
jiffqua ce que tout l'air dtt premier récipient
eue etè reçu dans les poumons , &
rejette dans le fécond récipient. De cette ma-
nie(l? j Haies poavc.it eftimer avec affez d’exactitude
la quantité de diminution que l’air !
eprouvoit pendant h refpiratïon ; il f.,ifoit même 1
p -a.er enfuite 1 air expiré du fécond récipient
da.is le premier pour en mefurer le volume.
Capendant il n a pas été content des réfultats
ï ƒ obf nus 5 ü a plufîeurs fources
principe des corps, un phyficien françois, regarde
a la vérité comme un fimple; faifeur d’expériences
, & qui prenoitle titre modefte d’-in-
gemeur en inftrumens de phyfique , mais qui
e toit, a ce qu il paroît, rempli d’imaqination , &
capable d’inventions ingénieufes pour les dé-
mqnftrations, s’occupoit des moyens de rendre
1 air vifible , d’en faire connoitre les propriétés
d erreurs dans cet appareil , & on voit qu’il
avoir le projet de le corriger, s’il avoir pour-
f î 1® premiers effais fur-la refpiration. Mais
u s vit arreté dans fes recherches ; & quoiqu’on
punie juger, par l’expofé des divers appareils qu’il
a inventes, du génie des expériences qui 1“ eui-
doit, comme il n’a fournis aucun des fluides
étatiques qu’il avoir obtenus dans fes nombreufes
anilyles, a un examen particulier 3c proore à l’é-
clairer fur leur nature & leurs propriétés‘différen-
tes, il elt évident que fon efprit inventif s’eft
ar,retJ.a.ux aPpareils & aux machines Amplement
neceflaires pour obtenir , recueillir, conferver
& mefurer les quantités de ces fluides , eflimer
la proportion d’air diminué 3c calculer la perte
fon eljjticité. Cependant en lifant avec foin
je detail de fes expériences & la .defcription de
r 5 procédés;, on regretté à chaque page qu’il
le loir arrêts dans une fi belle carrière, qu’il
n ait pu pouffer un peu plus loin qui! ne l’a
taie fes tentatives , qu’il n’ait pas tiré fur-tout
p.us dé parti de celles de fes expériences , où il
. trar.ivafoit ce qu il croyoit être de l’air d’un
v île dans un autre , d’un ballon dans un récipient,
ou il fiitroit l’air à travers des flanelles
imprégnées de leliives alcalines. On le voit à
chaque pas très-voifin de la découverte de l’air
fcxe, de l’air nitreux, de l’air inflammable: il
**<*« ootenu & renfermé fur l’eau ces fluides
ej.niques, il les avoir fait plufîeurs fois pafftr
• u['.v0?“ “ans un amre, & s’il avoir un peu plus
multiplie fes appareils pour mettre fes fluides,
en cont...êt avec d’autres ou avec des liqueurs,
les relultats qu’il auroir obtenus, les phénomènes
nouveaux qu il auroit obfervés, l’auroient con-
duit a des données très - différentes de celles
qu il avoit adoptées, âc peut-être la chimie eût-
eüe tait des lors ce qu’elle n’a pû faire que
quarante ans apres. 11 femble donc que ce n’eff
que faute d’ihftrumens & d’appareils convenables
que Haies ne s’eft point élevé jufqu’à la con-
noiffance 3c a la diftinétion des gaz d’avec l’air
ordinaire ; il parcir suffi que ces appareils ne
lui ont point été fuggérés, ou qu’il a été dé-
tourné de leur invention & de leur emploi par
I idee profondément gravée dans fon efprit, que
ie produit élaftique qu’il obtenoit , étoitdè l’air.
Croiroit-on que, quelques années avant que
Haies longeât a faire fes expériences fur 1 air I
a tous les yeux, de les rendre faillibles à tous
les hommes& d’intéreffer tous les phyficiens
a leur examen. Pierre Moitrel d’Èlement, ingénieur,
publia en 1719, un petit traité, ayant
pour titre la maniéré de rendre l'air vifible & ajfer
f e n f oie pour le mefurer par pinte ou par telle autre
rn^fure qu on voudra 3 pour faire des je ts a air qui
font auffi y i f J Us que des jets d'eau , & quclqms
autres expériences ae pkyfque fu r la n.iture de l 'a i r .
