
ment leur travail | & fortent .de la mine ; s’ils
X re.ito>ent plus long-temps, ils y■ péffroïent &
leroient fu&omiés.j ils en font quelquefois extrêmement
malades, & même ils tombent fans
connoiflance on les fait revenir en les tranf-
portait dan£ un -air frais.
Pour prévenir pareil accident, .plufieurs ou-'
vriers font toujours enfemble à travailler, dans
un meme lieu , & ils-ont la précaution de 5ap-
peller les uns les autres, toutes les cinq à ,fix
minutes.; cependant il.nefe paffe pas de’femaina.
ou il n y en ait quelques-uns que l’on eft obligé
de tranfporter à l ’air fans connoiffance. *
L’effet du mauvais air dans cette circonflànce
rellemble a celui de l’émétique ou d’un purgatif
tres-irritant qui les rend'malades'pendant plufieurs.
jours. . • 'a
Lorfque le feu prend au mauvais air, le plus
fur moyen d’éviter d’être tué ell; lorfqu’on en
a le temps, de fé coucher ventre à terre, &
de s'enfoncer autant qu'il eft goflible le vjfage
dans la boue. Dans'le nombre de ceux qui ÿ
meurent j il en eft qui a peiné ont des marqués
de brûlure, d'autres qui font entièrement grillés/
d autres enfin qui n'ont aucune bleffure èxté-
rieure. On peut comparer ces effets a ceux de
la poudre a canon, à caufe de l’explofion & de
la grande dilatation qui en réfultent ; c'eft cette
dilatation d'air qui fe trouvant tout à-coup dans
une très-grande comprefîîon dans les fouterrains ,
qui y fuffoque les ouvriers , cet air comprimé
fort avec bruit par les iffues de la mine, après
quoi il eft remplacé par des colonnes d'air extérieur
, qui y pénètre avec toute la vîtèffe que
leur imprime le poids de l'atmofphèré, c’eft cè
que les mineurs appellent retour de l'air 5 ils -•
prétendent qu'il y a* autant d'hommes de tués ;
par ce retour que par î'explofion.
Les Tranfa&ions philofophiques, n°. 218,
nous, fourniffent un exemple des effets terribles
caufés en iyctë par une vapeur inflammable. |
Un ouvrier s’etant imprudemment approché"
avec fa lumière de l’ouverture dé l'un des puits F
pendant'que cette vapeur en fortoit , elle s’enflamma
fur-le-champ , il fe fit par* trois ouvertures
différentes une irruption "de feu accom- ;
pagnée d'un bruit effroyable , il périt foixante-
neiif perfonnes dans cette occafion. Deux hommes
& une femme qui étoient au fond d’un puits de
cinquante - fept braffes de profondeur furent
pouffés dehors & jettes à une diftance-confi-
derable 5 & la fecouffe de là terre fut fi violente
qoe l’on trouva un grand nombre de poiffons ;
morts qui flottoiènt à la furface des eaux d’un
petit ruiffeau qui étoit près de la mine.
La couche fupérieure de charbon de la mine de (
Workington n’ eft plus en exploitation , parce
j qu’ elle renferme dans Tes anciens ouvrages une
I très-grande quantité de mauvais air. On a placé
un petit tuyau d’environ dix-huit lignes de diamètre
fur cette mine, qui, des anciens travaux
fort au jour > l’on a mis le feu au mauvais air
qui en fort & qui brûle continuellement en
, formant un jet de flamme d’environ un pied
. de ^hauteur, on l’éteint aifément d’un coup de
î chapeau ; & en prefentant une chandelle allumée
f.fix pouces au deffus de l’ouveçture elle rèprend
| fé» à l’inftant, la flamme eft bleuâtre comme
■ celle de l’efprit-de-vin j il eft fort extraordinaire
que le feu ne communique pas par ce.
tuyau dans le fond de la mine où il répond^ &
©ù il feroit de la plus grande imprudence d’aller
-avec de la lumière.
•Lorfque l’inflammation & I'explofion du mauvais
air-met le feu au charbon de terre, ce qui
n arrive que rarement y le moyen le plus affuré
• de 1 éteindre -eft de #ceffer-les épuifemens des
•"eaux intérieures, & de les iaiffer monter jufqu’à,
l’endroit où eft le feu..
