
Dans les ufages économiques on connoît gén.é-
râlement 1 emploi des cheveux pour reparer par
1-âTt les pertes que.l'âge ou la maladie font éprouver
à l'homme. On en fabrique auffi .des tiffus
très-fins & .très-bèaux qui ont l’avantage dtetrél
propres & difficiles à tacher , ou au moins faciles
à nettoyer & à entretenir dans leur état naturel de
propreté.
On çohnoit encor l’art de donner aux cheveux
une coloration plus ou moins foncée avec des dif-
folurions métalliques , des oxides de plomb
mêlés à la chaux. Mais il elt bon d’ê.tre prévenu
que la plupart des mélanges ou des compositions
qu'on vend pour procurer cette coloration aux
cheveux , expo lent a des dangers ceux- qui en font-
ufage , non - feulement a saule de la propriété
qu ont ces comportions de reagir fur la peau> mais
vraifemblablement parv leur influence même fur
les cheveux Stysn le tranfporx poffible de lâ matière
oxide métallique à travers le canal du cheveu lui-
même. (Voyei les mots C orne^Crin, Ecaille,
L aine 3 O s , Poil , Soye.-
- CHÈVRE-FEUILLE,- pharmacie, y
LorJcera periclymenum.
- ~ Capn-foluim germanicum 3 t. 6p8.
C ’êft un arb'riflèau grimpant, indigène^ des
plus -agréables dans les jardins, par la foupleffe
de tes tiges qahVentrelacent à volonté , p.àr
fes feuilles d un vert ga i, & fiir-tout par la
couleur , l'elegance & ' l'odeur fuaye. de '. fes
fleurs. Le chèvre feuille 3 regardé médicinale,-g
ment , offre des fleurs nervines, cordiales,
céphaliques , pectorales , emvnénagogues , in-
cifives , ophtalmiques f contrô la toux , le Roc-'
quet, les palpitations._Les feuiiles font diuré—j
tiques, faxifragês, âpéritives, déterïïves, vul- |
neraires ,. arthritiques ; elles font excellentes en :j
gargarifines contre les ulcères-, les inflammations
de la bouche 8c <=du gofier.. Les baies font purgatives
, anti hydropiques j pilées &/digérées au
bain-marié, lorfqu’eîles font parfaitement mûres ,
en en extrait une liqueur huileufe , qui a été
regardée comme une panacée, dans les plaies
récentes. L’écorce eft un . fudorifique eftimé
contre les maladies vénériennes & les rhuma-
tifmes. Sa racine peut fervir à la teinture. Son-
bois eft employé à divers- ufages économiques.
On fait cas de l'eau dûillée de chèvre feuille.contte
l’ inflammation des yeux j & la pharmacopée de
Paris admet un fîrop de fes fleurs.
Le C hèvre-feuille d'It a l ie , { Lonicèra
capri-folium. ) renferme les mêmes propriétés“^
les mêmes agrémens que le précédent.
( Willemet. ) ,
C hèvre-feuille ï>e la C aroline, (Pkarm )
Lonicera Sympkoricarpos.
Symphoricarpos foliis alatis. Dill. Elth. 37C.
C'éft un arbriffeaij- de la Virginie & de la
Caroline, qui s'eft naturaüfë très-facilement en.
France. 11 eft intéreffant en ce que, . pendant
-lâi'faifon des frimats , il .çffre une->petite fleur
purpurine', feffile, agréable. Les Américains forit
ufage de fes jeunes branches, réduites en poudre
fine, contre lës fièvres intermittentes.
(W illemet).
