
qu’il y eut alors du froid produit. Les mèmès
expériences de M. Ingenhousi prouvant que '
1 >rfqu’ il fe dégage de l'acidè carbonique , il ne
fe dégage 'point d'air .vital ; il doit;, dit ici
1 auteur , arriver deux chofés ; i° . qp’une caufe^
h formation de, raçide carbonique par le carbone
depofé & l’oxigèné de Tatmofphèré introduit
dans la plante, produit de la chaleur j &'
une caufe , 1 évaporation de l'eau , produit dm
froid j dans, çe cas il y aura certainement de là
chaleur produite 2°. que deux caufes, la dè-
compolition d'une portion d’eau , & révapora-
tion d’une autre portion , proâuifënt du froid ;
& deux .’autres califes, la formation de l'acide
carbonique par une portion dé,Toxigèné de
l'aimofphère & de foxigèbp tout'éntiër dégagé
de la aécompoiitibh de l'eau , S i la conibinai-
fon tu carbone , dé l'hydfogèhé & dès' autres
parties conflitùantes 'des plantes, prbdüilèht dé
la chaleur : dans ce fécond cas, la quantité de
calorique dégagé doit êtrè plus .grande qtiè celle'
du calorique' abforbé , & lès p'a’ntes doiyeiit
produire de la chaleur. Toutes' les expériences’
fur la chaleur des plantes , qui ont été faîtes'
hors de la préfehce du foleil, prouvent qu’il y
a dégagement de chaleur, ce qui s’ accorde parfaitement
, ajoute l’auteur, avec les réfultats qui
doivent avoir lieu dans l'explication que j’ai don-
née de, l’accroilfement du carboné’ des plantes.;'
mais celles qui ont ététéritées fur là çh'âtéufdé- '
gagée pendant l’expofîtion des plantes aux rayons'
îolaifçs , n’ayart pas' été ' faites .de, fnaîijjSre à’
donner un Iéfûlfat poiïtif ; avant dé 'prononcer '
fur cette matrerël'auteur .penfe qu'i("raut attendre
de nouvelles1 expériences ‘plus ëxsétes
que Celles qu’on connoît j'ùfqh’ici,
i Oh ne'peut difeonyenir, eh lifarit àvecatten-
tion ies trois ‘mémoires dont bn vient de donner
un extrait.fufiîfamment détaillé pour en biêp
faire connaître Téfprit , que lés opinions qui y
font expofées r font ingéhiêufénignt pvëfencees,
& parodient Ce rapprocher-ide.la vérirç ; qjt’elles
expliquent ayèc,,limplicit’é'lÿs,ph'énorréhesJ de” lai
végétation.& dé: la nutr:uon/des plantes-Cependant
elles ne font; point appuyées fur des preuves
expérimentales aufli rigouréufes, què celles
qu'on exige aujourd'hui des chimifFes...Aucune
expéjience dir éie ite prouve pu effet là tlifïb-
lütipn; dtf charbon’ dans l'eau dés fumiers ; oni,
n'oppbfe, rien de,poiïtif a llopinion & aux faits
nté.fentés .par les fpjiyficleos qui admettent la’:
«iécompoiîtion de l’acide carbonique , deyenue
d’anièûrs plus vraifembfable fa plus facile à con- '
ceyoir, çoirime à adopter , depuis les expériences
qui prouvent qu'elle eft opérée' c'ompletVe-. '
ment à l’aide, des carbonates de fouie & dé .
c(kux traités par le phofphofe'.fondu-. Tous Jes.-
railonncmens i".génieBX,,j je!atîfsl.âu'refroidiiré-
oeent où à féqhaqfiferaem ïcs plantes par'feïfet
de la végétation de jour & de nuit, ne font
fondés que fur des faits encore trop peu exaéts,
ma* vérifiés , qui ont échappé aux expériences
& qui prêtent d’autant plus a l’imagination , qu’ils
font moins attachés a des recherches rigou-
reufes. On ne doit cependant pas moins y voir
quelques progrès pour l’analyfé végétale V püif-
que les dètail§ qu'ils contiennent font propres à
jeter du jour fur le$ phénomènes delà-végétation
, & à multiplié!: les moyens de concevoir
comment avec fi peu de matériaux primitifs3
les matières organisées des plantes s'approprient
uhe fuffifaritè quantité de principes', ainiï que
les lourdes où' ilspuifént cer élément charbo-
neux, fi abondant comme fi utile dans les com-
pofés divers qui les conftituent.
