
vîtes., ce qui rend certains échuntilfons abfo-
lument femo labiés a des produits volcaniques.
On trouve cezzs roche par rognon« d'une grandeur
confidérable. On y a coupé un chemin étroit pour
monter du grand lac au pic du midi. On recennoît
d'ailleurs cette roche par là couleur noire differente
de toutes les autres.
Cette pierre frottée entre les doigts leur laiffe
une couleur noire : elle laiffe palier la commotion
éleélrique. Elle eft grifâtre étant pulvérifée 5
& fi alors on la mêlé avec du nitre fondu, on
li’apperçpit point 4e détonnation ; mais fi. on
fait vitiiolifer Ja pierre ou qu'on la traite avec
de l’acide marin, il refte une matière noire qui
détonne avec le nitre, qui n’eft attaquée que
par les acides arfénical, phpfpkorique 8c vittio-
lique, & qui, avec la pierre à cautère, donne
de^ l'air inflammable , &c. C ’eft donc une craie
iftêlée à une affe.z grande quantité de terre ar-
eilleufe : &en cela elle a un grand rapport avec
la plombagine du Cap de Bonne-Efpérance. Je
n'ai pas encore trouvé de plombagine pure/8c
lorfque je l'ai eu purifiée, je l'ai toujours reconnue
pour un corps identique, dont oh ne
pouvoit dégager fans addition ni air fixe, ni air
inflammable; mais qui fe changeoit en l'une ou
çn l'autre de çes efpèçes. d’airs, fuivant la
(Ubftance avec laquelle on l’avoit traitée.
f . V. Du carbure de fer artificiel.
Quoique dans le plus grand nombre des paragraphes
précédens, il ait été dit quelques mots
du carbure de fer qui fe forme artificiellement
dans les mines de ce métal traité au feu, il nous
.paraît néceffaire de donner fur la formation de I
ce eompofé quelques détails qu’on chercheroit
inutilement dans tous les livres de chimie modernes.
Sckéele eft Je premier qui ait trouvé une
analogie remarquable entre la plombagine naturelle
& la poudre noirâtre, qui relie après
la di Ablution de plufieurs fers dans les aciaes :
mais Vandermondé Berthollet & Monge qui les
premiers auffi ont Elit eonnoître la véritable :
nature du carbure de fe r , font ceux qui ont jetté
fe plus grand jour fur ce corps formé artificiellement
dans les travaux en grand fur le fer; Ils j
ont remarqué que Von trouvoit du carbure- de
fer dans les fontes de es métal, dans les four- j
neaux où elles fe font, dans les cUilliers a-vec •
lefquels on prend le fer fondu pour le couler
dans les moules, dans la fonte refondue. Cette 1
découverte a excité Inattention des chimiftes qui
ont alors- comparé les différentes cirçoirftanees j
où il fémbloit fe former un eompofé fembla- *
Me entre, le fer & le carbone ; voici celles qui
me paFoiflent les plus remarquables. Gomme il
s’établit manifeftement une union entre le carbone
& fe fer, toutes les fois que èes deux corps
eu eôBtaéfe font chauffés plus ou moins fortemeut,
ii exifte du carbure de fér dans la fonte J
dans l’acier, dans les fers qui ne font pas com-
pietrement affinés, dans Je fond des creufets,
des moules, des cniliiers, des fourneaux, où
l’on traite le fer plus ou moins chargé de carbone,
ou en contait avec le charbon. J'ai ob-
fervé que le même phénomène avoit lieu dans
deux cas qui au premier coup d’oeil femblent
différer beaucoup des premiers. L’un a lieu toutes
les fois que l’on chauffe des barres & des
morceaux de fer enduits de graifle, de cire ou
d’huile, affez fortement pour brûler ces corps
combuftibles 8c les réduire à l’état eharboneux.
