
lu glace efi égale aux trois quarts de celle qui peut
elcver le même poids d'eau de la température de la. g face
fondante a celle de l'eau bouillante ; ce qui ré fuite
du mélange d’une livre de glace à o avec une
livre d’eau à 6 0 degrés , lequel s’abaiffe tout
entier à o pendant la fufion de la glace. D’après
cela , en fe fervant de l’eau comme terme de
comparaifon , voici les réfultats qu’ils ont consignés
dans ce fécond article, auquel nous
renvoyons pour le détail, des expériences mêmes
, & pour la marche du calcul qu’ils ont
fuivie.
Chaleurs fpécifiques.
De l’eau commune........................... i
De la tôle ou du fer battu...............o., 10998*
Du verre fans plomb , ou du cryftal. 0,1929
Du mercure • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . t 0^029
D e la c h a u x v iv e d u c o m m e r c e . . . . 0 ,2 1 6 8 9
Du mélange d’eau de de la chaux
vive, dans le rapport de 9 à 1 6 . . . . . 0,439116
De l’huile de vitriol, dont la pefan-
téur fpécifique eft 1,87058.....................©^34597
Du mélange de cette huile avec l’eau,
dans le rapport de 4 à 3 . . . . . . . . . . . . 0,603162
Du mélange de la même huile de vitriol
avec l’eau, dans le mélange de 4 à y. 0,663IOi
De 1 acide nitreux non fumant, dont
lapefanteur fpécifique eft 1,29895-----0,6613.91
Du mélange de cet acide avec la
chaux vive, dans le rapport de 9 1 à r . 0,61895
Du mélange d’une partie de nitre
avec huit parties d’eau......................... 0,8167
Quantité de glace fondue.
•1 l i v . o n c . g r a s . g r . ]
Par la détonation d’une once
de nitre, avec un tiers d’once
de charbon............ .................. o 12. o o
Par la détonation d’une oneë
de nitre, avec une once de fie ur
de foufre ................ 2 o o o
Par h combuftion d’une once
de phofphore............................. 6 4 o 48
Par la combuftion d’une once
d’éther vitriolique................... 4 1© 2 36
Par la combuftion d’une once
de charbon................................. 6 2 o o
Par la chaleur d’un cochon
d’iode, en dix h e u r e s . o i j 1 i j -£ 1
Quantité de glace fondue par une livre de mélange,
liv. onc. gros, g;,
De l’huile de vitriol, dont la
pefanteur fpécifique eft 1,87058,
avec l’eau, dans le rapport de
2 «i
Dé la même huile , avec l’eau,‘
dans lq rapport de 4 à 5 ............... 0 12 (y 48
De l’eau, avec la chaux vive
du commerce, dans le rapport
de 9 à 16..................................... 1 8 5 6e
De l’acide nitreux fumant ,
dont h pefanteur-fpécifique eft
1,29895 , avec la chaux vive ,
dans le rapport de 9 | à 1 ......... 1 o 2 © ,
Nous ne dirons rien ici de l ’article de ce mémoire
, qui eft intitulé : Examen des expériences
précédentes 3 6? réflexions fur la théorie de la chaleur }
parce que cet article ne contient que des calculs,
par lefquels les auteurs prouvent que cette théorie
eft fort loin d’avoir acquis la précifion & l’exactitude
qu’on y déliré > que l’on ne connoît que
des rapports très-imparfaits entre les ehakurs
des corps 5 que la chaleur fpécifique vraie eft un
problème irréfolu ; que les inftrumens dont on.
fe fert ne font rien moins qu’exa&s pour déterminer
les quantités de chaleur contenue dans les
corps , & qu’il n’y a de pofitivement démontré
que cette propofitiôn : dans les changemens caufis
par La chaleur, a l'état d un JyJlême de corps ,. il y a
toujours abforption de chaleur ,* en forte que l'état
qui faccéde immédiatement , par une addition fuf-
fifante de chaleur, abforbé cette chaleur , fans que le
degré de température au JyJlême augmente.. Quoique
cet article contienne, avec toute la force que i’a-
nalyfe donne aux preuves , des alertions qui démontrent
que l’on eft fort loin de.connoître les
quantités réelles de chaleur contenue dans les
, corps de les véritables lois que ce principe fuit
dans fa marche & fes combinaifons, elles ne
touchent point à la vérité & à la folidité des
: énoncés plus fimples, mais non moins utiles,
renfermés dans les mémoires préçédens de Lavoifier
5 les affertions de Laplace , préfentées
i c i , font d’un autre ordre & n’affoibliflent point
celles dont nous retraçons le fouvenir.
L’article IV du mémoire dont nous rendons
compte, a pour titre : De La combuftion. & de la
refpiration. Les auteurs n’v ont pour but que
d’eftimer la quantité de chaleur produite par 1 un
& l’autre de ces phénomènes , & leurs recherches
font indépendantes de la caufe qui produit
cette chaleur & de la fource d’où elle provient*
Leurs expériences confident à comparer la quaatîté
d’air fixe produite par la combuftion du
charbon, & par la refpiration des animaux avec
la quantité d’air pur employé, ainfi qu’avec celle
de la glace fondue dans ces combuftions.^ Ils onc
trouvé, par ce procédé, qu’ une once d’air pur
abforbé par lè phofphore brûlant peut fondre
68 onc* 0,634 de glace } qu’une once du même
air, en devenant air fixe par la combuftion du
charbon, ne peut fondre que 29 \ de glace : en
forte que la chaleur dégagée par Vair pur | lorfquil
tft abforbé par le phofphore , efi à-peu-près deux &
un tiers plus grande que lorfquil efi changé en air fixe.
