
inflammable dans les mines de charbon3 circulation
de l’air dans les fouterrains , puits d’air ou d’airage
qui opère cette circulation.
Barrement, fë dit lorfqu’une partie de rocher
coupe une veine de charbon. ; ■
Bure. Les liégeois, appellent ainil les puits des-
mines'de charbon, ,
C aillettes:Subftances fchifteufes quife trouvent
dans le charbon de terre.
C hien. Petit chariot à quatre roues fèrvant à
tranfporter le minerai & les décembres dans lès'
mines.
Grain eft une maffe de reche , plus ou moins';
epaiffe -, qui cou pe* une veine où filon de charbon
5 on l’appelle aulïi faille en quelques endroits.
'
Déchausser , c’eflr faire des ,entailles au:c"
cot,és. de la veine, de ckarbon poùt en faciliter l’extraction.
'
Feu bris ou , vapeurs enflammées dans les .
mijics de charbon.
F orage , c’eft Pàétion de percer la terré & la ;
roche pour s’affiirér de la préfencedu char'Ioh &
auili afin de réconnoîtri's il n’ÿ a pas d’ahias d’ëaux
fouterraines , dont l ’éruption eft à craindre.
G alerie , paflage dansjes mines.
H AVER , eft l’a&ion du mineur de charbon ,
pour extraire ce foffile avec un pic à deux pointes,
qu’on appelle havé.
Houille. Les liégeois donnent ce nom au
charbon de terre.
Moufette , mauvais air des mines qui fait périr
les ouvriers.
Nerf. Les mineurs ont donné ce nomade nerf
au e matière charbon ruie, mais plus térreufe que,
le charbon de terre , qui fe trouve fouvent par
petites veines dans lès filons de ce minéral.
Pen dag e. Les liégeois au lieu de dire inclinai-
fon de.li veine , diftnt pendage , fi elle approche
de la perpendiculaire, c ’eft peiliage de roilfe, &
ii elle approche de la ligné horifontale 3 pendage
. de plature 3 &c. .
Piliers , ce fontces maflîfs de ckahbon quon
laifîe pour le foutien du rocher.
T aille,eft une étendue plus ©u moins-grande,'
que les mineurs prennent dans-les veines- de charbon
pour en faire l’extra&ion.
T riage , eft la réparation des fiibftancês pièr-
reufes, d’avec le charbon pur. Trieur eft celui
qui fait le triage.
V eines ou Filons. Lés mineurs dé charbon
fe fervent plus fouvent du mot veines que de celui
de filons 3 pour défigner les efpacés qui contiennent
ce combùftible.
C harbon DETERRE.
„On donne le nom de ,'chajrbon de terres -charbon
de pierre ; ittk:intrâx,3 hciu/tlle &c. à une matière
bitumineufe, noire*, feuilletées ljuifante au terne
qui fe cafte facilement , & qui) n’a pas la confier
tance réfineiife, & la’ pureté des ’bitumes proprement
dits ^ tels que, le fuccin 3 &c.
Hl Ce bitume a reçu le nom qu’il porteyen raifon
de fa propriété combùftible , & de l’ ufage qu’on
fait dans les arts. Oh le trouve'dans Pin té rieur
de la terre ,• au-deffous de 'pierres plus ou moins
durès. & de fehiftes alumineux & pyriteux. Ces
derniers portent conftamment l’empreinte de plusieurs
végétaux de la famille des fougère?, qui
pour la plupart (ont exotiques, fùîvant Tobfër-
vation aé Bernard de Juflieu. Le charboh de terre
eft placé plusoü ihoins profondément dans l’intérieur
de là terre. Il èft toujours difpofé par couches,,
horifontales ou inclinées 5 icette dernière
dif^©fition eft la plus fréquente. Les lits ou cou-
chef dont il eft cpmppfé , diffèrent par l’épaifleur,
la c'onfiftahce 3 la co u leu r la pefanteur 3 & c .
