
& qu’il ne les donne que pôur <!e$ faits dont les
conféquences ne font point encore feffifammènt
prouvées. Ces conféquences font i 8. que lè
mercure & le fer éprouvent , lorfqu’on les précipite
de l'acide nitreux par la craie ou par la
chaux , une augmentation notable dans leur poids;
1 . quelle eft plus grande pour le fer que pour le
mercure j 30. plus grande auffi dans la précipitation
par la craie que dans celle par là chaux, ce
qui porte à croire que le fluide élsftiqué cou-'
tenu dans la craie & abfent de la chaux y contribue
; 4V. qu'il eft probable quej'augmentatiofi
de poids produite par la chaux, vient d’un peu
de fluide élaftique qui exifte encore dans cette
dernière. Et en effet, ajoute-t-il à la fin de ce
chapitre, fi on- précipite le mercure par un
autre métal, on T obtient non augmenté de poids ^
mais avec, celui qu’il avoir avant fii dift'olutiort
dans l aqde & .fous la forme .métalliqueparce
qui! ne trouve Ta au'cun corps qui lui fournifle
le fluide élâftiqùè.
Le-cinquième chapitre a pour but de deter-
fnrner J’ëxifteride ' d’un fluids 'élaftique fixé" dans
les chaux îrrerdllrques, par fix expériences. Ôn
trouvé , dans fei récit '-dé ces ‘ ëxpétieticfes', les
preuves.' dé [’'exactitude, fcfupuléufe5 cjite Lavoi-
fier f tvoit déjà mettrè dafis l ’art, des^rèffburces
que fon imagination' IuTToilrrirlToit, pour lés appareils
: il y traite le minium avec le charbon
âu foyer de la lentille de Tfchirnâufen, enfuite
dans une cbrnne de fer , puis dahs imbarlonde
fuiîl ; il fépafie'exaéléiiA'ent lé plomb rédliit d’avec
le charbon ; il* examine cëlüi - ci feul, comme
Haies avoir examiné lé* minium feul j il 'défer-,
mine 'avec foin la quantité de'fluide; élaftique
qu’il a obténu,' fon rapport du volume avec
celui du plomb d’où il provient. Ce chapitre ,
qui• pré'fente les premières idées ingénieufes de
l'auteur fur la calcination des métàtïx -, lèür
, augmentation de poids, .leur réduélion,, eft- un
des plus intéreffams & des plus neufs de tout
l ’ouvrage. On y trouve l’exemple de ce rai fondement
philoFophiqiie , qui l’a mené fi loin par hï',
fuite. Avant de décrire‘ Tes expériences , Lavo'i-
fi^r expofe d abord les idées qui l’y ont conduit.
« Je commençai, dit-il, ; à" foiïpçonner que l’air
» de 1 atmofphere , ou un fluide élaftique quel-
33 conque contenu dahs' l’air, éroi-t fufceptible,
* dans Un grand nombre de' Crrconftànces, de
33 fé fixer', de fe combiner avec les métaux ;
54 que c’étoit à i'additîèfl de cette ife bilan ce
» qu’étb'ient dus" lès phcnoineiVes de la calcina- \
3f' tion, Tnügmentâ'tidn -dé poids des 'mët'irx
53 convertis érïchaux. Ces conjectures acquire'nt,
35 à mes yeux , nrtt'fèt-'graftd degré de prôbabi-
35 htë par les réflexions qui füivé'nt. 1^.' Là cal-
33 anation des métaux ne peut avoir liéu dans
*> des vaiftêaii'x exaCtérnènt fermés Sr^rNés
d’air. i ° . Ellëpft ‘d’Autant plus prompfé , que-
»3 le métal offre à l’air des fur faces plus multi-
»» pliées, j 9. C ’eft un fait reconnu ae tous les
»3 métallurgiftes & obfervé par tous ceux qui
33 ont travaillé aux opérations de docimafie
» que dans toute réduction , il y a effervef-
*» ceace au pnornent où la fubftance métallique
53 pâlie de l’état de-chaux à celui de métal:.or 33 une effervefeence n’ eft communément autre
33 chofe qu'un dégagement de fluide élaftique ; 33 donc la chaux contient un fluide' élaftique,
>3 fous forme fixe, qui reprend fon élafticîté
33 au moment de la ré-duétion. 33- C’eft , d’après
cet expofe lumineux , qu’il paflfe à* la deferip-
tion détaillée & foignée des fix expériences
comprifes dans ce chapitré & des appareils
qui lui ont fervi à les faire. Il en conclud que
le charbon; feul n’a pas pu fournir le fluide
élaftique qu’il a obtenu', non plus que le minium
qui n’en donne prefque pas fuivant Haies :
que ce fluide dégagé réfui te j pour la majeure
partie de ['union du charbon eh poudre avec le
minium.. A' cette occafion Lavoifier, quoiqu’en-
nemi 'des feules conjectures , termine cependant
ce chapitre ; par en préfenter de très-remarquai
s èc de très-fingulières, pour lé temps où il
les écri voit : c’étoit dans Te dourant de *177?. On
y trouvera le germe des découvertes qu’il a rai tes
dans les années qui ont fuivi, & de la belle
théorie à laquelle il a peu à peu été conduit.
