
dans Peau feule , fuivant l’expérience de: Sen-
nebier j ^ c’eft qu’en examinant l’eau d’abord ia-
turée d acide carbonique & dans laquelle les
végétaux ont été plonges, on n’y trouve plus
d’acide. On croit donc que l’acide carbonique
tfr abiorbe par la furface inférieure des feuilles y
qu en palfant a travers les filières de ces efpè-
ces ,d organes fécrétoires des végétaux , il eft
decompofé , que le carbone en eft feparé & précipite
o a ns la matière végétale qu’il contribue
à former j & que. l'on oxigène devenu libre le
dégagé avec celui de l’eau qui fournit en même-
temps fon hydrogène. Quoique plusieurs phyfi-
ckns modernes ne foient point portés à admettre
cette efpèce de décompofïtion de l’acide cartjo
nique par les végétàux, U croient que le carbone
provient d une autre fource, leur opinion qui
paroiifoit autrefois bien fondée fur la forte adhérence
des principes de l’acide carbonique ou l’at-
traâion du carbone pour l’ oxigène , ne femble
fins être aujourd’hui un obftacîe pour admettre
cette decompofirion} depuis que des expé-
rivnces modernes ont appris qu’à l’aide du phof-
phore on decompofe l ’acide carbonique uni à
h chaux eu à la foude par le moyen d’une double
affinité. On pourrait suffi facilement con-
c vc:r decompofirion de cet acide par le tiiïu
ci, s ! eu:.k s, en admettant une affinité triple entre
1 hydrogèiie, le carbone & un - petite, dofe d’oxi-
g-.ne fournis enfemble a une température peu
eitvée , tandis qu’une grande quantité de lumière
fokire néctflaire en effet à cette décom-
poiitîon attire püiffamrhent l ’oxigènede fon cô té ,
& tend à le fondre ou à le diifoudre en fluide
érJ.c:. .. Au refte,il faudra des expériences ré-
p-r?cs ce faites avec plus de foin encore que
celles qui ont ère rentées jufqu’ ici fur cet objets
pour décider cette importante queftion.
La troifième confidératiôn du carbone par rapport
aux végétaux eft relative à la manière d’a-
g r de ce corps fur les matières végétales diver-
fes j'ai d.jà annoncé plus haut que plufieurs
chimiftes modernes s’étoient beaucoup occupés
de cet objet-, c’ eft fur tout au chimifte Lov/itz
que 1 on doit des expériences fingulières fur
cette action. 11 l’attribue à la vérité, à une'
force & à un principe que je ne puis admettre,
& 'que je fuis obligé de combattre, comme je
vais le faire voir tout-à-l’heure; mars quelle que
foit la théorie qu’il admette , fi s faits qu’il annonce
font trop intéreffans pour n’être pas inférés
dans cet article, & pour ne pas amener
une difcui'ficn utile. M. Lowhz penfe que le charbon
a une trëvforre affinité pour le principe
jr:fbmmat>le ou le phlogiftique;, oue c’eft en
1’; rilcvan: a beaucoup de corps qu’il produit
d s effets très - fineuüers. En confidérant l’on-
fe'mble de ces effets 6c fa théorie par laoueftepêcher
d’être étonné qu’il foit auffi facile pour
adopter une explication qui n’eft fondée fur aucune
bâfe folide, & dans laquelle Stahl lui-même
n’auroit certainement pas. cherché un appui à
fà do&rine du phlogiftique. Eft-ee une maniéré
: fatisfaifânté de rendre compte d’un phénomène,
que d attribuer à un corps, regardé jufqu’ici
comme le phlogiftique prefqué pur, une attraction
pour le phlogiftique ? Pt-ut-on croire qu’un:
corpsqui en eft fuperfaturé, puifîè l’aller enlever
fi puiflàmment à d’autres fubftances , ; & lui-
même ne doit-il pas changer entièrement de
nature par cette étonnante adoption ? 1VÏ. Lowitz
a donné dans les annales dè chimie de Crell en
1788 une notice des principaux effets nouvellement
découverts du charbon fur un grand nombre
de fubftances végétales & animales ; cette
notice comprend quelques détails fur l’a&îon
réciproque au charbon & de plufieurs matières
minérales ; mais ces derniers ne font énoncés
que pour faire mieux comprendre les premiers.