CHEVRETTE )- efpèce de cruche,
ou de vâfe oblong à. large- ouverture qui d'un
côté porte une poignée , & de l'autre Un bec
raillant que l'on a comparé à la corne d'un chevreuil
j ce qui lui a donné fön nom. .Ces vafes
font ordinairement en fayence ou en porcelaine ,
fou,vent orqés de fleurons, dè cartouches' de
différentes couleurs , &-quelquefois peints avec;
beaucoup d’art. Ils étoient cteftinés pour con-
fetver les fiiops, les,préparations huileufes &
miellées , pour èn faire le débit* journalier 5
mais comme le remarque judicieufement Baùmé ,
ces pots ayant une ouverture large, on ne peut
, tes fermer auffi exactement qu'il feroit néceflaire ,
le contact 'de l'air qui frappe une; large furface'-,
l'aétion du calorique, tendent fans ceffeà altérer
les, comportions qu'on-met dans' ces fortes de
vafes. Auffi les; huiles y rancifîent promptement ;
les fyrops , les miels y fermentent en peu .de '
jours ils moififferit à leur ffirface. Les principes
aromatiques & volatils fe diffipent, ils candifl'ent,
fe deflèchent, de forte que dans l’efpace de
' deux mois , les' compofitions ont abfolffment
change de uaturè , & ;font défèélueufes, quelquefois
même nuifibles j la plupart cependant ne
peuvent fe Eure qu'une fois.l’année,- à caufe des
fubftances qui les eompofent, & qu'on ne peut
’ fe. procurer que dans certaines faifons : Aauffi
pour confer ver toutes ces préparàtions.avec leurs
propriétés premières..,, il faut' les mettre dans des
bouteilles ou flacons cjue l'on puiffe boucher
exa&sment avec du liège' ou du criftal, Il con-
viëndroit même de n'employer que des vafes
dune capacité médiocre, Sc deme réferver dans
les boutiques que les 'objets effentigls au débit
journalier. Voye1 Ç onservatioh. /
Quelque bien fondées que foienf ces remar-
1 habitude , le préjugé , la • crainte de
s'écarter des formes; reçues, fait/ encore coii- ,
ferver- les chevrettes dans-les boutiques, & on~
les--voit encore .- aujourd’hui toutes garnies de
ces pots qui ne fervent qu’à un. vain &’ ridicule
étalage , pour en. impofer au public r & perpétuer
les‘anciens abusr
( C haussier.)
CHIBOU : ( Pharmacie..) Ordinairement en- '
core gomme chibou ^ gomme de gommier. Efpece
de réfinè que l’on apporte d’Amérique. K oye^
Gomme & '“résine.
- (M. C haussier. ) .
CHICOR ACÉF.S ; ( pharmacie. )Les botaiiiftes
comprennent fous--cette dénomination un ordre
naturel de plantes laélefcentes, herbacées, fou-
vent , caûlefcentès, .dout les,feuilles font alternes
& les fleurs ordinairement jaunes. Beaucoup de
plantes de cec'ordre font employées en pharmacie
& joimieilement preferites par le médecin y
foit pour en extraire les Aies 3 foit pour en préparer
des tifanes 3 apozèines ou bouillons mé-'
dicinauxj telles'font prinçipaiemëht la chicorée,,
le piffenlit, le laitron,.la laitue &c.
(M. Chaussier).
- -CHICORÉE SAUVAGE , ( Pharmacie. )
Ciçhoriüm intybus-,
. Cichorium , taberm 4(^7.
: Cette ; plante vivace , dont les feuilles-& les
racines font amères, croît le long des. chemins
& dans les1 lieux incultesj ella fe cultive dans
les -jardins- potagers pour finage de la cuifine
& de là fantéÀ. Ses feuilles , fès racines , fes fleurs
& fés graines'ilônt employées en médecine. La
chicorée eft apéritive , rafraîchiflante', fondante,
diurétique ,- féfolutive , dépurati.ve , réputée.'
contre“ les ob'itriiétions du foie^, dans la jau-
niffei les fiÔyrësy l’hypocondriaciê , les inftam-,
mations ,* àinfi on .ne craint rien de la donner
dans le temps de l’éréchifme, elle, ne faugmente
jamais. M. Bourgeois prétend que l’ ufage 'de
la racine & des feuilles de chicorée .font lin
remède excédent contre les douleurs; de rhuma-
tifme invétérées. Ses fleurs, élit Vog-el, font ‘
légèrement temporaires ; elles font' donnéesxc'pntre
leÿ hémorragies par quelques uns qui en font un
’ fecret j on lès "regarde auffi comme cordiales.
