
loi ns. au çitoyen Guyton -Morveau , elles n’ont
point eu 1-iflue annoncée par les chimiftes d’Amf-
terdang. _
Les mêmes chimiftes d’Àmftérdam , réunis en
foçiété ont trouvé dans le gaz. qui. fe dégage
pendant la réaction de l’acide fulfurique con-
centie/Bc dê l'alcool des caractères particuliers,
l§ fûr^tout la propriété dé former de l’huile
avec le-gâz acide muriatique oxigéné. C ’eft pour
cëla d'fon a .défigné ce fluide élaftique par le
nom dé g a^ y / é fia n t. Voici ce’ que contient fur
cette découverte hollandoife la correfpondance
dü citoyen Va'n-Mons avec l’inftitüt’de France,
en ventôfe 4e année de la République. ( mars
179^) ’On obtient ;ïe gaz oléjfiant du mélange
de 75 parties d’acide fulfurique concentré avec
•2J parties d’alcool ,.même fans le concours de
calorique étranger. On le forme auffi en faifant
paflet; àjg l’alcool pu de l’éther en vapeur fur de
la Alice ou de l’alumine dans un tube de verre,
oti liniplénient dans un tube de terre de pipe
rougi fans, addition. Il ne fe forme pas par le
paffage.de'la vapeur éthéréé ou alcoolique dans
nn tube de terre roiigi fans Alice ou alumine,
ni. tbns'le même tube contenant de la chaux
eu de la magréfiè! Le gaz inflammable qu’on
o'btienF dans ce dernier cas , n’eft' plus fufcep-
tjble de devenir défiant en paffant fur de la
Alice ou de l’alumine..Le gaz défiant n’eft point
abforbé ni altère par fon léjoiir fur l’eau ; avec
tin pèti; de gaz acide muriatique .oxigéné , il
fbtme une huile étherée. Mêle avèc ce gaz à
parties égales, è c allumé, il laifle précipiter une
glandé' quantité de carboné. Ën-ajôutant.o3 lÿ ou
b^io:, ou o,.i j de gaz acide muriatique oxigéné
2 ; o 3j ^ , ou 0,80 , ou o,8y de gai.oléfiaht, & en
dirimant lé mélangé , le carbohe paroît auffi-tôt
fous la forme de noir de fumée très-fin. Plus
la proportion de gaz acide muriatique oxigéné
é'ft petite , & plus1 Fapparition de carbone pendant
l’inflammatioii eft fenfibie. Trop de cet acide
oxigéné le convertit en acide carbonique. Cette
expérience prouve que. l’hydrogène attire plus
fortement l’ oxigène que le caroone. Le citoyen
Van-Mons. penfe dans fes lettres fur cet objet
que le gaz oîéAant eft un vrai gaz hydrogène
carboné.
Cinq ,mois après ces premiers détails , le I er
fruétidor de l’an 4 de la République, ( le 18.
août 1796 ) 'le citoyen Van-Mons fit parvenir à
I’inftitut le mémoire des citoyens Bonde , Dei-
man, Paats ..Van-TroofKvyk & Lauv/erenburg
d’Amfterdam , dans lequel ils ont décrit avec
beaucoup de foin les propriétés du gaz qu’ ils
avoient découvert,, & qui étoit déjà connu fous
le nom de g a i o le f ia ÿ t . Ce travail très-bien fait
qui nous a été donné en communication eft di-
vifé en 24 paragraphes ,dont nous allons faire
connoître l’objet.
j Dans le premier, les auteurs expofent que Iè
’ gaz qui fe. dégage pendant l’a&iéh de l’acide fui-
furique concentré & de l’alcool , qu’on favoit
déjà occaftonner fouvent des fra&ures d’appa-
• reil, brûler avec une flamme huileufe qui l’avoit
j fait préférer pour les lampes à air inflammable,
| leur a paru mériter un examen particulier par
j les propriétés ciirieufes qu’il leur a préfentées,
j fur-tout comparativement âu gaz fourni par l’al-
j cool & Pécher traités autrement.
