
la difcuter dans ce moment * & jufqu'à ce qu’elle
£'01t éclaircie, je regarderai la plombagine comme
une fubftance inflammable particulière; :
Un reproche^ qu’on peut fans doute faire, à
cette analyfe, c’eft de ne préfenter que des expériences
faites par la voië-'fechë. Favoue que
i\ j’eufiepu défnnir les principes dé la'pioraba-
gme par quelque mentirue fluide, je ferois vrai-
fembiablement parvenu à démontrer quel eft l'être
qui y fixe la matière inflammable > mais toutes les '
rentatives que j'ai faites, ne m'ayant donné aucun'
réfiîitat fatisfâïfant, j'ai cru en 'devoir ■ fuépri-
mer les détails. ?| rhe-Tuffira de dire que les huiles
eflenrielles, les huiles g affes, les éthèts-, &e.
v n*ont produit aucune'2$ ion fur elle ; & que la
- plombagines’eft comportée, à plufieurs égards,
comme le charbon de bois bien pur.
Plombagine d’Angleterre.
La plombagine d'Angleterre diffère des autres
plombagines , en ce qu'elle eft d'une texture bien
plus fine & d'un brillant plus éclatant/ On là
trouve de même par rognons ; & la difficulté
qu'on a a s’en procurer ëft due à ce qu'on n’en ;
retire qu’une certaine quantité., & puis on fuf-
pend l'exploitât ion : précaution bien fdre pour
ne pas la rendre commune, & pour la maintenir
à un plus grand prix. Pour procéder à l'a-
nalyfe de cette plombagine, je m’en fuis pro-'
curé telle qu'on la retire de la fouille ; & c'eft
Woulfe, çhimifte anglois, qui m'en a envoyé.
La vraie plombagine d’Angleterre n’eft attaquée
fenfîblement que par les acides arfenical
phofphorique 5 elle détonne avec le nitre,
pc avec la pierre à cautère elle donne de l'air
inflammable.
J’en ai auffi expofé au feu de porcelaine dans
de petits Creufets. La plus grande partie a brûlé,
& il y avoit au fond du creufêt, des petites
gouttes noires & des traces rougeâtres ; ce qui .
prouve que cette plombagine, quoique très pure
en apparence > contient encore un peu de fer.
Je ne rapporterai point toutes les autres ex- !
périences que .j'ai faites? fur la .'plombagine d'An-
Ja pierre à cautère avoit été préparée avec de l’alcaU
du tartre bien pur , & le' zinc me paroifloit auffi ne
pas contenir de foufre. Je préfume cependant que
ce fera quelques portions de tartre vitriolé contenues
dans la crcme dé tartré,. lefquelles ont p^/lé dans la
pierre à csurère, & er.ffifte, auront, par ieur décoin-
poficion le phlogiftique du zinc * fourni un peu
d’hépaï. La matière reftantc dans Ja cornue étoit bour-
iottffiée, & on yoyoit dans les cavités le zinc a l’état
de chaux cryftaliifé en oûaëdres très-tranfparens.
gleterre5 j ai regardé celles-ci fùffifantes poui
faire regarder cette fubftance comme une vraie
plombagine fupérieure aux autres quant à fa fi-
neffe, mais qui contient encore une portion de
fer très-feniîblë. -
• , ^ Eanaly.fe de diverfes plombagines
f dont j’ai préfehté les’ échantillons à l'Académie-.
Celle d Efpagne m’a paru la plus mauvaife-j elle
contient de la pyrite en quantité.
, Plombagine du 'fer. '■
Lorfqu on fond les mines de fer, il y a une
matière lameileufe brillante qui Je/fépare dans
certaines circonftances, 8c qui vient nager fur
la fonte conjointement avec le laitier & au-défi us
du laitier, J ai eu occafion d’en avoir une certaine
quantité qui yenoit des forges de Vallaiiçay
dans le Berry , ce qui m’a permis de l'exami-
ner avec facilité. Cette fubftance eft en lames
brillantes qui, frottées fur le papier, lai fient
i Je plombé de'la plombagine : elles font douces
au toucher, j'en ai auffi préfenté qui eft dans
Je laitier.-(1) L’une & l'autre traitées avec les
ej acides nitreux, marin & vitriolique, ne foùffrent »
point de décpmpofition; elles ne perdent que
le fer qui s'y trouvé en plus grande quantité
que dans la. plombagine ordinaire. L'acide arfé-
nical les décompofe, & on obtient :de larfénic
régénéré; 1 alcali càuftique en dégage auffi une
très-grande quantité d’air inflammable, & il fe ç
trouve ?enfuite effervefeent.. J'ai auffi traité cette
fubftance avec le nitre ; mais pour que la détôn-
nation ait lieu, il faut que le nitre foit en belle
fonte & même très-rouge. Si alors on fait la.
projection, il s'opère une dëtonnation des plus
vives, & il y ;a des étincelles qui font pouflees
à un pied au-deffus du creufet.
Cette fubftance traitée comparativement avec
la plombagine à un feu long-temps continue ,
brûle - & ne lai fie quë le fer à l'état dè chaux j
ainfi il paroît bien démontré que c'eft une vraie
plombagine tk on peut la regarder comme une
plombagine de nouvelle formation/-.En effet ,
dans les fontc-s de mines de fer qu’arrive-t-il?
les principes rédudtifs qui fe trouvent en excès
pour la réduction du minéral doivent vraifem-
L’aîr inflammable produit dans ces cireonftance«,
me fait croire que la matière du feu entre pour quelque
chofè dans fa compofîticn; ce qui.n’cfi: point
de .l’jopision dè ceux qui regardent l'air inflammable
comme un, être Ample.
