
réunies fans prifme intermédiaire. La forme
hexaèdre ou triangulaire de ces pyramides *
l'inégalité de leurs faces , leurs angles fouvent
tronqués établiffent un grand nombre de variétés
de forme.
7 e. Variété. Spath calcaire dodécaèdre
Cette variété eft formée de 11 faces pentagones
ftriées en Cens invers > quand il eft petit ,
on le nomme fpath en tête de clous.
8e. Variété. Spath calcaire en fines.
C eft un amas de . longs prifmes raffemblés en
faifceaux , & qui ne préfentent point de forme
régulière qu’il foit poffible de déterminer.
Le lapis Juillus des Suédois appartient à cette
forte.
A ces huit variétés principales , on peut ajouter
le marbre blanc fpathique, tel que<*. le marbre
de Carare » le marbre de Paros, qui ne paroît être
que du fpath calcaire cryftalifé confufément > b. le
fpath perlé qui eft en petites lames écailleufes ,
fubrhombéales , chatoyantes comme des écailles
de poiflons 3 mêlé d'une affez grande quantité de
fer pour mafquer fa propriété de faire effervef-
cenc'e ; c. le fpath calcaire fétide , nommé pierre
porc 3 pierre puante 3. par différents naturaliftes 5
quand on le frotte ,. il répand l’odeur de gaz
hydrogène fulfuré 5 d. le carbonate de chaux impur
mêlé de carbonate d’alumine la marne j e. le
çarbonate de chaux mêlé d’oxide de fer & d’oxide
de manganèfe r tantôt en dépôt pulvérulent,
tantôt en incruftationscryftallifées, les craies , les
ftalaélites de diverfes couleurs, ƒ. Le carbonate de
chaux cryftalliféavec le carbonate de fer y certaines
efpèces de fer fpathique $ g. Le carbonate de chaux
mêlé avec le carbonate de magnéfie j quelques
efpèces de craies & de fpath .5 h. Le carbonate de
jdiaux dépofé avec des rragmens de quartz , de
iferpentine , de mica, &c. 5 diverfes variétés de
marbres', de brèches, &p.
On reconnoît dans çe court expofé Tefquiffe
d’une méthode fondée fur les propriétés chimiques
, & telles qu’on pourroit l’adopter pour
toutes les parties de la minéralogie,
PaftonsJ maintenant à l’expofé des propriétés
chimiques du carbonate de chaux,
Pour foumettre le carbonate calcaire à l’analyfe,
il faut dabord choifîr un fpath calcaire pur ou
idu marbre fpathique très-blancj on d.oit enfuite
en détruire l’aggrégarion en le réduifant en poudre.
Sous cette forme, il eft blanc & opaque ;
il n’a pas de faveur marquée j cependant il ref-
jfejrre un peu les fibres du palais de la langue ,
lorfqu’on le tient pendant quelque temps dans la
bouche.
Ce fel terreux expofé à l’aôcion du feu, perd fon
acide, & fon eau de cryftallifation. Si on le chauffe
brufquement, il décrépite, &,perdfatranfparence.
En le diftillant dans une cornue , on en retire de
l’eau & beaucoup d’acide carbonique gazeux ;
mais il faut une chaleur confidérable pour dégager
ce dernier. Après cette opération , le fpath
calcaire ou le marbre eft réduit à l’état de chaux-
vive j on peut réformer le carbonate de chaux,
en combinant la chaux qui refte avec l’ acide
qu’on a obtenu de fa décompofition. La diftilla-
tion de la craie qui ne diffère du fpath calcaire
que par fon peu de cohérence & fon opacité ,
a été faite par Jacquin. Plufieurs chimiftes franr
çois , qui l ’ ont répétée avec beaucoup de foin ,
ont obfervé que les cornues de grès laiffoient
échapper une partie de l’acide carbonique aéri-
forme. Prieftley également a conftaté ce fait
par des expériences très-exaêles. On peut fe fer?
vir d’une cornue de fer ou d’un canon de fufil,
mais on obtient toujours un peu de gaz inflammable
©u hydrogène produit par l’aéHon de
l’eau contenue dans la craie fur le fer du
eanon,
Le carbonate calcaire, expofé à un grand feu
dans des creufets d’argile, eft fufceptible de fe
fondre en verre autour des parois de ce vaifteau.