Ils ont trouvé encore que l’air nitreux, abforbé
par l’air pur, ne dégageoit qu’une très - petite
quantité cie chaleur} qu’il relloit en conféquence
beaucoup de ce principe dans l’acide nitieux , ce
qui explique une partie des phénomènes de la
détonation du nitre. En faifant refpirer des cochons
d’Inde dans des cloches pleines d’air pur -
au-deffus du mercure, de en déterminant avec
exa&itude la quantité d’ air fixe formé dans cette
refpiration par fon abforption à l’aide de l’alcali
cauftique , ils ont vu qu’un cochon d’Inde produit
, en dix heures de refpiration , une chaleur
capable de fondre 10 onc. 0,38 de glace à zéro,
& cette détermination s’eft trouvée d’accord
avec la quantité de glace fondue en dix heures
par ce même animal placé dans la cavité intérieure
de leur machine. Comme l’animal eft forti
de cette machine à-peu-près avec, la même cha
leur avec laquelle il étoit entré , ils ont été conduits
à regarder la chaleur qui fe dégage dans le
changement de l’air pur en air fixe par la refpiration
, comme la caule principale de la con-
cifique des corps, comme il eft par fon titre
attribué en commun à ces deux phyficiens »
comme d’ailleurs on en retrouve des confe-
quences employées un grand nombre de fois
dans lès mémoires fubféquens, nous avons cru
devoir en faire connoître ici les principaux
traits , qui confirment d’ailleurs pluiieurs des
vérités nouvelles expofées par Lavoifier dans fes
r mémoires préçédens. On reconnoit feulement ici
un des premiers fruits de l’heureufe affociation
de la géométrie à la chimie , dont nous avoirs
rapporté l’ origine aux réunions feientifiques de
la maifon de Lavoifier, de qui doit etre regardée
feryation de la chaleur animale. Suivant eux,
la refpiration eft une combuftion lente femblable
à celle du charbon qui fe fait fans lumière, parce
que la matière du feu,devenue libre,eft abforbee-
par l’humidité despoumons; la chaleur,développée
dans cette combuftion, fe communique au fang qui
traverfe ces organes & fe. répand de -là dans tout
le fyftême animal. Ainfi l’air refpiré fert a deux ;
objets également néceffaires à notre conferva-
tion ; il enlève au fang la bafe de l’air fixe dont
la furabondance deyiendroit très - nuifïble} il y.
porte la chaleur deftinée à réparer celle qui fe
perd fans ceffe à la fur face du corps. Si la cha-,
leur eft à-peu-près la même dans les différentes
parties du corps, c’eft parce que le fang ^ r e prenant
la bafe de l’air fixe, fa chaleur fpéeifi-
que diminue , & celle qui fe développe alors en
le quittant, fe répand dans les parties éloignées
des poumons, de contribue à entretenir la température
de ces parties au même degré que celle
du fyftême pulmonaire. Le mémoire dont nous
venons de donner l'apperçu ou la notice , eft
un des plus forts que nous ayons eu jufqu’ ici
l’occafion d’examiner. Quoique la rédaèbion en
foie due à Laplace , ainfi que la première idée j
de riufttument propre à mefuier la chaleur fpé- ,
comme une des plus remarquables & une
des plus heurenfes époques de 1 hiftoire de la
phyuque particulière.
Dans le mémoire important qui vient de
nous occuper , on a pu remarquer que la
Place,| pour éviter toute difeuffion fur la
! nature du principe qui , combine avec 1 ait
vital, forme l’air fixé , nomme ce principe bafe
de l’air fixe ; ainfi les chimiltes étoient a cette
époque dans le doute fur la compofttion de 1 a-
cide crayeux ; c’eft pour attaquer ce doute^, de
recueillir toutes les preuves capables d etayer i opinion
qu’il avoit déjà émife depuis plufieurs années
, que Lavoifier a donné en 1780 , un mémoire
intitulé fur la formation de l acide , nomme
air fixe ou acide crayeux , & que je- defignerai defor-
mais fous le nom d'acide du charbon. On voit ici
qu’il prend un parti pofitii , de qu’il parle comme
un homme fur de fon fait. Aufiî, après avoir
rappelle toutes les expériences qu’il a faites fur
cette matière , Se rapporte les précautions multipliées
qu’il a prifes , les foins qu’ il y a mis ,
invoqué le témoignage des géomètres , la Place
de Meunier , avec lefquels il a travaille, & donc
les lumières l’ont fouvent guidé dans le travail ,
il arrive à quelques réfultats> polît ifs auxquels il
s’arrête. Il diftingue* la matière cliarbonneufe
proprement dite, contenue dans le charbon commun
, mais qui y eft mêlé avec de l’air inflammable
,4e la: terre & des tels > il r.’appelle ainfi
que celle qui combinée avec l’air vital, forme
l’air fixe, il avertit que pour éviter les erreurs ,
il faut prendre du Gharbon calciné long-temps,
qui ne contienne plus d’eau ni d’air inflammable
; de alors on trouve par des expériences
faites avec foin , que 100 parties d’acide charbonneux
, font formés de a8 parties de charbon
& de 72 parties d’ak vital } le même,calcul fe
retrouve pofitivement dans .la réduélion des oxi-
dies métalliques par le charbon. Mais on reconnaît
dans ce mémoire , que déjà Lavoifier y
partait de la decoinpcfition de l’eau, que cette
Cillante découverte lui étoit déjà connue , qu’il
admet toit, d’après cela dans le charbon de l’air
inflammable aqueux, qu’il fe ferveit de la dé-
compofition de l'eau par le chai bon , pour <U-
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