
Le chapitre dixième contient quatre expériences
faites pour prouver que la combuftion
ne peut avoir lieu dans le vide ; on y voit le
ôhofphore & le foufre chauffés par le foyer d'une
entiiie ardente au milieu dun-récipient vidé
par la machine pneumatique, fè fondre , fumer,
fe fublimer fans s’enflammer j il en a été de
même de la poudre à canon , dont le foufre
s’eft féparé fans, qu’ elle prît feu , 8c d’un
mélange de parties égales de foufre & de nitre
qu’a également offert la fublimation du foufre,
lans doute parce qu’il n’a point été allez
chauffé. Il eft ciair, d'après cela , que les coin-
buftibies ne peuvent ni s’allumer ni brûler fans
air.
Dans le onzième & dernier chapitre, l’auteur
examine les propriétés de l’air dans lequel a
brûle du pholphore. Des trois expériences qui
y font rapportées, la première annonce .qu’un
oifeaü mis dans cet air n’ÿ a point foufferf > la fécondé
prouve qu’une bougie allumées’y eftéteinte
pluiîeurs fois de fuite, moins cependant que
dans le fluide des effervefcences & des réduc
tions > & la troifième , qu’un tiers de ce dernier.
fluide ^ ajouté à celui ç û le phofphôre avoir
brûlé, n’a point corrigé cëlui-ci, & que la bougie
ne s’y efl pas moins éteinte. Il avoir fait ce
dernier mélange dans des vues particulières, 8c
dont il n’a point rendu compte.
A cet extrait détaillé du premier ouvrage de
Lavoifier, nous croyons devoir joindre la notice
que les commi flaires de l ’académie des
fciences , chargés de l’examiner , en ont donnée
dans le rapport qu’ils en ont fait à la féance
de cette compagnie du 7 décembre 17,73 ; cette
notice précile aura l’avantage de préleriter le-
réfuitat des expériences de fauteur fous une
autre afpeCt que celui fous.lequel nous venons
de l’èxpûfer : ce fera un réfumé des détails mêmes
dans lefquels nous venons d’entrer j & les con-
clufîons de Lavoifier, plus ferrées & plus eon-
cifes dans cette notice, en deviendront, en
quelque manière, plus frappantes pour le lecteur.
« M. Lavoifier , dïfent leS commiffaires
» par l'organe de Leroy rapporteur , ne s’eft.
» pas contenté de rai former Amplement d’après 30 les expériences déjà connues : il a fuppofé en.
» quelque forte que le fluide élaftique n’étoit
» que foapçonné, & il a entrepris d’en démo'n-
» trer l’exiftence & les propriétés par une fuite
» nombreufe d’expériences. »
» Pour fuivre ce plan de démonftratioirs uniquement
par voie d’expériences, M. Lavorfter
s eft impofé la loi de réprendre la matière dès
Ton principe, & de refaire par conféquetft la
plupart dés expériences- qui a voient déjà été
publiées fur cet objet j 8c il réfulte de-là que
celles par lefquelles il a commencé , ne foac
point neuves pour le fond >• mais indépendamment
de l’utilité 8c même de la néceflité qu’il
y a de bien conftater des faits de l’importance
de ceux-ci, M. Lavoifier les a mis en quelque
forte dans la claffe des - faits tout nouveaux , &
fe les eft rendus propres par la précifion 8c la
ferupuleufe exactitude avec laquelle.il enaconf-
tàté toutes les circonftances. c6
33 Les expériences publiées par MM. Black,
Jacquin , Prieftleÿ 8c autres, ajoutées à celles
du célébré Haies 3 avoient appris que les effer-
cences obfervées dans la diflolution des terres
calcaires non.calcinées, 8c des alcalis fixés non
caufliques , lorfqu’on les combinoit aviee un acide
quelconque , étoient dues au dégagement d’une
quantité confidérable d'un fluide ëlaltiqiie , qu’on
a pris d’abord pour de l’air de l’atmosphère,
peut-être chargé de quelques fubflances hétérogènes
; on lavoir encore que les propriétés des
terres calcaires 8c des alcalis dépouillés de ce
