
w cIue 'lu> plus propre à entretenir la vie
». des animaux * n’eft également plus propre à
» entretenir la flamme , puilqu’il tant plus de
•* particules aèrienes , 'pour 1 inflammation de la
» lampe que pour la refpirationj il ne faut pas
» cependant conclure de-là que la mafle du fang
M eft dans une véritable combuftion ».
Ne^ feroit-on pas tente de croire diaprés tout
ce qu’on vient d’ entendre , & que j’ai extrait
mot par mot du feptième chapitre , où l’auteur
a pour objet de prouver que Y é la f i i c h è d e ï a i r
c e p e n d d e t e f p r i t n i t r o - a e r ie n 3 v im à e r is e la f i i c am
a. f p i r i t u n itx o -a e r e o o r i r i , & où il décrit les premières
expériences dont il a voulu fur-tout faire
connoitre les appareils 5 ne feroit-on pas, dis-
je , tente de croire ique Mayow à parfaitement
connu l’influence de l’air dans, la refpirationj
qu’il a deviné la nature de l’atmofphère | qu’il a
foupçonné l’abforption & la vraie diminution
de la partie vitale_ atmofphérique par la combuftion
& la refpiration , qu’en nn mot il a devancé'
clans cette théorie -les belles expériences & les
beaux refultats que.Lavoifier n’a obtenus que plus
de cent ans après lui.:Sans doute on tirëroit cette
induction des. paffages que je viens d’extraire ,
s’ ils étoient feuls, 3c l’on attribueroit Une glo-:
rieufe antériorité £ Mayow , fi fou chapitré fèpt
finiiloit eu je I ai conduit. Mais ce qu’on trouve1
enfuite prouve , à l’avantage des temps modernés
que^ le médecin anglois 3 quelque avancé qu’il
parut dans cette -carrière' où il s’eft engagé frul
& où il a été plus de cinquante ans fans fuccef-
feur , n’a pas pourfuivi ■ allez loin , ni foutenu
affés fermement fes pas pour trouver la vérité.
Si près de la toucher, fi voifin de la véritable
théorie de l’ ufage de l’air dans la refpiration ÿ il
s’en eft bientôt éloigné en cherchant à répondre
aux objections qu’il fefaità lui-même , en eflayant
de déterminer avec plus de precifîon ce qui
arrive à l’air. S’il a exprimé fans doute comme’
fans erreur dans le chapitre huitiètiie, que l’ufafee"
de l’efprit nitro-aèrien infpiré , eft d’échauffer
le fang, & de lui donner là coule-ur rôüge^bril-
lante qui le diftingue , il n’a pas Connu dû tout
d ou ces phénomènes proviennent , 8c comment
l’air y contribue^ comme on va le voir par Tex-
pofé'de ce qui termine les expériences indiquées
, 8c qui paroiffent fi pofitives darls fôn
chapitre, feptième. Il recherche Comment il-fe
fait que 1 animal ou la chandelle ehfterrnés* dansc
des vafes , ne puiffent y refpirer j f p i r a r e , mot
pris/ Ici peur 1 un comme pour l’ autre par une
îflgenieufe comparaifon entre la flamme 8c la
refpiration , quoique 1 air foit encore contenu
en grande quantité dans les vafes , quoique l’eau
R£ a!5.m?,ntné. clue très-peu. quoique l’air qui y
refte foit elaftique , 8c réfifte encore à la.preffion
de 1 atmofphère. Il fe demande comment on peut
entendre que l’air renfermé dans les vaille*ux
perdefon elailicite , puifqifil efi, dit—i l3 à croire,
qu’il eft aulïi abondant après l’extinétion de la
flamme 8c de la vie qu’il étoit auparavant. Sans
doute 3 ajoute-t-il , les particules aèrienes ne
font point annihilées par la combuftion 8c la
refpiration j elles ne fortent point du verre , 8c
j ne peuvent en traverser les parois. Ce n’eft pas
non plus fuivant lui une fimple condenfation
dans l’air qui a occafîonné l’afcenfîon de l’eau,
puifque celle-ci monte pendant l’inflammation ,
8c avant qu’il y ait du refroidiffement. La chaleur
de 1 animal devroit aufli plutôt fe raréfier :
comment d’ailleurs la feule condenfation de l’air
le rendroit-il incapable d’entretenir la combuf-
tion & la refpiration. Si l’on dit qu’une partie
j r Pa^e î^ans Ie fang de l’animal , je réponds
, pourfuit Mayow , qu’au moment où il
