
®ui préfenta une combinaifon naturelle d’un, acide
particulier avec la ch'auxj Schèele enleva la terre
calcaire à l’acide , en traitant la pierre par l’acide
nitreux; il uniffoit enfuite cet acide libre avec
l’alcali volatil cauftique 5 il répétoit ces.deux opérations
alternatives par l’acide du’ nitre & par
l’alcali volatil , jufqu’à ce que toute la tungftène
fut décompofée & diffoute dans* les deux liqueurs.
Il décompofoit le ,fel composé de fon acide &
d’alcali volatil par l’acide nitreux , qui précipitoit
l ’acide tungftique, fous la forme d’une poudre blanche.
En faifant agir l’acide'nitreux fur la tungftène,
il obferva qu’elle donnoit une poudre d’un beau
jaune citron. L’acide tungftique, précipité\de l’alcali
volatil par l’acide nitreux, lui a préferfcé les
propriétés fuivantes diffoluble dans vingt parties
d’eau bouillante, il fe précipite par ieau
de chaux en tungftène régénérée 5 il devient
fauve, brun & noir fans fumée ni. fuïï.on au
chalumeau ; avec le boràx, il forme un y erre
bleu , & un verre coloré ejn vert de mer avec le
fel. microcosmique ; il jaunit par le contaét des
acides nitreux & marin, 8c bleuit par l’acide vitriolique
; ayee 1’al.cali fixe végétal, il forme un fd
neutre en très-petits cryftaux ; avec l’alcali volatil
un fel en petièe^aiguilles qui perd fon alcali par
le feu , & qui. dé.compofe le nitre de chaux ,
de manière à régénérer fur le champ la tungftène,
qvec la baryte , un fel indiffoluble , avec la ma-
gnéfie, un fel difficiïejiïent foluble ; il précipice
en blanc les diffolutions vitrioliques de fer,
de zinc & de cuivre , & les nitreufes d e 1
mercure, de plomb & d’argent ; il précipite en
bleu le muriate d’étain ; chauffé dans un creufet
3vec de l’huile de lin, il devient noir fans fe
fondrë ni fe réduire ; avec le foufre auquel il
De s’unit que difficilement, il paffe auprès à
mefure que le foufre s’en fépare par là chaleur;
il précipite le foie de foufre ,en vert, & l’a-
çide pruffiqué en blanc;, fa diffolution mêlée
avec un peu d’acide muriatique , dévient d’une
belle couleur bleue , lorfqu’on y plonge... des
lames polies de fer de zinc ou d’étain. Par ce
dernier phénomène, il refTemble ^l’acide molybdi-
que; mais fui vant la remarque de Scheèle, il en di f - .
fère par le plus grand nombre de fes propriétés, &
n’obéit pas d’ailleurs aux mêmes attrapions. Bergman
a confirmé toutes les découvertes de Scheèle
au mémoire duquel il a joint une addition dans
volume de 1 académie de Stockholm pour
1781. MM. Delhuyar , chiroiftes efpagnols, ont
prouvé enfuite que le wolfram , peu connu des
minéralogiftes jufqu’à eux , étoit un compofé
d acide tungftique 8c de fer 3 8c ils font parvenus
à réduire cet .acide en métal en le faifant
entrer dans différèns alliages.'
On trouve en 1782 trois mémoires de Scheèle,
parmi ceux .de l’académie de Stockholm; l’un
contient dq^ expériences & des obfervations fur
l’éther. L’auteur y prouve que la magnéfie ajoutée
aux acides qu’on diftille avec f ’efprit-de-viu
contribue fingulièrement à le convertir en éther;
c eft ainfi que l’acide marin devient capable
de produire cette liqueur par l’addition indiquée;
il^prouve.encore queues diffolutions de plufieurs
chaux métalliques dans le même acide, donnent
de^ l’éther avec l’efprit-de-vin , tandis que, les
memes métaux diffous à l’état métallique
dans cet acide , ne lui communiquent pas cette
propriété. Suivant fes expériences, on ne fait
, point d’éther avec le vinaigre retire du yerdet
.comme on l'aveit annoncé,,& comme on l'a-
, voit trop répété fur parole , mais ii faut y
ajouter un autre acide. Scheèle, conclud enfin de
fes expériences, que pour faire.de l'éther, 21
faut qu’i l . a i t mne matière capable d’enlever
le phlogiftique à' ' l’efprit-jde vin, quoique plu-
ficurs cependant femblent prouver le contraire.