Ç'elt ainfi qu’en plongeant des clous rouges dans
l’huile, il fe forme à leur furface un enduit noir
qui adhère_ fortement à la propre fubftance du
~-fr, qui fait corps avec e lle , & qui la défend
ainfi ou contait de l’air, de maniere à prévenir
fon oxidatioo. La couche extérieure de ces morceaux
de fer peut être alors çonfidere.- comme
une lame de carbure de fer étroitement unie 8c
même incorporée avec le fer pur qui eftâu délions,
& qui le garantit du contait de l’air avec plus
d’exa&itude que le vernis le plus.foiide. Le procédé
fimple qui la forme peut devenir extrêmement
utile dans les arts.,
La fécondé circonftance où il fe produit du
carbure de fer artificiel eft relative à toutes les
expériences chimiques dans lefquelles des ré-
fidus de matières organiques contenant du carbone
très-divifé & .du fer font long-temps chaufr
fées pour les calciner. Quand ces refidus con*
tiennent beaucoup de fer, comme cela a lieu
fur-tout dans le charbon du fang& dans celui de
la chair rouge des animaux ; au lieu de brûler
facilement, le carbone s’unit intimement au fer
& forme une efpèce de carbure tïès-réfra&ajre,
très-fixe, très-incombuftibie, luifânt , brillant,
même à la manière .de certains oxides métalliques
noirs, qui-s’attachent prefque toujours fortement
au vèrre des cornues & qui y forme uhô
efpèce d’enduit adhérent. Ce phénomène très-
remarquable n’a point été obfervé pat les anciens
chimiftes, & il répand beaucoup de jour
fur la différence des charbons de matières ani- -
males d’avec ceux des fubfhnces végétale?. Il
eft facile de conclure des obfervations rafletn-
blées dans ce dernier paragraphe que le carbure
de fer eft. une des matières compofées binaires qui
peut fe préfeniter le plus fou vent dans les ana-
Jyfés chimiques 5 que les chimiftes doivent être
prévenus de là facilité âvéc laquelle il fe forme
dans beaucoup de circonffance? différentes ; que
les pouffières noires qu’ils rencontrent fi fréquemment
dans leurs analyfes & fur-tout dans
les di Ablutions, métalliques,. font Couvent ce ca/\
bure de fer prefque inconnu jufqu’ ici; enfin que
l’on peut efpérer que l’art parviendra quelque
jour à faire de toutes pièces du carbure de fe*
qui pourra fervir. comme celui de la »attire ati
moins à plufieurs ufagës auxquels on à coutume
de I employer. pour léâ articles analogues
les mots A cier, C arboné , Fér & Z inc.
CARDAMINE ou CRESSON DES PRÉS,
f pharm. )
, Cardamine prdieu fis.
Nafiurtium pratenfe. c. b. 104*
C ’eff une jolie plante dont l’afpeéi eft fort
agréable, 8c fait l’ornement des prés à Ventrée du
printems ; elle eft déterfive , diurétique , anti-
fpafmodiqde-, antifcofbutîque.
On peut mangêr les feuilles de cardamine en fa-
kde comme le ereffon , elle fournit un pâturage
propre pour les. boeufs & les chèvres. Elfe mérite
une place’dans les p rrerres > par rapport à la
beauté de fes fleurs couleur lilas; nous en avons ap-
perçu dé doubles aux environs de Nancy : elles
plàifent beaucoup aux abeilles, i.
Il fe trouve dans plufieurs ouvraves périodiques
français, une‘difl'ertation traduite de l’anglois-, fur
l ’efficacité des fleurs de cardamine des prés, dans
les affrétions de nerfs, à la dofe d’un fcrupule ou
demi-gros en poudre. Baker, médecin an'gl-ois, rapporte
deux ou trois exemples d’épilepfies guéries
avec cette plante. Hagën de Königsberg a donné
en-1785 une differtation fur la tardafnine des prés,
, C ardamine amere!; {pharm. )
Cardamine amara, »
Nafiurtium^ aquatiettm majus amaruui-. c. b. 1O4..