eft enfermé fous des vafes 3 fon fang eft autarît
8c même plus pourvu de particules aèrienes 8c
elaftiques qu’il l’eft apres , qu’il eft naturel de
penfer qu’il eh fort autant qu’il en entre , 8c
qu ainfi il doit y avoir dans le vafe autant de
particules élastiques après la refpiration qu’il
y en avoit auparavant j bien plus , quand même
il penétreroit plus de matière aèriene dans le
fang qu il n’en fortiroit elle devroit en raifon
dp^fa force élaftique occuper un mêmé-elpace
qu auparavant. On doit bien reconnoître ici
dans le Cercle étroit de raifônnërnefit 8c d’ob-
jeCtions, où le médecin anglois s’enveloppe lui-
meme , qu’il n’a pas bien connu çe qui arrivoit
a r a ir , qu’il n’a pas connu la caufe de fa con-
•denfition , de fon rapprochement 3 de fa fixation,
par les corps combuftibles 8c là refpiration. Il
eft vrai qu’il a commencé par le plus difficile y
favoir l’inflammation des chandelles 8c l’aiftibn
du fang pulmonaire ', quoique quelques paffages
qui précédent le lieu de fon ouvragé où l’analyfe
m a maintenant conduit, femblent annoncer qu’il
x foupçonné les .deux élémens de l’air , 8c que
ce qu’il nômmoit particules ' n i t r o - a e r ie n e s ou
igno- a erzenéS y é t o k bien manifeftement l’air vital
ou le gaz oxigène des modernes : il n’en a ©as reconnu
lés propriétés j il n’eft a pas exactement
apprécié l’aCtion fur les corps combuftibles j il
n en a pas eftimé l’altération par la flamme 8c la
refpiration 3 8c voulant expliquer comment l’air
diminue fans perdre d e fa matière 3 ni fe con-
dpnfer, quoiqu’il ait prouvé qy’ il occupe moins
defpace, 8c que -l’eau ait remonté dans les
vafes 3 il fe perd dans ;des raifoniiemens abftraits
fur l eiafticitéb fur fa câufe , fur la roideur des
molécules de l’efprit nitro-aèrien ; il veut que
par l’effet de la flamme cette roideur élaftique
fe change en une flexibilité molle j c’eft 3 dit-il 3
une lame d’acier 3 qui après avoir été chauffée ,
8c en fe refroidrffant devient plus molle a 8c perd
la propriété d'étinceller par le choc du briquet.
Le feu ne lui paroît être qu’un amas de petites
j étincelles tirées des particules aèrienes par la
collifîon des .particules fui fur eu fes* des corps
combuftibles j ta combuftion reftemble beaucoup
à un choc fubit d’une innombrable quantité de
molécules de caillou 8c d’acier j | les particules
de l'air font les lames d’acier frappées par les molécules
des corps combuftibles qui font office
de pierres. Si celles-ci font tenues 8c volatiles ,
elles percutent mollement 3 8c ne font qu’une
fl mime foible comme celle de lefprit de vin
8c des lueurs animales phofphoriques. Comme
un reffort chauffé prend de ia moîleffe 8c perd
fon éla’fticité 3 de même l’efprit nitro-aèrien j
ayant perdu le feu qui entroit dans la compo-
fition 3 f a r d c u t i s i g n e i s e x e ju s c o m p a g e f e e x c r i c a n -
tib u s 3 a perdu fon reffort. Quelque ingénieufe
que: foit cette explication , 8c quelque analogie
qu’elle préfente avec la théorie., de la lumière 3c
du calorique fortis de l’air vital, adoptée par
les chimiites françois modernes ; je .ne croîs pas
qu’oii putile y trouver la. véritable fource de
cette théorie , puifque Mayow n’a véritablement
ni connu , ni foupçonné , ni expliqué la précipitation
de la bâfe de l’a:r pendant la combuftion
j il s’éloigne mênie encore davantage de
cette' théorie en cherchant à prouver que les,
particules de l’efprit nitro.-aèii en , ne font point
de l’air, quoiqu’elles en foient, dit - ;?|, par
tout la partie eiaftique, 8c quoique recherchées
& fépaiees par les corps en combuftion 8c par,
la refpiration, elles lui fa fient perdre fon éîaf-
ticité. H prouve quelles ne font pas de l’air,
puifque contenues dans le nitre dont elles forment
cependant, fuivant fes expreffions, la partie.