(1). Ces lames n'ont point de figure déterminée j
,& c’eft la feule efpèce de plombagine que je connoiffe
en lames.
blablemeht fe réunir & fe fixer, de manière à '
produire la plombagine qui fe trouve garantie
du feu qui la détruiroit par le laitier qui,la couvre
& l’empâte.
J’ai auffi retiré une fubftance analogue, telle
que. Bergman l'a ^annoncée, de la.diffolution. de
certains fers par l’acide vitriolique.- Elle n’a-
voit point le brillant de celle qui fe fépare dans
les fontes de fer ; mais quant aux réfultats chimiques,
elle ne.m'a pas paru en différer.
Plombagine d’Efpagne.
Cette plombagine fe trouve prefentëment^dans
le commerce , & il eft âifé de la reconnoître':
elle eft toujours accompagnée d’une très-grande •
quantité de pyrite , laquelle en. fe décompo-
fant vient effleurir à la fnrface des morceaux ,
foit en petits cryftaux femblablès au v i ci* i o l martial,
foit encore en une efpèce dë végétation
foÿeufe analogue à l'alun de plumé & qui eft
de même du vitriol de mars. ( 1 ) Si on a eu le
foin de purifier cette plombagine comme je l'ai
indiqué, & qu’on l'analyfe enfuite, on obtiendra
avec elle tous les réfultats que j'ai eus avec ;
la plombagine d’Allemagne.
Cette plombagine ne peut guère fervir que
pour les uftenfilës de fer qu'on veut plomber ;
car pour les autres ufages, la pyrite dont il fau-
droit la dépouiller, ’y eft en fi grande quantité
que ce ne ferôit qu'à grands, frais qu'on pour-
roit l'en débarrafler.
Plombagine d3Amérique.
Cette efpèce de plombagine , que Woulfe
m'a p ro cu ré e fe brife affez facilement, & on
-voit à foniintérieur des petits grains quartzeùx,
ainfi que des légères traces d’une argile blanchâtre.
D'ailleurs, elle eft formée.pat rognons,
avec cette différence que la mafTe paroït affez
être la réunion de petits rognons , qui femble-
roieilt préfenter des lames qui au premier coup
dioeil la feroient prendre pour une molybdène;
mais fi on la triture , tous ces petits pognons
fe divifent avec facilité.
J'en ai fournis à l'analyfe, & j'ai eu tous les
réfultats de la plombagine.
(1). D’après Bowles on peut juger que c’eft' cèjle
qu’on exploite aux environs de la ville de Ronda, ifu
côté du fud-cft, à 4 lieues ou environ de la Médi-
tcnaoée , c’eft un Conful étranger qui a obtenu
du roi d’Efpagnc d’en extraire zyo quintaux par
année.
‘ Plombagine du Cap de Bonnc-Efpérance.
La plombagine dans cet échantillon fe trouve
mêlée à une très-grande quantité d’une argile
jaune; & par la vitriolifation on fépare facilement
cette dernière terre. La plombagine alors
paroît dans fon état brillant, & fournit à l'analyfe.
dès--réfultats qui ne diffèrent point de ceux
que j'ai déjà indiqués.
Addition. — Plombagine de France.
Depuis la le&ure de ce mémoire, j'ai pris les
renfeignemer.s que j’ai pu me procurer pour con-
noître les endroits où il exiftoit de la plombagine
en France ; & je tiens de Lamanon qu’il
en a vu dans la Haute-Provence ;'la mine eft fi-
tuée près.du coi de Bledux, non loin de Curban
à plus de .580 toifès fur le niveau de la mer,
& à 300' toifes environ fur le niveau de la Durance.
Ce crayon noir fe trouve entre deux
; couches- d’argile qui n’ont que quelques lignes '
d'éftaiffeur, & qui- font furmontées d’une^ petite
couche calcaire & d’un grand banc de pierre
calcaire, dans laquelle on ne trouve aucune cc-
: quille, dont la chaux eft un peu gypfeufe*
En deffous fe trouve un fehifte calcaire & argil-
i leux d'une couleur noire. Le crayon forme une
couche de 4 polices d’épaiffeur, ou plutôt ce
font dès rognons qui ont quelquefois, plufieurs
pieds de longueur. ?Ce crayon varie par la fineffe
du grüin -, 8c il a quelquefois des couleurs plus
ou -moins foncées. On le trouve auffi accompagné
d’un petit filon de pyrite. Les habitans
du hameau de Bîeoux exploitent, cette mine depuis
quelques a n n é e s i l s la vendent à Mar^
feille moyennant 15 livres le 100. Souvent il
fe vend moins : fou prix étant proportionné au
befohi qu'on en a. D’ailleurs la difficulté des
chemins , la pofition de la mine, & le peu d'intelligence
des payfsns qui l’exploitent, en rendent
le débit moins confidérable.
Le cit. La Peiroufe nous a donné line notice
des minéraux des Pyrénées dans laquelle il fait
mention de la plombagine qu'il a rencontrée
avec les tourmalines du comté de Foix. ( Voy«.£
le Journal dë Phyfique de Juin 1783. ) Le cit.
La Peiroufe nous dit que le cit. Dolomieu l'a
effayéë avec le cit. Morveau.
Quoique la plombagine foit aèfée à reconnoî.-
tre , cependant elle exifte dans des morceaux
où l’oeil feuV ne l'apperçoit point, 8c ce n’eft:
que par des analy fes ultérieures qu’on peut confta-
j ter fà préfence. Le cit. Darcet a apporté des
] Pyrénées un morceau affez fingulier , il a au
j premier coup d’oeil l ’apparence d’une efpèce de
j fçqrie martiale plus noire en certains endroits
que dans d'autres. On y diftingue auffi des ca