
& en quelque foite moins imbitiéufe que la plu-
Parc ü- s autres efpèces de chimie n’en eft pas
certainement moins utile. Je deligne par lé nom
au chimie economique ou de chimie aomeftique,
ctue qui fournit les moyens de cirer dans nos
niailom, dans toutes les circonltances de la
vie , « pour tous les befoins fans ceflè-reilaif-
lans, tous les avantages des choies qui nous eti-
Viioiin-.ntj celle qui apprend à aflamir nos de--
rotures, a en renouveller & à eu purifier l'air,
a en écarter les vapeurs nuifibles, i'humiciitë,
a netoyer les vêtemeSs, à choiiir les étoffes,
a enlever tes taches qui s'y font, à préparer 1^.5 auüteiis, a c en 1er ver Sc à ptéiërvcr ae toute-
ucration ceux dont on fait des proviiions
a connoitre, a conletver & à corriger les vins,
.- ,eaux J les diveifes liqueurs utiles , à le dé-
"rare C°nire ^es différents ennemis qui nous
aiiiegent ue toutes parts, telles que les vaïffeaux
cuivre & de plomb, les quiproquos dans les
i--is, les liqueurs, les plantes alimentaires, à
préparer les medicamens, les plus uiuels fi fou-
vent nécellaires, enfin à trouver des reflources
multipliées pour tous les befoins qui peuvent
e ^ elf nter* ^ett? chimie, comme on voit, eft
celie de tous les jours, de tous les momens ,
de tous les lieux ; elle a-encore été peu pré-
lentee à 1 utilité publique , quoiqu'elle y tienne
Immédiatement * tant d'égards ; elle devroit
r are une des bâfes de l'éducation ; elle léroit
d une grande reflfoutee , foit pour fatisfaire une
fouie cie befoins, foit pour armer contre les
préjugés & les faufiës craintes qui ne font pas
nos moins dangereux ennemis, il n'y a encore
dans ce genre que quelques effais informes ,
que des recueils de recettes & de fecrets djdés
par 1 ignorance , la préfomprion, la charlatanerie.
Quoiqu’on puifle attendre du zèle“ des chimiftes
des traités utiles fur cette efpècç de chimie > le
véritable , Je feul moyen même de la faire devenir
ce qu'elle doit être, c'eft de répandre
davantage les çonpoiflançes chimiques , c’eft de
rendre au moins les premières notions de cette
fcience familières & en quelque forte domeftiques ,
c'elt d'en faire ufte partie néceffaire de l'éducation
lettrée, & même d'en affoçiêr les connoilfances
générales aqx premiers éiemens qu'on donne a
tous les hommes. On n'imagine pas d'abord
quel feryiee on ren droit à l'humanité, fi l’on
par y en oit à rendre aufli faciles 8e aufïi générales
les premières vérités chimiques & phyfiques,
comme en n'y a que trop réuffi pour les^erreurs
8e les préjugés populaires, ce feroit une belle
vi#oire pour la pnilofophie 8e la philantropie
qui devroient être inféparables ; mais il eft permis
de craindre quelle ns foit comme tant d’autres
pïojets qu’un beau rêve, "tarit oh a de peine à
éclairer les hommes fur leurs véritables intérêts.
Iv3 chimie animale comprend toutes les ana-
, . toutes les expériences chimiques qui
peuvent répandre quelques lumières fur la pby-
I f îjue “ es animaux. C'eft une branche particu-
hère de la fcience, ou une forte de chimie
Ipeciaie, parce tqu'eüe. a -fes méthodes différentes
, parce qu'elle n'appele qu'une claffe de
cultivateurs, & parce qu'elle a jufqu'ici été rem-
plie dq tant de difficultés 8c de dégoûts, qu'on
ne compte que la plus petite partie des chimiftes
dans la carrière qu'elle ouvre à leur induftrie.
