
autres & réciproquement-Voili pourquoi quelques
f i vans modernes croient devoir dé ligner la chimie
fous le nom de phyfique particulière , pour Top-
pofer & la comparer en même-temps à la phy-
îïque générale ou la phyfique expérimentale , telle
quelle eii aujourd’hui confidérée ; on voit qu’A-
nibnl Barlet n’avoit pas une li faufie idée de la
chimie , iorfqu’à la fin du feizième fiècle il la
nonimoit déjà phyfijue r ê fo lù û v è , comme s’occupant
de. refondre les corps en leurs principes >
& de rechercher leurs propriétés par ce' pro cédé
de réfoiution , qui revient à notre analyfe.
Bergman dm ne une - très - bonne idée du rapport
des trois principales fciences phyfiques
entr’eiîes , iorfqii’ il compare l'étude de la na
tare à un livre qui feroit écrit dans une langue
inconnue j il faut, dit-il , commencer par connaître
les lettres, & è’eâ-là l’objet de rhiftoire
naturelle, enfui te les affembler pour former lés
fyllabes , & voilà ce qu’on fait en phyfique,
enfin lier les mots les uns aux autres, & trouver
lé fens des phrafes : tel eft le but de la cki-
Ttïiaj On doit conclura de toutes ces «cbnfîdé-
rations é que pour bien connoître les propriétés
des .corps naturels , il faut réunir dans leur
étude les. trois genres de connoifiancés , feules
capables ’par leur enfemble & leur réaéiion d’en
former le complément de faire atteindre ,
autant qu’il eft pofîible à l’homme, & juîqu’aux
câtifes des phénomènes de la nature. :
Pour ne plus être expofé par la fuite à confondre
la chimie avec d’autres fciences, ou a la
regarder comme un art particulier, il eft effentiei
de jetter un coup-d’ceil générai fur les differentes
branches, ou fur la manière de la di-
vifer en plufieurs parties. -
La première divifion en chimie théorique 8c
chimie pratique , qui a été admife par plufieurs
auteurs, eft faillie & dangereufe ; il n’y a point de
chimie véritable fans la réunion des de Ux. 11 eftim-
pôfi-bie de trouver une théorie chimique fans faire
de's expériences qui l’appuient ; il ne Peft pas
moins de fe livrer à k pratique chimique,
fans en tirer des résultats, dont l'enfemble conf-
titue ‘ véritablement la théorie. Vouloir feparèr
& Jfolef ces deux branches, ce feroit àppeiler
l'imagination & l’invention pour créer la doc
triné, conféquemment introduire lès romans &
les fi étions dans, la fçience) ce feroit aufli réduire'
ceux qui' s’occupent d’expériences à la
condition de manoeuvres , tandis que ceux-ci
font les- vrais foutiens , les vrais créateurs de
la chimie , 8c qu’elle ne peut ni fubfifter ni
fe. pe fçéfioncer fans leurs travaux.
On peut diftinguer la chimie, d’après lesn
divers buts qu’elle' fe propolè & les objets dont
chaque chimifte s’occupe , & à caufe de la
vafte étendue quelle embraffe dans fes vues ,
! en chimie philofophique , météorique , métallique,
végétale, économique , animale-& pharmaceutique.
On ne parlera point ici de T alchimie
parce que quand cette efpèce de cAiw/Vexiiteroit
elle appartiendroit à la chimie métallique.
La chimie généraleou philofophique,, fans
-s’appliquer à aucune branche en particulier, les
.précédé & les domine en quelque forte toutes.
C’eft elle qui, à l’aide des expériences capitales,
établit' les principes généraux & fonds
toute la théorie de la feience. Elle s’occupe
des affinités , des principes des corps, de leur
elaffiffeation par rapport a leur o'rdre de composition,
des moyens généraux d’analyfé , des propriétés
de la lumière , du calorique de l’air,*
•de l’eau , des terres', des tels alcalins, acides
& neutres , des corps combuftibles , fimplesv
i ou çdmpofés. Elle explique'toujours par je ré-
ifultat de l’expérience la fufion , ta volatililation ,
fia cryftallifation , la formation & là fixation des
gaz, la combuftion fi variée fuiyant la. diverfité
ides corps combuftibles & .le mode de leur in-
I flammation , l’influence du calorique de l'air fie,
de l’eau fur tous les corps, la formation 5c
la décompofîtion des acides, laréaéfiohréciproque
de tous les Tels, l’oxidation des métaux , lëur
" alliage , leurs cembinaifons avec les combuftibles,
•.avec lès 'acides & les alcalis, la nature çom-
j parée des matières végétales & animales. Elle
• 1ère d’introduétion à toutes les autres branches
; ou efpèces de la chimie;, elfe les éclaire toutes ,
, 8c les domine, en quelque forte) elle raffemble
; de tous leurs travaux pi; ticuliers-des, réfultats
Iqui fervent ;à fon perfectionnement. Il fautl’ap-
■ prendre avec foin avant de fe livrer à quelque
: branche que ce fo it, elle eft en un mot -aux
'différentes efpèces de chimie ce que. font les-
mathématiques, pures ou fimples, aux diverfes
■ fciences défignéesparl’épithète.de mathématiques"
appliquées.
