
riences fur lefqueiles eft appuyée fa théorie fur
la combuftion 8z la refpiration. Après avoir annoncé
au commencement du feptième chapitre
que l ’air contient des' particules qu’il a déjà
nommées nitro-acricnes. 3 8z qui font néceflaires
pour exciter le feu , il dit que ces particules font
ablorbees de l’air par la flamme , en forte qu’une
fois privé d’elles l’air ne peut plus fervir de
nouveau à l'inflammation , 8c qu'à mefure qu’ il en
eft privé , il perd fa forme 8c fa force élaftique 5
il fait remarquer que la flamme étant éteinte dan$
une ventoufe appliquée fur la peau , il s’v fait-
un vide j la peau preflee par l’air extérieur ,
devient fai liante , au-dedans du v e r re , & ce
vide , vient fuivant lu i , ainfi que l’extinérion
de la flamme , de ce que la* partie nitro-a'cricne y
a été abforbée , 8c a perdu fon élafticité ; vôici
comment il pro'ùve cette aflertion par l’expérience
« : placez , d it- il, une chandelle allumée
» dans un vafe plein d’eau , de manière que ~la
** mèche brûlante foit au- delfus de l’ eau d’environ ;
*9 fix travers de doigt ; mettez par - defliis la
*3 chandelle une cucurbite de verre renverfée
33 qui plonge rapidement dans l ’eau environnant
39 la chandelle. ( C e t appareil eft repréfenté dans'
* fj* planche V , fig. I. ) 11 faut avoir foin que
*» l'eau renfermée dans la cucurbite Toit à la
50 même hauteur que l’eau du vafc extérieur j ;
«» pour cela oh met la branche d’ un fyphon de
** verre recourbé dans la cucurbite avant que
*> de- la plonger dans l ’eau , l ’autre branche '
» étant dehors 5 Tun'e 8c l’autre de ces branches ;
* doivent êtçe aflez longues pour ou elles fortent
*3 au-deffus de i ’eau 5 à l’aide de ce fyphon
83 l ’air de la cucurbite comprimé par l’eau dans
» laquelle on la plonge , fort par fa branche
» extérieure , en forte que l ’eau intérieure n’eft
80 point abaiiTée au-deffous de l'extérieure par
*» le poids de cet a i r , comme cela auroit lieu
» fans.cet infiniment, à l’inftant ou l ’air ceffe
« de fortir par la branche extérieure de ce fyphon,
» on fenleve rapidement, afin que l’ air extérieur
» ne rentre pas dans la cucurbite. Après cette prépa-
» ration, &enfoutenant la cuc'ujrbite pour qu’elle
30 ne plongé pas1 plus dans fe au 3 on verra le liquide
» monter'graduellement dans le vaifleau , pen-
»3 dant que la chandellè brûle ; cela n’ eft pas du
33 à ce que l’air eft moins agité & moins dilaté
» par la flamme de la chandelle diminuée &
33 prête a s’éteindre, mais bien à ce que cette
» combuftion a ufé les particules nitro-aerienes
33 & élaftiques , en forte que l’ air ne peut plus
»* réfifter comme auparavant à la preflion de
* ratmofphère , ce qui eft confirmé par l’expéT
>» rience fuivantè. Sufpendez dans une grande
» cucurbite renverfée fur l’eau , comme dans
» l’expérience precedente, (fon moyen de fupref-
3= fion repréfenté dans la fig I , de fa planche 5
» ecmfifte dans une platine attachée par un croT
» chet a un bâton srayerfant la partie large de
*> la cucurbite ) une matière combuftible facile
» a enflammer ; je me fers pour cela d’un petit
M morceau d e ’ camphre, fur lequel eft placé
» un peu de linge brûlé en charbon,, & im-
» prégné’ de Toufre fondu ; plongez Formes
33 de- la cucurbite à dix doigts dans-Teau du vafe
39 inférieur, & élevez cette eau intérieure à la
» même hauteur que l’extérieure, à l’aide du
*> fyphon 'déjà décrit : retirez enfuite aflez de
» 1 eau du dehors pour que celle du dedans
M peu élevéè fafle mieux voir l’intérieur'du
33 récipient î • ou bien placez un petit vafe fous
» l’orifice de la cucurbite qu’il puifle recevoir,
» & après l’avoir . rempli d’eau, portez l’eau
»» avec la Cucurbite qui repofe fur lui dans*un plus
33 grand vafe prefque rempli d’eau ; laiflez alors re-
»» pofer quelque temps tout l’appareil poar que
** 1 air dilaté par la chaleur dé vbs mains re-
33 prenne fen premier volume 5 marquez epfuite 33 ta hauteur de T.eau intérieure en collant fur
33 la partie extérieure du verre uu ' petit morceau
33 de papier avec de la farine.d’orge cuite dans
33 l'eau. Expofez la cucurbite ainfi difpofee aux
