
puifque l'eau chargée d'acide carbonique n’agit ni
fur le cuivre, ni meme fenfiblement fur fon oxide.
Ainfî l'hiftoire du carbonate de cuivre appartient
entièrement aux mines de ce métal. Il faut fur-tout
remarquer parmi les propriétés de cette combinai
fo.n naturelle , celle de perdre fon acide par
le feu , d'être diffoluble avec effervefcence dans
les acides, de contribuer en partie à la réduction
de l'oxide de cuivre par l'aétion du feu , de dé-
compofêr les Tels ammoniacaux par une double
attra&ion , & de donner des fels cuivreux en
même temps que du carbonate ammoniacal. J^ayeç
le mot Cu ivre. -
C arbonate d' étain. Sans qu'on puiffe nier
l’exiftencede l’attraélion entre l'acide- carbonique
& l’oxide d'é ain , on fait au moins qu'elle eft
affez foible pour ne pas favori fer la décompo-
jfition de l'eau par ce métal' ^ Voye\ les mots
Dissolution des métaux & métaux) , pour
ne pas permettre même d’aétien entre les divers
©xides d'étain 8e l’acide carbonique. On voit bien
qu'il exille une combinâifon entre ces deux corps,
lorsqu'on précipite une diffolution d'étain dans
un acide par un carbonate alcalin -puifque le
précipité entraîne avec lui une certaine quantité
d'acide carbonique', puifqu’il eft plus lourd, plus
abondant & plus blanc que les précipités d'oxide
d'étain: faits dans les. mêmes diffolutions par les
alcalis purs 8c cauftiqùes ; mais on n'a point
examiné la nature 8e lés propriétés dre cette efpèce
de carbonate d'étain, qui d'ailleurs n'a encore été
comme te l, • ni analyfé par aucun chimifte , ni
employé à aucun ufage. J^àye^le mot Et a in .
C arbon ate de ter. Le fer eft un des métaux
qui s’unit le mieux à l'acide carbonique. Dfe Feau
chargée de cet acide & qu-’on laiffe féjourner fur
du fer en limaille, en oxide promptement une ;
portion, fe décompofe elle-mêmela iffe dégager j
du gaz hydrogène y le fer oxide's'unit à. l'acide ;
carbonique , 8c l'eau fe trouve alors tenir en
' diffolution une quantité allez grande-.de carbonate ■
de fer. La nature pré fente une-foule de ces. eaux
chargées de carbonate de fer qui conftituent le
plus grand nombre des eaux minérales, ferrugi-
Reufes. Ces eaux fe. décompofent par le conta&e
de l'air & fe couvrent d’une'pellicule irifée. j elles
ont une faveur ftyptique Se piquante; elles-dé-
pofent une grande quantité de carbonate :de fer
rougeâtre ou jaunâtre fur les fonds des baflins 8e
& des ruiflèaux quelles forment•> elles prennent
une couleur violette avec lax diffolution ou la dé-
eoétion de noix de galle y & donnent un précipité
noir avec la noix de galle en fubftance | '
les prufliates-terreux & alcalins faturés y forment
fur le champ du bleu de Pruffe. La. diffolution
artificielle de fer dans l’acide carbonique préfente
les mêmes phénomènes que les eaux naturelles
chargées de carbonate, de. fer.. If femble que ce j
fel ferrugineux foit préparé abondamment par la
nature, puifquelle.en offre des maffes énormes
dans les montagnes. Ce que les mrnéralogiftes
ont nommé du fer fpathique > 8e les naturaliftes
de la mine d’acier ,. n'eft autre chofe que du
carbonate de fer cryftallifé. Sans entrer ici ,dans
les détails relatifs: à l'hiftoire de ce compofé
naturel-, qui [fera; liée à celle du fer , il faut
favoir que ce fel eft: décompofable par, le feu
qui en dégage de l'acide c a r b o n iq u e& qui
; réduit le fer en oxide: noir 5 il parok que la nature
opère quelquefois, cette décompofition en
grandi par l'aêUon des feux fouterrams , 8e que
plufieurs efpècesde mine de fer noires, brillantes ,
^ipéculaires & attirables à- l'aimant > telles (pédaleraient
que le: fer de l'île d’Elbe , n'ont pas-
d'autre origine:. Les acides décompofent auffi le
carbonate de fer natif, 8c en dégagent l’acide
carbonique avec effervefcence..
