
Boyle paroît avoir jugé Vanhelmont , par
exemple, . fur le Ample titre que ce chirntfte
fe donnoit de philoféphe par le feu. lorfqti’il
l'a accufé d’être un des chimiftes qui avoient
mal eftimé faction du feu dans la décompoiîti.on
dés corps , te d’avoir, adopte la doctrine des
principes dans le fens où Boyle la prend , &
où elle eft. réellement vicieufej car Vanhelmont
eft directement oppofé à cette opinion.
Son ckimifia fcepticus , où l’auteur n’a point
douté ( ce que Beccher lui a reproché dans je
même endroit de fa phyfique fouterreine , où il
tourne en ridicule la forme fpirale des particules
de. fa ir , p^r laquelle Boyle expliquoit le relfort
de ce fluide; ce que je remarqué en pa fiant,
pour faire voir que les chimiftes ont avant
les* NeWtoniens fenti l’infufSlanee de ce méca-
nifmé ) & où on ne trouve . point les paradoxes
annoncés par le titre de cet. ouvrage ,
eft exactement caraCtérifé’ par l’idée que nous
venons de donner: de la manière générale de
Beyle. Il s’eft peint de. lai'meme jiâço.n - dans
fon oiivragè intitulé' de-, impetfc&â : ihimicéru/h
ciroa quàlitàfës-OÜMrïn<2u.:Li’on.vojt d’-3i 1 leursiévir
demment en Boyle l’etranger daris lès chofes
chimiques; pàV- ld''manque abfclu dedbftt dévaluer
l’.expo0 d:e jTes vexpériences qu’il- charge
lbuvenV-de ieirconftantes inutiles,•tapdisqqu'ii
évalue-»fort mal les efïbnîieiiesnotamment,dans
foiv*W&/‘ fut-->les, iparties'. :du,,kitrR , : •.O.iL-.HépVbtf
crime-"que • Fair* libre<;opère. mater iefiemqn.t: dans
lés!"'è¥yftailirations à&g:.fiels i •foit:.par., ia;'propre
fubftahéè 3, foib ipïr' - des exhalaifon.s -terr-eftres
ptH îïïêmè d é je f to S ...o ù . fi; a- conn#; fi~pju-
l’eflèt Ide1 Vé ytëpbràti on dans :1a tprodujâion ;dè- /fie
phénomène-V qunib témoigné àtpropos'deg.mêities
cÿpérièdces;beailboup: de regret -de n’aMoâr.pas
tenté)!fi-:'une'dilTol-urfon: de nître>ÊtnfeçfeéeiÜans
un VSilfcarV-Jexa'Ctement bouché ; nej féliriîirrîît
pas aîifii bien -.dësicryftaux qu’uneopa r#ijl£>-di/ToV1
iutiori expbfée? à Bain-Isbrei-iiL’incon^equeuce
ou riniitilité' dé;fësexpériences pour dés points-
a ’l'appui ' defquels' il- les »rapporte- eft.-frappante
dans ion livre de■ pfûducibiliraïe fprincipiçjrym\ çhh
mïco'rùm J}oâ l’onnrcmvé'pourtant »des fifitS: im-
pondnslen-foi, la production d’un FonfrëartifiejëL
par exemple, mais qui avojt déjà été;-exécutée
par ‘ Glauber qui' ne î fe? trompoit : pas, plus; qfte
Boÿléj doéFqû’il droyait l’extrairédès charbons ;3
au Jiëu; que : If phyiicien 'croyoftsle' réparer de»
l ’huile-de Vitriol'. Nous pouvons obijèrvenà ;pro-
bos -dé fce- feh? .mèmè ÿ qui :eft -un- des plus in-
tér efiant E è ; to üs- ieéüx qui;Torn». Irapppr tés • rdans
•cê fralté^Mùe Beyle eft fibre pert circonfpeCt
a epftêfiïrë dé fe'* expériences chimiques ji car
’celle -'ci rie préfeiitaîit, felonlui-mêmfè, qu’une
extraction ôü tm'é'réparanori'du fiip.fi'e /.ne -fait
rien, ce fefribîe ÿ à l’établifterasnt de fa.ptétertr
tion, que le foufre eft réellement producible..
car il a bien defini la producibilité & l’a efien»
tellement diftinguée de la réparation.
Ses effais phyfîologiques contiennent quelques
avis aux chimiftes qui font réellement utiles,
mais point neufs , d’aillequs rien que des ob-
fervations te des eonfidérations communes 8e de
peu d’importance,:,
Ses , expériences fur Ja pondérabilité de la
flamme font faites avec peu d’exaCtitude & mal
c om p r ife smale intellecia. L’auteur n’a connu
la nature de pas un des matériaux qu'il a emr
ployés, te n’a point du tout entendu les.-chan-
gemens, ^qu’ils .1 ubilïoient \ la combinaifqn réellç
du feu ou de la flamme, qu’il a- très-diftinCte,*
ment articulée,, èft pourtant, très - chimique
quelque peu precifc que foit cette’ alfertion , on
ne fauroit, ,refuferr à i’iiluflre,, phyAcien' 4’ éloge
qu’il méiite pour ;pette çonnoiilance ,Tjtoute p;arr
tjculière <te. abiplnment- iioiée. qu’elle,foit.reitçé
chez lui.
