
I
végétal cauftique > les premières portions ont
été entièrement difîoutes ? f y en ai ajouté )uf-
qu’à ce que l’alcali en ait été pleinement fa-
turé ; alors j’ai filtre la liqueur : elle avoit
une amertume défagréable , mais' fans caufticité
& même fans âçreté ; elle étoit brune & tranf-
parente. «
» Les acides troubloient & épaiffifibient cette
liqueur , parce qu’ils en féparoient la fubftance
animale; mais ils ne font pas effervescence de
forte que les alcalis cauftiques rongent & dé-
truifent les -fubftances animales , en fe combinant
en entier avec elles , & non pas en s’unif-
fant feulement à quelqu’un de leurs principes.;
par exemple , à l’acide carbonique , comme on
auroit pu le conclure de la doctrine de Mac-
bride. »
« La foie s’ëft combinée avec l’alcali caufti-
qne , ■ de la même manière que la laine ; la
chair donne 3 en fe diflolvant 3 une- couleur de
fang; cette couleur s’affoiblit & fe détruit au
bout de quelques jours : alors la liqueur eft
troublée; lï on la filtre elle reprend fa tranfpa-
rence, & elle reiîemble à la liqueur alcaline ia-
turée de toute ancre fubftance animale ; Ja dif-
folution de la chair a auflî une odeur de putridité
qui lui eft particulière & qui ne fe dif-
fipe qu’après un temps affez long^ »
gent exerce fa caufticité fur la fubftance animale
avec laquelle elle vient de s’unir. *>
ce Les précipités de fubftances animales liées
dans ces combinaifons , ne tendent plus à fe
féparer ; .quelles que foisntle
elles font devenues .in-corni
calciner ces combinaifons , on.
métallique forme à-peu-près
poids. »
ce Si l’on mêle l’alcali faturé de fubftancft
animale avec les düTolutions de la terre calcaire,
la liqueur fe trouble ; elle perd une grande
partie de fa couleur 3 mais fi. l’on filtre ce mélange
‘.ubftances animales
ibles. Si l’on, fait
trouve que l’oxide,
la moitié de leur
3 on ne trouve fur ce filtre qu.ê très-peu
de fubftance animale fans terre calcaire ; &
quelles que foient les proportions qu’on emploie,
il ne fe'forme point de combinaifon entre la
terre calcaire & la fubftance animale. »
«c II paroît donc qu’il n’y a qu’une très-foible
affinité entre la terre, calcaire & les fubftances.
animales, & que la caufticité de la chaux dépend
principalement de la force avec laquelle
elle tend à s’unir au principe aqueux ; auflî la
chaux éteinte, quoiqu’elle nè contienne qu’en-
viron un quart àe fon poids d’eau, conferve-t-
eile peu de caufticité. »
« On voit-par ce qui vient d’être dit fur
la couleur de la diflbJucion récente de la. chair,
d’où dépend la rougeur que la pierre à cautère
imprime aux parties lur lefquelles on l’applique,
couleur qu’on pouvroit regarder comme une
preuve d’inflammation , & que le Pavant .éditeur
de la Pharmacopée de Londres a obiervéè
fur les chairs des cadavres fur lefquels. il a appliqué
ce cauftique .»
ce La fubftance, glutineufe du froment s’eft
difleute dans les alcalis cauftiques & les a
adoucis comme les autres fubftances animales.