Dans le fécond, ils annoncent qu’ayant remat
[ qué que ce gaz fe dégage à la fin de l’opération
| de l’éther, ils ont pris la proportion du mé-
i lange qui exifte à cette époque de. l’ éthérifica-
! tion , c’eft-à-dire, quatre parties d’acide fulfurique
concentré & une d’alcool, & qu’ils ont
traité ce mélange dans un flacon ordinaire def-
tinéà obtenir le* fluides aériformes.
Le troifieme paragraphe offre la férié des phénomènes
qui ont lieu pendant la production de
ce gaz. Le mélange s’échauffe & brunit, le. gaz
fe dégage fans chaleur ; mais lorfqu’on chauffe,
l’effervefçence augmente beaucoup , la couleur
du mélange noircît,, &.Ie gaz paffe abondamment;
il faut même , pour éviter l’afeenfion totale
de la liqueur, arrêter le feu : le réfidu,
après l’extraCtion du gaz , eft de l ’acide fulfu-
.reuxmêlé de charbon qui le noircit. Remarquons
ici qu’il n’eft nullement queftion d’éther dans
: cette défeription.
Le quatrième paragraphe traite du choix &
de la purification dii^ gaz ; au commencement &
à la fin de l’opération , il eft mêlé de gaz acide
fulfureux ; il eft meilleur au milieu , & ne contient
qu’un fixième d’acide fulfureux ; lavé avec
l’eau & l'ammoniaque, il eft très-pur ; il ne contient
point de gaz acide carbonique; \
y Le cinquième paragraphe expofe les propriétés
phyfiques de ce gaz : la pefanteur ' eft à celle
de. l’air : : 0;$09 : i,ôôo. Son odeur eft fétide
quand il eft bien purgé d’éther &- d’acide ful-
phureux ; tyî brûle / avec une flamme forte &
compaCte , femblablé à celle d’une . huile réfi-
neufe.
Le AxiÇme paragraphe ; contient plufieurs propriétés
en quelque forte n 'gàtives &' caraéterif-
tiques du gaz : laide fur l’eau plufieurs 'mois de
fuite , il refté inaltérable; les acides fulfurique,
fulfureux , nitriqûè & muriatiqu.e ri’agifîent point
fur lui ; le gaz nitreux n’y produit âucun effet;
les alcalis rie le changent- point davantage;
l’ammoniaque "ne fait qu’augmenter , fon volume
fans aucune altération .; le phofphore chauffé juf-
qu’ à la fufion ne lui fait rien éprouver.
Dans le feptième paragraphe , les auteurs décrivent
l ’aCtion du gaz acide muriatique ordgéné
fur leur gaz. Gomme c’eft: le feul corps qui agit
fur lui d’une manière très-remarquable , ils ont
mis beaucoup de foin & de détail à cette def-
xrription ; ils annoncent avec raifon cet effet
comme auffi curieux que nouveau , & inconnu
jiriqu?-ià. Ils ont d’abord employé l’acide muriatique
oxigéné , 'dans l’intention de prouver
dans ce gâz la préferice du carbone , parce'que
ce procédé leur avoit déjà réuffi dans des cas
areils. Ayant mêlé dans un tube au deftus de
eau parties égales de leur gaz inflammable &
de gaz acide muriatique oxigéné , il y a eu une
abforpùon plus rapide que celle qui a lieu entre
l’eau & le dernier de ces gaz ; il s’eft dépofé
une huile épaiffé, couleur de gris de perle , plus
pefante* que l’eau ; le tube a été rempli d’une
vapeur blanche ;*il s’eft dégagé beaucoup de calorique
; il eft refté un huitième du gaz employé
qui étoit encore inflammable.. Un fécond mélange
de quatre parties de gaz acide muriatique
oxigéné & d’une partie de gaz inflammable produit
par l’alcool & l’acide fulfurique’, gardé fur
l’eau pendant huit jours , a préfenté les mêmes
phénomènes que le précédent; il n’eft refté après
la fëparation du gaz acide muriatique oxigéné
qu’un vingtième ,- qui étoit du gaz azote
provenant de l’oxide de manganèfe.
