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du charbon , lui donna un fluide élaftique qui
déplaça 13 onces 6 gros d'eau qui lui parut
plus pelant que 1 air île l atmoftphère > le nuage
blanc qu’il formait en le dégageant rapidement
au-deffus de l'eau frappa fon attention , Jl penfa
qu on pouvoit l’attribuer au mercure réduit en
vapeur. Le charbon employé dans cette; réduction
le trouva avoir perdu plus 'de la moitié de
fon poids 5 Je fluide élaiiique refté fur l’eau fut
abforbé. Dans.cette expérience, dit-jl, le phlo-
giftique du charbon s'unit au métal ou au
fluide élaftique , ou bien il prend la place
de celui-ci obligé # de la lui céder-, Ces doutes
font bientôt éclaircis par les: expériencès qui
Itdyent j. & dans lelquelles il prouve que les précipités
fe réduifent feuls fans charbon & n’en
donnent -pas moins de fluide élaiiique .en repaf-
fant à l’état métallique. « En en rendant compte.,
■ dit-il tc i, je ne tiendrai plus le langage des disciples
de Stahl qui feront forcés de reftreindre
leur doétrine fur le phlogiftique , ou d’avouer
que les précipités mercuriels dont je parle, ne
font pas des chaux métalliques , quoique quelques
uns de leurs plus célèbres çhimifies l’aient
cru 5 eu enfin qu’il y a des chaux qui peuvent
fe réduire fans le concours'du phlqgiftique *>. 11
reprend en f uite le précipité de mercure fait par
l’ alcali fixe , qu’il n’avoit pas réduit en entier
dans fes premiers effa‘s , 8s après avoir obtenu
de 6 gros de ce précipité un volume de fluide
élaftique égal à celui de 33 onces d’eau, il en
tire les rélultats fui vans i Q. îles précipités-, de
mercure font réductibles par eux-mêmes ; 2?,, le
charbon employé dans les expériences précédente s
étoitinutile; 30.lesconféquences tiréês.de celies.-
ci où il avoit fait cadrer, de. fon mieux , la doctrine
de l'école de Stahl , étoient faufles: «je
eherch'ois, dit - il encore ici^ à tâtons la.yéfitë
à travers mille préjuges ; je n’ai pas la préemption
d’afïiirer que je laTtrouvée ; mais j’ai beau ■
coup fait, fi, en évitant uns erreur > je peux en
prélerver les autres Bayen fe demande fi le,fluide
élaftique qu’il n obtenu, étoit de l’air faéfcice
comme celui de Boyle ; il diftingue, quoique très-
imparfaitement, le fluide élaftique obtenu des
précipités de mercure lavés& calcinés^ de.celui qui
eft fourni par les précipités impurs; il en obtient
jufqu’à un volume égal à celai de 40 ÿnecs
d’eau d’une feule once de précipire,\& lui trouvé
à-peu-près 58 grains de poids ; il.-le regarde s
comme un mixte falin plus lourd que l’air atrnof- j
p hé ri que. Il conclut décidément des expériences :
oc taillées dans cette fécondé partie 3 queJemcr-
cure doit fon état de chaux, ou fon état, cat-
caire, non à la perte du phlogiftique , mais à la
combinaifon du métai avec un fluide élaftique qtui
en augmente lé poids.
Bayen ne donna la troifième partie de fesef-
fais que neuf mois 'après la fécondé 5 ce fut dans
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le même journal, ên février 1.775, qu’il configna la
lune de lès expériences , (Tom. V , pag.. r47i)
H commence par décrire un précipité noir & cry i-
tallin qui fe -le pare lentement de la diiïol’mioa
du fubftmé eoi-rofif décompose i par l'alcali fixe
& qui èft reduCîible fpontanément en donnant du
fluide élaftique. Il s’occupe enfuite de l’examen
du précipité rouge pharmaceutique. Six onces &
demie de mercure diftoutes; par l ’acide nitreux
& converties en précipité rouge, ont augmente
de 6 gros 44 grains 3 en le .calcinant, enfuite juf.
qu J Jui. enlever tout acide >, ce'précipité fe réduit
à 6 .onces 7 ,gros 24.grains j d’où il fuit que
6 onces & demie de mercure ont acquis 3 gros 24
grains oü un quinzième de fon poids de fluide élaftique.
Du'précipfitéjp^yè préparé par Déyeux fut
réduit de même dans l’appareil de Bayen. Line
once lui donna 54 grains de fluide élaftique.
