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rivement examinées d3iis leur fufibiliré & leur
diffolubilité dans l’alcool. Quelqu’analogie de
forme, de ftru#ure , de criftallifabilité qu'elles
euflent préfentée, elles ont offert de notables
différences dans les deux genres de propriétés
dont il eft ici queftion. Le gras des cadavres
bien fépa-ré de Y ammoniaque , & aufli purifié
qu’il e n poffible , s’eft fondu à 28 degrés , &
/jufqu à ce que 5,0 grains de cette matière aient
été complettement fluides en plongeant le vafe
qui les contenoit dans l’eau chaude , le thermomètre
placé dans cetre matière s’eft élevé
de 28 degrés > commencement de fa fufion, à 3$ ,. où toute _ la maffe étoit bien liquide. Le
blanc de bairine traité de même à la dofe de
S ° gtams,. a marqué 52 degrés au thermomètre
en commençant à fe fondre , & 38 au moment
oû toute la matière étoit fondue. Les crrftaux
huileux des calculs biliaires humains exigent àu
contraire une température fupérieure à celle de
l ’eau bouillante pour fe fondre ; à 30 degrés
du thermomètre de Réaumur ris ne fe ramollirent
point encore fenfiblement. Il faut obferver
ici que l’auteur de ce travail a rectifié une expérience
qui avoit déjà été décrite dans fon fécond
mémoire fur les corps convertis en gras.
Il avoit bien dit dans ce fécond mémoire que
la matière g rafle des corps étoit plus fufîbie que
le blanc de baleine >. mais il n’avoit fixé fa tu-
fi'oilité qu’à 42 degrés du. thermomètre de Réau--
mur, & celle du blanc de baleine qu’à 4^ degrés.
Ce premier effai répété ici avec plus de-
foin , lui a- fait connokre que la Mbiitté de
L’adipo-cire des corps commençoit à 28 degrés
& celle du blanc de baleine à 32. C ’eft cette
derniere mefure ’qu’il faut préférer parce que
l ’expérience qui lui a fervi à: la déterminer a pu
cette fois être faite avec plus de préciiion que
la première..
Les trois huiles concrètes animales ont offert
une différence également remarquable à l’égard
de leur diffolubilité dans l’alcool. La plus dif-
fbluble des trois a été la matière grafie dès cadavres.;
TalcooL., à 6a degrés de température,
en a diffous prefque une quantité égale à fa fienne;.
la quantité précipitée par le refroidiffement a
prouvé qu’il en retenoit encore le quart de fon
poids. La fubftance ciiftalline dès calculs biliaires
humains- s’eft diffoute à la dofe d’un vingtième
dans l’alcool chaud j prefque tout, s’eft; j
précipité- par le refroidiffement ; le blanc de baleine
ne s’eft diffous qu’à la dofe d’un cent quarantième
dans l’alcool bouillant ; rcut s’eft dé-
pofé par le refroidifTément. Les diffolutions alcooliques
de ces fubftances fe troublent ou fe
précipitent par l’eau La matière adipo cireufe
des corps eft celle qui: forme le plus facilement
un favon avec les alcalis cauftiques-liquides.
L’acnée 175)1 préfenw à l’hiftorien quatre principaux
ouvrages dans la nouvelle carrière de h
chimie animale : le premier eft une analyfe de la
liqueur féminale humaine, par le cit. Vauquelin ;
le fécond , un mémoire fur les larmes & l’humeur
nafale , par les cit. Fourcroy & Vauquelin;
le troifième eft un examen du foie de la raie
par le cit. Vauquelin , & le quatrième eft un,
efîài de théorie fur l’animalifation & l’aflimila-
tion des alimens, par le cit. Hailé.
