
ture qui les engraiffe. Ses feuilles font, dît-on,
• aftringentes $ fou bois eft dur & d’un bon
ufage.
(WlLLEMET.)
CARPOBALSAME ou FRUIT DU EAU-
MIER , ( pkarm. )
Carpobalfamum•
C’eft un fruit rond , un peu oblcng, plus .petit
qu’un pois , terminé par une petite pointe, dans,
laquelle fe trouve un peu de.moelle huileufe, ;
blanchâtre qui a l’odeur & la faveur agréable du
baume de la Mecque , & à qui l’on attribue les
mêmes vertus > mais à pu moindre degré, c’eft
également une produêlion fte Xamyris cpohâlfa-
mum , arbre exotique que nous avons fait connaître
à l’article du baume' de la Mecque. Il falit
rejetter le carpobalfamum , arbre exotique qui )
eft vieux , carié, vide , plein de pouffière &
fans odeur. Sa fumigation elt recommandée contre
les maladies de la matrice , &: les Indiens fe fervent
de fa déço&ion contre les gonorhèes, Il
entre dans la thériaque Se le mithridate.
( WlLLEMET. )
CARRELET , ( infiniment de chimie. )
C ’eft un quarré de bois , formé de 4 morceaux
réunis par les extrémités, taillés de manière à
fe recevoir réciproquement, & fixés par un clou
dont l’extrémité pointue excède de quelques
lignes. On donne à ces quarrés differentes dimen-
iions ,■ fuivant les vues qu’on a | remplir. Ils fervent
à foutenir un linge , un drap , &e, quelquefois
garnis de papier pour pnfier les liqueurs & les
clarifier. Pour filtrer auffi des liqueurs, on pofe
le carrelet fur le vafe ou doit couler le liquide.
Le plus commode de ces inftrumens eft> celui
compofé d’un quarré très-allongé ., fig. 16 , cl. f . ,
formé de quatre membres montans,Gont deux à
chaque bout réunis par une trayerfe., & communiquant
tous les quatre par une planche appuyée à chacune
de fes extrémités fur les traverfës dent nous
venons de parler. Les quatre membres tnontansfup-
portentdeux barres parallèles dans l’intérieur def-
euellèsonapndquéuneefpècedecouliffe, dans la<
quèlle entrent & gliffentlcs carrelets. On voit cette
coulifife dans une partie détachée exprès, (fig. .27
y .')> parce moyen l’on peut facilement,fans perdre
de liqueur, faire paffer le carrelet fur un autre.
La planche placée dans la partie inférieure fert à
pofer les terrines ou autres vaiffeaux , fervant à
recevoir les liqueurs.
On voit une figure de càrrdet pôfée fur le quarré
allongé , dont il vient d’être parlé, ( fig . 28,
clajfe y . ) La fig. I . de la même, repréfente un instrument
de la même nature qui fupporte une toile
pour filtrer. Nous ne dirons rien ici de la nature des
filtres que foutienrient les carrelets, nous dirons feulement
qu’elle doit,être rel tive aux matières que
l’on filtre. Nous reviendrons là deffus aux mots
Filtre , Filtra tion.
Dans les opérations de chimie ,. cet infiniment
efi employé pour filtrer les infufîons & décoe?-
tions végétales , les diAblutions falines en grande
quantité. Il fert en pharmacie pour clarifier les
fyrops & autres liqueurs.
( V auquelin. )
CAIr THÀME ou SAFRAN BATARD,
-Cartkamus tinclorius•..
Crocus fylvefiris. Ang.
C’eft une. belle plante annuelle , originaire
d’Egypte , de l’Inde & du Japon , que l’on cultivé
par rapport à fes fleurs, nommées fafran
d‘Allemagne. C’eft le fafranum du .commerce B
ont l’iifage eft fréquent dans la teinture , pour
donner aux étoffes les belles nuances de couleur
de cerife, de ponceau & de couleur de
rofe j on s’en fert suffi pour colorer les/ja--
goûts , les piumaffiers s’en fervent auffi. ;Oà
retire des étamines de cette fleur un beau rouge,
dont les dames font ufage pour imiter ce bel incarnat
naturel qui manqué fouvent leur vifage 5
on appelle cette poudrer rouge ou vermillon d ‘E f-
pagne & de Portugal / ou laque de Çarthame. Les
Japonqis fe teignent les lèvres la peau avec la
fleur de çarthame. L’on recommande l’irtfufion de
cette fleur contre les maladies- de la poitrine, elle
incife la pituite vifqueufe , excite l’urine ; on la
croit bonne auffi contre la jaüniffe. Etmuiler. af-
fure qu’elle purge. La dofe eft d’un demi-gros.
La femence de çarthame que l’on appelle graine de
perroquet , à caiîfe qu’elle engraifiè.cet oiféau ,
fans lui occafionner aucune évacuation-, eft un
véhément purgatif pour les humeurs féreufes > 011
. en fait prendre deux grosYous la forme d’érnui-
fion : les anciens s’en feryoient beaucoup dans les
embarras du poumon, contre la toux & l’afthme.
Nous avons vu autrefois employer fréquemment
! les tablettes diacarthames , dans les potions purgatives,
& cela avec fuccès; niais ilparoît qu’aujourd’hui
l’on abandonne fon ufage. Andei-nat
préconife beaucoup l'extrait de cette plante. La
pharmacopée d’Ausbourg donne la préparation
du firop de çarthame. La graine eft employée dans
la poudre arthritique purgative, le firop hydra-
gogiie de Charas , le fyrop martial apéritif, cathartique
du même , l’extrait de Hartman, le
caiholicum fimple de Ferneî. Il faut choifir cett®
Lmence blanche , luifante , légère , angulaire ,
pleine , remplie de moelle, l’écorce mince, une
faveur douce d’abord, enfuite âcre & uaufea-?
bonde.