33 rayons folaires 5 allumez a l’aide d'un verre
*3 ardent le camphrei, en commençant par
33 faire tomber fon foyer fur le linge fouiVé, vous
33 verrez d’abord l’air raréfié faire baiffer l’eau 5
” mais lorfque la flammé fera éteinte , éloignez
33 les rayons, laiffés refroidir f air, &vous obfer-
>* verez l’eau remontée au-deffus de la marque
»3 extérieure,, lorsqu’il fera bien refroidi 5 j’ai
33 trouvé par des calculs appliqués à cette expé-
33 rience , que l’air eft diminué par la chandelle
33 d’environ un trentième de fon volume. Après
>3 la condenfation des fumées dont la cucurbite
>3 étoit remplie, & lorfque la tranfpareace a été
»3 rétablie dans fon intérieur, j’ai eflayé d’ail 11-
n mer une leconde fois une autre portion dé
33 .camphre, mais l’expérience n’a point réufli ,
*3 indice aflez manifefte que cet ;air privé par
»3 la première combuftion dé fes particules igneo-
3» aèrienes étoit devenue ipc-apable d’entretenir 33 la flamme ; 8c pour que l’on ne penfe pas que
3» la non-inflamation de la matière combuftible
*° dépend à cette fécondé fois de ce que les pa- 33 rois du verre font falies par ù fumée, &
33 incapables de tranfmettre les rayons lumineux >
>3 j’ai coutume d^attaeher à un- des côtés inré-
»3 rieurs de la cucurbite un morceau de papier
33 large d’une palme dont les bords font collés
3» fur le yerre ? enforte qu’après k çondenfation
33 de la fumée je puifle enlever ce papier à l’aide
33 d’un fil qui le tient dans toute (on-étendue ,
33 8c dont l’extrémité s’ étend au • dehors de la
>3 cucurbite 3 par-là une portion du verre., dé-
33 fendue du contaèl des vapeurs lai fie palier ‘
»3 furement & facilement les rayons du foie il.
» Ce qui confirme ultérieurement notre hypothèfe,
>3 c’eit que l’air for tant des poumons des animaux,
>3 fe trouve diminué dans f.i force élafiique, en rair
foa
w fon des particules nitro-aèrienes, épuifées pat la
»» refpiration ; voici des expériences qui prouvent
»* cette dernière aflertion j attachez une veflie
» mouillée au .rebord circulaire de l’orifice du vafe,
» comme une peau tendue fur la caifîe d’ un tam-
» boiir, placez fur cette veflie un petit vafe de ven-
«• toufe contenant une fouris, 8c chargé d’un
•* poids pour que l’animal ne puiflfe le renverfer.
•* f On voit cet appareil dans la fig. 1 . de la plan-
» che 5. ) Quelques inftans après , vous verrez la
» ventoufe fortement adhérente à la veflie, &
» celle-ci repouflee dans le v afe , comme fi
»» l’on avoit appliqué la ventoufe avec la flamme.
» Ce phénomène arrivera tandis que l'animal ,
» refpirera encore. Si vous èffayez d’enlever j
»» la ventoufe, vous enlèverez en même temps
•• la veflie qui y fera extrêmement adhérente,
» & avec elle le vafe qu’elle reeouvre , à moins
•» que celui-ci ne folt trop pefant. Et en effet
» une fouris mife dans une ventoufe appliquée
» fur la peau , peut fuppléer jufqu’ à un certain j
•» point la flamme qu’ on a coutume d’exciter. ;
» Il en réfulte certainement que l’élafticité de
•»l’air contenu dans lé v a fe , a été diminuée ;
9 par la refpiration de l’animal, de manière qu’il
» ne peut plus fqutenir comme auparavant lapref-
« fion de ratmofphère. »
»* Pour mieux faire concevoir ce réfultat,
» nous ajouterons une autre expérience analo-
#• gue ; celle - ci feryira à déterminer quelle
•* fraétion, quelle partie de l’air privée de fes
»» particules vitales par la refpiration eft dimi-
n nuée de volume. On place dans un yerre ren-
»• v e r fé , où l’on fufpend un animal dans une
•• prifon ou un grillage convenable ‘ au haut
» d’une cucurbite de terre , comme on voit un
*» vafe fufpendu par un crochet à'un bâton qui tra-
»• verfela cucurbite dans la fig. IV. de la planche
» 3. La cucurbite eft placée l’orifice en bas dans
» une jatte & plongée dans l’eau , de ntaqière^
» que celle-ci s’y élève à la même hauteur qu’en
» dehors, ce que l’on obtient à l’aide du fyphon
«o courbe déjà décrit ci-deflus ; on vide un peu
«> d’eau extérieure pour mieux laiffer voir celle
»» delà cucurbite dont on marque la hauteur avec
»• un papier collé au - dehors de ce vaifleau.
