
les diSolutions à c'aufe de la facilité qu'oïi a âjô
reco'nnoître dans Ton état de pureté par fa propriété
attirable à l'aimant , eft précipité de fes
diffclutions dans Les acides en rouille de fer par
l'alcali volatil concret ou effervefcent &• en
une poudre noirâtre plus ou moins attirable par
l’alcali volatil cauftique'j que l’état de rouille
& l’augmentation fingulière de poids -qu'il avoit
{acquis dans mes expériences, dépendoient de la
préfence de l’air fixe , qui en abandonnant l'alcali
volatil à mefure que celui-ci s'emparoit des acides
, fe portoit fur le fer auquel il s'uni fi ok.
Dans un fécond mémoire lu à l’académie en janvier
177S, un mois après le premier, j'ai donné
le détail d'expériences analogues faites avec les
dififoluiions de fer dans les acides précipices par
les'alcalis fixes cauftiques 8c effervefcens ; parla
chaux & la craie. En-, détaillant-quelques différences
entre les produits de ces expériences &
celles' du premier mémoire, il y a eu cependant
une -analogie dans leurs réfultats généraux, c’eft
qu’avec les alcalis fixes cauftiques on pouvoit
obtenir un précipité attirable à l'aimant, tandis
qu'avec lés alcalis fixes chargés de plus ou moins
d'air fixe , on avoit des précipités plus ou moins
rouillés, -& contenant de l'air fixe en plus ou
moins~grande quantité^ Un triofièmemémoire,
non lu à l'académie, -mais rédige en 1778 , traite
plus particulièrement encore que les deux'précédons
de la nature comparée des deux genres de
précipités décrits jufquc-s-là , & examinés feulement
par leurs propriétés extérieures. J'y faîs
voir que les précipités de fer par les alcalis: effer- '
ve(cens , & chargés d'air fixe, contiennent tous
ce dernier principe, & le donnent à l'analyfë ,
notamment par l'aétiôn du feu > j'ai prouvé que
chauffés dans un creufet ouvert, ils devenoient
noirs & attirables à l'aimant fans addition 5 dans
un creufet fermé d'un couvercle percé , ils fe
réduiraient encore mieux, & devenoient plus
noirs & plus attirables 5 que diftillés dans une
cornue avec l'appareil pneiimatô^chimique, ils
donnoient de véritable air fixe en fe réduifant :
que chauffes avec des alcalis cauftiques , ils les
•rendoient effervefcens , & qu'ainfi il ne pouvoit
y avoir aucun doute fur leur nature & leur union
avec l'air fixé. J'ai terminé tout ce travail analogue
, comme on vo it , à celui dè Bayen furla
mine de fer fpathique, p*ar l'examen chimique
de la rouille de fe r , formée par le conta# de
l'air, que j'ai traitée & décrite comme un fel
neutre, formé du fer & d’air fixe. Comme j ’ap-
pellois alors avec Bucquet & Lavoifier l'air fixe
acide crayeux, je donnoislenom générique de craie
à fes combinaifons av£c différentes bafes, ainfi
la rouille martiale , & fur-tout lé fafran de Mars
apéritif, étoit dé la craie de fer. Je prouvai par
un grand nombre d’expériences, que la rouiîe de ;
fer contient cet acide affez, abondamment, qu’oa
i'en retire par l’action du feu , la iiffolution
dans les acides à chaud, le traitement par Igj
alcalis cauftiques , la déçompofition du fel ammoniac
3 je i'ai comparée à la craie terreufe, à la craie
ordinaire par plufîeups de fes propriétés , & particulièrement
par fa 'diffolubiliré dans l'eau chargée;,
d'acide crayeux, par la précipitation de cette
eau lors de l'évaporation de,-l'acide crayeux , &
ainfi que par les inciuftations qu'elle forme comme
îa terre calcaire 5 j'ai cru meme qu'on pouvoit
expliquer par-là comment fe formoit la mine
de fer fpathique, à laquelle je trouvois la plus
foi te analogie, avec le fpath calcaire. Ce travail,
confidéré- dans tout fon .enfemble, étoit. la confirmation
& le complément des découvertes &
des recherches de Lane, Rouelle & Bayen,
fur la combinaifon du fer avec l'air fixe.