Rouelle & Déyeux, avoient déjà confia té cette
réduction fpontanée au feu du précipité p%r f e .
Après ces expériences capitales, notre habile
chimifte n’eut plus de doutes fur la théorie .
qu’elles le forçoient d’adopter, j celle du phlogiftique
perdit bien. réellement toute fa force dans
fon*efprit j & dans un article qui termine cette
troifième partie de fon elfei fous ie titre à e con-
c lu ftoh 3 il -expofela bâfe de celle qu'il adopte,
: & qui eft très-rapprochée de celle ;qup Lavoifier
a établie,- il la compare à'toutes les théories
|; vagues & incertaines de B o y le d e Stahl, de
Méyer;- il confirme l’opinion de;.Jean Rey. dont
il a voit, le premier-tiré l’ouvrage dè l’oubij un
mois auparavant.^ Voicj la luire des. jjees qu’il
prefente dans cette, important^- conçiidîon. Les
quatre chaux mercurielles qu’il a traitées , les
deux,premières faites par l’intermède de l'acide
nitreux & de l’acide marin &vtoutts deux tepa.-
rées Jé; ces acides par l’alcali fixe , la troifième
. préparée par l’acide nitreux feul , & la quatrième
par la fîmple calcinàtion à l’aide du feu & de l’air,
ont , préfenté les mêmes réfultats dans l’examen
qu’iLena fait. Toutes les quatre purgées de toute
matière étrangère ne- différoiept point entr’elJes.}
elles ont donné,dans leur réduction à-peu-près
h .même quantité de fluide élaftique<; elles le
font toutes réduites par la feule affton du ■ feu ;
toutes ont pris la même ïntenfité de .couleur
rouge ; toutes fe diffoivoient dans les diffère ns
acides fans effervefeence 5 dans toutes enfin le
mercure avoit perdu la propriété de s’attacher
à l’or. De ces quatrè chaux , 'le précipité '-per.ft
mériteroit feul une longue differtation ; celui-ci
formé 'par un moyen. Jim pie occupe le. premier
rang. En décrivant le procédé par lequel
on le prépare , Bayen infifte fur la théorie de fa
formation';, le mercure; y a manifeftement acquis
un principe: nouveau, il pèfe plus qu’aupara-
vant ; c’eft fuivanr lui -, & avec raifon , une difficulté
que depuis long-temps les difcipîes de
Stahl fë font faite à éux-mêrnes, fans avoir jamais
’ ; pu
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•u la rejoindre. Ce ne font pas les particules
ignées qui le pénètrent, ni l'a c id a m p in g u s de
Méyer qui s’y unit : le feu de nos fourneaux,
die Biyen , pourroit bien n’être qu’une caufe inf-
trumemale. dont l’effet èft de difpofer le métal
& le fluide élaftique à la combinaifon, ainfî qu’on
le remarqué dans une infinité d’autres opérations
de ce genre , & notamment dans les fourneaux
d’affinage , dans lefquels l’air verte par les
gros fouflets fur la furfacedu métal fondu opère,
avec une vitelfe incroyable, la calcination du
plomb. C ’eft donc dans l’air que les métaux pui
lent le principe qui les calcine en les augmentant
de poids 5 il faut fuivant lui confidersr l’air
dans deux états y le premier ' comme fufeep-
tible de combinaifon & comme corps fimple j
le fécond état comme atmofphère, & alors comme
un fur-compofê d’une foule de corps , formant
un quatrième règne c a h o t iq u e . De toutes les fub-
ftances ou connues ou foupçcnnées dans l’at-
molphère , dit Bayen, quelle eft celle qui cal- ;
cine les métaux? eft-ce le fluide élaftique pur
& fimple, ou. feroit-ce le même fluide déjà combiné
de manière à former un mixte du genre des
acides ? ou bien feroit-ce enfin un de ces autres
fluides entrevus dans l’air qui nous environne
? Pour répondre à cette question pourfuit-
il, il nous manque, encore bien des faits, il
nous, refteencore bien des expériences à tenter ;
mais comme -nous ne connoïtrohs le fluide élaftique
qui s’élève des chaux mercurielles au moment
de leur réduction, que par les propriétés
que nous lui découvrirons , (car nous n'avoiis
pas d’autres manières deconnettre les corps Amples
oupeu comppfés, ) j’ avoue franchement que
les.connoiftànces.que j’ai acquifes fur cet être,
font trop Bornées pour que j’ofe prononcer fur
fa nature. On voit par les propres paroles de
Bayen, qu’il a eu un des premiers une idée
exaâe de .la calcination des métaux , qu’il l’a expliquée
par la fixation de l’air dans les corps ;
qu’il a rejetté l’exiftence du phlogiftique. Cette
troifième partie de fon travail fe termine. en-
cor0 par une conclufion remarquable fur l’acide
nitreux > il admet fa dëcompofition pendant la
diffolution du mercure, le paflàge d’un fluide
®bfttque de l’acide dans le métal; il ne croit à
U diffolution des métaux qu’aprèsla fixation d’un
fluide élaftique , &. il regarde l’air comme fai-
faut un des principes de l ’acide du nitre.
