
§. X X X V I. Phénomènes que préjentent les
corps au chalumeau avec le- ga% oxigene. -
Les changemens qu’éprouvent^ les corps (impies
ou compofts à la chaleur produise par le
gaz oxigène, font abfolument les mêmes que ceux,
qu’ils fubiffent à la flamme du ^chalumeau ordinale
> il n’y a de différence que dans les degrés
qui font en général plus marqués. L’on peut
confulter à cet égard un mémoire du célèbre La-
voHier j imprimé dans les mémoires de l'Académie j
de Paris pour l’année-178 ƒ. On verra que quel- ]
ques fubftances qui ne fouffrent point ,d’altéra- I
tion au chalumeau de Bergman éprouvent un
commencement de fuiion ,8 c quelquefois même*
fe fondent entièrement au fouflet & air vital: On
y trouvera fur-tout une fuite'd'expériences fur
des mélanges artificiels de, differentes terres ,
qui prouvent: d’une manière pofîtive || que la i
fuiion des pierres naturelles & des gemmes \en
particulier n’a lieu quen vertu de leur composition,
Ce fait eft bien démoiirrë'aujotfrd’hüi.
On peut confulter auffi l’ouvrage du citoyen.
Herman fur le même objet.. La coraparaifon de
ces deux ouvrages que le traducteur a réunis ,
prouvera combien , lorfque dés expériences font
'faites avec exactitude par des hommes même fort
éloignés & ' fans communication , les réfultats
fe reffemblent, 8c s’appuient mutuellement. L’inf-
trument le plus commode pour ces fortes, d’opérations
eu le gazomètre de LavQÎfier dont la
defcription fe trouve au mot gazomètre.
Hermama fait un léger changement dans la
démolition du chalumeau de Bergman. Ce chan-,
gsment a pour but de rendre (on ufage plus facile
en confervant aux inams ^liberté de diriger
les matières qu’on foumet a l’elfai. Comme dans
quelques cïççonftançes particulières cètte nouvelle
difpofiuon peut être utile, nous ÿn donné-.•
rons ici la defcription. C ’eft un cylindre, L, M ,
fig. 4 9 , clafle i , qui fe divife fur une table j E
eft un coulant qui s’adapte au cylindre, qui
gliffe fur toute fa longueur, & que la vis B y
aflfujettit à volonté. D, eft un autre coulant i deux
mâchoires qui embraffe le chaluméau _G r i , 8c
qui eft arrêté par lavis A. Le coulant fe, meut,
ftir un axe horifontal E -, & peut être fixé par
la vis Ç. On attache les. matières à effayër fur
un petit tuyau de yerre que l’on fait ramolir a'
la flamme. Par cette méthode on peut opérer
fur de très-petites quantités de matière.
On voit que la difpofition que Herman a donnée
*u chalumeau de Bergman permet à cér inftru-
jnent de fe mouvoir dans tous les fens & d opérer
avec plus de facilité en lailîant là liberté des
«lains.