Cette efpèce a été employée avec fuçcès en
Suède par Pazens contre les polypes du nez.
Elle fe mange auüî en falad,e%
(W illemeX. )
CARDAMOME. ( petit. ) (pkarm. )
Amomum cardamomum.
Ce végétal croît au Malabar & dans Ville de
Ceylan. Tleft perennâl , fon fruit fe nomme dans
les boutiques petit cardamome. Il peut fervir aveC&
fans fon écorce. La femence eft âcre, aromatique,
chaude , odorante , culinaire; elle eft renfermée
dans une gouffè, membraneufe & triangulaire,
qu’il faut choifir nouvelle , bien nourrie , point
cariée. On conferve cette femence renfermée
dans la gonfle , ou enveloppe capfulairé, qia’on
ne féparë que lorfqu’on veut l’employer-.-On peut
donner-ie petit cardamome en fubfîance depuis dix
grains jufqu’ à un fcrupule , & en Infufiofi depuis
un gros jufqu’ à trois.
Il eft ftimuknr, nervin , échauffant, êmmé-
nagoguë, provocatif, aphrodyfiaaue ; contre Va-
norexie & la folie* C ’eft le plus eftimé des cardes
mornes L’on en retire une huileeflèntielle,une teinture,
uhè effence & en Angleterre une eau dif-
tillée. L’on emploie le petit cardamome dans la
thériaque d’Andromaque , 1e mithridate , la bé-
ftédiéle laxative , Véleétüaire de Satirîpn , lés
tablettes courageufes , les tabléttés de ■. magnanimité
, Veau thériacale, le vinaigre theriacal,
l’infufion purgatire amère, Vinfufîon commune
de féné , la teinture ftomachiqae , danstelles de
féné 8c de rhubarbe fpiritueufé , les efpèces aromatiques
, la confe^ion cardiaque, la poudre do
vie , la poudre aromatique de rofes* 8e dàns celle
appellée diarrhodon, l'emplâtre de meîilbt. Le
difpenfaire dé Paris le fait entrer dans les firops de
vipères, l’opiàte de Salomon, la poudré d’ambre,
les eaux générales prophylâéliqùes et hyftériques.
Sorf huile diftiilée fait ’partie oe k 'thériàqué cé-
lefte.
' (WlL LEM É Î. )
CARDAMOME , ( grand ) ou GRAINE DE
PARADIS, ou MANIGUETTE , (phàrm. )
Amomum,grana paradifi. /
Grana paradrfi offUinarum. c. b. 4T y.
Cètt-e efpèceAft également vivace 8c étrangère;
elle fe tro-Uye dans les endroits ombrageux , humides
, au .pied des montagnes, à Madagafcar-,
dans la Guinée , le Ceylan. Sa femence eft officinale,
elle poffèdé les qualités du petit cardamome
\ elle eft même plus acre. On l’a donné avec
fuccès contre les fièvres intermittentes, on la
| préfère contre la paralyfie. Beyer vante le grand
‘ cardamome contre l’apoplexie & la rétropulfion
I des exanthèmes. Ramfpeck le recommande contre
[ les vefiiges 8c les maladies çonvulfives. L’on employé
le grand cdrdamomè dans l’effencé de Brandebourg,
Vefprit aromatique , Veau ou baume
d’embrion. La pharmacopée de Paris lé fait en-
; trer dans la bénédiéle laxative , la poudre d’ambre
& l’huile de fafran.
Hermann & Craufe ont chacun cpttipôfé une
s difîertation fur les cardamomes.
(WlltEMET.)
’ CARDINALE DES MARAIS , ( pharm. )
Lobelia urens3 rapumiufn ureris folohiénse , tûtn,
} Cette plante croît naturellement aux environs
de Paris 8c à Coutanees ; elle orne en automne