
chimie étoit encore, fur-tout dans le Nord, à l’é- f
pcque de fes. recherches. J
La fuite de la differtaion de Bergman, fur les
précipités métalliques , coudent des faits très- j
importans, & heureufement indépendans de la
théorie expofée dans le troifième paragraphe.
Dans celui-ci, fauteur examine les divers caractères
des précipités, fuivant la manière dont ils.
ont été faits. Les alcalis caustiques féparent les
chaux prefque pures } l'augmentation de poids
qu’elles ont fur les métaux dont eLes proyien- *
nent,.eft attribuée à l’ eau & à la chaleur j les
alcalis aérés y portent de plus l’acide aérienj
l’alcali volatil les phlogiftique }\ l’alcali phlogiftiqué
en augmente aufli très-fenfiblement le
poids. Les'acides ayant différens dégrés d’at-
traètion fervent fouvent à les féparer. Aufli l’argent
, le mercure , & le plomb, font féparés
de l’acide nitreux par le muriatique &. le vitrio- :
lique} lé nitreux fépare l’étain & l’antimoine
du muriatique en les déphiogiftiquant trop fortement.
Les fels neutres opèrent fouvent le
même effet que leurs acides > quelquefois ils forment
des fels triples. Quelquefois encore les fels
métalliques eh décompofent d’autres , enfin les
métaux fe précipitent les uns les autres dans un
certain ordre 5 celui qui eft le précipitant cède
communément fon phlogiftique au précipité , de
forte que celui-ci paroît fous fa forme métallique
, & l’autre déphlogiftiqué fe diffout en
prenant fa place dans l’acide. Quelquefois celui
qui cède du, phlogiftique, eft obligé d’en: céder
trop pour pouvoir refter uni à l’acide ; d'ans ce
cas ii paroît fous forme terreufe mêlé avec l ’autre.
L’ordre générai des précipitations des métaux
les uns par les autres , eft généralement le fuivant
: en commençant par la plus forte affinité :
le zinc , le fe r , le plomb , l’étain , le cuivre,
l’argent & le mercure.
Dans le paragraphe V , Bergman examine les
couleurs des précipités : mais il ne parle que
de celles qui font faites par f alcali minéral &
cauftique ou aéré, & par l’alcali phlogiftiqué.
Les détails dans lefquels il entre à cet égard,
ont peu trait à l’objet qui nous occupe , quoiqu’il
annonce qu'ils méritent une grande attention,
& qu’ils font propres à inftruire. les chi-
miftes. Il n’en eft pas.de même du paragraphe
V I , qui traite de la nature & de la, compofh
tton des précipités métalliques } celui ci eft tellement
important que les autres femblent n’être
en comparaifon qu’un acceffoire ou un préliminaire
plus ou moins utile à ce qu’il contient}
cependant il ^eft court & précis en comparaifon
du paragrapfte III. L’auteur commence par s’occuper
de l ’augmentation de poids de ces corps.
Il compare tous les métaux précipités par l’âlcali
minéral aéré ou cauftique, par le même alcali
phlogiftiqué, ainfi que par ceux des acides
qui ont la propriété d’en féparer quelques-uns.
Cette réfultat d’une grande quanti
té d’expériences , n’eft encore préfentée par
Bergman que comme une légère approximation}
il eft néceffaire de la configner ici.
100 parties d’or précipitées par l’alcali minéral aéré, ont donné 106 de précipité fec.
...............•. • *.............................. cauftique............... .110
..................... ............................ phlogiftiqué . .-........................
........................................ le vitriol de mer..........................
de platine.. . . . . . T . . . l’alcali minéral aéré. . . v...........j*. . . 54
• • .............................. .. ............. cauftique.........................2 6
phlogiftiqué...................
d’a r g e n t . .....................4 r ; v . a é
«...............i .................................... .. cauftique.................
................................ .... .............. .. phlogiftique. . . . . . .
....................... muriatique.................
129
112
I4J.
m
n o
•................... ........................................ vitriolé........... ..
de mercure......................... .................. aéré........... ....:
.........................••...................... . cauftique.................. -.104
j ......................................................... phlogiftiqué.....................
• ........................................................vitriolé.. S...........
. . . . . . .
..1 19
de plomb...................... aéré • .................. cauftique . . . . . . . .
116
M
..................................... ..............phlogiftiqué.. . . . . . .
de cuivre............................................. aéré.;.. . . . . . ____194
................... ; .................... ...cauftique............................. 158'
• • • ...................................phlogiftiqué. U itJ .......................... • - 5 JO
de fe r ................... i ........................... .aéré.