L’eau diftillée quon en retire elt vantée contre;
la chaffie-, l’ophtalmie & roblcurciffement de
la vue/Ses femences font du nombre des quatre
petites femences froides. Les-racines, légèrement
torréfiées , Tuppleent - 'au café. La chicorée eft
fans contrédit une des plantes les plus employées
en médecine.« -L’Herbe pear lërvir a; la' 'nourriture
des moutons. Cet ufage vient de mériter
l’'attention de plufiêurs habiles cultivateurs. Elle
teint N'en jaune & .guérit au printemps les che-
. vaux 'malades qui en mangent.
L'on retire de la chicorée un extrait, un firop
fimplë avec le'fuc de la plante ,^un lirop.compôle,
une coifferve <k une infuliph. Les racines entrent
s dans la décoction rouge, l’eltéliuire Catholicon, '
les eîp'èces pour la décoétion iébrifu^e, la dér
coÊtion d’avoine, l’extrait amer, la teintureamère,
les feuilles font employées dans le firop/de Vèlar
compôfé, les^efpècespour la décoét'ipn apéritive.-
Le ffic de la plante fait partie des pillules angéliques.
L’eau diftillée fert a la préparation de la fiente, .
d’oie; Lfinftifîôn ént-ré dans la liqueur- vifcérale.
> Rudolphe-Jacques.-Camérarius, profèffêur èn
médecine à Tubjnge, direéfeur «lu jardin botanique
& de râcâdémië.Impériale des curieux-de .
la . Nature d’Allemagne a compofé deux diflër-
tatiôns fut la /chicoréj fauvrge.
‘ ( M. Willemet ). ' .
CHIENDENT ORDINAIRE | ( Pharmacie.')
Triticum repens.
_ Gramen. Dod. pempt. JJ 8.
Cette plante très-perenhelle & commune dans
les terres labourables', fait par fes racines traçantes
& rampantes le* défcfpoir du cultivateur.
La racine de-chiendent eft d’un-fréquent ufage en
-médecine : : elle fait la bafe des Êifânnts^ fapo-.-
zemes , décollions & bouillons, apéritifs', diurétiques,
rafraîchi flans & dé lay ans, Elle eft une '
des c;nq. racines âpéritives mineures. Elle eft
nourriffaute , vermifuge , on la preferit dans tous
les cas. Margraaff èn a tiré un. lucre j l’eria trouve
le moyen de la pulvérilef & de l’employer à la
panification dans' lés, années' de difette & de
calamité* On diftille une eau de la plante que
quelques-uns ffonnént' pour les hémorroïdes internes.
La décoélion de'la plante eft un vulnéraire
de terfif, qui convient pour'gargarifer
les gencives-des feorbutiques, lavèr leurs ulcères
ainfi que ceux des vérolés. .L’on trouve dans
les pharmacies d’Allemagne' un extrait qui fe
prépare avec le fuc exprimé des feuilles“ de
chiendent^ que i’dn fait épaïffir lentement jufqu’en
confiftance .de miel liquide, afin qu’on , puiffe
le délayer facilement dans un . véhicule convenable
j cét extrait eft un puiffant favonneux.
Lorfque les chiens fe fentent malades, la nature
les invite à manger les feuilles de chiendent ,
qui les purge/& tes guérit.- Par quel inftinèt
, les animaux favent-iis fi bien diftinguer leurs
‘ remèdes l Par quelle fatalité l’homme n’eft-il point
doué des mêmes prérogatives ? •
On fait auffi quelque ufage du chiendent dans
les arts.,. La racine eft employée dans la tifanne
"commune, la décoélion apéritive.-5 lé firop de
chicorée compofé , le firop de guimauve de
Fernel , celui des cinq racines âpéritives, la
clairette, des lïx graines, les efpèces antifébri-
fiiges.
L'herbe entre dans l’huile verte des Allemands.