D’après ce qui a été expofédans ceçte d-hTertation,
on conçoit aifemeht qiie le chalumeau eft
un infiniment très-utile, 8c même nép eflaire en
chimie. En effet, combien d’expériences négligées
j i° . parce qu’elles demandent des fourneaux
& des appareils trop embaïraflaiis ou: t\*op
coûteux, fe font très-aifement a 1 aide i§|| c , "
lumeau > z ° . parce qu’elles; exigent , par les
voies ordinaires , un eipa'ce de temps très-long »
tandis qu’elles font faites en que.ques minutes
au chalumeau 5 $?. parce qu’elles ne pou noient
être faites .qu’avec .une grande quantité de matière
, 8c la voie du chalumeau en demande -feulement
quelques grains. Mais quoique|ceS avantages
nombreux foiént d’une granderimpor tance ,
ils biffent cependant encore beaucoup ,de . chqlcs
ta défirer fur. L’exaétitude de leurs réfultats î les
proportions des principes qui compofent -les corps
n’y- font pas exprimées , o\i ne le font qu impai-
faitemënt, en forte que cette .méthode n ep
pas fous ;ce point de vue préférable aux effais
en "grand, fi ce n’eft lorfque le‘temps & Jes cir-
/ confiances le commandent; Mais au. moins eibii
vrai de dire qu'il faut chercher ce <pue contient
un corps, avant de vouloir conno^ro combiCiU
il éii contient. D’ailleurs il eft très-certain qu un
homme habile dans cet, art, peut, avec çe (impie
inftrument, déterminer-la natufè générale d’une
mine , 8c tracer avec exaélitude les moyens Q§
les *vt>ies les plus avantageufes que -1 ®n doit
: fuivre en grand pour la rendre propre auxufagssdè
la fociété. Ceci leuleft d’une grande importance,
; pui.fqué s’il falloit faire ces eliais en grand ,*il. £**
i coûteroitfpuvent des fômmes confidérables queî>
■ quèToîs fans fuccès. Elles ont'encore un autre avan-
; tàge fur celles qui font faites au c^ufet, "ceft
qu’elles permettent à l’artifte d'obferver dèpurs
le commencement de i’Qpératvon jufqu’à la nn,
les phénomènes qui fe panent Sc^qui dqnnênfJfts
indicés propres à diriger celtes qui doivent être
faites en grand. -
La nature mélangée des crçufets. açpoft'en
auffi dans les expériences de grandes difficultés
que les fupports qui fervent pour Jes effaisj âû
chalumeau ne prélentër.t point. Enfin, on doiffte
en quelques minutes une chaleur telle qu f^ eft
impoflîble de ^obtenir en- plulîeifts heures, dans
les fourneaux les mieux, conflrtilts 8c alimentés
avec les matières fès plus combüftibles.'’ J
J^otis terminerons donc cet atyiélë,en'difiint,
; avec Bergman, qu^.celui qui àppôrté -dàiîs ce
i genre d’expérience§, une main habite^ fé ^fraye
tous les-jours'de nouvelles routes quGçdhdûifent
toutes à la vérité,.
CH ALYBÉ. (PkàWaciè ). Ce mot qui vient
de grec chaly/s ,. que les latins écrivoièiit chu-,
lybs: 3 acier, eft. très t fouvent employé4 par lès
médecins &, les^ pharmacographes , comme épithète
pour deugner les remèdes «u les prép^-
tarions dont le fer «ft la bâfe , ou forme la
principale vertu. On trouve dans les phirmaco.
pées un grand nombre de formules defignées par
cette épithète : tels lonr le vin ckalybe , le oaume
ehalybé, ou baume d’acier , les pilules chqlyvccss
le tartre ehalybé. Voyez Fer. On prononcé ca-
lyiJ3^tn fupprimanc 1 M, ainfi que dans le plus
grand- nombre-des mots qui dérivent du grec.
. ( C haussier. ) • .
CH AMARRA Z ScbBP IUM, ou GERMAN-
DRÉÈ D’EAU ( Vharmac. )
Tucrium feordium.
Scordium. ,C. B. 247*
C’eft une^piante européenne officinale,perennelle
qui aime à croître dans les endroits aquatiques, &
qui offre une odeur alliacée j/es feuilles & foin-
mités font .antifeptiqu.es, yermifuges, vulnéraires
| fébrifuges, alexitérés . apéritive$, ftomachi-
ques , fudovifiques4 contre la gangrène, les ulcères
y le feorbut , les fleurs blanches , les maladies
chroniques. Son ufage eft interne & externe.
Braffayoca les a employées avec fuccès dans
une maladie verminéufe des chevaux. L on préparé
av.ee \q feordium uneéeau diftillee, un firop ,
une teinture-ou effençe ^.un extrait & une^ con-
ferve , cette dernière convient à ceux qui crachent
des matières purulentes. On l’emploie dans
la thériaque d’Àndromaque , la theriaque^àîexi-
pharmaque , l’orviétan , le mithridate, le diafi-
■ corditim , l’ effence aléxipharmaque de Sthal ,
l’efprit balfamique de Schv/ezin , le diafeordium
liquide de Hoffmann , l’eau générale , l’ eau vul-
néraire*, ,féau prophylactique , la poudre contre
vers ) l'ami dote de Mathiole, le vinaigre thé-
riacal, i’ huile de, feorpion compofée, l’onguent
mondificatif d’ache, &c la décoCtion amère.