Cependant elle a beaucoup gagné depuis une
vingtaine d'années. A J article de I'analyfe animale
on a c pré fente tout ce qu’il eft important
de lavoir à cet égard. Nous nous contenterons
de-;.fâtre remarquer ici que-dans l'etat aétuel des
fcienccs la chimie animale a trois divifions également
tranchées, également.importantes;
; L une eft relative à la culture 8c au perfectionnement
des arts chimiques qui ont pour
Sujets différentes matières animales, telles que
la préparation des colles, des „-„peaux , le tannage
8c toutes' fes dépendances , les fabrications
diverfes des cordes à boyaux, des crins, des
poils , des laines, de la foie , des plumes, des
cornes , des écailles , des os, des dents , l ' extraction
des parties colorantes animales des
huiles animales, du- blanc de baleine, du beurre,
des grailles, l’art de teindre lés peaux , les poils,
les os, la difpofition 8c -l'emploi des matières odorantes
de ce règne, les mélanges des, matières
végétales & animales, &c. Cette première di-
vifîon eft immenfe comme l'on voit j 8c avee
des connoilfances de chimie generale, elle exige
l'étude particulière de la chimie animale ,
mais feulement fous le point - de - vue des
*~ts.
La fécondé divifion da la chimie animale comprend
celle qui éil relative à la phyfique des animaux.
Il y a déjà long- temps qu’on s'eft apperçu-
qu'il étoit impoffible de pouvoir expliquer le«
fondions des corps animés, fans connoître exactement
la nature de leurs humeurs & même de
leurs parties folides. Cette efpèce d'analyfe a été
le fujet de grandes difeuffions parmi lés chimiftes
dans le fiècle dernier & pendant une partie du
notre ; ce n’eft guères que par les travaux de
Rouelle le cadet qu'elle a commencé à prendre
de l'exactitude, & à infpirer un véritable intérêt
par les résultats qu'elle a donnés. Depuis ce
temps, fes progrès ont non-feulement été très-
rapides 8c conftamment fuivis ; mais une fois
liée à la théorie des gaz, elle eft devenue depuis
quinze ans une fource de découvertes fécondes
& d’applications heureufes à la phyfique animale.
Les fondions principales ont offert une foule
de vérités nouvelles, & l’on peut même dire
que plufieurs d'entr’elles font devenues autant
dé branches neuves pour Ja phyfique. Ainfi la
refpiratron , la trsnfpiration cutanée , la fecré-
tion , la fondion du foie, celle des reins , la
digeftion, ont offert,aux phyfiologiftes des vues
entièrement nouvelles, d'après les analvfes, modernes
de l’air atmofphérique, de celui qui fort
des poumons par l'expiration , de l'u ri ne 8c
des calculs urinaires de la bile, du fan g 8c du
lait , du fuc gaftrique, 8;c. De fi heureux fé-
fultats , qui ont déjà, produit une fi grande &
fi utile révolution dans la phyfique.des animaux1,
ne s'arrêteront pas au commencement de la carrière
j les. grandes vues qu'ils ont fait naître
feront fuivics, & l’on peut efpérer qu’une foule
de phénomènes obfcurs dans leurs caufes comme
dans leurs effets,feront connus,par les expériences
chimiques qu ils feront tenter. Mais ©n ne peut
fe promettre de Succès dans ce genre de recherches
qu’autant qu’on réunira aux connoilfances chimiques
T é t tui o appr o ton di ede la firiiélureanatomique
de l'homme, 8c des animaux , par ces voies de
comparaison dont les modernes ont déjà fait des
eftais fi heureux ainfi que l’obfervation 7des
phenomenes oue préfentent les animaux dans
1 aéle même des fonéhons qui eonftituent leur
vie.