L’art n'imite point exactement ce compofé na*
turel j il, n'a pas pu jufqu'ici faire cryftaliifer les-
diffolutions de, fer- dans l’acide carbonique ; le
carbonate de fer qu'on prépare dans nos laborar
toires , foit par l’aéüon. immédiate de l'eau acidulé
fur la limaille de fer , foit par l'expofition
à l'air de la limaille hume&ée, ne cryftallifé.
points 8e ne prend jamais ni les formes,. nUes-
propriétés dit carbonate de fer natif ou du fer
fpathique. J’ai bien apperçu quelques;; élémens
cryftallins dans le. fafràn de mars apéritif,. qui
n'eft-que du carbonate de. fer formé par Je conta
fimultané de ; l'eau 8e de l’air y mais-cela ne refr
femble point aux- propriétés cfece fe! préparé par
la' nature. Gomme il fera- queftion de ee dernier
dans l’hiftoire du fer , je n’expoferai ici-que les
propriétés du carbonate de fer artificiel j. telles
que je les ai décrites dans , un mémoire rédigé
il v a près de quinze ans,» je n’y ajouterai que
les légères corrections que les .découvertes, faites
depuis cette époque ont rendues néceffaires. J’y
laifférai même les. eonfidérations générales fur
l’aéHon des.gaz, fur les, combinaifons- de ces
corps,. & fur la nomenclature qu'elles doiven.t
porter ,, pour faire voir que la méthode que je
fuivois dans ce temps étoit: d’accord avec celle
que je n'ai» ceffé de fuivre depuis; dans les divers
travaux auxquels je me fu s . livrés , ce ; ne
fera qu après avoir- fait quelques réflexions fur
le nom de craie martiale ou craie de fer que
j’employois alors , que je reprendrai le nom de
carbonate de-fer-, que ce fel porte aujourd'hui
dans la-nomenclature méthodique. Qn verra qu?e
les expériences qui y font décrites, font.telles
encore quelles écoient à. cette époque déjà reculée
y & qu’il n'y a prefque rien à ajouter ou.
à modifier dans les réfultats que 'j’avois, alors,
adoptés* .
Je dois encore foire obferver ayant dUnférei:
ce mémoire" ic i, que je l'avoisdeftiné à fervir de
fuite & de complément à un grand travail que
j'avoisdonrié dans plufieurs mémoires précédens
fur les-précipités du fer de differentes .diffolu-
r.ons par les.alcalis , dans leurs deux états de
caufhques 6c de doux , de purs 8c de carbonates ,
états qui commençoient alors à fixer l’attention
des chimiftes , qui n'étoient pas affez généralement
connus , 8e qui me paroiffoient liés intimement
avec les phénomènes les plus impor-
tâns de la chimie , ainfi que la marche rapide
de fes progrès. Je diftinguois foigheufement les
précipités de fer obtenus par les alcalis faturés
d'acide carbonique', que je nommoisalors acide
.crayeux , d’avec ceux qui' étoient formés par les
alcalis purs ou cauftiques ,.& j ’avois trouvé par
l’expérience , ce que- je cherchois à bien établir
dans le'mémoire dont je parle, que la rouille
de fer étoit de la même nature que les précipites
de ce métal obtenus par les alcalis effer-
vefeens. C’écoit pour prouver cette analogie que
j'avois-; fait une analyfe détaillée de cette rouille',
:dans les détails de laquelle on trouvera l’expofé
- des propriétés chimiques du carbonate de fer
artificiel , à la vérité non faturé d'acide darbo-
nique*
Mémoire fur les propriétés du carbonate avec exces
de fer ? ou de la rouille de fer , rédigé en t-j-jc),
' Depuis que les chimiftes fe font occupés à
TeGonnoître la nature des différens ga z , ils fe
font fur-tout appliqués à rechercher l'aéiion de
.ces êtres'finguliers fur les corps expofés â leur
contaél. Inftruits par des.travaux très-multipffés,
ils regardent aujourd'hui plufieurs de ces fluides
- îïériformes comme de véritables diffoivans ca
pables de s'unir aux fubftances qu'on feur pré-
fente, & de former avec x elles des compofés
particuliers % mais ce n’eft pas affez de favoir-
quelle eft la manière d'agir des gaz fur les
corps ; il faut aller plus loin , & examiner les
compofés qui réfultent de ces combinaifons
étudier leurs caractères, rechercher leurs propriétés,
afin de s'éclairer ftir leur nature & fur
les^ avantages que la chimie elle-même peut en
retirer > ou qu'ils peuvent procurer aux autres
fciences 8c aux arts. Déjà un grand nombre de
corps dont les gaz font des principes, ont été
fournis à l'analyfe la pins exaéte \ mais on peut
affurer qu'il en refte plus -encore d’inconnus,
& dont on ne s’eft que peu occupé’jufqu'à pré-
fentj l'iitilité dont les premières tentatives en
ce genre ont été fuivies, eft bien faite pour encourager
les favans à pouf fuivre une carrière fi
belle 8c qui promet tant de découvertes;
La diffolubilité du fer par l'acide craieux ( carbonique)
eft connue do tbusfles chimiftes .d'après
les expériences de Lane Rouelle le jeune y 8cc.