inventée par P . Moitrel d'Elément , ingénieur 3 dédiées
aux dames. Cet homme , dont le nom & 1- $
ouvrages ont été enfevelis dans un oubli profond
jufquen 1777, qus Gobet- fît imprimer celui
i que nous citons à la fuite des effais de Jean Rey |
a été connu & indiqué d’une manière a vanta-'
geufe par plufîeurs favans illuftres. Danti d’Ifnard,
botanifte , 8c membre de l’académie des fciences,
mort en , a raconté plufîeurs fois à
Rouelle le cadet, le détail & le fuccès des expériences
, que Moitrel d’Elément avoit faites
pour mefurer l’air en le rendant vifible. Le Beau,
de l’académie des inferiptions, l’a aufîlconnu
& a rapporté que l’ayant vu plufîeurs fois, il
I avoir toujours entendu parler de l’air dans fes
converfations;, que cet objet l’occupoit beaucoup
tant qu’il a refté en France j car il paroit
confiant,que s’il n’a pas fait plus de bruit, répandu
plus d’éclat, excité une plus grande fenfation,
par fes expériences fur l’air & les réfultats fîngu-
liers qu'il femble en avoir obtenus, c’eft qu’il paffa
en Amérique , conduit par des efpërances de fortune
, & qu’il y eft mort promptement. Il paroît
que Moitrel d’Elément a été un des premiers qui
aient fait des expériences dans les collèges de
Paris, pour donner aux étudians qui fuivoient
leur cours de philofophie une idée des principales
propriétés des corps & de la phyfique
experimentale deftinée à les démontrer. Il y
repétoit les expériences de Poliniere, médecin
de Paris, occupé des mêmes démonftrations dans
les collèges , & il v joignoit les fîennes propre*
II les faifoit auffi chez lui, rue Hyacinthe /près
la porte S. ^Jacques -, où^il raffembloit des focié-
tes , & meme des dames. L’ouvrage que nous
annonçons ici, a été écrit en 1718, puifque
1 approbation du cenfeur eft du 11 novembre
de cette année , & il n’a paru que dans les pre-
miers jours de mars 1719. Moitrel d’Element l’a
dédié aux dames, en leur rendant juftice fur leur
aptitude , leur intelligence & leur curiofité ; il
le recommande auffi aux hommes , non-feulement
comme des connoiffances agréables, mais
encore comme des recherches utiles , & qui
intéreffoient la fanté des hommes, puifque, dit-
il , le bon ou le mauvais air que nous réfpirons , j
eft capable de prolonger ou d’abréger nos jours. 1
Sa dédicace aux femmes paroît avoir été faite
pour les inviter à î'avorifer fa réulfite de fes expériences
j & quoiqu’il ne le dite pas pofîtive-
ment, on voit par le ton qui régne dans cette
épitro , ainfi que dans plufîeurs endroits de fa
brochure , très petite d’ailleurs, qu’il 11’avoit pis
trop à fe louer des hommes , & fur-tout des
phyficiens, qui n’avoient pis fait l’attention que
méritoient. certainement & fes appareils Se
fes procédés. Son but , en les imaginant,
a été, comme il le dit, dans la préfacé ,
de faciliter l’intélligence. des propriétés de
l’air, de le rendre fenfihle > de îè faire voir ,
de le mefurer , avant dé parler de ia pofiiiteur
& de fon refïbrt, & de piquer la curiofité des
étudians de manière à 1rs engager à faire d’étude
de fes autres propriétés avec plus de zèle
& de fuccès. S’étant .rpperçu par fes démonf-
trations dans les collèges & chez lui , qu’ils
plaifoient Si mtérefîbient les fpedtàteurs devant
qui il les avoit répétés plufîeurs fois , il fe détermina
à les publier, même fins figures , pour
les répandre parmi les pltyficiens & les amateurs.
Son petit livre contient fix expériences 8c fix
appireiîs pour les faire. La première fait voir
que l’air eft une matière liquide & tranfparente j
ilia nomme horloge dla ir ou a’eauj elle confîfte
en deux phiôles jointes enfemble , l’une pleine
d’air & l’autre pleine d’eau -j il y a entre elles
deux petits pafîages très-déliés , ou deux petits
tuyaux de verra , de la figure d’un fer " de lacet 5
en la retournant, comme les horloges de fable ,
on voit^ monter les bulles d’air dans la phiole
fupérieure , & defeendre les gouttes d’eau dans
la phiole inférieure. L’air, comme une vraie
matière, écarte l’eau pour fe faire un pàflage ,
8c occupe un efpa.ee au milieu d’elle i c’eft une
liqueur, dit Moitrel, puifque fes parties fe divi-
fent , s’unifient & coulent d’un mouvement
très - libre 5 fes bulles font bien plus tranfpa-
rentes que les gouttes d’eau L’horloge conftruite
par ce phyficien , étroit de deux heures de durée j
en élargifiant 1 es pafîages, il en avoit fait une
d’une demie-heure pour h rendre plus fenfibte.