Jè fais une troifièmé divifion de la chimie animale
de l’examen de raltération des humeurs
& des org ânes, qui devient ou caufe ou effet*
des maladies. Quoique cette partie paroiffe
rentrer dans la précédente, puifqu’elle tient à
la phyfique des animaux, quoiqu'elle en pa-
roine une fuite ou une conséquence immédiate,
je crois devoir la, diftinguer, parce qu'elle in-
terefte particulièrement 8c même uniquement
les médecins , parce qu’elle les appelé feuls 'à
la cultiver, puifqu'il n’y a qu'eux qui puiffent
le faire avec fruit : enfin parce que la phyfique
animale peut être féparée 8c petit être même
doit être féparée de l'arr de guérir, fi on veut
lui faire faire d e ,véritables progrès. En effet,
les médecins ne voient 8c ne doivent voir que-
-1 homme, 8c le vétérinaire quelques efpèces feulement
d’animaux. I^e natuvalifte au contraire doit
porter fes regards fur toutes les claffes, tous
les genres 8c toutes les efpèces de ces êtres;
lui feul en comprenant dans fon. étude toute,
I étendue de la chimie animale , peut en faifir 8c
en apprécier les rc-fTemblances &les différences,
,8c en déterminer conféquemment le mode commun
de ranimalifatton, "ce en quoi confifte l'action
de la vie animalé, le mécanifme de la vi-
talité 8c de ranimalifation. l e rhédecin profite
^des travaux du zoologifte , il lui efnprunte les
recherches & fur-tout leurs réfultats, il les applique
à l’homme, 8c aux principaux animaux
compagnons de fes travaux ; il examine en particulier
les altérations qui dérangent les fonctions
animales , 8c c'eft pour cet examen que
la chimie vient à fon fecours. Les changemens
morbifiques commencent prefque tous par des
altérations des ftaides,-celles-ci i2 commun.quent
aux foiides ; quelquefois c'eft dans ceux-ci que
les premiers effets de dégenérefcence fe font
appercevoir ; fouvent les altérations chimiques
qu'éprouvent les humeurs animales fe rencontrent
dans les premières voies 8c affiOient fpé-
ciaiement les liqueurs, èiçiémsntitieltas.j rarement
un vice deftruéteur attaque-tont-a-la-fois 8c la
maffe des liquides, 8c le tiftu des folides ; enfin,
dans quelques cas une petite quantité de ma-
tière dégénérée 8c devenue étrangère ou apportée
du dehors conftitue en fe fixant dans quelques
-organes particuliers, un. virus , dont il eft important
d'arrêter le développement’ou de prévenir
les ravages. Dans tous ces cas, î'examen chimique
des parties quelconques dénaturées , altérées
, dégénérées , peut feul jëtter du jour
non-feulement fur la 'rcaufé 8c la nature des
maladies, mais encore fur les moyens d’en retarder
les progrès , ©ii d'en neutraiifer les
effets; Vdilà ce que j’entends par chimie pathologique
8c thérapeutique. On voir bien que fous
ce point-de-vue elle eft uniquement dépendante
de la médecine, 8c doit être cultivée par
ceux qui l'exercent.
La chimie pharmaceutique eft la dernière branche
de chimie que j’ai diftingnée. C ’eft celle qui pré-
fide à la préparation des médicamer.s ; elle a
été une des premières cultivées ; c'eft à elle en
partie que la chimie philofophique doit fa naïf--
fanee ; 8c il eft bien aifé de concevoir qu’en
cherchant à difpofer pourl’ufage médicinal toutes
les fubftances que la nature offroit à l'homme,
il n’étoit- pas polfible que ceux qui faifoient ces
recherches ne fiffent une grande quantité de découvertes
fur les principes 8c la cpmpofirion
des corps , fur leurs affinités réciproques, fur
leurs aûions, fur leurs combinaisons 8c fur les ■
propriétés de leurs produits; îl n'étoit pas poffible
qu'ils ne tiraftent pas de leur pratique non interrompue,
de leurs expériences extrêmement variées
, de le urs obfervations fucceftives, des réfultats
généraux qui dévoient conduire à une
théorie , à un fyftême de vérités , à une doctrine
quelconque. Voilà comment la préparation
des médicamens a été une des principales fources
de la chimie philofophique, comment elle fera
toujours un des principaux atteliers de fes découvertes
, 8c pourquoi les hommes qui ne fe
livrent point à l'étude des Sciences, croiront longtemps
encore que la chimie 8c la pharmacie font
une feule 8e même chofe, que faire -de la
chimie , c'eft s'occuper de la préparation des
drogues;. Cependant il eft évident que ce n'eft
qu une branche de la chimie y un art chimique,
à la vérité très-étendu 8c très-varié, qui a
befoin de beaucoup de connoilfances chimiques',
parce qu'il s'exerce fur une foule de corps 8c