Q u a n t à la- d p C ^ rin e q u e B o y ,le : a vou-jli f q b f th
t u e r ;à celle,;; qu'i.1 - a ; c o m b a ttu e •av,§c;.ju-ç e . ç l p è ç è
d ’a r jr h a tn ë m g n t. ■.d e . ?hai.00. t r o p peu,-.phftoftfcp
h iq û e . ; d é jù • o bici;-vé . q u e ; c ’ér-pi t p r é c ifé -
m e n t c e lle q u e j’a i m i l e :.©h p p p p fttjtp n a y e ç . la
d o c iiin e -: q u e f a i a p p e fté e ? . e ft« -.(eft
é p a r f e , p e r te d o c trin e ^ ch im ic p x n ije .c -a n iq u e , d a n s
tp u srrfe sr, o u v ra g e s c h im iq u e s 5. % auie.iïr a v o ir
p o m m e n e é - é ri; i d e i a ^ é d ^ g è r v ^ n . u n c p r p f .
Ip iis le; ùpt£i~.dp--, chimiev phUofopJ^iqu^.d a n s, l e ’
ïe m s qye;. B e ç c h e r -a p h p v p iiv .la kfie n n p f ^ :p h y -
f iq u e ; f o u t e r r e i n e ) o u t r e le m p i i f d e ç o n io la ?
tio n -Çur i ’în e x é c u tip H ; -d e , , c e } p r p je f q u e n o u s
f o u r n i t la p h y fiq u e fp u t^ y r e j|ie ^ d é ;.^ e c ç h e r ,- n o u s
p o u v o n s e n tro u v e r , e n c o r e , u n p k tS ;d ire C f.d a u ç
l e s |e x p é r i e n c e s iejs r e m a rq u e s r’d f B o y f é ■ ;
l’o r ig in e & ,1a - p r o d iic tio n îT ié ç a n iq u e d e la fix ité ^
dé : la. v o l a t il i té / d e- la > c p rr.o fîtè , & c . q u ’p n
p e u t - r e g a r d e r c o m m e , ,uh. é c h a n tillo n d ^ -c ^ V ?
cfihnîeI ph ilofophique\ _ r;-
' Bout toutes’ cc s ratfons-, en ‘réndaht à; Foylè
toute la juftice-qu'il mérite j comme un iilulîre
propagateur mèrçé comme Je mère d e là
phyfique -expçrimentâlé , comme ;;s’ étant exercé
mi- mérriè a v ec-<up zèl s * iilfajtigabj ev prie iiiduft r lé1 &
une fagacité'peu communes fljr jplùfièùrs’Blaffchéi
impôrt^ht^d. de péttë fciencè’y commë ên jayàrit
d’ailleurs ‘bien mérité en -elidoiiragèant '8c :èn
aidant le. talent dei tr'aVailleurs indigéns’ , &c.
En r^bnftoiflant?:'dis;je',' toutés ces obligations
que An a ja-^ phyfîqùe ÿ l’intérêt de là vérité te
le bien même de la chofe exigent, que nous dé-
clâfiprfs qùe Boyle rte fâtifoit avpirfuii tan^
parmi îles Yhimiftés inais feulement parmi les
phyficieils., yéfba Hojfra to'naii.
■y Jean Kunckel , contemporain de,Boyle &.de
Beccher, fut un travailleur très-appliqué te un
obfervateur, fur la fagacité 8c fur la fincérité
duquel on peut compter. Il fut long - temps à
la tête d’une verrerie, ce qui lui fournit non-
feulement la commodité d’ajouter au traite de
Néri les remarques qui ont fait de cet ouvrage
un corps complet-de verrerie , mais même de
profiter du feu continuel qu’ il a(voit fous la main
pour faire plufiéurs expériences des plus cu-
rieufes , principalement fur les. métaux parfaits.
KunckeJ s’étoit, fait fur le feu 8c fur les matières
inflammables une , théorie aufli ridicule
que font précieux les faits qu’elle noie dans fon
laboratorium experimentale , où elle eft principalement
mife en oeuvre. M. Stahl s’eft donné la
peine de la réfuter dans fon traité du foufre te
dont cette réfutation forme une grande partie.
'Enfin, immédiatement après-les trois derniers
auteurs que ; nous venons de nommer , parut le
grand George- Erneft Stahl, né à Anfpach en
rééd , premier médecin du duc dè Saxe-Weymar
en ié8 y , profefietir en médecine dans l’uni-
Veffité de Hall en 1694, où il fe fit une très-
grande réputation; 8c profeffa jufqu’à l’année 1716,
qu’il alfa à Berlin, où’ le roi- dè Pruffe l’avoit
appellé ppur- ;|tre fon premier médecin -,. pofte
qu’il a rempli jufqu’en 1734., année de fa.-mort.
