
telles qui font contenues dans le mémoire J
ayant été faites 12 ans au moins avant fa publication
, on voit que c étoit en 1777 & 1778 9
a l'époque des grands travaux de Lavoifîer &
de fes premiers pas allurés dans la création, de
fa théorie ; qu’airifi les phénomènes chimiques
applicables aux arts pbuvoient dès-lors , comme
les expériences de recherches J changer!
la face, de la chimie ,.§£ concourir à-l’heureufe
révolution qui commençoic à fe. faire dans fes,
principes.
En traitant l'indigo par l'acide fulfurique trop
peu concentré pour le brûler , mais affez pour
le délayer, le fufpendrq r&f l'amener à d'état
d e , ce qu on nomme çu y p \ b leu e ou com p ç fitio n .
b le u e x l’auteur remarqqecque je contact de,l'air,
influe fur la coloration^ & que fi, Ionchauffe
trop fortement, il fe dégage du gaz inflammable
, le charbon de l’indigo eft mis à nud, &
cette fubftance décolorée ; qu’il faut ajouter de
l’eau fi l ’acide éft trop fort , & chauffer au '1
bain de fable pour le ‘ concentrer s'il eft trop
roible 5 que cette diffolution contient totjours
l’indigo;un peu altéré, puifqu'il fe dégage de
l'acide fulfureux, qu’ellé ne donqe pas ui\ bpn
teint, puifque l’eau de favon-bouiliante 4*.en-
Jeye, ainfi que les alcalis- qui le changent en
olive que les eaux açi.dufes ne ramènent plus
au bleu j que l’eau, courante J’enleve au fin &
au coton , ainfi que l’eau bouillante , qu’elle ne
réuffit que pour les bleu & vert de Saxe fur la
laine ., la plus facile à teindre de toutes les,
fubftançes, L’avion de l’acide nitrique effayée
par l’auteur , comparativement à celle de l'a-
cide fulfurique lui a paru beaucoup plus forte
fur 1 indigo. Il s’eft dlgagé beaucoup de gaz
nitreux d’une odeur. particulière j l’indigo a été
complettement décompôfé, & a été converti
partie en un acide jaune , analogue au tarta-
reux ou à l’oxalique J & partie en une maffe
coagulée , brune , vifaueufe , gommo-réfineufe,
difloluble dans l’alcool. L’acide muriatique oxi-
géné a détruit comportement le bleu bon teint
dune toile , fans làiffer de jaune , comme le
fait 1 acide du nitre ; l'acide muriatique & les,
acides végétaux ou animaux ne l ’ont altéré en
aucune façon. A cette occafion l’auteur attribue
le blanchiment des toiles fur le pré à l’a&ion
combinée des rayons folaires , de la chaleur &
'de' l’oxigène atmofphërique j il obferve que le
plus beau foleil d’fciver n’y produit qu’un effet
jmperceptible. Ber’thollet a tiré depuis un grand
parer de l’adtion de l’acide muriatique oxigéné
fur Tindigo, pour déterminer la richeffe de cette
matière colorante & la qualité des diverfes efpè-
ces d indigo diffoutes -dans l’acide fulfurique.
La‘fécondé feétion du mémoire1'du citoyen
Hauffmann çonfidere l'indigo traité avec les
alcalis & les fulfures métalliques ; 'Il démontre
que lès alcalis cauftiqués du faturés d’acide carbonique
n’ont aucune à&ion fur l’indigo &
que la diffolution de cette matière colorante
n a lieu par les alcalis qu’autant qu’on y ajoute
en même tems du fulfure d’arfenic jaune ou rouge,
ou le fulfure d’antimoine, par l’àèlioiï fimulta-
née defque‘!s: on obtient * le b le u a p p lic a t io n s
celui qu'on applique fur les toiles au moyen du
pinceau.* Apres avoir fait voir que parmi t'optes
les fubftançes employées pour diffoudre de l’indigo
fans altération , tels que les fds & les
précipités métalliques l’oxide blanc d’arfenic,
l’arfëniate de potaffe, la chaux , &rc, ii’n’y en
a aucune qui, feule & ifoléeproduife un'effet
fur céttè matière colorante, l’auteur décrit lès
expériences particulières fur. le ;ble‘U d’àpplica-
troii, fait avec deux cents livrés .d’eau ,: feize
livres d ’indigo bien broyé , trente livres de pouffe
, douze livres de chaux vivè & douze livres
de fulfure d’arfenic > on laiffë ce mélange
bouillir quelque tems j la diffolutibri eft faite
lorfque la liqueur mife fur un verre blanc, y
forme une coulepr jaune f expofée à l'air., elle
