
gulation» Cet acids fe rapporte en cela à plu-
iieurs autres acides végétaux dont il a été fait
mention précédemment, en particulier à l’acide
fébacique, 8c jufqu’à un certain point, à l’acidé
formique fur lequel M. le profcffeur Afzelius
a publié à Upfal, en 1777, un traité complet.
; La petite quantité de fel de jus'de cerife que
j*ai pu me procurer ne nva pas permis d'entreprendre
par cette voie un plus grand nombre
a expériences. Celles que j’ai rapportées font'
cependant' fuffifantes pour fonder les confé-
quences que j’en ai tirées, favoir, qu'une des
farcies conlütuantes de ce fel eft la chaux, 8c
autre un acide qui dans certains cas, reffem-
bî eà l’acide fébacique, qui, dans d’autres,
s’approche de l’acide formique & de l'acide,
latt ique, qui s'éloigne de tous dans quelques cir-
conftances, & qui, pour cette raifon, foit qu'il
fe montre beaucoup plus foible ou qu’il annonce
des propriétés communes à d'autres acides
connus, peut être confédéré comme un acide
propre & particulier j.ufqu’ à ce que la chofe
foit plus complettement éclaircie. Quoique je
ne fois pas difpofé à admettre les nouveautés
comme nouveautés, <k que je veuille encore
moins défendre la divifion des fels, uniquement
& feulement eu égard à la forme des cryftaux,
quoique d’ailleurs je n’igaore pas que l’on commence
déjà à être fatigué de la quantité d’acides
qui ont été annoncés dans cès derniers temps,
& qu’on femble même appréhender d’en voir
de nouveaux, fur-tout dans le règne végétal,
je ne pouyois cependant m’écarter des principes
de la philofophie naturelle, fiiivant Jefquels les
phénomènes 8c les corps naturels doivent être
repréfentés tels qu'ils fout réellement, tels qu'ils
fe trouvent conftamment, 5c non pas comme
on defire qu’ils foient ou que l’ on yeut fe per-
fuader qu'ils doivent être.
Si l’on parvenoit à décompofer les autres
acides minéraux, 8c à y découvrir la même
partie conftituante que celui qui, uni au phlo-
giftique (i> , produit l’acide muriatique , on
feroit en droit de 11e plus faire aucune différence
emr'èux, tandis qu’on ne pourrôit pas
plus qu’auparavant fe palier de tous ces acides
tels qu'ils font 8c qu’ils ont été dans tous-1 les
temps. 11 me femble que ce doit être la même
chofe pour les acides du règne végétal, qu»i-
qu’il foie Ytai que la plupart de ces aciaes ,
(1) Etant démontré par les expériences de Bcrrhoî-
k t , & même accordé aujoard'hai, qôc l'acidc muriatique
que l’ilhiflrc Bergman avoir nommé i«-
phhgfiiqué, reçoit au contraire fes propriétés câen-
ttèilcs d tin excès d’air vital, l’analogie qui les fai-
foit attribuer à la perte d'une portion de fon phlo-
giltiquc refte fans fondement.
Note ©e t ’EDiTEüa.
i (mon tous, peurent être convertis en »eide oxo-
lique, & enfuite en vinaigre, fiiivant qu’il a été
• nauvellement découvert. D’après ce principe ,
toutes les prodHêt ons de la nature méritent d’être
connues, & il n’y a rien de lurabondant dans
tout ce que nous pouvons exécuter; au con-
trairè, toutes les études, tous les efforts de-
vroient être dirigés vers de . femblablés efiais,
i fuspofer que nos conooiflances fur les corps *
St en particulier fur les acides végétaux, peuvent
être portées à un certain point de (implicite
Sz de vérité. C’eft. plutôt dans cette vue
que pour indiquer réellement la nature de cec
acide, que j'ai ofépublier ces efiais, qui fervi-
ront d eclairciffemens pour des recherches ultérieures
avec de plus grandes quantités, afin
d arriver plus près du but.