L acide acéteux & l ’huile qu’ il a obtenus de
plufieurs de ces diftillations d’efprit-de-vm avec
des chaux métalliques, font fu yant lui contenues
dans çe liquide fpiritueux ; fon huile, dit-il,
cft çompofée d’açide arëteux & de phlogiftique.
Scheèle décrit encore une fuite d'expériences
defquelles ilréfulte que l’éther retient toujours une
portion des^ acides qui ont fervi à-le former, 8ç qui
paroiffent être effentiels à fa composition,
Dans un fécond mémoire, il donne un nouveau
procédé pour conferver le vinaigre fans en
perdre, comme cela avoit lieu dans les opérations
faites jufques-là pour remplir ce but. Ce
nouveau procédé confifte à le faire bouillir un
quart de minute dans une marmite étacnée, ou
de tenir plongées des bouteilles qui en feroient
remplies dans l’eau bouillante pendant quelques
inftans. Dans l’un 8c l ’autre cas, on renferme
enfuite. le vinaigre dans des vaiffeaux qui bouchent
bien.
f Le troifième fnémoire de iy S z , qui porte
le titre A’çjfai fur la matière colorante du bleu dt
prujfe^ eft Je plus important & le plus neuf des
trois. Scheèle avoit pour but en fe livrant aux
recherches dont ce mémoire éft rempli d’obtenir
pure 8c féparée de toute combinaifon la
matière colorante du bleu dé; pruffe , que les
chimiftes ne connoiffoient encore, qu’unie, aux
alcalis ou aux métaux. li a fait pour remplir
ce but une foule d’expériences, qu’ il décrit
avec la concifiori qui lui eft ordinaire,
& qui né font pas même toutes faciles à entendre
pu a expliquer ; mais ce défaut tient à la nature
difficile 8e abftrufe de l’objet en lui-même,
8e le travail de Scheèle, n’en eft pas moins un
de fes chef - d’oeuvres, par la finëffé des tentatives
qu’il préfente , & par là nouveauté,
de quelques-uns des réfultats qu’il a obtenus.
Vojci un précis des découvertes confignées dan?
cê beau mémoire. L ’alcali calciné avec le fang [
& chargé de la matière colorante du bleu de j
pruffe-, diffous dans l’eau, 8e expofé à l’air pendant
quelque temps, perd la propriété de précipiter
le fer en bleu de pruffe ; c’eft l’air fixe
de î’atmofphère , qui en dégageant le principe
colorant, enlève à . l’alcali cette propriété , 8e
tous Iss acides en font autant.
Si on fature l’alcali de cette matière colorante
avec le bleu de prulfe , comme MacquerTa fait,
il n’eft plus expofe au- même inconvénient, 8e
il ne perd pas la faculté de reformer du bleu
avec les diffolutions martiales ; la préfence du
fer diffous dans l’alcali en même temps que la
matière colorante , 8e formant un fel triple,
eft la caufe de cette non décompofition de la
leffive*pruffienne ; Scheèle en fournit la preuve
en expofant celle qui eft faite avec le fang à de
la chaux de fer peu calcinée : elle en a diffous
un peu, & eft reftée fans altération à l’air &
par les acides. Une chaux de fer très-déphlo-
giltiquée par l’acide nitreux, n’a pas produit le
même effet. En mettant de la leffive du fang
dans un ballon plein d’air fixe au haut duquel
étoit fufpendu un morceau de papier trempé
dans une diffolution de vitriol de fer & fur
lequel il avoit ajouté quelques goûtes d’alcali,
de forte que ce papier étoit couvert de précipité
de fer humide , il trouva au bout dé deux
heures que le papier retiré du ballon , qui étoit
refté bien bouché , avoit acquis la propriété de
fe \couvrir d’un très - beau bleu de pruffe
par le contaél de l’acide muriatique.