On ôbferye Xouvent au-deffus de cé bitume des
lits plus ou moins étendus de coquilles tz de
madrépores fofîiles j ce quj a fait penfer à quelques
modernes, & particulièrement à M. Parmentier
, que le charbon de terre avoit été forme
; dans la mer , par le dépôt/8é l’altération des madères
huileufes ou gnpffeufes des animaux marins.
La plupart des mturaliftes le regardent
rcomme le produit’ d’un réfidu des bois enfouis &
altérés par les acides.
, On exploite les carrières de charbon foffile
comme les mines ; en creufant des puits & des
galeries , '& en détachant j ce bitume à T aide de
pics ou efpècés de piciche. Les ouvriers qui le
rt tirent font foiivent expoles au danger de purdre
la vie jJar leS fluides élmiques qui s’en dégagent.
Cette efpèçe dfe moufette ,êft homnrée pouffe ou
tottjfe par les ouvriers y, elle-,/éteint lps lampes 3
$c parqît être fdu gaf acide carbonique. Il fe
développe, auffi dansées,mines une efpète de gaz
Hydrogène tt es-délétère qui produit quelquefois
des explofions dangereùfes.
Le charbon feffile eft très-abondant dans ia
nature. On en trouve en Angleterre , en Ecoffe,
eh Irlande , dans le Hainaultle pa-ys de Liège ,
la Suède, la Bohême, la Saxe, &c. Plufièurs
départémens de la République françaife en four-
niffent beaucoup, èc fpécialement la ci-devant
Bourgogne, le Lyonnois, le Forez., l’Auvergne3r
la Normandie, &c.
Le charbon foffile fe diftingue en charbon de
pierre 5t charbon de .terre 3 fuivant fà dureté ou
fa friabilité î mais la manière dont f l brûle, &
les phénomènes qu’il préfente dans .fa combuf-
tioir , fourniffent des caraâ;ères bien plus importais
pour en faire connoître les différentes fortes.
Wallerius en diftingue trois efpèces fous ce point
de vue. i ç . Le charbon de terre_ écailleux, qui
refte noir apres fa'combuftion. 20. Le charbon
de terre cbmpaÔl: & feuilleté , qui après avoir été
brûlé, donne ùne matière fpongieufe , femWable
à des feoriès. 3°. Le charbon dç. terre1 fibreux
comme le’bois, & qui fe réduit en cendres par
h combuftion.
D’autres^ naturaliftes modernes diftinguent le
charbon de terre en gras & maigre , fufible & fec ,
huileux & terreux, &c.
Ce bitume chauffé avec le contaâ: d’un corps
en combuftion & de l’air, s’embrâfe d’autant pjjs
lentement & difficilement, qu’il eft-plus pefarit
& plus compàétj une fois embrafé,;il répand
une chaleur vive durable V & "il eft long-të'naps ;
'en ignitipn avant d’êtrè^onfuïné. On peut memeé.
1 éteindre, & le faire fervir piufieùrs fois de fuite|
à de nouvellqs combuftions. Sa matière inflam-1
mable paroît tres^-denfe, Sr comme vfixée p^r unè
autre fubftancenon combùftible qui enarrêteiadêf-
truélion. il* exhaleén bfûjànt und odeur Afo fr l, 1
particulière^-Jnais quim'eft nullemefit ffilftireufe;
lo.ffq.ue le ’charifon de\terre eft bjr n pur & ne ■
contient pas- de pyrites. La' combuftion de ce
bitume paroît être fort analogue à Celles, des
mârlèfes^ organiquesen ce quelle eft fufeéptr
bje’ ‘dé s’arrêter &r d’ètré' partagée eh deux
temps. En effet , 4a partie, combùftible huileufe,
la plus volatile' que- contient le charbon de terre , :
fe diffipe % s’enflamme par la. première adioh,]
du feu; & fi, lorfque tout ce principe eft diffipé/ej
on arrête la combuftion , le bitume ne, retient,
que la portion la plus fixe & la moins inflammable ",
de fon huile réduite dans* un véritable état charbonneux,
&r combiséè avec ünef bâjfe^terreufe.