Le huitième paragraphe eft deftiné à décrire
les propriétés de l’huile obtenue dans l ’expé-*
rience précédente. Recueillie dans un appareili
que les auteurs ne décrivent point, elle-leur a
préfenté les caractères fuivans : fa demi-tranfpa-
rence imite la couleur des perles ; ellei tombe
fous l’eau elle s’unit à l’air ; fon odeur eft
agréable & pénétrante ; fa faveur eft un peu
douce ; l’une & l’autre de ces deux propriétés,
font très-différentes de celles de l’éther ; elle eft
diffoluble dans l’eau qui prend fon odeur ; la po-
taffe liquide la rend plus fuave en lui : enlevant
l’odeur de l’acide muriatique oxigéné.
En recherchant dans le 9* paragraphe la com-
pofition de ce gaz , d’après la nature connue
de l’acide fulfurique & de l’alcool qui le forment
, les chimiftes hollandois pofent d’abord
comme principe qu’il ne peut contenir que de
l’hydrogène, du carbone & de l’oxigène; ce dernier
corps ne leur paroît, pas, pouvoir y être
contenu, attendu qu’il devroit y être ou en eau
ou en acide carbonique , & il n’y a ni l’un ni
l’autre de ces corps. Le gaz n’eft pas de l’éther
diilous dans du gaz acide fulfureux , puifqu’après
la combuftion avec l’air vital par l eleélricité ,
comme après fa converfion £X\ huile par l’acidé
muriatique oxigéné, le muriate dë baryte n’y
indique pas d’acide fulfurique qui devroit s’y
etre formé. Le foufre n’entre pas non plus dans
fa compofition , puifqu’il n’y a ni odeur de gaz
hydrogène fulfuré, ni précipitation du foufre à
mefure que le gaz brûle. D’après cette méthode
d’exclufion, les favans d’Amfterdam concluent
que leur gaz inflammable ne peut être compofé
que d’hydrogène & de carbone.
Le dixième paragraphe eft eonfacré à prouver
dans le gaz l’exiftence de: l’hydrogène. Quoique
la formation d’eau & d’huile par l’acide muriatique
oxigéné l’annonçât aflfez, comme la préfence
de l’eau au-deflus de laquelle cette expérience
aroit été faite pouvoit laiffer du doute , les
chimiftes hollandois ont eu recours à d’autres
preuves. En faifant paflTer leur gaz dans un tube
de verre rempli de foufre en fufion, ils ont
obtenu du gaz hydrogène fulfuré , & le foufre-
a été noirci.
Dans le onzième paragraphe , ils prouvent la
préfence du carbone dans leur gaz, non-feulement
par la couleur noire du foufre indiqué
dans l’expérience précédente , mais par la formation
d’acide carbonique qui a lieu, foit en
brûlant le gaz avec l’air vital à l’aide de l’étincelle
éîe&rique, foit'en faifant pafler le gaza
tiavers un tube rouge rempli d'oxide de manganèfe.
Une derniere expérience qui le prouve
encore, confifte à mêler le gaz avec le muriatique
oxigéné , à l’allumer avant que leur réaction
ait offert l’huile indiquée .ci-deffus ; dans
cetté expérience , la cloche eft enduite de charbon
comme dü noir de,fujriée:,• ?;
Ue douzième paragraphe offre la dénomination
que. les auteurs; ont choifie pour leur gaz ,
d’après fa nature & fes propriétés , c’eft celle de
gai hydrogéné carboné huileux. ,
t Dans le treizième , iîs parlent d’unfluide élaf-
tique dégagé de. l’éther traité/ par l’acide fulfurique.
Celui ci n’eft: diminué & conye-.ti en
huile qué dans\ fes trois quarts par l’acide muriatique
oxigéné ; le réfidu brûle en bleu , &
n’eft plus rédu&ible en huile par cet acide. L’alcool
& l’éther paffant à travers un tuyau de
pipe rougi au feu , ; donnent un gaz de la même
nature que celui-ci.
Le quatorzième paragraphe annonce la formation
d’un gaz inflammable différent du précédent,
ou du gaz défiant, par l’éther & l’alcool traver-
fant un tube dé verre roiigi au feu : celui-ci ne
donne point d’huile par le gaz acide muriatique
oxigéné. Pour favoir fi la porofité du tube d’argile
ri’étoit pas la caufe de la formation du gaz
huileux , en laiflant pafler ou en admettant quelque
principe , les chimiftes d’Amfterdam ont enfermé
un tube d’argile dans un tuyau de verre,
& ils ont fait paffer l’alcool & l’éther après avoir