» Cette eau s’élève bientôt dans la cuturbitè,
» 8c continue par-là peu-à-psu à monter quoi-
» que la chaleur® produite par l’animal, & les
»» exhalaifons forties de fon corps femblaflent
»• devoir produire un effet contraire. Pour dé-
» terminer la contraélion que^’ air enfermé dana
•• ce vaifleau, éprouvé avant d’être devenu in-
» capable d’ entretenir la vie de l’ animal , on
» peut employer le procédé fuivant. Qu’on
» mefure l’efpace occupé par l’air au moment
* où la fouris y a été placée , & enfuite celui
•» auquel il eft réduit après la fuffoeation de
•* l ’animal & l’ afeenfion de l’eau , ce qui fe fa it
Chimie. Tome III•
>» par le volume d’eau verfée pour remplir ces ef-
s» paces, enlaiflant tout l’appareil dans le même
33 état. Qu’on calcule enfuite de combien le
s» premier efpace l’emporte fur le fécond, &
33 la différence eft la mefure du volume & de l’élafti-
»3 cité diminués par la refpiration de l’animal. Je
»3 me fuis afliiré par diverfes expériences faite»
3* avec différens animaux que l’air perd environ
33 un quatorzième de, fou volume par la refpira-
»> tion. 33
>3 11 eft donc bien évident que les animaux
3» abforbent en refpirant de certaines particules
3* vitales 8c élaftiques de l’a i r } il n eft pas dou-
^ teux qu’il entre dans le fang des animaux
33 par la refpiration quelque chofe d’aérien né*
33 ceffaire à la vie. C e n’eft pas au. feul broyement
»3 du fang que les poumons & leurs fondions font
»» deftinés, & c , 8cc. Que ce foit des trachée»
33 capillaires, ou des extrémités des vaifleaux
33 finguins qui abforbent ce principe aérien ,
33 c’eftce qu’il n’eft pas poflible d’ aüurer. Mais
» l’air n’en eft: pas moins privé de fon élafticité
»3 parla refpiration comme par la combuftion,
33 & il eft à croire que les animaux enlèvent à l’air
3» des particules du même genre que celles que
33 lui enlève le f e u , comme le prouve l’expé-
»? rience fuivantè. Qu’on enferme un animal 8c
3» Une lampe dans un vafe de verre qui n’ait
3» paint de communication avec l’air extérieur,
3» ce qui eft facile à faire en renverfant ce
33 vafe dan* l’eau , ainfi qu’ il a été indiqué. La >
3> lumière s’éteindra b ientôt, & l’animai ne ré-
33 fiftera pas long-temps à cette torche cruelle,
»3 ted& ferali. J’ai reconnu par l’obfervation qu’un
»» animal renfermé avec une lampe dans le même
33 verre ne refpire guères plus que la moitié du
33 temps qu’il 1 auroit fait leul. Ce n’ eft point la
»> fumée qui le fuffoque g car Tefprit de vin
33 qui ne produit point de fumée , donne le même
33 réfultat. Mais l’ air cédant à la flamme fes par-
3» ticules nitro-aèrienes, ne peut plus en fournir
33 à l’animal. Celui-ci n’ â pas befoin d’ autant
33 de particules igneo-aèrienes que la lampe j
33 le poumon va pour ainfi dire les chercher,
>3 tandis que pour la flamme , il faut qu’elles
>» arrivent auprès d’elle , qu’elles fe préfentent
33 & fe renouvellent fans ceffe j aufli l’animal ne
33 meurt-il que quelque temps après fon extinc-
33 tion de la lampe, 8c lorfque les particules
33 aèrienes font prefqu entièrement épuifées. C ’eft
»» pour cela que l’air dans lequel un animal eft
33 fuffoque, éprouvé une diminution plus que
33 double de celui ou une chandelle s’eft: éteinte ,
33 comme on l’a vu plus haut. J’ ai effayé envain
» de rallumer à l’aide du verre ardent, la ma-
3J1 tière combuftible contenue fous le même vafe
.33 que l’animal qui y avoit expiré, & quoiqu’il
33 foit poflible que le temps brumeux de l’hiver
33 ait porté de l’incertitude dans cette expé-
3» rience , il n en eft pas moins très-vraifemblable
D d d