
exhalaifon entroit dans la compoiîtion des eaux :
de ryrmont y de Spa , 8çc. , 8c leur donnoit le }
goik piquant Sc-acidulé en même-temps que leurs \
vertus. Quelques années après Renvoi de ces i
mémoires, le doéteur Brownrigg fe trouvant à
Spa, fît des expériences qui le conquièrent dans
fou opinion a *cet égard , & trouva que Pair
contenu dans cette eau fuffoquoit les animaux,
& eteignoit fubiternent la flamme» , •- ; *
Le doreur Black, outre l'importante décou-
vrrte confïgnee dans fes mémoires de iy y j j en- •
l-ignoit dans fes cours depuis plusieurs années , \
que ! air fixe contenu dans les matières alcalines )
eft de la meme nature que Pair méphitique de la j
Grotte-du-Chien & des mines, qu’il eft le même !
que celui qui fe dégage de la fermentation, qu'il i
relTemble même _à quelques égards, à l'air cor- t.
rompu par la refpiration des animaux ou par la I.
combuftion des matières combuftibles , enfin que !
cet air-eft très ^différent de celui qui s'échappe 1
de la diffolution des métaux par les acides. C'éft
?in.-i que Pringle a rendu au profeflèur d'Edirn-
bourg^ce qui lui apparténoit fi légitimement, &-
ce qu on le permet ordinairement d’enlever ou'
de s'approprier dans les leçons des maîtres, fans
fe Çoucier même rie leur en témoigner aucune re-
connoiilànce, & .fans-indiquer la fource Ôù on a
Cavendish-, fui van t le flotteur Pringle , a
ajoute aux découvertes de Black la connoiflance 4f ;a PeP‘pteui‘ fpécifique de Pair fixe , de fa
diffolubilité dans Peau, de fon dégagement de
ce liquide parla chaleur Sc Pexpolîtion à Pair,
de la propriété qu il donne- à 'Peau de. difloudre
les terres, enfin celle de plufieurs autres 'fluides
élaftiques, auffi dififérens de Pair fixe que celui-
ci ieft de Pair acmQfphérique.
Le dotteur Pringle pafie enfuite , dans fon
d lie ours, à Pexpofé des découvertes faites par
le doéteur Prieftley jufqu'en 1773 y nous en ayons
déjà offert un précis exatt ; nous nous contenterons
de- cqnfidérer-ici , avec Pringle, les principales
applications, utiles du travail de Prieftley
à l'époque citée, 8c fon influence d'alors.fur la
phyfique. Le dotteur Prieftley conçut la grande
utilité dont feroit, comme antifeptique, Peau
chargée d'air fixe , en médecine & dans les
voyages fur mer ; il a imaginé un appareil propre
à en préparer de grandes quantités. Ses expériences
ayant été répétées avec fuccès devant la
fociéte royale & le collège des médecins , on
’’"engagea à détacher cette partie de fes mémoires >
■ & à la préfenter à l’amirauté, qui la fir publier
pour l'utilité de la navigation.,
James Lowiher, quarante ans environ avant !
l'époque où Pringle lifoit fon dilcours, avoit J
adrefie à la fociéte un mémoire fur l'air-infüm-
maole des mines de charbon de-Cumberland y
il a voit envoyé en .même" temps des vefiies.rèm-
phes de ce fluide élaftique , qui fut enflammé au
, milieu de la fa lie de la fociété royale de Londres,
aufli facilement qu'un mois auparavant à fa
fource. M. Cavendish a le-premier fait des re-.