Aü refte , ces conjectures font fi importantes,
qù’il nous paroït utile de les configner ici. Après
avoir indiqué la production du fluide élaftique
de la réduction, comme due à l’union du charbon
& du minium, « cette dernière obfervation,
»3 dit i l , nous c -n mit infenfiblement à dés ré*
3» flexions tiès± importantes fur l’ufoge du char-
33 bon & des matièrcSdcharboneufeS en général
33 dans les réductions métalliques; SèrVënt-èlles,
33 commè le pendent ies drfeiples de Sthàl., à ren*
é dre au métal le phlogiftique qu’il a perdu ? ou
33 'bien 'ces matières'entrent-èlies dans la compofi-
33 tion même du fluide élaftique ? C’eft fur quoi
3* il me femble que l ’état actuel de nos connoif-
fances ne nous permet pas encore de pronon-
33 cer. S’il étbit permis de fe livrer aux-conjec-
33 turcs, je dirois que quelques expériences ,
» qui ne font pas affez complettes pour pouvoir
» 'être foumifes aux yeux çhi public , me portent
33 à croire que tout fluide élaftique réfuîte de
33 la cpmbihaifon d'un corps'quelconque foîide
33 bu fluide , avec un principe inflammable ou
3» pent-être même avec la matière du feu pur ,
33 & que c’eft de' Cette cbmbinaifon que dépend
33 l’état d’élafticité j j’ajouterois que la fubftance
33 fixée dans les chaux métalliques &' qui en
» augmente le poids , ne feroit pas, à propre-
» ment parler , dans .çetfé hypothèfe, Un fluide.
>3 élaftique , mais la partie fixe d’un fluide élaftî-
* que , qifi a été dépouillé -de fon' principe in-
» flâmmable. Lfe charbon alors j aiiifi que toutes
» les fubftances charbonneufes employées dans les
» réd uêtidns, auroit pour objet principal , de
„ rendre au fluide élaftique fixé le phlogilti-
>3^ que , la matière du feu.., & de . lui reftit-uer
» en même-temps i’èfe,'.icité: qui en dépemTéj.pn
voit ici que , fans détruire alors la théorie du
phlogiftique de Stahl, Layoifier y fentoit déjà la
i!«ceflité d’une réforme ,<Ar qu’il propofoit fur le
charbon une idée bien neuve , deyenue depuis
une fource féponde de vérités importantes, . ..
On remarquera dans ce chapitre, comme dans
les précédons, que Lfiveiifter ne dit rien fur la
nature du fluide élaftique. dont il parle , qu’il fe
contente d’annoncer fon analogie, avec celui qui
fe trouve fixé dans la craie & dans les alcalis.
