
rouge î cl^ù il paroît que les matières qui ont été
fucceflivement ieparées de l'eau , ont une attraction
plus forte pour la partie colorante que celle
qui s'eft unie à l'alcool. On a fait évaporer la
dilfolution' alcoolique, à une chaleur douce , 8c
on a- obtenu 2 onces d'une matière jaunâtre,
tranfparente & d'une faveur fort agréable d'abord,
mais fade 8c nauféèufe quelque temps après.
G. Comme il étoit très - probable que cette
matière extraéhve étoit encore compofée de
principes immédiats , on l'a traitée par l'acide
muriatique oxigéné diiTous dans l’eau ; cet acide ,
comme 1 a déjà annoncé M. Fourcroy & comme
nous le ferons connoître plus en détail dans une
autre circonftance , agit fur la matière qu’on a
connue jufqu'aétueHement fous le nom impropre
d’extrait, fur-tout d’après les idées qu’on
avoit de fa nature , & la précipice fans altérer
f nfîblement la matière fucrée : on a en effet
obtenu un précipité jaune qui pefoit 47 grains.
H. On a faturé d'oxide d’argent l’acide mu-
natique ré fuit an t de la -décompofition de i'acide
muriatique oxigéné par la matière ëx'traéüve;
on a fepare le précipité , & l’évaporation de la
liqueur a donné une fbhllance iégèi ement colorée
& qui avoit une faveur fucrée fort agréable.
Si l’on met dans le mélange de fucre &
d’extrait , comme- il- arrive quelquefois , plus
d'acide muriatique oxigéné qu’il n’en faut pour
faturer ce dernier, il en retient une portionen
diffolution qui donne une couleur jaune à la
liqueur -, 8c qui rie s'en fépare qû’à . mefure que
fon difl dvant agit fur le fucre auquel il donne
des propriétés nouvelles que je reprendrai une
autre fois.
Pour prévenir cette a&ion , il faut mettre dans
la liqueur un peu d’ammoniaque ; cet alcali , en
déco- pol mt l’acide muriatique oxigéné , opère
la précipitation de^ l'extrait que cet acide diffol-
voit j maison doit avoir attention de n'en ajouter
que ce qu’il eft néceffaire pour décompofer
l’acide j ou au moins pas allez pour raturer tout
l’acide muriatique fimple formé auparavant > car
alors l’excès d.- cette fübftarice s’uniroit à fon
tour à l’extrait que l’on veut précipiter, & le
rendroit encore plus diffoluble. La quantité de
matière fucrée obtenue par l’évaporation de la
liqueur préc ipitée par l’acide muriatique oxigéné
eft de 2 onces 3 gros.
Par ces fîmples~ opérations . on voit "que la
caJfe Peut être féparée en neuf fubftances différentes
, dont nous allons examiner fucceffivement
les propriétés dans l’ordre où nous les avons
obtenues.
C A S
§. 11.
Examen par les réactifs.
Il eft inutile de décrire l'action des réactifs
fur le bois 8c .les cloifons de la caJfe, puifque
ces fubftances font rejettées de l'u'fage médicinal 5
cependant nous dirons un mot plus bas des
matières falines 8c terreufes qui entrent dans leur
compofition, pour les comparer avec celles des1
autres principes de la caJfe.
Les femences ( B ) biffées long-tems avec de
Peau bouillante s’enflent, crèvent leurs erjve-.
loppes , 8c prennent la forme d’un mucilage
épais , peu diffoluble dans l’eau & tranfparent
comme-du verre ; fa faveur eft amère. Il n’y
a que les cotylédons qui fubiffent cette altération
; car on retrouvera p’antule au milieu du
mucilage qu’ils forment / parfaitement confervéé
fan:; gonflement bien fenfioîé 4 ce qui fait voir
qu’elle eft. d’une autre composition que la matière
deftinée à fa nourriture.
La matière parenchymatufe ( C. § I. ) a une
couleur noire très foncée ; elle n’ a ni faveur ,
ni odeur j l’alcool ne l’attaque point > l ’acide
nitrique en , forme de l’acide oxalique en
dégageant de l’azotey l’acide muriatique oxigéné
lui enlève fa couleur & la blanchit.
La fubftance ( D. §. I. ) qui s'eft féparée de
la liqueur , pendant fon évaporation fous la forme
d’une pellicule ne s’unit point à l ’eau } l’alcool
la diffout j & la combinaifon qui en réfulte eft.
détruite "par l ’eau à laquelle l’alcool s’unit de
préférence ; l’acide nitrique en dégage à l’aide
de la chaleur une petite quantité d’azote , & le
réfidu eft - de - l’acide'oxalique prefque pur 5
l'acide muriatique oxigéné la-décolore prefqu’en-
tièrement, & il ne lui refte plus qu’une légère
teinte jaune : les alcalis ( cauftiques ) s'y unifient
à l’aide de là chaleur : c’èft une matière. affez
analogue au gluten du froment.
Le produit ( E. §. I. ) qui s’eft pris en une
matière tremblante par le réfroidiffement de la
liqueur , ne fe diffout qu’en très-petite quantité
dans l’eau froide 5 mais il fe combine abondamment
à l’eau chaude, -& cette combinaifon
fe prend dè nouveau en gelée à mefure quelle
réfroidit; fa faveur eft un peu amère , il s’unit
facilement aux alcalis : l’acide nitrique , en lui
fourniffant dé. l’oxigène , le fait auffi pafftr à
l’état d’acide oxalique fans en féparer fenfiblement
d’azote 5 l'acide muriatique oxigéné s’unic à fa
matière colorante & détruit la faveur amère
qui! né vol t à cette mit ière. : cetre matière eft
pour la plus grande partie de la gélatine.