i|née 8c aèriene , on ne' poutroit concevoir,
dit-il, comment une fi grande quantité d’air
fèroit renfermée dans ce fe l, comment il auroit
pu fiibir une fi grande condenfation j comment
i! pourroit y fervir à la combuftion , tandis que ^
pour l’entretenir , il faut qu’il ait h forme é.laf-
tique. Pour prouver que l’air n’ entre point
véritablement dans le nitre, il décrit l’expérience
de l ’e'fferyeffençe du fel de tartre & de
l’efprit de nitre. faite dans le vide , combinaifon.
qiii chaffe tout l’air de ccs deux matières, 3c
ui ne do "."ie pas moins de nitre capable d’en-
.fmmer les corps j il invoque aufli l’état d’une
diüolution de fel de nitre qui donne moins de
bulles d'air fous la machine pneumatique que ne
le fait de l’eau ordinaire , & qui cependant fournit
par l’évaporation du véritable nirre. Ainfi
les particules nitro-aèrienes étant les mêmes dans
le nitre & dans l’ air , ne font donc pas de véritable
air, mais des particules plus fubtiles 8c
conftituant proprement leur partie aélive 8c
ignée. îl eft bien évident d'après cette expo-
fition des idées de Mayow , qu’il n’a pu donner
qu’une théorie forcée qui n’explique véritablement
rien, qui offre des contradictions perpétuelles
, 3c qui eft réellement inintelligible. Elle
fe réduit à dire que dans un vafe où brûle une
chandelle où refpire un animal, l’eau monte
quoique l’air y foit aiiffi abondant qu auparavant
, quoiqu’ il n’ y foit pas condenfé, mais feulement
parce que fa force élaftique eft diminuée
pamn changement de fes particules de roi de s
qu’elles étoient en inflexibles. On ne conçoit pas
même comment un fi bon efprit que ce physicien
a pû. être-fatisfait de cette expiicaiion , en
fe demandant comme il le fait enfuite encore
une fols pourquoi ia chandelle 8c l’animal expirent
dans des vafes, tandis qu’il y refte une grande
quantité d’air, comment il ne croit pas permis
de penfer qu’une partie de cet air eit abforbé,
8c en même temps que le refte du même air, eft
, èncore intaél & non gâté, in v io Latum. : fi la chofe
etoit ainfi, rien n’empêcheroit que l ’animal ne
pût y vivre encore > il faut donc croire ajoute-
t-il , que toutes les particules de cet arc ont
. l'iibi un certain changement, qu’elles ont été
privées de leurs molécules n itr o -a e r e n e s , aftés
feulement pour ne plus pouvoir fcvvir à la refpiration.
Qui ne reconnoît en oppofant ces dernières
paroles à toutes celles qui précédent,
l’embarras , rincer6.rude , les contrariétés , dont
i’efprit de l’auteur étoit affecté. U. lent bien &
ne difl'miule pas que l’état très-élaftique de l’air
qui refte après l’exftinêtion de la ehandefte 8c la
mort de l’animal, eft une terrible obi-£tion à
la théorie vague 8c vacillante qu’il a dominée ,
8c après avoir comparé à ft manière l’éta le plus
flexible de l’air après, que ces phénomènes y ont
eu lieu- à celui de roideur qu’il avoit avant j il
fen conclud.qu’il faut que çe fluide foit dans
un certain état de roideur 8c d’élâfticité pour
•entretenir la flamme 8c la vie. C’eft donc une
efpèce de caulê occulte 8c initelligible à laquelle
il eft forcé de s’accrocher i n quelque forte pour
donner une explication bien foible .8c bien éloignée
de la clarté de la pricifion que les expériences
des modernes ont atteintes. Mayow
étaye cependant fa théorie fur la légèreté ®u la
moindre pefanteur fpicifique qu’il avoit reconnue
dans.l’air qui a fervi à la combuftion des chandelles
8c à la refpiration des animaux. U remarque
que des fouris ou des oifeaux placés vers le haut
.de,s.çueurbites qu’il employoit, mouroient p’us
vite que ceux qui étoient mis dans le. bas, 8c
que dans le premier cas l’eau s’élëvoit moins
haut, il obferve que fi l’on met deux animaux
en' même temps dans le même vafe , l’un en
haut 8c l’autre en bas , le premier meur^promp-
tement, 8c le fécond lui furvit quelque temps.
Il en conclud que l’air privé de fes particules
n i t r o - a n e n e s , eft devenu plus léger, 8c que celui
qui en eonferve encore, occupe la partie infé
ne tire du vafe ; aufli a-t il foin de placer à cet
endroit de fon ouvrage une obfervation fine ;
lavoir qu’un animal qui commence à fouffrir du
manque d’air dans les appareils , porte fa tête
f vers le haut > mais que fe Tentant plus affeéké
1 D d d i