cnerches fuivies fur l’air inflammable y il Ta produit
par la diAblution du fe r , du .zinc 8e de
l’étain dans^ l'efprit rie vitriol ou Tefpîit de fel
î11af in. r ^ ^ a troav^; très-léger 8c ne pefant que
le .dixième d’un, pareil volume d’air-; il a conftaté
fon- inflammation avec di^eréns mélanges d’air
commun. Le docteur Prieftley'a pou fié plus loin
cette recherche y il a trouvé à ce fluide élaftique
p>uneurs propriétés ,qui n’avoient.point é t é dé-
couvertés y nous ne fumons pas ici le doreur
Pringleparce que nous avons déjà rendu compte
des recherches de Piieftiey fur Pair inflammable ,
,ave5 P^us de détails que le p'réfident de la
focicte royale de Londres 11'en a donnés lui-
meme dans Ion difeours en 1773 y nous en dirons
autant fur Pair nitreux ; mais nous inftfterons avec
lui fur un des points des découvertes de Prieftley,
dont il n'a été queftion que très-légèrement
comme en paflant, & qui a frappé avec, raifo»-
l e*.;’rit du dotteur Pringlejpar fa grande utiibé. -41 s'agit des reflources de la nature -contre. Pair
corrompu qui femble s'augmenter dans' l'atmof-
phere par la combuftion ôc la refpiration qui
1 altèrent fans cefie, & qui deviendroit bientôt
tres-fenfible & trè^s-nuilible, fi la nature n’avoit
pas des moyens pour purifier cet air. C’eft en
plongeant un jet de menthe fous un récipient
que le dotteiir Prieftley s'eft élevé à. cette con-
, noifiance de l’un de ces moyens; il a vu cette
plante végéter pendant deux mois , & l’air qui
lui avoir fervi n'éteignoit point une chandelle &
ne tuoit po nt un animal. La même expérience
fut répétée dans de l'air gâté par la flamme
d'une-chandelle, la menthe.y végéta 8e refti-
tua fa première propriété-à* cet air. Cet effet
ri eft point du à fa vapeur aromatique de cette
plante labiée y les végétaux fétides ou âcres le
produifent de même y il a fur-tout lieu avec
ceux qui croifient promptement ; en forte que
c eft la végétation elle - même * l'accroifiement
des plantes, un des pîus beaux fpettacles pour
les. animaux, qui corrige l'atmofphère fans cefie
altérée & infeèlée par ces derniérs : c'eft elle
qui entretient dans l'air qui enveloppe le globe
1 éqiuLbre de falubme & de pureté nécefiaire
pour la vie des animaux 3 & qui paroît n'avoir
point changé depuis que les nommes occupés
. o^feryer la nature ont étudié 8c décrit fon
hiftoire.*
' L e s eaux en grande mafie. & agitées d'un
mouvement plus ou moins grand contribuent
en même temps que les., plantes à r,établir l'air
fure que les découvertes fe multipiioient. J®
pafferai. fous filcnce quelques ouvrages & quelpour
gâté par la combuftion, la refpiration & la pu- . fu
tréfàôiion ; ainfi , les mers.,, les lacs , les ri- ^ p
ëntretenir là pureté & la falubrité de l'air. | lait par rapport aux efforts que l'on falloir
Ainfi toutes les plantes , depuis le chêne juf- | pour la renverfer; Ç ’eft aux nommes marquant
faux moufles'", depuis le bled & la rofe juf- J & aux époques frappantes que leurs ' travaux
qu
13 . r depuis les , | . .
qui ferpente dansv les plaines , travaillent fans,
cefle pour l’ entretien de la vie de l'homme 8c
des anitnaux , leur préparent un air falubre a i
mefure qu'ils en infe&ent une partie y & pour
mieux voir encore les relations que la nature ;
entretient-entre ces deux ciafles d'êtres vivans
dont elle a femé la furfaeë du globe , tandis
que les animaux verfent dans l’air une partie dé
leur propre iubftance qui le ^gate pour eux &
qui le rend propre à fervir à la vie des végétaux,
au folanum & au ftramonium , toutes les eaux j ont fait naître, qu’il eft néceffaire d’attacher l at-
>uis les vaftes baflins des mers jtifqiwu ruifieau | tention 8c le fouvenir de la poftériré , quand
ceux-ci reftituent à ratmofphère la propriété
que les animaux lui enlèvent, & il s’établit
fans ceffe -entr’eux une réciprocité d’action
qui entretient perpétuellement’ l'équilibre
entre les befoins des deux grandes' ciafles d'êtres
organiques qui font l'ornement du globe. Les
vents, les courans d'air favorifent ces beaux
phénomènes, en portant fur la furface des èaux
la portion, corrompue, en la frottant pour ainfi
dire avec les eaux qu'ils agitent en même temps ,
en fubftituant fans cefie à cette portion .gâtée
une portion pure & alimentaire pour les animaux
; ainfi , les tempêtes 8c les ouragans qui
femblent être des fléaux déftru&eurs ne font que ;
des inftrümens rapides d'équilibre dans l'air Sc
. de confervatiôn pour les êtres qui refpirent.