•Les chèvres & les brebis mangent çette
plante , mais elle communique un goût d’ail à
leur' lait.
Le.châmàrraz a pour monographe , Jean-Adolphe
Wedel , profelDur en médecine à Zçna 3
Camerarius & Jean Jacques Klein Nechr.
(WlLLEMET.)
CHAMPIGNON/«»^, ( Pharmacie.) Les bo-
taniftes emploient cette exnrellion pour dèfigner
un ordre dw plantes fans feuilles, dont la fructification
n’èft ni diftinCte , ni fbnfible , & dont
là fubftance mongieftfe , lamelleufé ou poreufe
eft plus ou moins ramaflee , 5c pré fente une forte
de f hère ,-de chapeau ou de famification. Cet
crdre dé plantes éft nombreux ; on y diftingue
plusieurs genres 8c un grand nou bi^d’efpèces j
mais dans le langage ordinaire en confond fouvent
les uns avec les autres ; ainfl les agarics qui
dans la méthode des botaniftes forment- un genre
particulier 8c diftinâv font la plupart connus vulgairement
fous le nom de champignon 3 c’eft
ainfi que l’agaric de chêne eft: fouvent déitgné
fous le nom de champignon Voyc% A g a r i c .
(C haussier.)
C hAMPJGNON VULGAIRE. ( Pharmacie.')
Agaricus campeJlrjs.
Fungus •vulgatijjtnius efculentus. Leb.
L’origine de plufieurs êtres, eft encore enveloppée
d’une nuit profonde ; l’indufirieufe cu-
ïiolïté des mortels s’efforce envain de foulever
le voile dont la nature s’eft plu à couvrir le<
liaifons imperceptibles de fes trois règnes. L'ancienne
philofophie qui croyoit fon amour propre
intéreffé à rendre raifon de tout, imagina l’hy-
pothèlè de la diffémination 8c de la pré^xiftence
des germes. La philolophie moderne , le niicrof-
; cope à la main , 8c aidée du fecours de la chimie
, eft parvenue à mettre plus d’ordre dans
l’étude de l’Hilloire Naturelle,en fixant avec plus
; de préGÎfion, & d’après les principes avérés de
l’expérience 8c de la raifon, les grands lignes ca-
raétériftiques des trois dividons générales. Mais 9
comme' l’ont très-bien remarqué plufieurs membres
iliuftres de la République des Lettres, il
fera toujours prefqu’impoffible de fixer ces limites
précifès d’une manière qui ne laifife rien à
délirer.
Les chapipignpns font-ils des plantes, comme la
doéie antiquité 8c ia tradition vulgaire fe font
accordées à le croire ? Sont - ils des animaux 9
comme bien des favans l'ont imaginé , 8c comme
les expériences de quelqües-uns femblent le per-
fuader ? Tiendroient-ils au troilîème règne de
la nature , comme des faits alfez évidens &
qui ne font pas Dns poids", pourroient I'infïnuer ?
Ces fubftançes enfin feroient-elles des êtres mixtes,
que des qualités communes ne permettroient
d’adjuger fpécialement 8c éxelafivement à aucune
de ces démarcations ?
Ce n’eft pas ici l’endroit 'convenable pour
difeuter long-temps fur ces objets qui pourroient
pafîer au-delà de nos conceptions , nous dirons
feulement que nous admettons les champignons
dans le règne végétal, parce que de tous les
ouvrages admirables de L nature , il en eft peu
dans lefquels la magnificence du créateur éclat
d’une manière plus particulière , que dans cett
immenlïté de plantes de toutes les formes 8c d
toutes 1 s grandeurs qui couvrent notre globe M
8c qui font deftinées non-feulement à en maia*
tenir l’ équilibre $c à l’embellir , mais enc6re au
befoins les plus néceffaires des hommes, à leu