Le çarthame figure tres-bien dans les parterres
des grands jardins. Deflféché , les économes peuvent
l’employer comme un excellent fourrage
pour les chèvres & les brebis pendant 1 oiver.
Hafîelquift rapporte dans fon voyage fait au Levant,
que 'lés Egyptiens mangent en falade fes feuilles
tendres du çarthame. Rumphius dit que les Indiens
en font également le même ufage. La poudre
des feuilles a la propriété de /aire tourner le
lait.
(WlLLEMET. )
Ç arthame sauvag.e ,ou chardon bénit
des parisiens 3 (pkarm. )
Carthamus lanatus.
Atractylis lutea. c .b . 379*
C’eft une plante picquante , annuelle, qui fe
trouve quelquefois dans les lieux incultes fur le
' bord des champs en France de dans d’autres
contrées de TEurope tempérée & auftrale, Elle eft
un peu amère , paffe pour être fudorifiqtie , fébrifuge
, poffedant , dit-on, les mêmes propriétés
que le chardon bénit ordinaire. Cette car-
duée fait partie de rémunération des médicamens
fimples du difpenfaire de Paris.
( W ilEe m t . )
CARVI ou CUMIN DES PRÉS, (pkarm. )
Carurn carvi.
Cuminum pratenfe. C. B. 158.
C’eft une plante bifannuelle , fouvent vivace ,
dont la fleur eft en parafol , infiniment commune
dans nos prairies. La graine eft fpécialement.
médicinale , elle eft une des quatre grandes fe-
„mences chaudes. On en tire par la diftiilation une
huile étheree efTentielle , âcre & pénétrante ,
précopifée contre les douleurs de colique , qn.
en ceint-le bas-ventre , fur-tout contre la tympa-
nitè j diffoute dans de bon éfprit-de-vin, & injectée
dans l’oreille, elle eft excellente pour la fur-
dité .Le carvi eft en général un puiflant carminatif,
augmente le lait , fortifie T’eftomac , favorife
l expulfion de la mucofîté du pus des poumons. Il
_ eft auffi réfoîutif Sc contre la fièvre tierce. Vale-
rius Cordus recommande fouvent fon eau dif-
tillée. L’on en retire auffi un efprit j l’on en préparé
une confeélion. La pharmacopée de Paris in-r
dique fon huile par expreflion , & d’autres font
mention d’un emplâtre de cumin. Il faut choifir
cette femence oblongue , ftriée , brune , d’une
odeur & d’un faveur aromatique. Elle entre dans
i’eaucarminative commune &. royale./.’élixirfalu-
taire, l’effence caiminatiYe, fêle ciliaire de laurier,
l ’eau générale, l'eau de genièvre eoinpofée , le
roffolis des fix graines, la poudre de .vie , la bt-
nédiéle laxative > la teinture de fene , l oxunel
d’ail, la teinture ftomachique, ieleétuaire mi-
clcta y le fuppoiitoire compofé & l’onguent car-
minatïf.
La racine de carvi peut fervir a nous alimenter ,
Schroder rapporte qu’on là confit quelque lois.
Les jeunes pouffes de cette plante font également
comeftibles. Dans le Nord de 1 Europe on mêle la
femence du carvi dans le pain. D’autres peuples en
mettent dans le fromage, & les gens de mer en
aflaifonnent volontiers leurs mets.
Jean Louis Milhau a publié en 1740 un opuscule
fur l’utilité économique & médicinale du
carvi.
(WlLLEMET.)
CARYOCOSTIN , i pkarm. ) \
Le mot de caryocofi'in , nom d’uîie efpece d’é-
lëétuaire vient de coque , cet élèéïiiatre eft principalement
compofé de girofle & de çoftus.
Voici comment on décrit la préparation de ce
médicament dans la pharmacopée univérfelle rai-
fonnée de Quincy. Prenez , des clous de girofle ,
de coftus blanc, autrement de zedoraire , de
gingembre & de graine de cumin , deux gros de
chacun , des hermodates mondées de leur enveloppe
& du dîagrède, une demi-once de cha-
î cun 5 du miel de rofe, -trois fois la quantité du
tout , pulvérifez les tous enfemble , excepté Je
diagrède , &■ mêlez les dans le miel de rofe avec
une fpatule de bois /& à la fin mettez y le dia-
grède pulvérifé féparément 5 faites un éle&uaire
fuivant les règles de l’art.
Zv/elfer recommande beaucoup cet éleêluaire
pour purger la bile, & lever les obftru&ions dans
les conftitutions cache&iques. C’eft un purgatif
excellent pour ceux qui font.forts. Il agit avec
beaucoup de vivacité , & chafle les humeurs des
parties les plus éloignées, c’eflrpourquoi il eft
d’une grande utilité dans les rhumatifmes & dans
la goutte. Sa chaleur & la propriété qu’il a
auffi d’emporter les humeurs froides, le rend
fort bon dans l’hydropifie & chez /es perfonnes
replettes j c’eft auffi un médicament utile dans
l’apoplexie & dans la paralyfie ouïes fibres ont
befoin d’être picotées & fecouées avec force , de
où la purgation eft ^néceffaire 5 mais il eft: trop
fort pour les perfonnes délicates. La dofe eft
depuis Un gros jufqu’à fix. Il y a dans chaque once
du médicament quinze grains de diagrède & autant
d’hermodates.
Lemery donne la formule fuiyante de cet élec-
tuaire.