Je fais une branche particulière de la chimie
météorique, parce que cette partie des connoif-
fa ncës humaines qu’on a cru jufqu’içi entièrement
compvife dans la phyfique proprement dite, ne peut
être ni réellement expliquée ou comprife , ni
fur- tout perfectionnée fans le fecours de la chimie.
Les phénomènes, les changement rapides ou
lents de l’atmofphëre ne font prejque encore
connus que dans leurs effets ; leur rapport,
leurs reflemblances'& leurs différences V’ leurs1
fucceftions dans un ordre fouvent confiant,
leur apparition quelquefois périodique', & fur-
,tout leurs caufës ainfi que leurs influences fur
les autres opérations-dé la nature , font encore
autant de problèmes d’un dëgré. fupé rieur pour
nous & que la phyfique ne périt point atteindre ;
la feule obfervation ne ftiffit pas pour les ré-,
foudre , -car plufieurs hommes de- génie ont
déjà efiayé prefque inutilement-de tirer des réfuitats
généraux & applicables à nos befoins, de
toutes celles qui font efitaliees en .fi_ gran'.ve,mau.è
dans nos ^bibliothèques. Cette •ignorance ou
nous fommes, regarde prelque tous .les gemes
de météores, les aeriens, les aciiumx , les inflammables
, les lumineux ; ainfi les- vents , les
trpmbes, les brouillards, les vapeurs-, des nuages,
les pluies, la gv.ele, la ii&ige., îes éclairs 8c la?
foudre , les feux atmofphériqùes de tous les
genres , la température variable de l'atmofphèi'e,.
tous ces grands’ objets font encore .pour notre’
phyfique une pierre d’achoppement vers laquelle,
elle vient fans celle échouer. Qu on lifè au
contraire le premier eft ai. chimique ; donné fur
les météores aqueux , dans la cUifertaticiv de
M©nge , & l’on fentiia facilement . combien
de lumières on a lieu dkttendre de l ’appjicatioiy
de la chimie à i’hiftoire métëoroiogique. C ’eft à
cet hfage & 'pour des -expériences exactes■
pofitives que pourrontêtré, par la fuite, defiineeS
les machines aéroftatiques. Il faudra à la vérité
pour ce travail des méthodes nouvelles,
des inftrumens différens de ceux qü on-a employés
jufqu’ici , un appareil dont nos laboratoires
'oïdinaires ne nous ont! point encore donn^.d i-
dées^exatles : & c’eft pour cela que fai fait
de ce,rte branche particulière;,une.: forte de chimie
dont aucun auteur n’a.encore parlé.
r La chimie mhollïoue eft trop connue pour
qu’il foit utile d infifter en détail fur1 cette
branche .importante. Qui né fait qué, c’eft une
des premières qui aient été cultivées) qu’on a
range parmi les chimiftes, cbmrne lèi'ir première
foucfis en quelque' .forte les hommes ^ui
ont les premiers* travaillé les métaux j qu.ëJ c’ eft
dans les mines Se au milieu dès^ fourneaux que
l’art chimique a véritablement été inventé , que
c’e.ft ià .qu’il acquiert fouvent fo.n perfeélionqe-
mer.t > què c’çft, pour delà que les pays, à mines
fçntbrdin^Ééhiéht fftjjfhés par les chlmiftes qu’ fis
pr.oàuifeDtiî. qiie eft un'dè.S
ch api t.re$ ou une 'dës; fèai o hs' 1 es!1 pi us ' yql.ùmi-'
nVtifes 8c- les plus’ riches' éh’• faits f t à n s "àti^
vfages de chimie : qu’enfin fi le traitement des
ni) étaux a donné' haï fiance’à tant ‘ dé folies où
l’efprit hvumain s’eft îâifté ..entraîner . il fa é té k
(ç>urce des décolivëftés les pîüS brillàrifés
pjefque toujours l’origihe des rèvdlutiohs utiles
que la Cçiehce a éprouvées. C’ eft' donc une dés
branches d® la, chimie" qui a rendu & qui'continuera
toujours à rendre lès plus; grands4 fer-'
vices à la fçienCé.