fluide par la calcination ou autrement-, étoient
très-différentes de ce. qu’elles étoient auparavant
, 8c que ces fubflances fe trouvoient alors
privées particulièrement de celles de produire
de l’effcrvefcence avec les acides j on favoit
enfin que h fluide , dégagé des effervefcences
dont if s’agit, pouvoir fe combiner avec l’eau,
avec d’ autres matières, & fiwgulièrement fe recombiner
de nouveau avec les terres calcaires
& les alcalis qui en avoient été dépouillés , 8c
.que ces dernières fubflances reprenoient alors
leurs premières propriétés , & en particulier celle
„de faire une grande effervescence- avec tous les
acides. Ces connoi fiances étoitnt affurément très-
importantes & très-précieufes 4>our la_ chimie,
& méritoient d’autant plus d’être appuyées de
toutes les preuves dont elles étoient lufcepti-
bles , qu’ il y en avoir plufieurs qui étoient con-
teftées. C’eft cette vérification que M. Lavoifier
aentreprife* il n e 's ’eft pas contenté de vérifier
toutes les belles expériences qui nous les
ont procurées ; il a fait cette vérification de la
manière la plus propre à leur donner toute fé-
vidence& toute la certitude qu’on pouvoir défirër.
A l’aide de plufieurs inftrum'ens de phyfique,
irïgénieufement imaginés & perfectionnés , il êft
parvenu à déterminer la diminution de poids que
fouffrent les terres calcaires 8c les alcalis , privés
de leur fluide élaftique,par leur -combinaifou avec
un acide; à mefurer & à pefer ia quantité de ce
fluide y enfin à feconnoître l’augmentation de
poids qui. airrivoit à~ ces mêmes terrés■ & alcalis,
îorfqù’ils étoient rétablis dans leur premier état
par leur réunion avec toute la quantité de fluide
élaftique qu’ils font capables de reprendre j 8c
ce qu’il y a de plus fatisfaifant dans les expériences
de M. Lavoifier, c’eft que ces diminutions
8c augmentations de poids fe font trouvées
aufft juftes 8c aufli correfpondantes eue puif-
fent le permettre des expériences de pnyfique,
faites avec toute l'exactitude dont elles fontfuf-
ceptibles. »>
w Nous ne pouvons entrer ici dans le détail de
ces expériences , parce qu’il’ feroit impoffible de
les faire connoître fans tranferire l’ouvrage pref-
que tout entier 5 mais nous croyons devoir aftii-
rer à l’académie , qui nous a chargé de les vérifier,
que M. Lavoifier les à répétées prefque
toutes "avec nous , & nous joignons à ce rapport
la notice que nous "en avons prife à mefure
qu’elles fe faifoient, lignée 8c. paraphée de nous:
on y verra, ainfi que dans l’ouyrage de M. Lavoi-
fier , qu’il, a fpurnis tous les réfultats à la mefure,,
au calcul 8c à la balance, méthode rigoureufe ,
qui , heureufèrhent pour l’avancement de la chimie
, commence à devenir iudifpenfable dans la
pratique decettefcience.33
salndépendamment des expériences déjà connues
&. publiées, dont l’ ouvrage de M. Lavoifier
contient la vérification avec toutes les circonftances
que nous venons d’ indiquer, ce même
ouvrage en. renferme beaucoup de neuves, 8c
qui font propres à l’auteur : il a foupçonné que
le même fluide , qui par fa préfence ou fon ab~
fence changeoit fi confidérablement les propriétés
des terres 8c des alcalis, pouvoir influer
auffi beaucoup fur les diffetens . états des métaux
& de leurs tërres il s’ eft engagé fur ces
objets dans une nouvelle fuite d’expériences du
même genre , c’gft-à-dife , faites avec la même
eXapitùde que celles dont nous venons de parler
f mais il annonce que la partie de' ce travail
qui concerne la caul'e de l’augmentation de poids
des métaux par précipitation , n’eft encore qu’e-
bauchée , quoique les expériences'foient déjà
trés-multipiiéês , & il fe contente à cet égard