« En mêlant enfemble une diffolution métallique
& l’alcali faturé de fubftance animale, il
fe fait un précipité qui eft dû à la combinai-
fon qui s’eft formée entre la fubftance animale &
la fubftance métallique , péndant que l’alcali
s’eft uni à l’acide. J’ai, combiné de cette façon
la fubftance animale avec le fer, le cuivre, le
plomb, le mercure & l’argent ; le muriate de mercure
corrofif n’eft point déccmpofé par l’aicali Paumé
, mais la diffolution de mercure dans l’acide
citrique , donne un précipité abondant qui eft
de couleur d’atdoife & .qui devient noirâtre ; •
la combination d’argent eft d’abord blanche,!
mais fa couleur change clans le moment; elle i
devient de plus en plus foncée & finit par
être noire, Tans doute parce que î’exiae d’âr-
« Il n’eft pas fur prenant, après ces confidéra-
tions, que la magnéfie privée d’acide crayeux
n’ait point de caufticité ; car, prife intérieu-
\ rement , elle ne produit prefque que l’effet que
: produit une -pareille quantité de la même terre
Pâturée d’acide crayeux & d’eau, quoique , lorf-
’ qu’elle eft calcinée, elle s’échauffe avec les
; acides, <k qu’elle donne.de l’ alcali volatil cauftique
, lorfqu’on décompofe le fel ammoniac par
! fon 'moyen , comme le fait- la chaux ; c’efl:
qu’elle' eft infoluble'dans l’eau , & que par
conféqueht êllé n’a point d’aâion fur le p.rin-
; cipe aqueux.
« Les diffolutions de magnéfie n’ont pas plus
d’aéiion fur l’alcaii faturé de matière animale ,
que celle dés terres calcaires ; mais il n’en eft
-pas de. même de l’alun- / fa bâfe fe combine
avec la fubftance animale, & forme un précipité
blanc & abondant ; ce précipité bien fec
perd à peu-près les deux tiers de fon poids ,
lorfqu’on le calcine , de forte qu’une partie d’argile
s’y trouver combinée avec deux parties de
fubftance animale. «
« Ne potirroit-on- pas expliquer par l’affinité'
de la terre argiieufe avec les fubftances animales
, la propriété qu’a la bâfe de l’alun ,■
de fixer fur la foie & fur la laine, les parties
'colorantes avec lefquelles elle fe trouve combinée
? Ne pourroit-orf pas expliquer énéore 1
la propriété qu’ont les terres argileufes de con-
ferver - les; parties, animales qu’elles renferment
par l'aéliou qu’elles exercent fur elles en vertu
de leur affinité , • ■ & qui les foufirait à la
réaétion fpontanée de leurs parties & aux influences
de l’air, pendant que la terre calcaire
abandonne ces fubftances à elles-mêmes & aux
âge ns étrangers ? »
« Pour comparer l’aftlon de l’alcali cauftique
fur les fubftances animales avec loiï aêliqn lur
les fubftances végétales, je l’ai traité avec le
fucre ik avec l’amidon , il a réduit, par le:
moyen de l’ébullition, l’amidon en gelée, il
n’eft point devenu efferVefcent, mais il ne m’a
paru avoir perdu de fa caufticité , qu’en r.Uion
des parties fucrées-&, miicilaginèufes qui enve-
loppoient les fieu fies 5 je ne crois pas qu’il forme
avec, les parties, de naturé végétale de véritable
combinaifbn ; ii .a précipité le fubiimé corrofif
comme le fait i’alcàli put. ”
« Dans toutes mes expériences je n’ai pas
trouvé de différences remarquables .entre l’alcali
végéta) &: l’alcali minéral cauftique. »
ce J’ai diftillé l’alcali faturé de fubftance animale,
& j’en a retiré une liqueur alcaline &
huileufe. & de l’alcali volatil concret; le réfidu
charboneux a donné par la lixivation, une liqueur
alcaline-qui a précipité le fer en bleu de.
Prufle. Il fe forme ‘donc , entre l’alcali & la
fubftance animale, deux efpèces de combi-.
naifons : celle que j’ai décrite dans ce mémoire
& celle de la partie colorante du bleu de
Prufle. qui eft: bien différente, & dans laquelle
la fubftance animale paroît avoir pris réellement
le caractère 4’un acide. »
Il eft bien évident, d’après ces expériences
de fterthollet, que les alcalis fixes cauftiques
diflolvent en totalité les matières animales , &
que c’eft à cette diflolution qu’eft due l’efcarre
& la fonte que ces fels opèrent fur la peau
les rnufcles ; on. en a un exemple terrible
dans l’accident arrivé à piufieurs pérfonnes qui
font tombées <dans des leflives concentrées &
bouillantes , & qui , ayant féjourné pendant
quelques quarts d’heure dans ces liqueurs., .en
ont été retirées toutes décharnées dans 1 état
dé fquélettes.'