La chimie végétale n’étoit encoré'»? il y a
quelques années , qu’une1 fuite de .procédés-empruntés
aux arts ) on ne s’ y occup.oit que de
fcextra&iôn des matières appartenant 3ux plantes ,,
de l’art de les préparer, de lés confervet &• dé
les approprier à nos befoins-. La: partie. d:un
cours ou d’un ouvrage: dé chimie qui avoir rapport
au règne végétal fe, çompofoit de k.prépa-
; ration des fu c s d e celle, des extraitsaes mu-
j çilkges , .de l 'iniution & là ddccétion , de la
diftilktion1 au' barn-nv-trié > à Eu nud, à la cér-
nue , de l’extraétion, de la -pmification 8c de
1'.emploi du fur;ré., des huiles, graftes & eftèn-
tielles ,. des, réfinës , dmcaniphr.ç y de l’arqme ,
dès fèpuies & farines , des-parties colorantes ,
du charbon, de la fermentation! vineufe & acé-
teufe. Ainfi les, arts, du'pharmacien , du fucricr,
du raffinenr de fucre., du conftfeur, du favo-
nier , du meunier , du boulanger , du vcrm.i-
celller , du parfumeur, du teinturier, du charbonnier,
du vigneron, du vinaigrier, & tous
cèivx'. en .général qui, emploient des..matières vér
g étales pour..en tirer quelques produits utiles a
la fdçiéte, fourniftoient. à cette partie des ouvrages
ou d es cours âe. chimie les matériaux qu’on y eiîÿ-
ploy.oit.^ .&• lé règne végétal étoit vraiment une
luite’-des, procédé^ principaux qu’on emplpyoit
dans ces arts. Il y à quelques années que les
ch-dfesi ont changé-a. cet égard ; I^ucque.t fut
le premier qui ‘en 17^70,^' Commença' a réunir
l’iiiftoire n,uurelie: la phyfique des végétaux
avec leur analyfe. chimique , qui apperçut la
liaifoü .qui pouyùit exifter entre les .ph'ënQmè-nes
de'la v é g é ta t io n c e u x que1 pvéfenteit.j’érude
des propriétés :chimiqué$’' des végétaux. Depuis
lu i, on n’a plus fait, de cours ni d’ouvrages élémentaires
de, chijruç .fans infifter fur le rapport de
toutes ..:çeS; cpnnoi^iinç-çsh bfpntôt les expé-
riéhees de Prieftley;, d’In^erihouze, • de Senne-
bîêr, ajoutées ^.Sëéllès de Hale^, de Vanhelmput,
de puhamel- & derTiftet., ouvrirent uiis..npuvelîê
carrière auX chimiftes, ,é;u leur montrant la qiqft
fibilitë d’avancer la phyfiquëk végétale'' par .leurs
travaux 3e; 'leurs découvertes. 'On commença dës-
îors à recheivhér dans les affinités chimiques fe$
loix dé la ' gepnftnàtiôi} ^ ‘de la végétation ou de
Ià‘ côhyêrfiqn .<$& .tâitWgeî minéràtes fimples en
fubî^h.ces végétales daps’fès'ôfgjàrjès'dësjplaiites ,
celles de la Ipàturation.' des EfiiftS’ , ’de .la' formata
i 1 de la fexrhëhfatioh
vineufé. Satfs! êntr'èr', à cc't égard ,
dâ:îîs dés détails qui appaftienîfe'rft a’ l'hîftôîrè' dé
| la cfiimié mdderne dpnt nous donnerons' une ef-
: qû’mè.dâfis' un des paragraphes ftnvans, il fuffira
de 'f^irb'ypiTdèij‘què la e&rai'é végéfaie peut être
corffîa^rs'é^fpüs^tfpis. mppons cq-dement importais
, d’èxercef le g'ç nié
fous' ce triple'rap‘portj‘. ï°. comme pouvant feule
expliquer 8c etMaircir la phyfîqné végétale >
2*. comme influant par fuite de la première con-
fidéràtioiifur l‘e ‘premier des arts', l’ agriciiiture 5
q®. cèrnmè' pouvant guider dans ia pratique de cous
lés arts qui yoctup'erit de l’éXtfaéllon &: en' général
de la préparation de toutes les 'fobftarrccs végétales.
... La chimieéconohtique, pour être moins élevée ,