
dans celle du cheval &r delà vache , l’acide benzoïque
& le carbonate de chaux j ils n’y ont
point trouvé de phofphate de chaux 5 ce fel ne
le rencontre que dans les excrémens de cet animal
} on a vu déjà que les concrétions intefti-
nales en contenoÎÊiît. Les auteurs foupçonoent
ou’il en efl ainfï de tous 1rs animaux couverts
de poils | que leur excrétion rénale eft formée
de carbonate calcaire , leur excrétjon intefti-
nale de phofphate calcaire , & qu'il en fort aufii
par leur peau , ou qu’il s'en dépofe dans leur
p oil, d/mt l’analyfe montre une proportion remarquable
de ce fel terreux. Ils croient qu’une
partie de la chaux contenue dans les alimens
végétaux du cheval, du boeuf & du mouton,
f^ combine avec l’acide carbonique qui fe développe
dans i’eftomac de ces animaux , fe dif-
fout même dans cet acide * paffe ainfï dans les
fécondés voies, d'ou il s’écoule par l’urine qui
en contient abondamment, & que le phofphate
de chaux ne paffe qu'en quantité fuffifante pour
nourrir les o s , les dents , les cornes, les poils,
où il fe dépofèj fans for tir par les voies urinaires.
Ils ont encore remarqué que l’urine de
cheval, en fermentait, formoit de l'acide ace-
teux & de l'ammoniaque. Leur découverte de
l'acide benzoïque dans d’urine de cheval, dans
laquelle Rouelle ne l'avoit point indiqué , quoiqu'il
l'eût trouvé 8c décrit fous le nom de fel
volatil a<ide dans l'urine de vache & de chameau
, les a conduits à penfer qu’il y en avoir
même allez dans cette urine ., ainfï que dans le
fumier qui en a été arrofé , pour qif on puiffe
l’extraife avec avantage & l’appliquer à l’ufage
pharmaceutique , malgré , l’odeur - particulière
qu'il préfente d’abord , & qu’il perd bientôt.
Quant à la propriété de former dé l’acide acé-
teux y dépendante de la matière végétale & mu-
qtieufe diffoute dans cette urine, & de la fermentation
qui s y établit avec une grande promptitude
, elle ne pourra jamais être employée
qu’avec difficulté, parce que cet acide , outre
l'odeur défagréable qu’il retient, eft en partie
faturé d’ammoniaque formée en même tems que
lai. •
11 paroît que h découverte de la matière
graffe des cadavres, dont il a été parlé plus
haut, a fait plus de fenfarion dans les pays étrangers
qu’en France, & qu’on y a cherché à tirer
parti de la formation artificielle de cette fubftance,
pour inftiruer un art nouveau. Le premier auteur
de cette découverte en France , le cit. Fourcroy,
avoit déjà obfervé depuis & répété dans toutes
fes leçons , que la même matière grasse que
-celle trouvée dans' les cimetières•, fe formoit
dans les amphithéâtres d'anatomie ,, en lai (Tant
macérer les chairs dans l’eau & les liqueurs fa-
lines î il avait décrit dans fes cours plufieurs ob-
fervations qui venoistnt à l’appui de fes obfervarions
fur cette fingulrère transformation , en-
tr’autres celle de corps d’animaux , & fur tout de
chats & de chiens jetés dans des ru ffeaux ou
dans des rivières , qui arrêtés au fond des eaux,
| y a Soient fubi en quelques mois cette altéra-
! tion- j celle d un coeur confervé dans un eau légé-
I rement alumineufe, qui dans l’efpace d’un an &
demi avoit été entièrement changé en gras j celle
de têtes de mourons, qui jetées dans un Folfé
rempli d’eau à fon fond , près le lieu nommé
Garre à l’eft de Paris, ont été trouvés changées
en gras dans toutes leurs parties molles par le
citoven Vauquelin. En Angleterre on vient de
profiter de cette découverte & de ces obferva-