Après- ce$ expériences fur-la végétation, on
ne trouve prefquë plus, jufqu’àl’ëpoquë dë 1796,
de travaux qui aient une influence directe fur
la phyfiquë végétale ; car le plan de cet article
ne dpit point embrâffer les faits ifolés qui n’ont
point rapport àvéç ce grand objet, qui n’ont
aucun trait au: développement de' la doctrine
pneumatiqre, non plus que ceux qui ne font applicables
qu'à la pharmacie ou àux arts , & qui
ne présentent /que quelque point d’amélioration
ou de p rfe#ionhement dans les méthodes ou
h s procédés 'opératoires. Trois travaux feuls
méritent encore notre attention par rapport au
dixième titre de Hj philofôphie chirniqùe que
nous' parcourons. Tous trois ont été publiés en
1793 s l?un traite de l'anâlÿfe d e la ; noix de
gai e ,Taiitre de celle du fa 1 fol a foda , & le troi-
fieme de celle des conferves.
i L’analyfe de la noix de galle a é t é faite par le
citoyen Déyeux , pharmacien connu depuis-Jong-
tems par fon exaétitude dans le§ préparations
chimiques 3 & par un grand nombre de travaux
particuliers. Voici Tes principaux fins contenus
dans Cette àn’alyfe. L’eau eiileve plufieurs principes
ditférens à la noix de galle. Les dernieres
décodions ont unë couleijr verte, & ne forment
p^oint d’encré avec le fulfate de fer;. Cette partie
colorante verte eft rougie par |les acides,
détruite par, une longue chàleur & par l’acide
.muriatique .qxigéné. — L’extrait aquefix de noix
de galle donne à la diftillation un fel acide fo-
lide , eD aiguillés ,ou,en lames fublimées dans le
col dé jà cornue. , dè l ’eau qui dtfïbut une partie
de cq fë l,, & qui en tient affez pour crif-
tallifer ,j par une évaporation fpontanëe , du gaz
acide carbonique; êc du gaz hydrogène. —- Les
carbonates alcalins précipitént les décodions de
noix de galle j ces précipités font dilfolubles
dans, les ajcaüs, dans res acides foibles & dans
l’aleopl. La liqueur qui Fur,nage ces précipités,
a une couleur,.jaune qui devient verte à l’air,
comme l’eft 'la^ derUKse déco^op* — L’alcool
n’enleve point à la' noix de galle tout ce que
l’eau peut diffoudre , puifqu’après la derniere
adion de ce dilfolvant, l’eau fe charge encore
d’une matière extradive qui ne précipite plus les
difiolutions de fer. Les carbonates alcalins précipitent
auflî la, diflblution alcoolique de noix
de galle , & la liqueur qui refte a une couleur-
verte. — L’étHer ne..diffout que peu la . matière
de la noix de galle 5 mais, à l’aide d’une douce
chaleur, il acquiert cependant la propriété de
précipiter le fer en bleu, & il laiflfe par 1 évaporation
un réfidu, analogue à une rénné.
La noix de galle diftiîlée à feu nud , ; fôurnit,
i°. une liqueur claire \ z°. du gaz acide, carbonique
en abondance j 30. des criftaux d’àcide
gallique fubl^tmé j 40. une huile légère ; p®. une
huile empyreumatique. Le produit ‘liquide contient
tant d’acide, qu’il donne par l’évaporation
des criflmx femblables .à ceux qui fe fubli-
ment. Après cette diftil ation , , on trouve , dans
la cornue les noix de galle collées, comme fi
elles feTuflent à moitié ramoliies ou fondues.