Après qu'il s’eft fait une explofîon par l'in- -
fl animation de l'air méphitique d'une mine, lei
ouvriers peuvent y rentrer & y travailler; péri-'
dant plufieurs jouis dé- fuite fans craindre un
pareil événément, qui n’airfve qqe lorfqu’il y 1
a une furabondance dè ces vapeurs raffem-
blées dans les fouterrains., ce <fui foiynit, jufqii’à
un certain point ,<Ie moyenAte-s'en déBârraffer.
En effet, cet air eft devenu inflammable, ^en
defcendant cfes lumières ;au fond dès puits il
prend feu & . fait,fon explofiôn, & on rentre
dans la mine , mais il peut -arriver que cet ail
ne foit pas-encore inflammable dans les^puits' j
Sr qu’il le foit à l'extrémité des'ohvrages- où?
font les atteliers des mineurs , où ordinairement
il fe troûve plus ftâgnàrit & :pius .abénd^ht 5
alors^il eft très-difficile de fe garantir de fes-
dangereux' effets. ~•
Si le mauvais air méphitique fe rafle mblç
dans une mine., ce n'eft que parée ,qué lés
travaux n'en font pas bien difpoîés , que le déplacement
de cet air ne pouvant s'opérer ; il
fe corrompt dans cet état .de ftagnafcion& devient
de plus en plus* dënfe à mefure de l'e-,
manation continuelle des vapeurs qui fortent
des couches-de charbon de terre. Les incon.véniens
& les accidens qui font la füite de ce màu-,
vais air , n'arnyc-nt que parce ‘qu'il n'a pas de
circulation, que fes iffues ne font pas difpofées
convenablement, & qu’enfin l'air extérieur ne
peut pas le déplacer & en opérer la circula-'
tion , car il n’y aura jamais d’air pernicieux dans
une mine ou cette circulation aura lieu, & que
l’air de l'atmofphèré remplacera inceffamrrient
cel* ui
celui des fouterrains. Il eft donc important dans
le travail des mines 8c particulièrement dans
celles de .charbon., de terre 3 Ide < procurer dans
lèurs 'fouterrài'rfs 1111 reifouvèllerfierct d’air
Il y a plufieurs moyens pour y parvenir. Voÿè^
cette théorie àu'hnôj Mines à la' fuite dé lfeur
exploitation.
Après avoir parlé des indices qùrcaraétirifent
la prëfence des veines -ou couches du charbon
m in é ra lde- leurs variations ; en épaiffeür , di*
reéfion ou"inclinâifon , des bancs de rocher qui
les1 coupent en totalité ou qûi les' reflerrent;,
& des. vapeurs nuifïbles qui s’émanent ' de ce ‘
foflîle , nous allons traiter le plus brièvement
qu'il nous'fera poflible , desr tràvaux que l’on
eft obligé de faire pour l'exploiter.
Nous avons déjà dit‘qu’il* eft efféntiél, avant
que d’entamer l’exploitation d’une mine de charbon
, de s’affurer autant qu’il eft poffible , foit
parle moyen de la fonde ou forêt, foit autrement,
de la difpofition des couches de ce minéraljàfin de
pouvoir les attaquer dans l’endroit le plus' bas,
autant que lé local fle lesmirconftancès le permettent.