On pourroit dire que ce fel vient suffi bien
du raifin qui y a été ajouté , ou de l’alcool,
que du jus de ctrlfc ; mais fi cela étoit, en opérant
de même on devrait en tiret les mêmes
produits. En attribuant le fel au fucre mêlé au
jus de çerife, foit qu’il ait immédiatement laifle
fon acide à la chaux, foit qu’ il ait été altéré
par la fermentation, je dis qu'il faut fuppofer
deux choies, dont l'une eft abfurde Sc tôut-à-
fait contraire a ce que nous connoiiîons du fucre
Se des propriétés d e . fon, acide ; l’autre très-
rncertaine, Sc qui,; fi elle fe vérifioitj rendrait
ce fel encore plus digne d’attention. On fait,
a la vérité, que la cerife contient elle - même
du fucre aiufi que de la chaux & de l’alcali.
M. Hermftadt, dans les efiais qu’il a publiés il
y a deux ans, y a principalement trouvé l’acide
oxalique ou acide du fucre j mais tout cela n’empêche
pas qu’il ne puilfe auffi contenir le fti qu*
/ai décrit. 1
CERISIER ORDINAIRE.
Prunus cerafus.
Cerafus fativ a. T. 6l f .
Ce bel arbre utile, que Lucullus, après la défaite
de Mhhridate, apporta du royaume de pont,
i cn'Italie, d’onil fe répandit en moins'decentviugt
ans dans toute l ’Europe, & même en Angleterre,
i offre un fruit agréable Sc fain, enfin le deffert lé
i plus exquis. Les cerifes font adouciffatttes, ra-
' tri i chili an l ey, laxatives, diurétiques , apéritives,
| fébrifuges.L’on en prépareun fyrop, un rob, une
gelee, des confitures. L emuifion des amandes du
| noyau convient. dans la Colique néphrétique.
L infufion ou la déco.&ion des queues ou des pé-
duncules de la cerife, eft vantée par Tiffbt, contre
les cararres invétérés. L ’écorce moyenne du ce-
rijier guérit les fièvres intermittentes, & peut fup-
pléer le quinquina. Les fleurs font relâchantes &
vermifuges, & font recherchées des abeilles. Les
| feuilles font légèrement purgatives ; la gomme eft
vulnéraire ,
C erisier sauvage.
Prunus avium,
Cerafus prior. Dod. pempt. j 66.
Cet arbre fe trouve fpontanémetft dans les forêts.
Les petites ceriies noires font eftimées contre
toutes lès affections foporeùfes , fpafmodiquês 8c
de la tète. Son eau fimple, diftillêè avec lés
noyaux concafles, étoit autrefois d’ùn grand ufage
dans toutes les potions céphaliques *, elle eft employée
dans l’eau épileptique , & dans l'eau con-
fortativé perlée. Tout le monde connoît l’eau-de-
Vié de cerifes {Kirchcn wafer) , on 1 obtient par le
moyen delà fermentation. Le marafquin , liqueur
agréable, 8c qui a fon utilité , vient d’Italie , de
Sicile & de Vc-nile, il n’eft autre chofe que l’efprit
de la. cerife, également extrait par la diftillation ,
après la fermentation néceffaire. Il eft facile d'ob-
ferver que l'on peut en retirer un efprit ardent.
L’on emploie les cerifes noires dans l’eau compo-
fée de cerifes noires de la. pharmacopée de Bâtes,
8c dans l’eau pour la paralyfie 8c l’apoplexie , de
Charas.
(WlLLEMET. )
C erisier de V irginie.
Prunus Virgiruaiià.
CerafusJylvefiris. Bron. T^icg. ƒ4*
Le cerifier commun en Virginie, offre un fruit
délicieux. Les américains s'en fervent contre plu-
fièurs maladies, ainfi que des noyaux, delà feuille
8c dé la gomme. La feuille verte de ce cerifier eft
vénéneufe î mais elle perd cette qualité par la
diftillation.