Je donnerai ici la traduction que M. Couret é’ève
en pharmacie en a frit inférér dans le Jôurnai de
phylique du mois de décembre 1788. Ce qui
fera emprunté de cet ouvrage fera placé entre
des guillemets & mes réflexions où additions
n ayant pas cette difbofition, feront facilement
reconnues, quoiqu’elles foient intercàllées entre
les divers articles de lauteur cité."
« Je vois de jour en jour , avec le plus- grand
plaifir , dit Lowitz, que les expériences que
j’entrepris il y a à-peu-près trois ans fur l’affinité
du charbon pour le principe inflammable par la
voie humide, offre non-feulement une carrière
très-vafte pour .des expériences très agréables ,
mais cô .ore préfentent en même-temps plufieurs
avantages dans les differentes opérations chimiques.
Le charbon eft non-feulement d'une très-
grande utilité confidéré comme matière combustible
dans les opérations pharmaceutiques , mais
encore il ëft devenu un agent chimique indif-
pênfable dans beaucoup de circonftances ».
«'Voici un réfultat abrégé de nouvelles expériences
que j’ai faites fur cette matière ». *
« i°. L’ acide marin eft décompofé par le char-
bon a f i que l’acide nitreux , comme l’a obfervé
t n j maas je- n ai remarque aucune diflolut
ion dans Ir poudre de ch a • b on K- ft an te da? j s
ï:t reti>Tte, ce
eu.it trop foi
'u*.-être parce
ble »;
que-mon acide mxrin.
Cette a (ferrion bien {ir,gi'.licre fur la dé compôfition
de 1’acide mimâtique par le r nbone ,
mé»k oit au m<pins dès délai1s bien phi s étendus V
une de feripria>n d ' us exacte du^rfidods e mployé &
ôh’Æ n’onV rt'- s reconnus Jfnfq-.î’ici per: on ne n’eft
par? vua à .cécompoièr l’acide muriatique >
ni par le charbon, ni par aucun autre corps com-
buftible. Une pareille décompofïtion donneroit
la,nature de l’acide muriatique que l’on recherche
depuis fi long-temps , & ce n’eft pas par on
énoncé auffi rapide & fans aucun détail précis |
-qu’on peut la prouver. La çomparaifon avec
l’acide nitrique ou nitreux nfe donne ici aucune
lumière ; car perfonne n’ignore aujourd’hui comment
fe fait cette décompofïtion, tandis qu’aucun
chimifte exaét ne ^connoît encore rien fur
celle, de l’acide muriatique,
« 2e*. Les acides végétaux ne font point décom-
-pofés. J’ai diftillé du vinaigre concentré par la
• gelée, félon ma méthode, dix fois fur de la
poudre dé chai boa , fans qu’il fût du tout affoibli
par-là. J’ai fait la même remarque- fur l’acide
tartareux pur , 8c j’en ai fait bouillir 3 onces à
•différentes reprifes avec 18 onces de poudre de
charbon , dans -une cucurbite de verre bien
luttée». .
. Quoi qu’en dife Lowitz, certains charbons en
poudre affoibli fient les acides tartareux & acéteux, •
lorfqu’iis contiennent de À alcali ou de la craie
prefqu’à nu.
> « 30. Tous les-acides:, principalement les .minéraux
, enlèvent une petite portion des principes
fixes du charbon , & forment avec eux différens
feis neutres| fuivant la nature de l’acideemployé.
Les acides végétaux n’ag-iffent que très.Tpeu fur
ces mêmes principes , - & leur aaion.yeft.fi peu
considérable, qu’on ne pourrait pas avoir le
plus petit foupçon de pouvoir les purifier par ce
moyen-là ».