• • • »...... . ....................... . cauftique..
170
d’étain .
de bifmuth
de nickel.
d’arfenic
de coba
de zinc
d’antimo
de man
. . .par l’eau pi
.phlogilüqué . . . . . .
. . . . . . . aéré...........
.........0 0
........ »31
. phlogiftiqué........... .........*5°
.......... , aéré ........... . . . . ;1 JO
. . . cauftique c i ----- .........1 J î
phlogiftiqué-------- .........I8O
e ............................... . . . . . I I ? .
li ainéral aéré........... .........i î S
. . . . cauftique.. . . . . .........I28
. phlogiftiqué.. . . . . .
. . cauftique.
phlogiftiqué.
.__ __ aéré.
.. cauftique.
phlogiftiqué.
........... aéré.
.. cauftique.
phlogiftiqué.
. . . . . . aéré.
. . cauftique.
phlogiftiqué.
...........aéré.
. . cauftique.
phlogiftiqué •
Bergman recherche enfui te les eau fes de fi
grandes différences } après avoir indiqué ce qui
peut être dûâd’acide aérien & à l’eau, ilinfiftefur
l'augmentation de poids indépendante de ces
deux caufes , telle qu’elle a lieu dans les précipités
par l’alcali minéral cauftique chaitffés &
.privés de l’eau qu’ ils peuvent contenir , & il fe
.demande enfuite fi ce n’eft pas à la matière de la
chaleur féparée de l'alcali cauftique & fixée dans
la chaux métalique qu’il faut l’atribuer. |
Pour rendre cette opinion probable, voici les
-raifonnemens qu’il prélente. i° . Une augmentation.
de poids ne peut pas fe concevoir fans une
addition de matière. ?°. Lorfqu’on emploie un
alcali cauftique , le foapçon ne peut tomber
fur aucune autre matière capable de fourmi*!la
matière de la chaleur. 30. On trouve la même
eau fe dans la calcination fèche qui augmente le
poids. 40. Qu’ on détermine la. chaleur qui fe
maniféfte pendant le mélange de portions déterminées
d’ un acide quelconque & d’un fel alcali
cauftique} qu’on fature une égale quantité de
■ cet acide d’un métal, qu’enfuite on y ajoute
la quantité d’alcali cauftique néceffaire pour le
faturer , Sc l’on ne remarquera aucune augmentation
de chaleur, ou s’il en exifte , elle fera
bien plus foible que la première fois } ajnfi une
certaine portion dé chaleur eft pnfe & fixée
dans cette-expérience?}'c’eft-elle qui forme les
couleurs des précipités métalliques , & leur
donne la propriété de communiquer la même
dofe de ch a eur à l’alcali volatil qu’ils dé-
.180
. 160
.140
.142
.193
.161
.49;
• 140
m
■ ü.180
.168
.150
gagent lorfqu’ on les diftil’e avec du fel ammoniac.
Quant à la portion du diffolvant que les précipités
métalliques retiennent, Bergman s’en occupe
, & parle fur-tout de l’acide muriatique
qui refte opiniatrément inhérent aux précipités
du fubîimé corrofif} mais ce n’eft-!à qu’une
caufe acceffoire de leur augmentation de poids}
la plus générale & la plus remarquable , eft celle
qu’il attribue à . la fixation de la chaleur, & ©n
trouve dans cette opinion de finguiières contradictions
avec d’autres parties de fa théorie.
La chaleur eft tantôt le principe de la réduction,
tantôt celui de la calcination } tantôt, fuivant
lui, elle fe dëcompofe en donnant fon phlogiftique
, & en laiffant échapper l’air pur , comme
dans les chaux métalliques réduites fpontanémènt
par la feule chaleur ;• tantôt elle eft la caufe de leur
calcination, comme dans la précipitation & la
calcination fèche , que Bergman lui compare
ainfi qu’on vient de le voir. Tantôt la chaleur
qui ne pèfe pas , quoiqu’elle contienne l’air vital
qui eft un corps très-pefant, paffe à travers les
vafes } tantôt, & à la volonté du chimift.e,pour
ainfi dire, elle s’arrête & fe décompofe- dans les
mêmes vafes. Il eft difficile , nous^ devons le
redire ici , d’avoir une opinion aufli commode,
mais en même te ms suffi fragile , Ék adoptée aufli
légèrement-que celle -là. Certainement Bergman
ne'connoiffoit point à cette époque l’état de la
chimie en Angleterre, 'en Allemagne ni en France,
& Ï1 n’a voit fur-tout aucune idée des recherches
çk des découvertes de Layoifier.