tions, pour propofer l’établiffement d’un atte-
lier deftiné à convertir les corps des animaux
qui ne fervent point à la nourriture-, en matière
graffe , aont on feia une efpèce de chandelles
, en laiflfant tremper ces corps au fond
des eaux , jufqu’à ce que leur converfion en
gras ait été opérée, ce qui n’exige que quelques
mois en été. 11 n’y a rien à craindre de la
part des exhalaifons des corps qui fe changent
ainfï en huile concrète au fond des eaux courantes,
& il ne peut rcfler aucun préjugé de
crainte & de. danger pour le traitement confé-
cutif de ces corps devenus huileux dans des at-
téliers confacrés à la fonte & à la purification
de cette èfpèce de fuif j lorfqu’on fè rappelle
que les matières animales pourries lentement, &
dans des circonftanees. bien moins favorables ,
fous le fol furchargé de funérailles du cimetière
des Innoce ns , au milieu du quartier le plus
peuplé de Paris, n’ont pas donné naiffance à
des maladies funeftes j & que , foumifes pendant
plufieurs mois de fuite à des expériences
de recherches dans le laboratoire du citoyen
Fourcroy j placé dans le voifinage du lieu on ce
cimetière étoic fkué , elles n’ont produit aucune
incommodité chez trois ou quatre perforine s qui
ont été prerque fans ceffe occupées de leur
examen , & expofées continuellement à leur
contaét ou à leur vapeur., M. Gibbes ^ qui a
inféré un mémoire fur l’ufage de çette matière
graffe dans la fécondé partie des T/nnfcfiions
philofoph iques pour 1795., obferve fpécialement
que les mufcles des animaux fe changent en cette
matière, lorfqu’on les tient plongés dans l’eau,
ou lorfqu’on les traite par l’acide nitrique ;
qu’elle prend une odeur de blanc de baleine &
une. couleur jaune de paille , quand elle a été
purifiée fuiront p,ar le contaâ: de f air ; qu’ells
forme une chandelle dont la flamme eft très-
bel e & très-brillante. Parmi les obfervations contenues
dans ce mémoire, il en eft deux qui fem-
bient contraires aux faits contenus dans la première
découverte du citoyen Fourcroy. L’une a
pour objet la préfence de L’ammoniaque dans le
gras , & l’autre la fufibilité' de l’ adipo-cire extraite
du gras. Quant à la première, M. Gibbes
remarque que le gras qu’il a préparé artificiel- 1
lement, en biffant macérer des mufcles dans
l’eau, ne côntenoit pas d’alcali volatil j cela peut
être dû à la manière dont il a fait la prépa-a-
tion , & à l ’eau qui a diffous ou emporte cet
alcali à mefure' quïl a été formé, ou même à
la circonftahce de cette converfion opérée par
feau , différente de celle où fe forme le gras
des cimetières y celui-ci étant le produit d’une
altération des corps enfouis dans la terre , non
entourés d’eau ,& à plus forte raifon non plongés
dans l ’eau, il ne feroit point étonnant que ia diffé-.
rence de cette condition en eût apporté une
dans la nature intime de la matière graffe formée.
Au rette, le citoyen . Fourcroy peut affurer
que le gras des cimetières contient cqnftamment
de l’ammoniaque , & eft dans un véritable état
de favon ammoniacal, diffoluble dans l’eau lorf-
' qu’il eft récemment formé , lorfqu’il n’a point
été expofëau contaét de l’air , lorfqu’il n’a rien
perdu par ce contaét 5 qu’il ne paffe à l’état
d’adipo-cire pure'que dans le cas où confervé
dans l’atmofphèré » ou lavé par l’eau qu’on re-
nouvelle à fa furface, il laide peu à peu échapper
l’alcali volatil qu’il contient ; 8e telle paraît
être la caufe de la diverfité obfervéè
décrite par M. Gibbes.