M. Fontana lut en mai 1778 à l'académie des
fcienees un mémoire fur l'analyfe de la malachite,
dans Jequel il prouva que cette fubftànce
étoit du cuivre minéralifé par l’air fixe, & non
pas du cuivre uni à la matière graffe de l’alcali
volatil i^eomme l'avoit prétendu M. Sage. Il en
ret-ira l’air fixe par la diftiilation , dans un appareil
au mercure > il en prouva l’exiftence par
la teinture de tournefol qu'il ’.rougit, l'eau de
chaux qu’il pi-écipita , l’alcali qu’il fit cryftalliler ,
la bougie qu’il Éteignit, les animaux qu'il afphixia,
& par i’abforption dans l'eau , qu’il regar-
doit comme le principal caraéièreL de cet
acide j il détermina la. quantité;,de cuivre, .d’air
fixe, d'eau contenus dans la malachite de
Sibérie qui fit le principal fujet de l'on analyfe :
une once de malachite lui donna 170 pouces
cubes d'air fixe , & 35 grains d’eau 3 il en obtint
370 grains de cuivre. Non content d’avoir reconnu
& prouvé par fes expériences la Qature
.& la vraie compofitibn de la malachite , il s’eft
propofé. d’examiner, le réfidu de la düfolution
gu cuivre dans l’alcali volatil, réfidu que M. Sage
avoit cru être de la machite, il a vu que ce
réfidu donnoit de l ’air fixe , une ce-taine quantité
d’alcali volatil", & que fa forme, les proportions
& la nature de fes principes ainfi que
toutes les propriétés que ce compofé préfente,
étoient entièrement différentes de; celles de la
malachite., à laquelle il n'eft plus permis de la
compare'r. Fontana terminoit fon mémoire par
faire obier ver que la mine de cuivre foyeule,
le verd de montagne , le bleu de montagne ,
& la mine de cuivre cryftallifée, étoient toutes
delà même nature que la malachite, formées
comme elle de cuivre, d'air fixe .& d’eau, & n’en
différaient ainfi entre elles , que par la proportion
des principes. On connoiffôit donc déjà
deux métaux unis dans la nature avec l’air fixe
& minéralifes par cette efpèce d’acide.
Dans le courant de la même année 1778, les
procédés Fudiométriques, ou propres à faire
connoître
connoître la pureté de l'air & la proportion de
l’air vital qui y étoit contenu, furent auïTi fort avancés
; Servières, Landriani , Magellan & plufieurs
autres phyfîcîens, donnèrent des mémoires fur
cette parrie de l’hiftoire des gaz , Sc proposèrent
des inftrumens & des méthodes propres à perfectionner
ces procédés.
M. Fontan.a a publié' dans le cahier du journal
de phyfique de juillet 1778., des recherches
fur l’air gâte ou exhalé par les fourmis , & fur
l’acide qu’on en retire. Les effets qu’on, atcri-
biioit à l’air des fourmis., l’ont engagé à ces
recherches 5 il a voulu favoir à quoi l’on devoit
attribuer 'les maux de tête , les éruptions , les
rougeurs des mains , & l'écaillement de l’épiderme
des doigts , obfervés par plufieurs auteurs
fur l’aétion de ces infeêtés mêmes , 8c fur l ’aétion
de l’air où ils ont féjourné. Il n’a pas obfervé
à la vérité les mêmes effets fur lui-même, il s'eft
convaincu qu'il ne fortoit point un acide fous
forme d'air de cès in fe êtes, qu'ils altéroient feulement
l'air à la manière de la refpiration ordi- ■
naire des knimaux , 8c par le même mécanifme 3
qu’onne trouvoit dans l’air qu’ils outrefpiré que
de l’air fixe 8c de l’air phlogiftiquéj qu’ils n'y
étoient pas en plus grande quantité au refte que
dans l'air refpiré par d’autres animaux. Il ne
nioit point cependant qu’il ne put- fôrtir-de ces
inférés une vapeur capable de produire des douleurs
de tête & autres maux obfervés par plu-
lieurs phyficiens 3 mais il fbutenoit feulement
que cette vapêur n'etoit point un acide fouis
forme d’air , qu'elle n'altéroit point la] nature de
l’air commun 3 il penfoit qu'il fe pouvoit .bien
qfi'une patrie des effets produits par les fourmis,
fut due à une vapeur, à une tranfpiration for-
tant de leurs corps , ou plutôt â leurs piqûres,
quoiqu’il ne lui ait point été poffible de s’affûter
de ce fait par des expériences poTtïtives.
