
que la proportion de la terre filiceufe alloit fuê-
ceflivement en augmentant dans le grenat , le
fchorl , la tourmaline , la zéolite , le quartz' &
le cryftal de roche ; enforte que le genre des
gemmes fe rapprochoit d'un côté'-des pierres
quartzeufes , & de l'autre de l'alun. Son procédé
confiftaht à réduire chaque -gemme en
poudre très- fine dans un mortier d'agathe , à
chauffer dans un petit creufet de fonte cetti
poudre avec trois ou quatre fois Ton poids d'alcali
minéral, à expofer cette malle lavée à l’aftion
de l’acide muriatique qui diffolvoit l’argile, la
chaux , le fer, & laiffoit la filice fans y toucher.
Par ce procédé II a obtenu les réfultats
Tuivans.
Éraérauie.. . .
Saphir oriental..
Topaze de Saxe.
Hyacinthe orient
Rubis fpineile..
T e r r e d' A e u n . T erre siliceuse. TtRRE CALCAIRE. ;F e r .
............60 parties . .
• ...........f 8 . . . .........
.............24 parties,.
..........-31
. . . . . . . . . 8 parties. . . . - <5 parties
. . . . 2 ........
............ 4 6 - . ...........39........... . . . . . . . . . s . ;__ _ __ 6..'.'.-$-
............ 40............... .............a ; . . . . . . . . .............. 2 0 . , . . . . .
.......... ...................... .......P ......... .............. -9.............. . . . 1 0 ..........
En 1775? deux autres differtations relatives à
l ’analyfe des pierres fuivirent les précédentes,
l'une fur la terre filicée , l'autre fur la terre de
la tourmaline. 11 a cherché la nature de la première
par toutes les reflources de l ’art, il a
diftingue foigneufement fes propriétés caraélérifti-
ques , fon indiflolubilité dans la plupart des diffoi-
vans 5 il a donne des vues auffi fines que profondes
fur fa diffolubilicé dans la nature à l'aide ' de
l'eau j mais ils ’eft trop avancé ,loffque fur la fa-
meufe expérience de fa terre dépofée par le
gaz acide fpathique dans l’èau 3 il a conclu que
cette terre étoit compofée de cet acide & d'un
principe, contenu dans l'eau. Il eft difficile de concevoir
même comment un homme de la force
de tête de Bergman, & quia porté d'ailleurs dans
la chimie un raifonnement fi fage & fi clair a
pu fe laiffer aller à une pareille opinion. Au
refie J i l s'en eft écarté de' lui même, & y a
renom é quelques années après dans une lettre
écrite _à Guy ton , & comme l’a dit Vicq d’Àzyr
-dans fon éloge : les yeux d'un homme de génie
ne peuvent s'égarer qu'un moment dans une fphère
qui n’eftpas lafîeh’ne.
La differtation fur la Tourmaline , contient
l'expofé de fes propriétés phyfiques, fon hif-
toire. naturelle, -, fon analyfe qui lu La.. préfenté
comme les gemmes , plus d’alumine que de filice,
puis lachaux tenant le troifième rang, & le fer le
quatrième, par rapport à leur quantité proportionnelle
i de forte qu'en la plaçant dans les pierres
argileufes, il fait remarquer fan rapport avec
les pemmes , dont elle s'éloigne cependant par
moins de dureté & plus de'fufibilité dans l'alcali,
fon nalogie avec la zéolite par la manière dont elle*
fe comporte au drlumeau, & avec le fchorl dont
e](e fe rapproche par fa forme , par fa manière
d’ètre au feu & ayec les açides.» par fa propriété
éledbique , quoiqu'elle offre auffi des différences
qu'il a indiquées avec foin.