La fufibilité fur laquelle le même auteur paroît
avoir obtenu un autre réfulrat que le chimifte
françois , tient à la même caufe différente de là
formation de U matière graffe au milieu de-l’eau,
& à l’état particulier de cette matière. Elle ne
tient pas, comme on l’a di t, à ce que les deux
auteurs, dont on a comparé les obfervat’ons ,
ont décrit des momens aifferens de la fufion ,
puifque dans les dernières obfervations fur cet
objet qui ont été indiquées ci-deffus -, le citoyen
Fourcroy n’a pas négligé de décrire la température
du commencement & celle de- b. fin de
cette fufion , mais bien de la différence même
des matières graffes obfervées. par les deux
thimiftes. 11 paroît que la moindre, diverfité dans
les circonftanees de la formation de cette adipo-
cire, fuffit pour en faire naître une dans les
propriétés comparées de cette fubftance^, & .
furtout dans la fufibilité , la plus variable de
ces propriétés , comme on peut s’ en convaincre
en effayant celle -du gras des corps enfouis,
de ce gras purifié &r féparé de fon ammoniaque | i
ou même expofé long-tems à l’air , de La matière
criftalline & lamelleufe des calculs biliaires ,
de la graiffe formée dans les mufcles traités par
l’acide nitrique , & en comparant la f;:fion de \
ces corps gras factices à celle du blanc de baleine
nature], avec lequel ils ont d’ailleurs une fi grande
analogie.
• Le dernier titre de la Philofophie chinrque, 1
qui apour objet la destruction spontanée
D E S M A T IE R E S . V É G É T A L E S E T A N IM A L E S , &
qui comprend dans fa généralité toutes les fermentations
dont ces matières font fufceptibles,
& au moyen defquelles elles paffent peu à peu
de l’état de corps très-compliqués dans leurcom-
pofitjon, à celui de compofes plus fimples pour
pouvoir entrer dans de nouvelles combinaifons ,
ne préfente que très-peu de découvertes & de
travaux particuliers depuis l’époque de la nomenclature
jufqu’à celle où nous fommes arrivés
( premiers jours de .1797)» fi l’on excepte
ce qui a été expofé ci-deffus fur la fermenta?-
tion vineufe , fur la formation du gras dans
l’intérieur de la terre, objets qui ont été traités
dans deux des titres précédens , parce qu'ils
avoient autant de rapports avec leurs énoncés
qu’avec celui de ce dernier titre , il n’y a rïen
eu de faillant ou de remarquable fur ce fujet depuis
1787 jufqu’ à la fin de 1796. Les idées que la
doélrine pneumatique avoit déjà fait concevoir
fur la décompofition fpohtanée-'dçs fubftances
organifées , fur leur paffage naturel de l’état de
comptés compliqués à celui de compofes plus
fimples, ont été généralement adoptées & confirmées,
fans avoir donné lieu, à la vérité , à
de. nouvelles découvertes. On peut voir à l'article
Axiomes ce qui a été dit à ce fujet, & juf-
qu’où la doftrine pneumatique a conduit fur ce
po-int les chimiftes modernes. Quelq'.i’efpérance
qu’on ait pu concevoir fur cet important fujet,
dont Futilité avoit é té , il y a déjà long-tems ,
preffem ie par le chancelier Bacon, on n’a encore
aucune lumière, aucun fait même , fur la
caufe des dangers dont les hommes font menaces
par Jes effluves des matières anima1 es en putréfaction
, & fur la production des maladies
dues à l’a&ion de ces effluves. Aucune expét iencè
n’a fait voir à quel fluide éhftique , à quel mélange
gazeux on doit attribuer les accidens fi
fréquemment occafientrés par ces miafmes j &
peut-être £ft-il permis de dire que l’a?t de détruire
leur effet, d'enchaîner leur terrible énergie,
eft trouvé., fans qu’on ait pu,connortre encore
ni la matière vénéneufe fur laquelle on
ag it, ni la manière dont elle' influe fur l'économie
animale. En effet, il eft prefque prouvé
aujourd’hui que le gaz acide muriatique oxi-
gëné ou cét acide liquide,, qui a la propriété
de détruire tout - à - coup l’odeur iof e&e des matières
animales pourries, & que le cir. Fourcroy
a propofé d’après cela pour diminuer l'infeélion
des amphithéâtres d’anatomie , a. de même une
adlion deflructive fur les miafmes délétères qui
s’échappent des corps en putréfaftiorr, & d'en
enchaîner la dangeveufe énergie fur les corps
vivans. C ’eft ainfî qu’on peut préfumer encore
par analogie que cet acide eft propre à rendre
nuis les effets du venin de la vipere, du virus
inoculé de la petite - vérole , de celui de la