fe. couvre d’une pellicule cilivreufe devient
bleue.f la mêmè chofe a lieû par le i;cc>nta& de
l’air & du gaz nitreux , & non par celui des gaz
hydrogène & azote 3 le fulfure d’arfenic eft la
carne immédiate de la diffolution , lans lui on
ne l’obti ent points l’arfenic à l’état métallique
v eft nécefTaire - j car le foufre diffous avec de
: l'oXide d’arfénic blanc dans /alcali', & mêlé
avec Kindigo'iJne donne aucün figrfe de diffo-
ilutron l’acide carbonique- s’oppôfànt âuffi a
cette diffol utiôn , on voit pourquoi iî‘y eft nècef-
fairé par fon actionfur la potaffe du'commerce,
& pourquoi , lorfqu’on expofe la| diffolution à
l’acide carbonique , le bleu fe féffere & fe dé-
pofe. Le bleu d’application plongé dans f air
vital extrait du nitre, abforbe les j de cet air; laiffe
un réfidu de gaz azote , fe dégrade & f§ régénère
en fe précipitant ; l ’arfenic fe dépofe fous
forme d’oxide. Ici l’auteur dit que les Stahliens
peuvent expliquer cette diffolution & fa précipitation
par î’affinité du phlogiftique pour l’indigo
.plus grande que pour l’arfenic , & p’us
force cependant avec l’air déphogiftiqué qu'avec
l’indigo. A la vérité, il trouvé avec raifonoine
forte objection contre cette opinion dans le
peu à 'a i r p h lo g if t iq u e formé, & qu’il fent bien
qu’on pouvoir attribuer avec’ plus de vraisemblance
au gaz azdre mêlé à l’air viral extrait
du nitre > & en effet , on. fait que cet air en
contient toujours , -comme un des principes de
l’acide nitrique ; d’ailleurs 3 l’effai que l’auteur
a fait à cette occafion , dans une note , de l’application
de la théorie de Lavoifier , qui,
comme on l’a vu , commençoit à être généralement
adoptée en 1788, prouve qu'elle' étoit
beaucoup plus propre à éclairer les phénomènes
dont fl rend compte que l’hypdthèfe de Stàfil,
puifqu’elie explique fans fuppofition è c fans effort
l’aûion combinée des méraux & du foufre
fur l’oxigène de l'indigo qu’ils lui enlevent,
qu’ils rendent ainfi diffofuble,, l’ inertie com-
plette de ces métaux à l ’état d’oxide, larégé-^
nération & la précipitation de cette matière
colorante , lorfque privée d’abord de fon oxi-
gène. par les fulfures métalliques, & diffoute en
matière verte. dans l’alcali , elle, enleve de nouveau
l’oxigène a l’air vital, au gaz nitreux , à
l’air athmpfphérique, auxquels on l’expofe , &
en reprenant la première nature de bleu d’indigo,
elle abandonné l’alcali. De ce que le foufre
feul, uni d raleali, n’opère pas. la diffolution
de l'Indigo comme un fulfure mctallique
alcalin , il ne faut en conclure ,autre choie,
fînon que le foufre feul ne peut lui enlever
Ji’oxigène, dont Ja perte détermine fa combi-
naifon avec l ’alcali , & que l’attraélion réunie
d’un métal avec le foufre opère ce que ce dernier
ne peut faire feul. Les observations fur
Y ufage du bleu d'application , & les expériences
par . lefquelles l’auteur termine cette fe&ion ,
militent Singulièrement. en faveur de la théorie
Pneumatique j l’abforption de l’air pur atmosphérique
ou de l’oxigène rend Son application
très-difficile, & fait varier les nuances des toiles
peintes; il faut s’en fervir très - promptement
j?our éviter cet inconvénient-. Lorfqu’on prépare
le bleu à chaud, le fulflire d’arfenic. qui s’en
précipite par le refroidiffement forme un dépôt
qu’on peut employer ou comme correétif du bleu
altéré par l’air ,, ou pour en faire une cuve pro-
pre à teindre les fonds, ou ,au lieu d’eau , en
l’étendant d’eau pour- plnfieur.s préparations du
bleu d application ; on doit employer la-gomme
qu’on ajoute à chaud, afin de n’être pas obligé
de trop agiter le mélange , & de le ,.Saire ainfi
altérer par le contacb de l’air. L ’antimoine agit
dans la diffolution de l’indigo comme l’arfenic j
mais le bleu d’application qu’on fait avec ce métal,
laiffe fur la toilé un f o u f r e d o r é qui ternit là
nuance du bleu ; l’oxidè d’antimoine n’a aucune action
&!aucune influence dans la diffolution, d’indigo.