On en pourroit faire , dit-il , de douze ' & de
vingt-quatre heures.
traîne 8c enferme l’air dans l'eau , qui ne peut
y entrer, dit-il, parce que l’air eft un <?tprps
qui occupe la capacité du verre, & qui refîftà
a fe u . Si on le penche, on voit l’air fortir ; il
faifoit la même expérience avec un grand récipient
de criftaV d’un pied de profondeur , & de
neuf pouces dé diamètre 3 o» voit qu’on fe fer-
voit de cloches de verre dès le commencement
de notre fîècie , bc qu’elles ont" été fpécialemenr
fabriquées dans les premiers temps pour les ufa-
ges de la machine pneumatique. U eft étonnant
qu’a l’occafion de cette expérience , qui, quoique
très fimple-,, eft cependant la véritable origine
de toutes nos machines nouvelles, fervanc
aux fluides élaftiques , Moitrel n’ait rien dit fut
la conàpreffion de l’air dans fon récipient enfoncé
fous l’eau, fur fa diminution de volume
par la pretfion de l'eau ajoutée à celle de l’at-
mofphère. Mais il né vouloit pas parler encore
du reffort & de h compreflîbilité de l’air , puif-
què ces expériences n’étoient qu’un prélimi-
nrire , une introduction à l’examen des propriétés
de ce fluide.
Dans fa troifîème expérience , appelée le je t
d’air , il faifoit voir l’air par le fecours de l’eau,
Scmonrroit pourquoi on ne le voit pas naturellement.
Il plongeoit dans l’eau un entonnoir de
cryftal renverfé , & dont le bout très - fin étoit
bouché avec le doigt ; il retenoit le vaifîeau au
fond de l’eau par le moyen d’un cercle de plomb
placé au tour extérieur de fon bord évafé. En retirant
le doigt de l’extrémité de la tige , l’air-en
fortoit & fortroit un jet à travers l’eau & eu
s’élevant jufqu’à fa fupeificie. L’eau , difoit-ii ,
comprime, par fa pefanteur , l’air vers la bafe de
l’entonnoir 8c l’oblige de fortir par fepetit trou
qui eft au haut de 1 entonnoir où il y a moins
de prefiion , parce que toute la hauteur de l’eau
prene fous la bafe de l’entonnoir , & qu’il n’y a
pas la moitié de cette hauteur d'eau qui prefle
fur le petit trou; On voit le jet d’air parce qu’il
fe fait dans l’eau , comme on voit un jet d’eau
parce qu’il fe fait dans l’air. Si on faifoit uil
jet d’eau dans l’eau on ne le verroit pas , comrfflT
on ne verroit pas un jet d’air dans l ’air > un
■ •homme plongé dans l’eau , les yeux ouverts,
ne yerroit pas l’eau , parce que l’eau qui bai-
gneroit fes yeux l’empêcheroit de diftinguer celle
qui l’environneroit, mais il verroit très-bien un
jet d’air. Voi à pourquoi , fuivant lui , pn ne
voit pas l’air dans l’air.
La fécondé expérience a pour titre : A ir plongé
au fond de l'eau , pour faire V o i r que tout ejl plein
d air , & que nous en fommes environnés de toutes
Parts , comme les poiffons fon t environnés et eau au
fond des mers. Elle eft fort fenfible j il ne s’agit que
de plonger un grand verre à boire renverfé dans
ieau, en l’enfonçant droit de manière qu’il en-
Sa quatrième expérience a pour titre : Le je t
d’air rendu trois fo is plus grand pour recevoir tout
l'air qui en ejl fo r ti. L entonnoir garni de fon
cercle de plomb & plongé dans l’eau, la tige
élevée 8c bouchée fous l’eau, ferveit, dans cette
expérience, comme dans fa troifîème. Après cette
première difpofition , il prenoit un récipient de