( W iLlemet )•
CÉRUMEN des oreilles. On nomme cérumen
une matière épaifle d’une conlîftance aflez fem-
blable à celle ae la cire, qui fe fèpare dans.le canal
auditif externe, dans les' glandes conglobées
particulières qui fe trouvent dans le tiftu muqueux
au-defïbus de i’épiderme, 8c qui ont été décrites
avec foin par Valfalva 8c Duverney. Ces glandes
font rondes 8c ovales , d’un jaune brun} elles font
fur-tout fituées dans fa partie antérieure du conduit
offeux , 8c dans la portion cartilagineufe >
Stenon 8c Drelincourt les ont les premiers décrites
j Perrault en a fait une mention particulière.
Chaque glande cérumeneufe a un caml court, cylindrique,
qui perce la peau 8c 1 épiderme pour
s’-ouvrir dans la cavité du conduit auditif externe.
Il fort de ces glandes un fuc jaune, femblable à
une huile qui s'epaiilit par la chaleur 8c le contait
de l'air en une efpèce de matière unguineufe,
jaune foncée , très amère, inflammabie , 8c qui,
dans cêt état, porte le nom de cérumen. Pechlin
compare.le cérumen au caftoréum.Chez les hommes
CitijeiR. Tome I II.
qui n*ônt pas foin de nétoyer leur canal auditif s
on a vu cette humeur fe former en cylindres fo-
lides, 8c caufer une furdité qui a lieu beaucoup
plus fréquemment qu’on ne le penfe. On la guérie
en injettant de l'eau de favon dans l'oreille.
On ne connoît pas d’analyfe exa&e du cérumen j
fa quantité eft trop petite pour qu’on ait pu tenter
fur Cette matière des expériences propres à éclairer
fur fa nature. On croit communément, à caufe
de fon amertume 8c de fon inflammabilité , que le
cérumen eft. une efpèce de réline j on fait cependant
que plufieurs matières extradlives font également
amères, & que plulieurs réfines n’ont pas
de faveur.
Le cérumen a été auffi l’objet de plufieurs préjugés
î quelques anciens ont écrit qu’il devenoit
doux chez les mourans ; de-là , fi l’on ne trouvoit
pas de faveur dans cette matière, l’on craignôit
d’être menacé de la mort. On trouve ce fingulier
préjugé configné dans les ouvrages de Galien.
Duhamel a dît qué cette humeur diflolvoit l’écume
que le fang forme âu fortir de la veine. Tout cela
n'eft' rien moins que propre à donner des lumières
fur le cérumen. ■
Macquart 8c Vauquelin, dans une fuite de travaux
qu’ils ont entrepris en commun fur plufieurs
matières végétales &c animales, peu ou point examinées
jufqu’ic i, avoiént commencé un examen
chimique du cérumen ; mais la petite quantité d’ex-
périerices qu’il leur a été poffible de faire ne leur
a pas permis .de trouver avec exactitude la nature
de cette fubftance fingulièrë î Macquart n’avoit
pu recueillir dans unhofpice que deux gros de cérumen.
Us fe font affin és feulement qu’il donne de
l’ammoniaque à la diftillation , qu’il eft diflbJubJe
dans l’alcooh," 8c qu’il s’enflamme après s’être
bourfouflé confidérablement.
On voit donc que le cérumen-doit être le fujet
de nouvelles obfervations ; les médecins ne l ’ont
point eux-mêmes aft'ëz examiné. Ils n ’ont recueilli
encore aucune donnée exaéte fur fa quantité, fes
différences 8c fes états, comparés dans les âges,
les tempéramens & les' diverfes efpècês de maladies.
Ils n’ont point recherché à quelle autre humeur
celle-ci eft comparable, quels font fes rapports
avec d’autres excrétions, 8c conféquemment
quels figues elle peut offrir dans les différentes
; Itérations morbifiques, ni quelle eft là théorie de
fa fécrérion. Le cérumen auroit-il quelque rapport
par exemple avec la bile ou avec fa partie colorante,.
8cc . , 8cc.
CÉRUSE. -La cérufi éft une. préparation de
plomb faite par le vinaigre ; c’en: un véritable
oxide de plomb blanc que l’ on prépare en expo-
fant des lame> de ce métal dans des pots à la va-*
V