Darcet en a fondu plufieurs fortes en un verre
tranfparent marqué de quelques taches > mais
comme Macquer a obferye que ce fel terreux n’a
point été fondu au foyer des plus fortes lentilles
, on ne peut douter que la fufion obtenue
par Darcet, ne fût due à l’argile des
creufets,
Le carbonate calcaire n’eft point altérable par
l’air pur. Mais le contaét de l’atmofphère numide
, joint aux rayons du foleil, lui fait perdre
fa tranfparence , & la côhéfion de fes lames.
Sa furface prend lès couleurs de l’iris, s’obfcurcit,
& fe délite peu-à-peu-
Il ne paroît pas diffoluble dans l’eau. La craie
que l’art ne parvient pas plus à diffoudre dans ce
fluide pur que le carbonate calcaire, eft cependant
tenue en diffolutipn parles eaux qui copient à tra?
vers ces fubftancejs $ quelques-unes même en contiennent
une quantité notable. Telles font celles
d’Arcueil aux environs ' de Paris 5 elles font chargées
d’une allez grande quantité, de craie pour
incrufter , en quelques mois, les corps plongés
dans les canaux quelles parcourent. Les eaux
des bains de Saint-Philippe en Italie , font tellement
chargées de cette lubftançe , qu’elles
en dépofent des couches de quelques lignes
d’épaifteur $ans l’efpaçç de quelques jours. On
profite
profite de cette propriété pour y former des
tableaux &: des figures > on y plonge des moules -
creux , à la furface intérieure defquels ces eaux
dépofent la craie qu’elles ’contiennent. Il paroît
que cette diflblution dm . carbonate J de :chi.ux:
dans i’èau, eft due à l'acide carbonique, & que :
la nature l'opère par un méeanifme femblable à
celui de l’art. Quand on jette de la craie en poudre
fine dans l’eau aciduleé , ou dans l’acide carbonique
liquide, cette eau perd fa faveur &
fes propriétés acidulés * elle devient fade, &
la craie difparoît. Cette diftolution forme de l’eau
crue ou dure ; elle ne cuit pas bien les légumes j:
ellepèfe fur l'eftomac ; fi on la laifte quelque rems
à l’air elle perd peu-à-peu fon acide carbonique *
& le carbonate de chaux s’en fépare- fous la forme
depouffièrej'fi on la fait chauffer , à mefure que
l’acide carbonique s’en échappe par l’aétion du
calorique, la craie s’en précipite & la liqueur
fe trouble. L’eau de chaux: la décompofe fur le;
champ en abforbant l’acide qui tifent la craie en'
diffoiution , & le précipité abondant qui fe dé- >
pofe alors, eft dû| foit à la première portion de
craie qui étoit cerîue en diftolution à la faveur
dé l’acide carbonique, foit à celle qui s’eft formée
par la chaux qui s’èft emparée de cet-acide.
Les alcalis purs ou cauftiques produifent la même
précipitation en enlevant l’acide carbonique qui
t’enoït læ craie en diftolution. Tous c.% phéno-;
mènes fe préfentent avec plus 0^1 moins d’énergie,
dans les eaux crayeufes naturelles 5 il en fera
ençorë queftiom plus; bas. ” ;
■ Le carbonate calcaire aide la-vitrification de
quelques fubftances terreiifes & pierreufesti mêle
avec la'terre; filicée y il 'la-.;fait . entrer en fufion,
lorfque cette? dernière eft- dans la proportion d'un
tiers ou d'un quart; Il en eft de cette fufioircomme:
de-ceMe de la teiire -filicéé pat' les. e arborai tes de>
pocafte ou de foude ; dans le. moment où elle a
l i e u o ù le verre fie formel,'l’acide canonique
eft dégagé , 1 & : produit une violeftté’■ efter vtfi-
cenee.