Berthollet, en rend an ^compte desfaits décrits
dans cette feélion dit mémoire dé Hauffmann ,
en conclud , ainfi que de toutes les expériences
connues fur cette matière colorante,, 1?. que
l’indigo dans fon état naturel contient de l’oxigène
; 20. que tant qu’il a: cet oxigène i l , ne
peut fe combiner avec les alcalis & l.a: chaux f
r - que les fubftançes qui peuvent le priver de
cette portion d’oxigène le rendent difloluble
dans les alcalis & la chaux ; 4p. que cette diffolution
eft décompofée,, & que l’indigo reprend
fon état naturel lorfqu’il eft en concaél
avec l’air atmofphérique, &, qu’il attire l’oxigène
dont il étoit privé.
Dans la. troiilème feéHon.. de fbn, mémoire ,.
le cîtoÿeji Hauffmann traite, de la. diffolution,
de l’indigo à l’ufage des: cuves bleues , au moyen
du précipité de fer & de l’an.imoine peu.oxide
conjointement avec les alcalis & la chaux ; quoi--
-que cette feélion Soit prefque toute entière con-
facrée. à l’examen des procédés de la teinture
des toiles en bleu , & quoiqu’elle ne jfemble
contenir que le fait général de-la diffolution de
l’indigo par l’alcali ou la chaux à l’aiçlje' du fer
avide d’oxigène , les détails qu’elle contient font
trop précieux , trop bien enchaînés fes uns aux
autres,. & trop importàns pour la pratique d’un
art qui tire tonte.fa lumière de la doèlrine Pneumatique,
pour ne pas en confignerau moins ici*
un énonce rapide.,La cuve bleue pour les toiles
eft faite par le citoyen Hauflman de Si manière
fuivance- Dans une cuve de bois-, cerclée en fer ,
de 4 pieds de d iam è t r e& contenant 3000 livres
d’eau , il fait éteindre 36 livres de cliaux
avec 200 livres d’eau} il y mêle 12 à 20 livres
d’indigo broyé avec de l’eau , & il remue le
1 mélange fans discontinuer,, en ayant foin d’ajou-
; ter, avant qu’il foit froid, une diffolution de 30'
livres de Sulfate de fer dans 120 livres d’eain
.chaude. Dans l’inftant le mélange devient très-
: épais par la précipitation du fer en oxide noir'
^ & la formation du fulfate de chaux. La chaux
qui eft en excès, aidée dm précipité de fer*
; diffout l’indigo y ce qui* s’annonce par la pelli-»
cule d’un bleu cuivreux qui fe forme à là fur-”
face , & reparoît quand on l’enlève ; la diffo--
lution devient de plus en plus jaune à mefure'
• qu’elle s’opère , on la laiffe repofèr un quart-"
' d’heure & on achevé de remplir la cuve avec
•de l’eau,, en- remuant lentement.' On varie la
dofe de i’indigo fuivant le bleu qu’on veut avoir z'
gavant, d’y teindre on l^ffe dépofer le précipité:
de Fer, la chaux , & i^^Uate de chaux 5 on ne:
.plonge les toiles à teindre que dans la liqueur'
. claire, qui* fert ainfi jufqu’à ce qu’elle commence'
: à fe troubler j alors on agite le fond , la li--
qu .ur s’écraircir de nouveau, & -redevient procure
& teindre ; on épuife ainfi toute la teinture ,,
les nuances deviennent feulement de plus foibles-
en plus foibles, ce qui-a fon avantage. L’ auteur
. obferve ici que Üabforption' de l’air pur atmof--
' phér-ique régénère le bleu, & le précipite de la-
liqueur y que c’eft pour cela qu’il> eft effentiel da;
la remuer de tems en tems 541 dit que l’ acide
) carbonique en s’uniffant à la chaux , forme la'
même-décompofition , & qu’il faut dans ce cas
•'ajouter de la chaux vive f lorfque celle qui fe'
■ trouve dans-lé dépôt. 11e fuffic plus; Si l’additibn-
'de la chaux, pour diffoudre l’indigo-, ne fuff^t
'• pas y alors-le précipité de fer trop oxidé étant la
caufe de cet infuccès , il faut ajouter cinq par--
ties de diffolution de fulfate de fer-aux fix pâr-
ties de chaux employées , de forte que cette
dernière terre foit toujours en excès. En ajoutant
auffi- de l’indigo à- mefure qu’il s’épuife , le-'