mais le compofé qui réfulte de cette diffolution
| n'a été examiné par perfonne î comme je me fuis
déjà occupé de ce métal, j’ai cru devoir faire
des recherches fur les propriétés du fel neutre
qu'il forme avec cet acide*
J’at expofé d’abord à différens agens chimiques
les précipités ferrugineux impurs , qui ne font
antre chofe , comme je l'ai prouvé dans plufieurs
mémoires , que du fer uni à une plus on moins
grande quantité d'acide craieux , & dont une
partie a été calcinée, oxidée parles différens
acides qui le tenoient d’abord en diffolution;
mais m'étant apperçu que l’a roüille qui fe forme
à la furface du fer expofé à l'air, jouiffoit des
mêmes propriétés, 8c préfentoit les mêmes phénomènes
que ces précipités , 8c qu'elle n’ en dif-
féroit que parce qu'elle donnoit dans fon analyfe
ordinairement plus d'acide craieux mêlé de ga-z
inflammable r 8c qu'elle fe. redi-iifoit en entier
en fev noir & àt&irable à l'aimant 5 j’ai cru devoir
faire dés-recherches particulières fur la rouille
qu'on peut' fe-procurer plus pure que les précipités
martiaux & beaucoup plus’facilement.
• J’ai pris cette fubftance fur dès barres de fer
; expo fées à l’air dans/unmagafin ou l’on- conferve
ee métal ; on en a féparé exa&emènt la portion
de fer attirâble qu elle eontenoit | à l’aide du
• barreau aimanté. Je ferai remarquer qu’en obfer-
_vant les différens morceaux de fer- recouverts
de rouille , j’ai reconnu que cette dernière dif*
- féroix de couleur , de forme, d’afped,- de profondeur
& de confiftance-, ou de ténuité fui van c
les lieux- où elle fe formoit. Je crois même que
toutes- les circonftances extérieures étant égalés,,
les différens fers, tels que le fer doux, le fer
aigre y le fer enfin, confidéré dans toutes les
nuances qui s'éloignent ou fe rapprochent plus
ou moins du bon fer préfentent une rouille
variée dans fa couleur & Tes propriétés phyfiques,
quoique ce produit du temps foit toujours le
même compofé chimique. Tout le monde a pu-
obferver que ia fonte fe rouillé eir général plus
lentement moins profondément que le fe r ,
8c que dans ce dernier , la différence du grain ,
de la caffure , de la couleur, de la dudilité en
apportoit une dans la facilité plus ou moins
■ grande de fe1 convertir en rouiHe ; les ouvriers
qui emploient le fer connoiffent ces différences
beaucoup mieux que les favans , qui ne les ont
pas encore appréciées.-
^ Avant d’entrer dans les détails de mes expériences
, il eft néceffaire de rechercher quel nom
particulier doit avoir Tefpèce de fel martial donc
je vais nfoccuper, & d’expofer l’ordre que je
me propofe de fuivre.
On donne ordinairement aux- fels métalliques