En 1782, Bergman publia encore deux differtations
litho-géognofiques , l'une fur l’analyfe
des terres à foulon , des marnes ou bols propres
au dégraiflage , de Jithomargâ , l'autre fur la terre
de 1 asbefte , de terrâ asbeftinâ. Il prouve dans la
première , par l'analyfe'de trois efpèces de cette
terre, celle de Lemnos, celle d'Ofmund, & celle
de Lampshire, que quoiqu'elle contienne depuis 47 jufqu'à 60 centièmes de filice,& d’argile feulement
depuis 11 jufqu'à | | centièmes, la propriété
>rgileufe y eft cependant fi forte & fi énergique,
qu’elle donne le caractère à toute la maftè , que
la préfence de la terre filicée ; douce & fine,
ny eft pas nuifible 5 qu'il faut que-la terre d'alun
: y, fefe en affez grande proportion pour la faire
divifer .& comme fondre par l’eau 5 que les
matières pyiîteufes & ferrugineufes y fontnui-
fibles par la couleur qu'elles donnent à l'étoffe.
La fécondé differtation de cette année fur les
terres:, donne l'analyfe de 13 êfpèces de terres
& pierres qu il nomme.magnéfienes 3 parce que
la magnéfie, fans en faire plus des o , 28^. d;éter-
mine/Cependant leurs caractères & leurs propriétés.
La filice domine par la quantité fans y
rendre Tes qualités très-fenil blés.: Il a trouvé, 0,
oo-, de ;fpath pefant dans l'amianthe ; de la Ta-
rentàife ; il comprend les asbeftes, les amianthes,
les fteatites , le cuir, le liège de Montagne,
^ le fchorl fibreux fous .la même dénomination
de terreasbeftine ‘j il concltid de fes recherches
qui! n'y a point de; terre particulières
1 asbefte, mais qu’il , eft une combinaifon naturelle
de filice, de magnéfie , de chaux , d'argile
& de fer, dans laquelle ces fubftances font
comprife? pour la quantité dans Tordre où Ton
tfent de les énoncer , 8c dont la magnéfie forme
le caractère déterminant.
La troifième claffe des differtations de Bergman
relative à l'analyfe des; eaux,' en contient
un égal nombre que la précédente , c'efi-à-dire,
huit &' elles font auffi nouvelles , auffi interêf-
fantes. Il fuffira d’indiquer ici celtes qui font
relatives à quelques eaux particulières, comme
celles fur les eaux d’LJpfal, publiée en '1770 ,
fur une fontaine d’eau accidulée de Dannemark,
publiée en 177 3, fur l'eau acidulé froidede Médwi
donnée en 1777, fur les eaux médicinales de Lokar-
ne, donnée en 1778. Toutes les méthodes d analyfe
les plus favantes & lés plus exactes y ont été
employées, de manière qu'elles ne 1 aillent rien à
délirer fur la nature de chacune de ces eaux..Quatre
autres differtations fur les eaux, appartiennent
à des objets généraux , 8* contiennent des ex^
périences & des vues nouvelles pour l'hydrologie
chimique. On doit à cet égard à
Bergman des procédés ingénieux, 8c auffi pa-
quans par leur utilité que par la précifion qu'fis
font propres à faire mettre dans cette efpèce
d'analyfe. C'eft dans ces ouvrages , & fur-tout
dans celui fur l'analyfe des eaux, publié en
177$, qu'il fait connoître les quantités refpec-
tives d’acide de bâfe & d'eau contenues dans
les fels neutres qui fe trouvent diffous dans les
eaux minérales > il donne une defcription exaéte
& une connoiffance parfaite des réa&ifs néçef-
faires à l’analyfe de ces liquides. Après avoir
dans cette differtation fait apprécier avec foin
le parti qu'on peut & qu'on doit tirer ae 1 e-
xamen des propriétés phyfiques des eaux, il
parle fucceffivement de l'analyfe par les reaélifs
& de l'analyfe par l'évaporation ; l'examen du
réfidu l’occupe fpécialement ; il prefcrit de le traiter
d'abord par Tefprit-de-vin , pour lui enlever
les fels déliquefcens , puis par 1 eau froide ,
enfuite par l'eau chaude, pour en féparer les
fels folubles à froid & à chaud j d'expofer après
l'aélion de ces diffolvans fuccefifs le réfidu à
l'air pour en rouiller le fer s'il en contient, &
de le traiter enfin par le vinaigre qui enlève les
terres , & par l'acide muriatique , qui en diflbl-
vant le fe r , biffe enfin la terre filicée feule,
& facile à reconnoître comme à apprécier
pour fa quantité. L'analyfe d'une eau minérale
n'eft regardée comme complétte par Bergman,
que lorfqu’on. eft parvenu par b Fyn-
thèfe à recompofer une eau femblable a celle qu on
a foumife à l'analyfe , en diffolvantdans de l'eau
pure les matières que cette analyfe y a fah trouver.