La matière ( F. §. I. ) féparée- par l’alcool de
la liqueur évaporée., en cofififtance de lîrop ,
a uno faveur très amère 8c une couleur brune
foncée j eXpofé© à l’air immédiatement apres
qu'elle a été féparée de l’alcool, elle en attire
1 humidité &-fe ramollit, niais elle s’-y deneche
en fui te 8C devient caffante. Gette matière s unit
à l’eau dans toutes proportions ,, 8c la combinaifon
offre les mêmes caractères qu’une dif-
folution de gomme ; l’acide nitrique la change
en acide oxalique , 8c l’acide muriatique oxigéné
la blanchit en en féparant fous une couleur
jaune la matière qui la rendoit noire ; fi
l’on ajoute beaucoup- d'acide- muriatique oxi-
• gêné à cette fubftance, 8c fi on 1 y laifie
-long-temps en contaCt , elle devient un acide
..particulier, comme nous le ferons connoître
par la fuite, en expofant les altérations que
fubit la gomme pure par l'acide muriatique
oxigéné, Expofée à l’air 8c à l'eau en même
temps, elle fe moifït & fe déçomppfe entièrement
; nous pouvons regarder cette matière
comme un mucilage coloré par une petite
quantité d’extrait rendu indiffoluble dans 1 eau
par une trop grande quantité d'oxigène.
La matière ( G. §. I. ) féparée de la maffe
qui avoit été diiiout^ dans l'alcool par 1 acide
muriatique oxigéné a diverfes couleurs , fuivant
la quantité de cet acide ajouté. Si on n i pas
outre-paffé celle qui eft néceffaire a f ï précipitation
, elle eft- rougeâtre ; mais fi elle eft
furabondante à eë terme , elle ptend une cou^
leur fauve ou jaunâtre. La fubftânce qui to-
foroit les autrès principes de la caffë & .que
l’acide muriatique oxigéné leur a enlevee, étoit
de la même nature que celle-ci, 8c n en dif-
féroit dans ces matières que par plus d’oxigène ;
c’eft icile que, nous devons regarder^comme la
matière extraClive pure lorsqu'elle n'a pas encore
été combinée à. l'oxigène de l’ncuie muriatique.
L’eau de chaux , en s y unifiant , la
fépare aüffi des autres principes de la cafte
fous la forme de précipité ; c’eft fans doute
en agiffant fur un corps de la même nature,
que cêtte terre eft employée utilement dans la
purification du fuc de. la canne ( fauharum
officia. i in n . ) ; il paroît en outre que l’office
de la chaux eft de faturer un acide que ce
végétal contient 8c que j’ai retrouvé très-abondamment
dans la mélaflè en 1 était de malate de
chaux.
Cette matière , en s'unifiant auffi à l’oxigène
de l’acide muriatique oxigéné , acquiert des
propriétés nouvelles ; i°. elle ne fe diffout
plus dans l’eau ; fflf elle s’unit plus facilement
aux huiles fixes 8c volatiles ; 30. l’alcool la
diffout. comme une réfîne, & la diffolution eft
troublée par l’eau ; 40. les alcalis s’y combinent
très facilement & lui donnent une couleur
rouge très- foncée , quoique cette matière fût
jaune auparavant.
Enfin , la matière ( H. §. I. ) n'a qu’une légère
couleur citrine ; fa faveur eft fucrée 8c
très-agréablsj elle fe diffout dans l’eau & dans
l’alcool ; l'acide nitrique la change en acide
oxalique ; l’acide ^muriatique oxigéné la convertit
àuili en un autre acide qui eft analogue
d cplui du citron ; cette fubftance eft du fucre
prefque pur.
§. I I I.
Examen des produits de la caffe par la chaleur\
La matière ( C. ) que nous avons indiquée
fous ie nom de parenchyme, fortement chauffée
| donne beaucoup de gaz hydrogène &
d’acide carbonique , puis un liquide légèrement
acide qui exhale une grande quantité d’ammoniaque
quand on y mêle de la _ chaux ; c’eft
du pyromucitê d’ammoniaque avec excès d’acide.
O.n obtient auffi de cette fubftance une
petite portion d’huile affez conAllante ; le
charbon qui refte dans la cornue eft volumineux
8c n’eft point alcalin.
La fubftance ( D ) que nous avons déjà
foupçonnée de la même compofîtion que le
gluten de la farine , fournit auffi à la diftillation
beaucoup dè gaz hydrogène carboné 8c d’àcide
carbonique; mais fon flegme n’eft point acide a
il verdit au contraire^ les papiers teints avec
les fleurs de yiolettes ; la chaux y démontre
la préfence Ûu carbonate ammoniacal ; fon
huile eft affez abondante 8c peu confiftante ;
fon charbon eft très léger 8c un peu alcalin ;
l’odeur qui fe répand pendant la diftillation de
cette fubftance eft parfaitément analogue à celle
des madères animales traitées ainfi.
L’on a obtenu de la diftillation de la gélatine
( E. §. I. ) , 'outre les fluides élaftiques
communs -à toutes les fubftances végétales',
beaucoup d’acide pyro-muqueux, très-peu d’huile
8c prefque pas d’ammoniaque.
Le mucilage (F . §. I. ) , ne fournit point
du tout d’ammoniaqiue & ne donne que très-
peu d’huile ; mais il produit une grande quantité
d’acide pyro-muqueux > fon charbon eft
affez poreux.
La matière extractive ( G ) que l’acide muriatique
, bxig'éné a féparée du lucre, donne-
beaucoup d’huile épaiffe peu colorée, un peu'
d'acide muriatique d’une odeur fingulière ; il
ne refte que très- - peu de charbon dans la
cornue.
Enfin, la matière ( H ) qui a une faveur
N 2