Le carbonate'de chaux , ihêlé par la.nature avec
une terre; argileufe y forme une matière mixte*
qiie’de's naturalittés' & les cultivateurs défîgnerit
fous le nom d e'marne, Cette fubftànoe , quiofe
•fte un. grand nombre, de variétés? r différentes par
là couleur, la denfité ,1 8êc. , ife fond’ ai un grand
feu & donne un verre d’un jaune verdâtre. On
l ’emploie avec beaucoup de fûccès pour ameublir
les terres, pour les fertiiifer.
La baryte & la magnéfie-n'ont aucune aélion fur
le carbonate calcaire par la voie humide , l’acide
carbonique adhère plus fortement à la ;chdux
qu’à cès deux fubftances falino - terreufes y mais
le" çarbonate calcaire, traité au feu avec ces.terres,
falines r forme avec elles des combiiiaifQiis vi-;
Chimie. Tome III,
treiifes. Achàrd a fait une grande fuite d’expériences
fur ; tous ces mélangés par la vitrification
j les. détails qui font confignés fur cet objet
dans le journal de phyfiquefférônt expafés au mot
: vitrification.
- Les alcalis fixes .& l’ammoniaque n’ altèrent
point le carbonate calcaire, parce que l’acide carbonique
a plus d’affinité avec la chaux que n’en
ont ces fels.
Les acides fulfurique , nitrique , muriatique,
fluorique & en général tous les autres acides
végétaux & animaux, excepté les acides boracique
& iithiqué , décompofent !le carbonate de chaux
en lui enlevant fa bâfe , & en dégageant l’acide
carbonique fous forme gazeufe. Si l ’on verfe
dés acides • fulfurique nitriqué ou muriatique
foibles ou étendus d’eau fur du carbonate cal- '
I caire , il s’excite un bouillonnement dû au dégagement,
.de d’acide carbonique en état de fluide
•élaftique^
Les naturaliftes fe-fervent avec avantage de ce
'caraélère chimique, pour diftinguer toutes les
fubftances calcaires. On peut faire à l’aide des.
lapides une analyfe exaâ:e du carbonate calcaire.
Pour cela , on verfe de l’acide fulfurique fur ce
|fel réduit .en poudre, s L’effervefcence violente
qui fe produit dans L’inftant du mélange, indique
| la j féparatiotf de l ’acide. carbonique , bue l’on
; peut , obtenir 5c -mefurer en le recevant "à Tardé
d’un tube de verre, dans des cloches rempiie-s
... de -mercure. L’effervefcence eft accompagnée
; de froid , .à , caufe de la volatilifation , &
| de :1a forme -gazeufe que prend l’acide car-
bonique. Lorfqu’ëlie eft finie;, fi l’on examine
‘ ,1a nouvelle combinai fou , on trouvé que c’eft
dit lulfare calcaire-, formé par Tacide fulfuriaue
uni: à la*chaux;.* qui faifoit là bâfe du premier fel.
Dcsfexpérîences nouvelles ont appris que quel-
ques^utisdes fpahts.calcairesconfiennencun peu de
magnéfie j donnent du fulfste de magnéfie ,
lorfqu’on les diffout par l’acide fulfurique.
- ï/acide nitrique que les naturaliftes emploient
ordinairement dans» leurs eftais, produit la même,
effervefcence fur le carbonate calcaire j il en dé-
g’age l’acid© carbonique , & forme du nitrate calcaire
avec Ta bâfe.. ;11 en eft de même de l’acide
muriatique qui en formant du muriate de chaux
avec, la bafe, a de .plus l’avantage de dégager
facilement :5d, promptement l'acide carbonique; ?=
L’acide fluorique décompofe de même le car^
; bon&te de chaux, & forme du fluate calcaire
avec fa bâfe..
» fac ide boracique ne décompofe point à froid