C ’eft par un procédé de cette hr-ture que /les
anglois préparent-leurs .coaks , qui u’ eft que dfc
charbon de terre privé dé fa partie huileufe fluide
parTaétion du feu.
On voit très bien.ee qui fe paffe dans cette
expérience, en chauffant ce bitume dans dés
vaiffeaux fermés <k dans un appareil diftillatoirè.
On en obtient un phlegme ammoniacal, du carbo^
natod’amipqniaqiiexoncret, une huile qui fe folie®
en couleur & dévient plus pefantè à mefure quë la
diftillatiqn avance. Il paffe^en niême tems une grande
quantité de fluide élallique & inflammable, que 1 on
regarde comme une huile en vapeurs ; mais qui efc^
du,gaz hydrogène mêlé de gaz azote, de carbone,
quieft diffous, & de gaz acide carbonique. Il refte
dans la cornue une matière feorifiée, cbarboneute , ^
qui eft encore fufceptible de brûler ; c’eft 'le coaks
des anglois. Si l’on obferve avec foin 1 aétion du
feu fur lë charbon de térre pun, on voit qujl
éproüve un ranaolliffement évident, & qu il
femble paffér à une demi-fufion : or on conçoit
que cet état pouvant nuire, à la fpnte des mines,
il eft effentiel de priver le charbon de terre de
cette propriété, pour l’employèr avec avantage
dans pluueurs . uunès , & ‘notamment dahs les
hauts fourneaux où l’on fond les mines de fer.
On y réuffit en lui enlevant le principe de ce ra-,
molliffement, c’eft-àrdire , l'huile qu il contrent
èn grande abondance , en le réduifant dans un
état analogue a c^lui du charbon fait avec îdS
végétaux. N’oublions pas -de faire obferver que
l’ammoniaque fournie en affez grande quanrité
par le charbon de terre, favorife '1 opinion que ,
.nous avons expofee fur fon orîgine a n nri^! c.-j,,
puifque 3 comme, on le'verra ailleurs,/ les corps
qui appartiennent au' règne animal donnérif'to^r
jours ce fel dans" leur diftillation.« Cette !anàlyfe
eft faite en grand' dans plufièurs parties de 1“Angleterre,
& l’on recueille dans un appareil diftiV
natoifè particulier L lei différeris podufts du ch'af-
l-ion i l terre-, l'hdile eft employée comme gou-
idron, ramm'oniaqûe fei'ttauxmbïiquês de mu-
riàte ammoriiical .. & le réfidu eft un très-bon,"
coaks. M. Faùjas.Je Sérnt’ Fond a tfanfporté
cîtirt" utilè èri France,“& ies expériences qu’il
; à faites au mufémn ‘d’hiftoire'naturdle, ont tr.ès-
bïèn r'étifti 'énapefitj malgré cela, il n’y a encore
aucun établi’ffemérit de ce procédé en grand. Qn
^expofera plus bas les principes ,çie cet art noir-
Ivëâû.
Le charboiî* de terre eft .fingulièrémept utile
?.dàns les pays où il n’y a, pas de boisi On l’emplo'ie
comme matière combuÇtibie , & fans qu’on puifle
! craindre les.danger%que quelques perfpnnes ont
a-tribués à Ton ufage. La vàpeurTulfureufe que
iil’on croit qu’il répand dans fa; combuftion,',, ne
doit pas être redoutée , puifque l’analyfe la plus
/exaâf a; prouvé à tous les chimiftes que lorfque
• je-'charbon d.e terre eft pur, il ne; contient pas- un
at-ome^'efdtifre.'.-.- Gn/Voit, d'après cela, combien
eft 'fauffè' èc trompeufe la prétention de quelques
; hommes peu inftruits., qui annoncent des procédés
pour défaufrer ce bitume. Une autre xon-
fidération qui doit engager à tirer, tout le parti
poffible du charbon de}ferre, fur-tout en France",
. c’ eft que les travaux des mines & des ufines de