L’analyfe du fperme humain eft un des travaux
chimiques les plus exa#s & les plus recommandables
qu’on a:t entrepris depuis lbng'-tems,
quoique fes réfultats n’aient point , à beaucoup
près, réfolu les queftions qu’on peur propofer
fur ce fingulier liquide. Voici les- faits trouvés
par le citoyen Vauquelin & décrits fous le
titre d E x p é r ie n c e s , fur le fperme h um a in dans le
tome IX des A n n a l e s d e C h im ie . La portion épaiffe
du fperme eft remplie de filamens fatinés qu’on
voit bien en Fagitant 1ans l’eau. Il a une faveur
acre& iiritante; il eft plus lourd que l’eau ; il
forme en l’agitant à l’air une matière épaiffe &
écumeufe^.due à l’intromiflion de l’air entre fes
molécules; il verdit le fyiop de violettes , précipite
les fels calcaires & métalliques ce qui
indique qu’il contient un alcali-à nud. La liqué-
ta#ion qu’il éprouve en refroidiffant ne dépend
pas du conta# de l’a irp u k q u ’elle a lieu dans
un vafe fermé.
j lî perd^ de fon poids a l’air ; il s*y couvre
d’une péllicule tranfparente ; il dépofe des crif-'
taux croifés , qui font des prifmes quadrangu-
lair.es,. terminés par des pyramides à quatre faces
très allongées. La pellcuie qui continue à s’é-
paifïir fe remplit bientôt de petits-corps blancs,
arrondis ; fi l’air devient un peu humide pendant
cette éyapotation fpontanée , on apperçoit
d’autres- criftaux en lames-rhomboïdales, en priP
mes hexadres,. en o#aedres. Si l’air a £8 à 20
degres , & s il eft fe c , le fperme devient fec,
caffant & demi-tranfparent comme de la corne ,
& perd les 0,9 de fon poids. Lorfqu’on laiffe
une quantité un peu confidérable de fperme humain
expofée à l’air humide a.75 degres de l’hygromètre.
de Sauffure , .& à 20 degrés- du thermomètre
de Réaumur , il s’altère , devient
acide , répand une odeur infe#e de poiffon , &
fe couvre de b y jfu s f e p t i c a
Le, calorique liquéfie le fperme ,, & ne lê coa-
gule^point. Chauffé plus fortement, il fe bour-
fouffie, fe noircit, répand une fumée jaune # em-
pyreumatique & ammoniacale- Le charbon qu’il
laiffe eft léger & très-facile à. brûler. La leffive
de cette cendre a donné des criftaux rhombpïr
daux , efflorefeens , efférvefcens avec les acides,
& formant, avec le fulfunque du fulfate de fou-
de , conféquemment du carbonate de foude. Le
ïéfidu non diffous eft blanc, fe convertit en un
! émail de la même couleur au chalumeau , &
i donne une lueur phofphorique dans la fufion ; cet
émail attire un peu l’humidité de l ’air, fe dif-
fout dans les acides , & fe comporte abfolu-
' ment comme du phofphate de chaux.
L’eau froide ne diffout point le fperme; elle
devient opaque en le divifant en fragmens ; lorfé
| qu’il eft devenu liquide à l ’air, elle le diffout;
l’alcool & l’acide muriatique oxigéné l’en précipitent
fous la forme de flocons blancs.
Les alcalis concentrés le rendent diffolubles
dans l’eau 3 la chaux n’en dégage d’ammoniaque
que lorfqu’il a été altéré par le conta# de
l’air.
Les acides diffolvent facilement la liqueur fé-
minale qui n’en eft pas réparée par les alcalis ; la
diffolution dans les alcalis n’eft pas non plus précipitée
par les .acides. L’urine, la bierre & toute
liqueur acidulé diffout cette humeur. L’acide
muriatique oxigéné,, au lieu de la diffoudre , la
coagule en flocons blancs , indiffolubies , qui
deviennent jaunes par une grande quantité de ce
îéa#if.
Les fels de baryte ne font pas décompofés par
le fperme devenu liquide dans un vafe fermé,
mais feulement par celui qui s’eft liquéfié par le
conta# de l’air; tandis que cette liqueur, dans
fon état naturel, & fans avoir rien abforbé de
l’air, précipite les fels calcaires & métalliques,
comme on l’a déjà dit. Ces faits annoncent
qu’elle contient une matière alcaline pure , qui
attire l’acide carbonique atmofphérique.