d’expofer celles qui font le plus effentiellement
liées avec fon objet principal , réfervant les
autres pour un mémoire particulier,. 33
»3 Les expériences portent M. Lavoifier à croire
que le fluide élaftique J fe joint aux terres des
métaux dans leurs diflolutions., précipitations 8c
calcinations , & que c’ eft à fori union qu’eft du
l’état particulier des précipités 8c chaux métalliques
, 8c fur - tout l’augmentation de leur
poids. 33
33 Les diflolutions du mercure & du fer, dans
l’acide nitreux-j la comparaifon des poids des
précipités de ces deux métaux , faits par la craie
ou par la chaux, s’accordent allez avec cette nouvelle
idée.33
fond avec de la poudre de charbon, il y a un
gonflement & une véritable effervefcen.ce, afls£
confidérable même, pour obliger à modérer beaucoup
le feu dans i’ inftant de cette réduction:
M. Lavoifier a fait cette opération dans des vaif-
feaux clos, & dans un appareil propre à retenir
& à mefurer là quantité de fluide élaftique qui
fe dégageoit 5 il l’a trouvée très-confidérable ,
8c à-peu-près correfpondante à la diminution du
poids du métal réduit. »
33 Les calcinations qu’ il a faites de plomb , de
l’êtain & de l’alliage de ces deux métaux, au
foyer du grand verre ardent , fous des récipiens
plonges dans de l’eau ou du mercure ,& dif-
pofés de manière à pouvoir mefurer la quantité
d’air abfozbé dans ces expériences , lui ont fait
connoître qu’il y a , en effet, une diminution
d’air fous le récipient, &- elle eft affez proportionnée
à la -portion du métal »► qui a été calciné.
Il en a été de -même de l’efpèce de calcination
par la voie humide , qui transforme en rouille
Certains métaux^ & le fer en particulier , que
M. Lavoifier a choifi pour fon expérience. Ces
tentatives lui ont donné lieu d’obferver qu’il
fe dégage un peu d’eau dans la réduction du
minium, même parle charbon le plus exactement
calciné 5 que la calcination des métaux , fous
des récipiens clos , n’a lieu que jufqu’ à un certain
point, & s’arrête enfuite fans pouvoir fe
continuer , meme à i’aide de la chaleur la plus
violente 8e la plus foucenue , 8c plufieurs autres
phénomènes fmguhers , qui lui ont fait naître
des’îdées neuves & hardies : .mais M. Lavoifier
loin de fe trop livrer à fis conjectures , fe contente
de les propofèr une feule fois 8c en deux
mots , avec toute la réferve qui caraétèrife les
phyficiens éclairés 8c judicieux. 35
. 33 f/examen des propriétés des fluides élaftiques
dégagés , foit dans les effervefcences des terres
& des alcalis avec les acides , Toit dans celles des
réductions métalliques, & ; la comparaifon des
effets qü’elles font capables de produire fur les
corps embraies fur l’eau de chaux 8c fur les animaux
, ont fourni à M. Lavoifier la matière de
beaucoup d’expériences intéreffantes : il ne s’eft
pas contente d’éprouver ces fluides tels qu’ils fortenx ’
immédiatement des premières opérations ; il les a
filtrés en quelque forte à travers différentes li -
queurs, telles que l’ eau diftillée & l’eau de
chailx , contenues dans plufieurs bouteilles , communiquant
enfemble par des fyphons, placéesi.
ia fui te l’üne de l’ autre. Ces fluides ainfi filtrés, ont
été fournis aux mêmes épreuves que .ceux qui
ne l’avoientpasétéj 8c il a ré fuite de tout ce travail,
que le fluide élaftique , dégagé par la réduCHondu
minium , a exactement les mêmes propriétés que
.celui qui s’exhale pendant les effervefcences de
res & des alcalis
8c l’autre ia
3 On fait que dans le moment ou fe fait la réla
combinaffon des terres calca
vivification de la chaux d’un métal, lorfqu’on le 1 avec les acides j qu’ils ont l’un