Quant à l'acidé des fourmis , proprement d it ,
à celui qu'on peut en extraire par la diftiilation
& l’exprelïion , comme l'avoit déjà indiqué Mar-
graf , Fontana , après l'avoir obtenu par ce
double procédé , l’a combiné avec l'alcali fixe ,
& s.'eft fpécialement occupé de l'analyfe de ce
fel Cryftallifé par le feu. Son travail s'eft réduit
acet égard à la réduction ou à la converfion de
cet aCidè en air fixe 8c en air inflammable par
l'àèlion du feu 5 8c il a conclu de fes expériences
faites fur la déçompofition de ce fel par
la chihsur, que l'acide des fourmisri’etoit autre
chofe que l ’air fixe tout-à-fait femblable à celui
qu’on retire des autres corps par le .feu, par
les acides ou par la fermentation, ou qu'au
moins il fe réfolyoit-tout entier en air fixé, 8c
qu il ne reftoit plus aucun acide dans les alcalis
qui en avoient été.faturés, après en avoir obtenu
l’air fixe 8c de l'air inflammable par l'aêlion
du feu. Quant à l'air inflammable qui accompa-
Ch i mi e Tome III.
gfioit i*air fixe dans la decompoficion de lJaci O
des fourmis par lé feu . Fontana en attribuoic
la production à quelques fubftançes animales,
mêlées à ter acide après la diftiilation , & il
étayoit fon opinion fur l'odeur empyreumatique
qui fe developpoit au moment où l’aftibn du feu
commençoit à être fotte; il retrouvoit. encore
l’air fixe dans l'alcali réfidu de la déçompofition
du fel de fourmis: par le feu ; il regardoit donc
l’acide des fourmis, diftillé comme de l’air fixe-
concentré , & fous forme fluide ; il annonçoic
encore que le lait, la, graille . le chyle, le
beurre , le fperma-ceti donnoient des acides
également formés.;.par l ’air fixe., qui. n’ étoient
qu’un feul fc même acide ; il exceptoit de ces
acides animaux, . tous dus à l'air fixe, celui
du fed fufible , avec lequel on faifoit le
phofphore, & qu’il n'avoit pas pu décompofer
pour en connoître la véritable .nature , quoiqu’il
ne défefpérât pas du fuccès de quelques
expériences qu’ii avoit commencées fur cet objet.
Deux mois après la publication de cette première
partie du travail ae M. Fontana, parut en
feptembre 1,778, dans le journal de phyfique ,
un fùpplément à fes expériences fur les fourmis,
qui contiennent des détails plus eirconftanciés encore
que le premier mémoire , fur l’air peu altéré
par le féjour des fourmis, & feulement fendu
très-odorant & un peu phlogiftiqué , fur l’acide
liquide contenu à la dofe d’un cinquième ou
d’un fixième de goutte dans une cavité ou réfer-
voir fîtué à l’extrémité du ventre de cet in-
feéte , fur la fortie de cet acide du ventre recourbé
entre les pattes & fon mouvement vers
la bouche lorfque la fourmi mord, ce qui rend
fa morfurë plus vive & plus douloureufe , fur
le peu d’évaporabilité de la liqueur qui contient
cet acide , & fur la volatififation de l’acide lui-
même, qui à l'air abandonne promptement cette
liqueur & la laide vifqueufe &. infipide', fur
l'identité de cet acide avec celui qu’on obtient par
la diftiilation,8c conféquemment lur fa nature d’air
\ fixe concentré 8c rendu liquide, fur l’exiftence de
cet acide volatiliféfpontanéme nt dans la vapeur dégagée
des fourmis. Ce,fùpplément contient de.plus,
fous le. titre de. troifieme partie de la nature des
acides végétaux , 1 annonce dun, grand nombre
d’expériences fur.les. acides végétaux, le tartre ,
1 le vinaigre , l'acide tartareux pur , les fe s neutres
.formés par ces acides , 1 acide des tamarins
, le jus des citrons, le verjus, le fel d’o-
feille, le fuc de berberis, celui de grofeille ;
. lès produits acides diftillés, du fucre ; des, gemmes
, des extraits; le fel de.fuccin, le fel du
baum? de tolu , celui du benjoin ; les acides
extraits des.,huiles grades & eflen ie!les,.de la
cire,- des réfines. Il réfultoit de toutes ces expériences.,
que l’auteur parcriffoit. avoir très va,-
rïées , qu’on pouvoit réduire en air fixe & en
f i r i