Que fi c’eft en pays uni, il faut que :
le puits piinoipal, par lequel on doit extraire les
eaux & le charbon y ait fon fond dans ^endroit
le. plus, bas des Veinés-que l ’on veut exploiter1,
non-feulement afin que les .eaux .pijiifiènt s’y
rendre , mais, aufli pour faciliter le trànfport 'ou •
le roulage du charbon au fond de ce pufls d’où
il eft forti au jour par le moyen de la machine -
à molettes. Voye^-la au mot Molettes./? ■
Si au contraire‘"les veines dé charbon' que
l’on veut exploiter font fituéës"da,ns^ des montagnes,
& qu’elles parôiffent fur leur penchant,
on les,attaque par dés- galeries eff.fuivant leur *
pente, ce qui s’appelle" attaquer en tête ÿ 8c fi
le local le permet on fait dans le lieu le plus
bas des, environs une galerie d’écoulement. Voÿe\
au'mot Mines l’utilité de ces. galeries , tant
pour récoulement.''des' eaux que pour la cireu-
lation de l’air, âc même pour le - roulage des
mârières > ces fortes’ dë galëfîes "doivent' être:,
folidemen: étayées - tout, fl'*elles font dans
un terrein peu folidè. Voye%/-au'même mot-ïe-
Boifâge & le muraüliément defd.ites .galeries ,
le^leêleur y trouvera la manière de boifer
de naurailler les puits .des mines métalliques qui
peuvent également avoir leur application pour'
les mines de charbon}de'i terré\ On 'appelle attaquer
un filon de flâne, lorfque par une galerie
de traverfe on perce urie partie de roche ,
pour l’aller joindre foit du coté de foh mur £
foit vers fon toit y h>oyeç au mot Filôns ce que
c’eft que le toit & le mur d’un filon, fl eff Couvent
plus utile, fur-tout en pays de montagne , d’at-
saquer une veine de charbon eu flanc qu’en tête,
Çii-uaiiy J'orne Ui,
- pârficulièirëment’lôrfque fa dirciftion 'èft parallèle
à celle' de k montagne qui la contient 8c fqne;
foh lhclinaifon: ploi)ge vers l’intérieur de ,cette
'montagne 3' Car la^gâlërie d’attaepre fert â-d’é-
|coulemehr’des e â u x e p général', dans :1e travail
•des mines de ,charb-on comme dans celui des
métaux ,-l'éxploiration par galeries eft infiniment
j-noios difpendieu.fe jque par des puits ; mais
-aihfi qüé - héus f avons déjà dit, i’on ,eft.‘ forcé,
de la faire, par -des puits lorfque le charbon fe
trouve "en plaine.; "f
Après' ayoir déterminé l’endroit par où l’on
fe propôfe d’entamer une ‘exploitation , fi c’eft
par une galerie, il faut lui donner la hauteur
'& la largeur convenable pour-que la manoeuvre
s’ y faflè avec aîfance , ainfi qif.il eft expliqué au
mot Mines",, où l’o'ri verra aufli la manière, de
s y-prendre quand on eft forcé de coinmencerle
travail par fin puits, ainfi que la néceflité:‘d’en
faire un fécond pour opérer la circulation de
l’air j -enfin pour bien entendre l’exploitation des
mines de çhar'bon , nous renvoyons le leâeur
au mot Mines 8c à leur exploitation , car fi
nous donnons un article féparé pour celles de
charbon y c’eft que le travail eft différent à bien.
• des égards, de celui des mines métalliques ,
ainfi qu’on le verra.par la fuite de ce difeours.
Nous avons déjà parlé des ouvrages préliminaires
pour l’attaque ou les_premièrés fouilles des :>.nines
dé charbon, dè -terre, ©n va rendre compte de
leur, exploitation-en général.:'
L’exploitation des mines de ckarbon deyiendroit
trop coûtéufe f i , comme dans les mines métalliques
, on étayoit toutes lés. excavations qui
fe font en extrayant ce.combuftible, il yffaùdroit
d’autant plus de bois que ces excavations fe font
avec beaucoup de célérité j pour tenir lieu de
charpente on a imaginé une bonne méthode
qiîi’ èft dé Iaiffer des pilièrs ou maflifs de charbon
qui fouvent font fuffifans pour mettre les .travaux.
en sûreté, fur-tout fi ce charbon eft folide
& point trop friable. Nous appellerons ces
étaies de charbon 3 pilîers 3r lorfque ce minéral
fë trouvera difpofé par couchas horifoncales ,
eu qui formeront ayec l’horifon tin angle au-
deffous de quarante-cinq degrés, 8c majfifs les
parties de charbon qui feront laifïees pour étayer
le toit des filons dont l’incliraifon fera depuis
quarante-cinq degrés jufqu’à quatre - vingt-dix,
c'eft-à-dire, jufqu'à la ligne verticale.
Si,, comme dans les mines métalliques, l'on
pouvoit fe procurer affez de décombres pour
remblayer les' travaux faits fur le charbon 3 on
laifferoit moins de piliers & maflifs ou on les
feroit plus petits, mais les veines de ce combuf-
tible ne font ordinairement pas mêlées d’une
*ufli grand« quantité de fubftances étrangères'.
F f