Je ne dois cependant pas pafl'er fous filence un
effet qui a lieu pendant l’aaion des alcalis çauf-
tiques fur les fubftances animales. Quoique ces.
matières paroiflent fe difloudre entièrement dans
, les alcalis, elles éprouvent cependant en fe dif-
folvant un commencement d'altération très-remarquable;
il fe dégage de la chaleur, il fe pro-
duit^ de l’ammoniaque qui fe dégage à l’inftant
même de l'aêtion ; une partie du charbon eft-mile
à nud, de-là la rougeur qui pafle au brun puis au
noir ; .il fe forme aufli une matière huileufe ,
& cette matière unie à l’alcali conftitue un favon.
En forte que l’aélion des alcalis cauftiques fur
les matières animales en fe montrant fous l’apparence
d’une diirolution complette , confifte
téêllement à modifier leur eompofition, à unir
l’un à l’autre l’azote & l’hydrogène pour former
l’ammoniaque qui fe dégage , à changer les pro-
ordons d'une portion de l’hydrogène, du car-
one de l'oxigène pour former une huile qui devient
favoneufe, & à mettre à nud une, autre
portion du carbone qui refte fufpendu ou .diflous
dans, la nouvelle covnbinaifon favoneulecette,
combinai fon eft le terme de l’aèiion des cauftiques
alcalins.
§. I I I. De la caufticité dépendante dune com-
buftion des matières animales.
Quoique les chimiftes aient depuis long temps
comparé i’aétion des cauftiques à celle du feu,
en aélion , quoiqu’ils aient pouffe cette com-
.paraifon jûfqu’à dire que. le feu fixé dans les
.corps ‘6c porté dans les matières animales étoit
la véritable caufe de l’aélion de ces cauftiques,
-ce n’eft que depuis quelques années, & d’après
les nouvelles découvertes , qu’on a pu conce-,
voir la véritable .manière d’agir de la plupart
des cauftiques ; car, Je plus grand nombre des
corps qui jouiflent de cette' propriété doivent
aujourd'hui être rangés dans fia clafle des fubf-
. tances brillantes. Il n’eft pas ici queftion des
matières enflammées ou en feu, du fer & des
métaux rouges j dès etoupes, du coton, enflammes,
qui èonffituer.t ce qu’on nomme des '
i. cauftiques actuels dans l’art de guérir ; il s’agit
d’un' effet' plus caché de piufieurs cauftiques
(potentiels .pour me fervir de l’expreffion âdop-
Vtée en médecine ; il s’agit d’une Action brûlante
ou eau té rifante dépendante d’un phénomène
analogue à la combûftion & produite par un
; gr.and nombre de cauftiques , dont Macqueî n’a
pas pu développer le mécanifme , parce qu’il
n’étoit pas_ déterminé de fon temps. Pour con-
cévqirxétte' aêtion des cauftiques les plus terribles
& les plus violens, il faut fe rappeller
i°. -Que le .plus grand nombre des corps
combuftibies ont‘ une aéfion ou nulle ôu. tiès-
■ fbible fur ' l’économie animale 1 tels que le
foufre le phofphore , les métaux ;
Jr *2". Que ces corps, après .avoir brûlé , ont.
acquis une -a crêté plus ou moins forte, comme;
lesacides; fulfu ri que-, phofphç>rique , arfé nique ,
•les oxides de mercure , de cuivre , d argent ;
j 50 Que leur âcreté a leur faveur, leur cauf-
ticité même, eft en raifon de l ’oxigène qu’ils
ont abforbé en. brûlant.