L’auteur examine enfuite les deux matières
falines qui fe féparent du fperme par fon expo-
fition à l’air ; l’une en criftaux rhomboïùaux ou
o#aëdres, & l’autre en points blancs opaques,
qui ont été décrits. C^s deux corps font de la
même nature, ils ne diffèrent que par les cir-
conftancey dé leur criftallifation ; tous deux font
inodores & infipides, durs & croquant fous la
dent, fufibles au chalumeau en un globule vitreux
, blanc , opaque , entouré d’une flamme
jaunâtre pendant leur fufion ; inattaquables par
les terres & les alcalis , indiffolubies dans l’eau ,
diffolubles fans effervefcence dans les acides nitrique
& muriatique, précipitables de ces diffolutions
par l’eau de chaux, les alcalis, l’acide
oxalique ; préfentant, en un mot, toutes les propriétés
cara#ériftiques du phofphate de chaux,
déjà trouvé , comme on l’a v u , dans la cendre
leflivée par l’eau. Voilà donc le phofphate de
chaux diffous dans une liqueur animale mu-
queufe , avec de la foude a l’état cauftique ,
rendu, à ce qu’il paroît, diffoluble à l’aide de
cet alcali pur, & criftallifable par l’évaporation
fpontanée de la liqueur.
D’après cette analyfe , qui n’a pu être le produit
que d’une longue fuite d’expériences , &
qui préfente par-tout des faits décrits avec autant
de précifion & de fimplicité qu’ils paroif-
fenr avoir été bien vus & obfervés, l’auteur
conclud que 100 parties de fperme humain contiennent
:
D’eau 0,90.
De mucilage animal 0,06.
De fonde 0,02.
De phofphate de chaux 0,03.
Quant aux phénoînènes que cette liqueur pre-
fente , quoique le citoyen Vauquelin en ait fi
bien déterminé la nature & la compofition, il
ne penfe pas qu’ils puiffent être encore expliqués
par fon analyfe. Tels font, i° . la liqué-
fa#ion à l’air, qui n’eft pas due à l’eau atmof-
phérique , puifqu’eile a lieu aufft dans des vaif-
féaux fermés, & puifqu’elle n’eft point accompagnée
d’une augmentation de poids ; i Q. Tin-
diflolubilité dans l’eau avant fa liquéfeélion fpontanée
, & fa diffolubilité dans ce liquide quand
elle a été liquéfiée ; 3°. l’état de diffolution du
phofphate calcaire, & fa criftallifation par qne
légère évaporation. Il convient cependant que
ce fêl peut bien être rendu diffoluble par la
préfence de la foude pure & du mucilage animal.
Il explique fes deux criftallifations par l’état
d’abord liquide 3 enfuite plus épais de la
liqueur fémifiaîe ; celle de la foude lui paroît
tenir à l’abforption de l’acide carbonique atmofphérique
qui rend en même tems ce liquide fuf-
ceptible de précipiter les fels barytiques. Il n’eft
prefque pas néceffaire de dire . que l’épaiffiffe-
ment remarquable & la forme de pommade opaque
que prend le fperme en le triturant avec le
conta# de l’air, dépend de la criftallilation du
phofphate de chaux & du carbonate de foude
qui ont lieu en même tems par cette agitation.
L’efpèce de mucilage particulier , qui exifte
en plus grande quautitéque les fels dans la liqueur
féminale humaine, n’a pas pu être examinée en
détail par l’auteur, parce qu’il ns l ’a point obtenue
exa#ement féparée d’avec les autres matières
auxquelles elle y eft unie Mais malgré cette
lacune, fon travail eft un des plus p.écieuxqui
ait été entrepris depuis quelques années fur les
fubftances animales ; s’il laiffe plufieurs points
incertains , il eft fait au moins avec une exa#i-
tude remarquable ,.il conduit à des réfultats juf-
qu’ici inconnus & même inattendus, il fait voir
ce qu’on peut efpérer des analyfes foignées pour
la connoiffance des matières les plus compii-
Q q q q i