C’eft d’après ces principes qu'il a écrit en
i *77 f & 1778 deux differtations fur l’ art de pré-
arer des eaux médicinales froides & chaudes,
our imiter ces eaux , il étoit fans doute eften-
tiel, in lifpenfable même de les bien connoître j
auffi Bergman commence t-il par T analyfe des eaux
froides de Seydfchutz , de Seltz , de-Spa , & de
Pyrmont ; il propofe quelques conjectures fur
les moyens que la nature emploie pour la cofn-
pofitiou de ces eaux ; il décrit le double moyen
d'aciduler l'eau, foit par l’acide aérien dégagé
de Teffc'rvefcence, foit par ce lui qui eft produit
par la fermentation. Quant à l’imitation des
eaux thermales, la differtation qui la contient,
eft encore plus intéreftante que la précédente-;
les eaux falfureufes chaudes , doivent, fuivanc
lui , leurs propriétés au gaz hépatique ^dont il
examine à cette occafion les qualités , iX. dont
il donne une hiftoire prefque entièrement neuve,
en comparai fon du peu de connoiflances que les
chimiftes avoient encore acquifes en 1778 fur
cette efpèce de gaz, il penfe qu il eft compofé
de foufre uni à la matière de la chaleur par 1 intermède
du phlogiftique ; qu’il fe délompofe
par le' Conrad de l'air pur , & forme âimi les
incruftations fulfureufes qu’ôn obferve dans les
eaux de cette nature; que l'eau diftillée peut
difloudre par pinte à-peu-près 20 pouces cubiques
de gaz hépatique, contenant trois grains
de foufre ; il apprend à préparer une eau fui- %
fureufe artificielle , en diffolvant dans de l’eau du
gaz hépatique , dégagé du foye de foufre folide
par l'acide vitriolique , ou celui qu on obtient
d’un mélange de.trois parties de limaille de fer
& de deux partiés de foufre fondues enfemble.
Bergman, par Ton travail fur les eaux minérales
artificielles , eft parvenu à faire adopter en Suède
l'ufage de ces eaux, & à vaincre les préjugés
qu'on avoit trop généralement contre leur
emploi.
La quatrième claffe que nous avons établie dans
le partage des ouvrages de Bergman ^comprend
les differtations fur les matières métalliques ;
ce font les plus nombreufes, les plus détaillées
& celles qui contiennent ce qu'il a fait de plus
| neuf & de plus utile à la fcience ; c'eft dans
i ces differtations que fe trouvent les theôvies
les plus générales , & celles dont nous donnerons
bientôt un apperçu & une comparaifoa
avec la do&rine pneumatique,.En .1769 , il publia
deux mémoires, l'un fur 1 union du mercure
avec l’acide du feT, d e .c o n n ü b io h y d ra r -
g i r i cum a c id o J a l i s ; 8z quoiqu il ait été bien
éloigné’ de connoître là nature des combinaifons
de ce genre , puifque les chimiftes ont été près
de vingt ans depuis cette époque fans acquérir
cette connoiiïance . on trouve dans ce mémoire
des détails précieux : le fécond , fur ia chaux
d’or fulminante . dé c u lc e a u r i f u lm in a n t e , a fait
entrevoir ta caufe de fa fulmination dans lî
préfence de l’alcali volatil, & dans la décom-
pofition de cet alcali. que Bertho'let a mifa
depuis dans la plus grande évidence. En 1773 .
il s'eft occupé du tartre antimonié , 8c il a recherché
la nature de cette combinaifon , & le»