;Son objet n’étoit point encore, en publiant fon
premier ouvrage, de s’occuper en détail de là
nature & de la différence du fluide élaftique contenu
dans les diverfes fubftances, mais feulement
de fa préfence, de.fa q u a n t i t é ,d e fon paffage
d’un corps dans un autre. ".La comparaifon de ce
fluide par fe$ diverfes propriétés fuivant les difFé-
rens compofés dont il faifoit partie ou d’où il
fe dégageoit, devoit faire , comme il l’a fait en-
fuite , l’objet de fés recherches ultérieures: il
en a d’ailleurs dit, quelque chofe. dans un des
chapitres fuiyans^
Ce n’étoit point aftez , pour fatisfaire Lavoi-
fier,.que de prouver le dégagement d’un fluide
élaftiqué pendant la réduôfion des chaux métalliques
traitées avec le charbon ; jl falloit encore
prouver que, dans le cas contraire , ç’eft-à-dire,
lorfqu’un métal pafie. à l’état de chaux , il ÿ a ab-
forption de ce même fluide ^ & que la calcina^'
tion même: eft à-pe.u-près proportionnelle: à la
quantité' de cette abforption. Tel eft l’objet du
chapitre fix , qui contif ne fept expériences. Calciner
du plomb , de l’étain , un alliage des deux ,
fous une cloehe de cryftal renverfée dans de l’eaif,
du plomb fous une cloche renverfée fur du mercure
, eftimer & l’époque où la calcination eeffe
,& la quantité, d’air abtbrbée pendant qu’elle a
lieu, examiner l’état de T’air qui a fervi à cette
calcination jufqu’à ce qu elle fe Toit arrêtée , &
l'on effet fur. les corps enflammés & fur l’eau
de chaux, enfin faire calciner du fer humeêté
d’eau dans une quantité déterminée d’air pour
en apprécier la diminution. : voilà le titre &
l’énoncé de ces fept expériences faites & décrites
avec un grand Toin dans les plus petits
phénomènes qu’elles; ont préfentés à Tobferva-
teur. Voici Tesj xéllikàts qu’il en a tirés.. r^.iLa
calcination des.métaux renfermes dans une portion
d’air contenu lbus une cloche de verre,
né fe fait. pas aufli facilement qu’a l’air libre;
z°. cette calcination a des bornes , c’eft-à-dire,
lorfqu’une certaine portion de métal: a été réduite
en cbaux dans une quantité donnée d’air,
il n'eft plus pofîible de porter au-delà la calcination
dans le même air ; 3°. à mefure que la
calcination s’opère, il y a, dans le volume de
l’air , une diminution à - peu - près proportionnelle
à l’augmentation de poids du métal-; 40. il
fe combine donc avec les métaux pendant leur
calcination un fluide élaftique qui fe fixe , 8c
c’eft à cette fixation qu’ efif due leur augmenta-
tioii de;;poids ; y°. plufieurs circonftances fem-
;blent. porterà.croire, que tout l’air que nous
! refpirons n’eft .pas propre à fe, fixer & à entrer
hdaus la: compofîtion des chaux métalliques , qu’il
[êxifte dans i'atmofphère un fluide élaftique particulier
mêle avec l’air, & que c’.eft au moment
où Ce fluide eft épuifé que-la calcination
s’arrête ; 6°,., air.fi la calcination ne peut avoir
lieu , dans les vaifïèaux fermés qu’en rai fon de la
porti013. ..d’air fixable qui y .eft renfermée. Lavoi-
fier .cherche enfuite a fe rendre compte de ce;
qui arriveroit dans le cas où la calcination auroit
lieu dans des vaiffeaux exactement fermés 8c
privés d’air, comme on annonçoit alors que cela
fe pafîoit dans des expériences-faites par Rouelle
& Darcet au milieu de boules de porcelaine bien
cl oies. Mais, comme cette prétendue calcination
n’ a jamais,été bien décrite depuis cette époque,
nous ne ferons pas mention de l’explication
forcée & contradictoire avec les propres-expé-;
rience-s que Lavoifier y cherchoit fans doute par
déférence pour une annonce faite par deux hom-
I mes célèbres, mais non vérifiée depuis. Notre
fa vaut chimifte remarque, avec autant de ràifon
que d,è juftefte, dans une note mife à la fin de
ce chapitre , que M. Prkftley , dans les expé-
i riences qu’il venoit de publier, n’avoit pas même
s foupçonné l’abforbtion. de l’air par les métaux
j pendant leur .calcination,; & qu’il expliquoit la
diminution de l’air & fon inaptitude à entrete-
i nir la calcination après une certaine limite à la
i fer abondance du phlogiftique fourni par la calcination
même ; ce que Lavoifier reconnoiftbit déjà
comme une erreur.
Le feptième chapitre de l’ouvrage que- nous
analyfons eft confacré à l’examen du fluide élafti-
■ que dégagé des effervefcences & des réduélions
métalliques, 8c à la comparaifon de l’un & de
l’autre. Au commencement de ce chapitre, Lavoifier
décrit i° . un appareil pour obtenir le
fluide élaftique dégagé des effervefcences., aufli
pur qu’il eft poflible & fans fe fervir de veffie,;
j ; îa manière de conferver ce fluide en bouteilles
aufli long-temps qu’on le déliré ; -4°. celle
* de le faire pafler d’un yafe dans un autre ; 30. un
appareil propre à faire pafler ce fluide à travers
des liqueurs & à le recueillir pour l’examiner
eftfeite. Le premier reflemble à ceux de
Prieftley ; il eft feulement plus exaél : c’eft une
bouteille tabulée fur l’épaule, garnie d’un enton-
jioir lu.té vers Ton col & d’un tube à ,fa tuba-
G g g z