Je ne fuis point entièrement d’accord fur ce
point avec Lowitz 3 il eft vrai qu’en général les
acides minéraux enlèvent plus aifémént les alcalis
& les carbonates terreux aux charbons, que
ne le font les végétaux ; mais il ne l’ eft.pas moins
que plufieurs matières végétales ne changent de.’
faveur; par l’aétion du charbon en poudre qu’en
lailfant abforber par celui-ci la portion d’acide
acre qu’elles contiennent , comme je le diui
plus bas.
« 40. Les fucs rouges de grofeilIesSc framboifes
ayant, fubi- l’cbuiirtiori avec de la poudre de
charbon , furent abfolumçpt décolorés & rendus
.clairs comme de l'eau, i's perdirent auffi en
même temps leur gran.îe tendance à la moififfure :
la teinture de T o urne fort éprouva le même changement,
».
vent agitées pendant quelques jours dans une
bouteille, avec des charbons réduits en poudre
La feule ébullition produit y -us ou moins ces
effets à la vérité' d’une-manière moins marquée
qu’avec le ch'àrbon.
« j 9.-L’huile de Jin & de chenevis étant fou.- 1
& un peu d’eau , perdirent Leur couleur
brunâtre & leur odeur particulière 3 de forte
qu’elles acquirent l’afpeét aune huile d’olive bien
tranfparente.' Ceci pourroit avoir peut-être fes
avantages dans la peinture à l’huile 5 du refte
l ’huile de chenevis devient très-rance». Cette
expérience mérite d’être répétée avec foin , &
peut offrir un réfultat très-utile aux arts.
« 6°. Dans la diftidation de l’huile animale de
Dippel, les charbons ne me parurent pas y avoir
produit aucun effet avantageux. ». Cela doit
être , car c ’eft par le charbon qu’elles contiennent,
que les huiles animales font fi difficiles à
rèétifier.
cc 7°. Un effet des plus furprenans eft celui
qiie.produifent.les .charbons fur la viande putréfiée,
làqueliè perd , non-feulement fon odeur
piquante infupportable , mais encore elle répand
une odeur '. agréable d’alcali volatil pur., aûfti-
tôc qu’on la méiange bien avec des charbons in-
candefcens , même quand elle feroit à fon plus
grand degré :d:e putréfaétion. Ce phénomène
remarquable ne provient point cependant <lu principe
antiputride des charbons , parce que-je me
-fuis afîuré par d’autres expériences, que la viande
fraîche , traitée de même avec des charbons ,
donne une odeur, agréable'd’alcali volatil 3 néanmoins,
elle ,fè réduit en.une bouillie très-molle.
Ainft , la poudre de charbon paraît porter
fon aétion fivnplement fur les vapeurs de h viande
entrée en putréfaction, C’eft-à-diré , qu’il pompe
les parties ph.Logifiiqu.es de ces émanations par fa
grande tendance avec le principe inflammable ,
bc qu’il ldiffe dégager par-là l’alcali volatil dans
un état de pureté. ». Voici encore une expérience
qui préfente un réfultat bien important,&.qui mal-
heureufement n’offre aucune exactitude capable
de la faire employer en grand. Il eft queftion d’abord
du charbon incahdefcent, où fit chaleur de l’inca-
defcence fuffit pour rcfTerrer, cuire en partie,
& corriger conféquemment la qualité putride de
la chair corrompue 5 on ne fait ce que l’autç-ur
veut dire , en avançant que le fuccès qu’il a
obtenu ne dépend pas d’une qualité antiputride
du charbon , mais feulement d’une absorption
des parties phîogiftiques. Il eft bien connu aujourd’hui
que la putréfaction ne confifle pas dans
le dégagement du principe inflammable. Il y a
tant d’obfcuricé-& d’incertitude dans ce paragraphe
, qu’on ne peut mieux faire que d’annoncer
la néceffité de recommencer des expériences
exactes fur le point important de i’èéti'oii du charbon.
Elias pourraient devcidr très utiles à la
navigation.
'8°. Le miel diflbus dans 1 eau , 8c bouilli