- quatrième oc ______
u c i u i c e c
<hes ,d,e Bayen, publiée en décembrë 1775, ne
contient-'que Lexamen du turbith minéral ; il y
prouve fans réplique la préfence de l’acide vi-
tnolique,.; il annonce de plus que çette chaux
eit réduélible par elle - même ; une once lui a
donne en fe réduifimt un volume de fluide éiaf-
tique égal | celui de foixante - quatre onces
deau, & .fept gros de mercure coulant 5 il con-
CuiMiz. Tome III.
Iclut de Ce que le mercure reftort de cette expé
-rience tel qu’il ÿ eft entré , que les produits, 6 c
fpécialèment le, fluide élaftique, proviennent de
I l’àcide vitriolique , qu’il n’y a point ici de perte
de phlogiftique. Il invite lès chimiftes à concourir
avec lui.da'ns ces recherches fur les précipités
& les* chaux métalliques ; il leur promet
une ample moiflbn de découvertes.On eft étonné,
'en lifant- toutes les expériences dé Bayen, qu'j
ait approché de fi près ie ,véritable but, & qu’il
ne l’ ait jamais touché; on l’eft fur-tout qu’ayant
annoncé que pour connoiue ce fluide élaftique
forti des chaux métalliques-pendant leur réduction
fans addition , il falloit en examiner les
propriétés , il ne lui foit pas venu à l’idée ce
î’eflayer par les corps en combuftion ; il n’avoit
befoin que de retourner un des vafes où il avoir
obtenu î ’air du précipité rouge, celui du pire -
cipité péryè, d’y plonger une bougie allumée
pour recônnoître fa propriété de brûler.pi us' que
l'air commun ; il a tenu piufîeurs fois renfermé-
dans Tappareil qu’il s’étoit conftruit, 8 c dont on
le voit fi content, ce fluide élaftique ; il l’a
mefuré & pefé ; il a reconnu fa pefanteur plus
forte que celle de l’atmofphère., & le feul pas
qui étoit aufli fimple que néceffaire pour arriver
à l’énoncé de cette découverte , il ne l’a pas
•. fait : lui-même en repàflant dans fon efprit ks
circonftances de fes expériences , eft encore aujourd’hui
frappé de cette fingularité.
Cette découverte & la différence de cet air
d’avec celui de l’atmofphère , étoit réfervée à
Prieftley ; il l’a faite dans le temps même que
Bayen rendoit fes recherches publiques, & pendant
que Lavoifier jettoit les premiers fonde mens
dé fa do&rine fur la calcination dés métaux & la
combuftion. C ’eft le premier août 177.}., que.
dans l’intention d’efiàyer l’extraction de l’air de
differentes fubftances, au moyen d’une Ientiiie
ardente de douze pouces de diamètre & de
vingt pouces de foyer qu’il venoit de fe pro-
curër pour fes expériences , il expofa à ce fover
dans des jarres renverfées fur le mercure 'du.
précipité p e r f i $ en ayant obtenu plufieurs fois
Ion volume d’air , & ayant trouvé que cet air
n’étoit point abforbé par l'eau, il fût étrangement
furpris de voir qu’une chandelle y brûla
. avfÇ une. flamme agrandie & femblabie à célle
! qu il avoir déjà obfervée dans de l’air nitreux*
expofé au fer ou au foie de foufre : fa furprife
alla toujours en augmentant, à m'efure qu’ il
découvroit de nouvelles propriétés à cette efpèce
d’air, & fur - tout lorfqu’il trouva qu’il fer-
voit beaucoup plus à la respiration que l’ air
ordinaire , qu’il abferboit comme lui, mais beaucoup
plus que lui l’air nitreux. Bientôt fes recherches
multipliées fur ce fînguiier fluide, le
lui firent découvrir dans un grand nombre* de
, fubftances 5 il apprit fur-tout à l’extraire abon-
M ns m