.Qéinie vafte , pénétrant, pr.écis,, enrichi par les
çonnoiffances élémentaires de toute efpece ;
tout ce qu’il a écrit eft marqué au coin du grand ,
te fourmille .en ce genre d’images, qui s’étendent
au-delà de l’objet fer.fible & qui finiffent,
pour ainfi dire , par un long fillon de îumièr;e
qui briljq à:ufîî loin que; la vue de l’efprit peut
le Euivre. Il a'marché en’ médéeiùe dans une
carrière nouvelle ', & il a porté‘ la doctrine chimique
au point où 'elie eft aujourd’hui, 8c j’ofe
dire à un ’ état de perfeèlion ou maniée par
d’habiles mains1 elle .pourroit faire ehàiîgër de
face à la phyfique;, la préfentèr fous un'jour
nouveau.- Outre le becèherianiftne qu’il s'eft
rendu véritablement prôpre , qu’il» a revêtu de
fa forme philofophique dans le fpbeimen Beccher
rianum dont nous avons déjà parlé, il a enrichi
l’art de plufiéurs' traités-particuliers! fervaht tous
le plus immédiatement à l’établtftèmfent 8c a
l ’extenfion de la théorie générale dont il ar- per-
feéiionné une branche Entière des plus étendues1,
8c qui a du paroître la plus difficile à ordonner ;
favoir les combi-naifbns du phlbgiftique ; dit
feu , de la féconde tërre de Beccher. Son traité
de zimotechnië' me paroît un chéfd’-oeÜVfe. Lés’
vrais fondemer.s des opérations métallurgiques
n’étoient pas même foupçonnées avant qu’il eut
donné fon admirable traité intitulé : diflertatio
métallurgie pyrotechnies. , & ' docimafe metallipe
fundamenta exhibens. Les élémens die.chimie que
nous avons de Stahl fous le titre de fundamenta.
chimiedogmatice éxperfmeiitalis , qu’il avoir jdi£té&
dès 1684 te qui font fes juvcnilia, ne font un
ouvrage médiocre qu’en conrparaifon des ouvrages
travaillés par l’auteur.
Stahl a écrit en général d’un ftyle dur, ferré,
embarraffé , 8c plus barbare, du moins ën latin ,
que la qualité d’écrivain moderne ne le comporte.
L’obfcurité que ce ftyle répand fur des
matières d’ailleurs abftraites & coniidérées très-
profondément , a é.të reprochée à Stahl par
quelques amateurs, *& a été regardée comme
très-avantageufe à Part par quelques autres, par
ceux qui n'ont vu qui’avec regret que l’art a été
proftitué aux profanes, fes myftères divulgués ,
publiés en langue populaire ou fur le ton ordinaire
des fciencés ( ce qui leur a paru la même
chofe | ; ton qui n’a commencé proprement qu ’aux
maîtres dè Stahl , Barner te Bohn, ou parëeu’x
qui ont penfé plus plïilofophiquement que., ce
dégrë de clarté , d’ôrdre , de liaifon qui met les
.fciences à la portée de tous lés leét&urs te même
de tous les,gens de lettres, étoit nuifible eu
fobmême aux progrès de ces fciences, te que lé
bien de leur publicité n etoit préconifé qu’en
conséquence d’une de ces' op.nions adoptées
fans examen , te par-là ,même fi profondément
enracinées qué l’opinion contraire a tout l’of-
fenfant d’un paradoxe. Ce! paradoxe eft pourtant
unè yéri'té t'rès-réellë, lorfqu’on l’applique
en particulier ;'au cas de la chimie, fi elle devient
connue au point qué les faifeurs de feuille?!
de romans, les poëtfes, lés écrivains, veuillent
Orner lent Ouvrage du nom de Stahl comme ils
fe décorent du norti dé’ ' NeWton , tic . Si là
chimie diëyiëht.,à la mode,-.-elle ne fera plus qué
petite , InihuriÊufé'i'ÿi.'^!‘^vr l'é^ganfe ■; les chi-
rniflés' auront le- pubbc à fatisfnire au lieu des
èOnnoiffênrs, 'ils voudront plaire à ce public '3,
réciproquement ce fera ce public qui décidera
du mèrité!ides auteurs te-le médiocre fera füir
le trône de la fciencë: - ; - *
■ Si . c.ètte''oifciirité ' relative que nous avons
reconnue & preFdüé'prouvée dans Stahl n’eft
pas blâmable nous pouvons afturef avec plus
de confi3|)<Dp qu’on, ne peut lui reprocher aucune
autorité abfôjùe, té qu’il n’éft pas un de fes écrits
profonds , tels qiiè fon fpecimen Beccherianum>
fa [ïmotcchnie v qui né pùiffe avoir jufqu’à cinq
ou fîx ledeurs dans chaquô nationEavante.
Stahl a formé un grand nombre de difciplés >
parmi lëfbueis.Meudér te Neumann-, tous deux
ehleyés,.!.pàt .une mort précoce » fe font partir
culiexement diftingués..
Jean-Frédéric Heîikhèl, un peu plus moderne
que Stahl, eft admirable dans fes connoiflançes
particulières:, tqujours, profondes & liées, qu’il
nous a données ,, principalement fur les miné*