L’acide gallique obtenu par l’aéfion du feu,
foit delà noix de galle immédiatement, foit de
fon extrait , eft blanc & pur, fous une forme
criftalline , lamelleufe ou -aiguillée j il :tf une faveur
acide pinçante j mais; non pas afiringèn-e ,
comme la noix de galle il fait eflPervclcence
avec les 'earboriatés j il décompofe beaucoup de
diffolùtioris métalliques^ Quand on le chauffe fortement
avec le conta# de l’air, il brûle en répandant
une odeur aromatique ; diftillé : avec un
appareil pneumato-chimique , il fournit une liqueur
jaune acide, une portion d’acide fublimé
fans décompofition , un chirbon très - facile à
brûler, & un fluide éiaftique qui fert mieux à
la combuftion que l’air atmofphérique, 8c qui
paroît contenir un peu plus d’air vital que lui*
Cette opération répétée plufieurs fois de fuite ,
décompofe entièrement cet acide i elle réulfit
mieux fur une diffolution de çe fe l}'on èn obtient
lès mêmes produits que (du fel feci &
pprès cinq ou fix diftiHâtions, il fe trouve changé
ea un autre acide qui verdit le fulfate de
fer.
k’ÎHfufion de -noix de galle , mife dans une
difloîution de fulfate dè'fer put, donne une
couleur purpurine qui p?fîè bientôt au bleu 5 en
faifant bouillir la noix de galle avec du fulfate
de fer , le -précipité de gallate de fer fe forme
plus abondamment & plus promptement j mais
il eft mêlé à une portion, de réfine ; c’eft celle-
ci qui fe ftépofe , luivant l ’auteur , au fond de
rentre, & qui la rend bouvbeufe ; c’éft elle aufli
qm s éleve en poufliere dans l’opération du ba-
gu^ttàge des chapeaux & des étoffes teintes en
noir. Le'gallate de fer fait effervefeence avec les
carbonates afealins, & il donne' à la diftiMaYiorf
un air plus pur que celui de l’atmofphère. —
L’alcool lui enl’eve une portion d’acide gallique
qui le colore en jaune , & la pr'opi-îé'.é de rougir
la teinture de tqurneiolî a in fi lavé avëc l’alcool,
ce gallate rie fait plus''effetveféënce avec
les carbonates alcilins.— il éft diffoluble dans
tou* les acides j il brûle furies charbons à la maniéré
du pyrôphore ; il donnç à la difti'lation
une portion, d'acide gallique fublimé , & une
liqueur contenant un .peu de cet acide en diffo-
lution. Le gallate de f r diftillé y à feu nud.,
après avoir été lavé avec de l’ eau où de l’aL-
co a l, ne donne plus que de l ’air plus pur' que
celui de l’atmpfphère.
M. Deyeùx a cru pouvoir conclure de ces
expériences, i c . qqe la couleur verte des dernières
décollions de la hoix de galle , eft la çom-
binaifon d’un principe végétal avec l'P xi gène ;
puifque les déepélions né prennent point cette
couleur fans le conta# de l'air.
2°. Que la matîere que les carbonates alcalins
précipitént des jdécc#ions aquepfe & alcoolique
de la noix de galle , eft une efpece de réfine par-
tiçiiliere, qui jouit de la propriété dé fe combiner
avec l’eau ,.à l'aide d’un acide,
3°. Que la couleur purpurine qui je forme par
le mélange de l’infüfion de noix de g;lle avec
le fulfate de fe r , eft due .à la combinaifon de
la couleur verte de l’înfufion rougie par l’a ci
fulfurique , avec la couleur bleue oui eft' pro-
’ pre au gallate de fer.
4e . Que le gallate o]x précipité noir arra-
mentaire eft une combinaifon d’oxide d"e fer,
de carbone & d’acide gajliq ie qui y eft un peu
en excès , & qui rend dilîo'uble dans l’eau la
portion de gallate de fer carboné $ que fa couleur
noire eft due ati carbone d’une portion d’acide
gallique décompofé par l’air ou par l’oxide
de fer lui-même.
50. Que la noix de galle eft cpmpofée d’un
mucilage, d’un extrait, d’une réfine nouvelle,
| d’une couleur verte , d’acide g a l l i q u e d ’un
! tiffu fibreux ; que c’eft à cet affemblage qu’eft
t due la faveur aftringente de cette fubftanCe , &
; que le principe, prétendu aftringent, auquel on
; avoit attribué exclusivement cette propriété ,
; n’exifte pas, comme l’ un des ma ériaux ifoléé
des végétaux.
6 ° . Enfin , que ; lucide gallique peut être
amené par la fublimation à l’état de blancheur,
’ de pureté la plus parfaite , & d’une criftallifa-
| tion régulière ,. ce que Scheèle' n’avoit pu obtenir
j qu’il eft volatil à la maniéré de l’acide.'
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