-
ftance ,, que font dues :1a- lumière apperçue; par
Meyer 8c par M. Pelletier', l’ébullitionla va-
porîfation de l’eau , & l’odeur graffe particulière
qui s’exhale. Il réfulte de~ cet expofé , qu’on ne
connoît point encore' les principes 8c la compo-
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ütion de la chaux , 8c qu’on ne peut point af- ,
furer. fi elle eft' le: ' produit d’unè ' atténuation J
& d’une préparation particulières des terres
filicée ou aluniineiiTé par l’aétion des organes des
animaux, quoique cela paroiffe vraifemblablè. à
de très grands, naturaliftesv II femble à la vérité
être hors de doute qu'elle eft formée .par les
animaux marins ; que c’eft dans l’eau que les principes
qui la conftituent font réunis de combines
par la vie ra7.0te. eft
une de fes parties conftitüantes : mais il faut convenir
qu^ cet àpperçu ne fufîît point encorè
Eoï»r convaincre les phyficiens modernes qui ne fe
lifient pérfuader que par des expériences exactes
8c réitérées. On emploie la chaux dans un grand nombre
d’arts 8c fur-tout pour la conftruétibn. On en fait
différentes efpèces de ciment j Tuivant les pierres
qu’on mêle avec elle ; cllèTert à la préparation
des ftucs^ on l’emploie; daris la peinturé groftière.
En médecine Feau de chaux étendue d’eau eft
adminiftrée: avec fuccès dans, les ulcères des difT
férentes parties , &c. On l’a regardée comme:un
lkhontriptique puiffant 5 mais une expérience
'multipliée a appris.qu’ êl'ie n’dpère pas conflamment
les fuccès-qu’on en àvoit efpérés, 8c que Ton ufagè
trop long^tenTps'con tin lie., porte -dans lêsfluides
animaux" une -altération voiline du fçorbut 'ou
de la fepticité. C;
L’agriculture s’en fer t comme dfinerefpèoe :
d’engrais, propre ;à vivifier les terres-, à hâter
Ja végétation Sc à détruire les,jnfeétes qui in-
feftent fouvent des champs entiers.
fElîé-èft awfïl fort utile pour détruire la carie
• dés bleds , 8 f àpour empêcher fa reproduction. |
Un'e expérience ,aufti multipliée qu’,elle eft certaine'
aujourd. hui a mis hors dé doute l’important
uftg'e de la chaux pour détruire, le germe
contagieux de.eette dahgereufe maladie; Le procédé
confifte à .tremper quelques inftants 8c à
frotter les grains avec dè la chaux délayée dans
Têau tiède , avant dé les employer en femencej
c’eft ce,qu’on appelle .chauler les bleds.
Dans les laboratoires de chimie la chaux eft
une matière très utile 8c la. plus généralement
employée. Onia diflLut dans l’eau pour faire ï’éau
de th.:ux, l’un des reaèlifs (es - plus nécefiaires ,
& doiit î’uf^èëft le plus frequent. On la mêle !
avec du . blanc - d’oeuf pour éh imprégner*' des
linges, 8c former un lut qui adhère fprtèment
fur lé verre 8c fert à. boucher lès jointures des
Vaifleaux dans un. grand nombre d’appareils. - Là
même, préparation eft auffi, employéë pour raccommoder
des vàifîeaux de verre fêlés, & les
conferVèr quelque temps en arrêtant la rupture
& l’étarteménC total.
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! CHiirx aéree. Dans la nomenclature de
Bergmanh ' qui nommoit l’acide carbonique acide
aérien. , la cqmbinaifon de cet-acide avec la
ehku&'éiôh dé la chaux aérée ; c’eft aujourd’hui
le carbonatè de chaux. Voyc^ ce mot.
C haux brûlée. On nomme ainfi dans les
arts üne efpèce de chaux qui a été trop cuite 8c qui
â éprouvé dans quelques points un commencement
de vitrification par trop de feu. Elle eft dure,
fonorë, 8c ns s’échauffe point avec l’eau. Elle
eft rejetée .-dans les âttelliersv ( Voyeç lé mot
C haux. )
C haux-, d’argent. Dans les monnoies on
nomme .très - improprement chaux d'argent une
grenaille très-fine , une éfpèce ‘ de pouffière de
ce métal, qu’on obtient en précipitant les eaux-
foftes_deftépart,,ç’eft'à-dire,jâdiftolution nitrique
d’argent , par des lames de cuivre. ( F'oye^ le
mot Argent. )
C haux d’ o r , L'or fous la forme de pouffière
ou de grenailles fines, obtenu par une précipitation^
chauffé pourélui donner fa couleur métallique
, porté dans les monnoies le nom impropre
dé chaux d'or. C’eft^parce qu’il eft mat
jaune , fans brillant, qu’onJui a donné ce nom ,
mais Très- improprement, car. il eft très-pur 8c
fans altération. ( Voye^ le mot Or . )
Chaux éteinte. Quand la chaux vive a
abforbë de l’eau foie dans l’ air , Toit artificiel
lernent 8c à l’aide de celle qu’on ÿ mêles onia
nomme ckau/x' éteinte , parce qu’elle 'ne s’échauffe
plus, avec | de nouvelle eau. C ’.eft de la chaux
iatufee.de la portion d’eau qu’ellè peiit folidifi.er
ou abforber en réftant feche à l’aide du calorique
qu’elle endégâge.( Voye^ l’article Chaux.)
C haux fluorée. La chaux fluorée de "Bergman
eft le fluate .de chaux des chimiftes mo-
dernes. ( V o ye^ l^ mot Fluat.e de C haux*,)
Chaux muriatique. Bergman nommoit chaux
muriatique , ce\que ‘dans la nomenclature des
chimiftes françois modernes on nomme' hiuriate
de. chaux. ( Vuye[ ce mot. )
.C haux, nitrée. La chaux nitrêe. de Bergman
eft actuellement le nitrate de chaux. ( Voye^cQ
mot.)
CHAjbx TUNSTIQUE. Le tunftate^de chaux des
chimiftes; françois modernes éft h chaux tunftique
de Bergman. ( Foye^ le mot T unstate de
CtïAUX. )
C haux v it r iOuée. Bergman avoit nommé ,
fùivant la règle qu’il s’étoit faite , chaux vitriolée
ce que les chimiftes appelaient fllénite, vitriol