La leffive du fang furfaturé d’acide 'vitriolique
, 'placée dans un matras avec le papier
préparé comme ci-deffus, & expofée au ha-üt
de ce vafe , lui offrit le même phénomène 3 ce
même mélange furfaturé d’acide , rendit plufieurs
fois l ’air teignant, en le tranfportant dans d’autres
ballons. Le papier imprégné d’une chaux de fer
bien déphlogiftiquée , n’acquiert point la propriété
de donner du bleu par l’acide muriatique.
En diftilant de la leffive du fang mêlée d é cide
vitriolique en. excès, le premier produit
aqueux , contenant à-peu-près le tiers du mé- -
lange , avoit une odeur 8c un goût particuliers ,
rougiffoit le papier bleu, mais don-noit avec le
fel marin de terre pefante des traces de l’acide
vitriolique, çoloroic en bleu le précipité de
fer mêlé avec de l’acide vitriolique , perdoit
cette propriété à l’air ; l’air du récipient où ce
premier produit de la diftillation avoit été reçu,
étoit chargé de principe colorant comme dans
les expériences précédentes.
Après avoir obtenu le tiers du mélange de la
ieffiye du fang diftillée avec l’acide vitriolique en
excès 3 Scheèle ayant changé de récipient-, diftilla
encore la moitié de ce qui reftoit ; enforte qu’il
fit paffer en produit dans cette opération les
cinq fixièmes de tout le mélange, mais le fécond
produit n’étoit que de l ’eau mêlée d’un peu
d’acide vitriolique. La diftillation du bleu de
pruffe entier, lui a fourni de l’acide fulfureux volatil,
de l’alcali volatil, de la matière colorante
liquide & diffoute dans l’air du récipient. Le
réfidu étoit noir , attirable par l’aimant, 8c donnoit
du gaz hépatique par les acides. Tous ces
procédés ne lui ayant pas fourni le principe
colorant pur ni affez abondant, Scheèle a dirigé
fes recherches fur le fel neutre, formé par la
potaffe bouillie fur le bleü de pruffe, compofé
d’alcali, de matière colorante 8c de chaux
de fer. Une once de ce fel diffous dans une
cornue de verre avec quatre onces d’eau , &
mêlée à trois gros d’acide vitriolique concentré,
ayant été diftillée à un feu doux dans un récipient
bien lutté, la liqueur commençant à bouillir
, devint épaiffe par la quantité de bleu de
pruffe qui s’en féparoit ; il fe répandit à travers
le lut une odeur femblable à celle de l’eau imprégnée
de matière colorante , & que les chimiftes
ont comparée depuis avec raifon à l’eau
diftillée d’amandss amères , ou à l’odeur de
ces amandes pelées. & râpées. Une once de produit
liquide , obtenue’de cette diftillation, con—
tenoit de la matière colorante , ainfi que l’air
du récipient ; le bleu de pruffe précipité fut
traité une fécondé fois par l’alcali , & diftijlé
avec l’acide vitriolique ; il fe précipita moins
de bleu que la première fois, & le produit,
fut également colorant ; le fécond bleu de pruffe,
précipité, fut traité comme le premier par l’alcali
, & diftille une troifième fois avec l’acide
vitriolique ; il donna encore par l ’ébulition un.
peu de bleu. Tl eft évident, dit Scheèle , qu’a-
près plufieurs extradions 8c diftillations répétées,
tout le bleu de pruffe feroit enfin détruit.
Dans ces opérations , la leffive alcaline fa-
turée par le bleu 4e pruffe , étant une efpèce
de fel triple , formé d’alcali ae matière colorante
8c de chaux de fer / l’acide enlève l’alcali
, & fépare la matière colorante dont une
partie s’unit au 'fer qu’elle colore en bleu , &
; auquel l’acide ne peut pas l’enlever la plus
! grande partie fe volatilife. L’alcali volatil fataré
delà matière colorane, eft également un fel triple;
! diftille feul, il fe fépare en bleu de pruffe qu.refte ait
î fond de la cornue, & enun fel formé dVcali volatil
8c de matière colorante qui précipite les
diffolutions de fer en bleu.U> e pHrtie de ce fel ammoniacal
colorant, refte en diffolution dans l’air du
récipient , car en .expofant( à cet air un papier
trempé dans une diffolution de vitriql.de ter^
celle-ci eft décompofée, 8c l’air eft rempli d’a caff
volatil,Toutes ces expériences n’ayant point encoyq