Tel eft le précis du compte que Pringle ren-
èoit à la fociété royale de Londres , à la fin
de l’année 1793 , des travaux 8c des découvertes
de Prieftley; te i eft le cas que Cette il-
luftre compagnie faifoit des recherches de ce.
phyficien y 8c l ’efpérance qu'elle concevoit de
leur fuçcés pour les progrès des fciences natu-.
relies ; tandis que dans d’autres contrées où
ces fciences.' étoient cependant fuivies & cultivées
avec gloire , quelques hommes fembloient
écrit rhiftoiré des fciences. Mais avant de
paffer à l’époque qui fuit celle que nous 'Venons
d'efquifler, il eft convenable que nous noüs
arrêtions quelques inftans ici pour obferver les.
chàngémer.s que les diverfes. confidérations 8c
les différentes expériences indiquées précédem- *
ment fur l'air 8c les fluides élaftiques ont apportés
dans la pratiqiie .de l ’art chimique.
T R O I S I E ME ' P É R I O D E»
Ckangemens apporté? dans lés jnjlrumens & les
'appareils de chimie pendant les deux périodes
précédentes , depuis Haies jufqu a Lavoijier.
Ce n’eft point ici 'une véritable époque dans-
les progrès de la c h im i e y ce n’eft: point une addition
fuecéflîve à ce que nous avons déjà énoncé
parmi les découvertes qui rempiifleht les deux
période^ précédentes , que nous nous propofons.
de confacrer dans cette partie de rhiftoiré de lau
c h im i e moderne. C’eft plutôt une portion détachée
de ces deux périodes précédentes , quoique
leur appartenant réellement,quoiqu’en découlant
immédiatement y c’eft une fuite intimement
liée à l’eflence des découvertes qui tiennent à
ces deux époques , que nous préfentons à part ,
parce qu'elle peut être d'un grand, intérêt pour
faire connoître l'état des progrès dé la fcience ,
& la fource où de nouveaux progrès ont été
puifés Sc ajoutés aux premiers. Nous l'avons
ifolée , cette partie technique ,, inftrumentale ,
manuelle , d'avec les découvertes elles-mêmes
d'avec les p* fa!tnts, pai:ce qu'en la liant avec
le tabhsau philofophique que nous en avons
eftjüiile1', elle en au.roit défiguré d i t àlénaturé lecaraélè;
re.yielle 1'auroit furchargé de détails , 8c
auroit fait. comrir le riftj ne de n'en pas fendre
les ni!•fies affex fai liantes , •v'ifièz aiItiniSes. Et
cependant il feroit fâch's•fTx de ne pas conftarer
les difhé'rèn ces , les noiiveautes, les améliorations
ne s'occuper qu'à combattre les découvertes
fur les fluides élaftiques, à nier ou à diminuer
leur influence fur la. phyfique, à oppofer leurs
préjugés 8c leurs connoifiances anciennes aux
, oui ont été ad b]itees dans ?es; appareils
nouvelles idées, qu'il s ne vouloient pas adopter,
chimiques ;1 më(ure -que les: uécoiivc!;tes fe forte
8c à former une ligue contre leur admifiîon. ,
fuccéd:-es yfi les; faits no; veaux les.ohcfait nài
Mais heureufement, les efforts de ces détrac- tre , ou en ont indifpenfablement créé l'idée <
teurs n'ont pas produit l'eifet qu'ils en *atten- \ Texécution y une fois trouvés 8c employés-dans
doient y la mafie des phyficiens n'a pas parti- ' les expéfienees, ces appareils neufs ont à Tenir
cipé- à leur oppofition y leur nombre ne s’eft 1 tour faitC naître des faits nouveaux , en forte,
pas accru comme ils l'efpéroient. Les expé-1 que leur influence fur les progrès de Ta fcience
. riences ont été pourfuivies■ ayec confiance & J doit êtrenàatquée comme une fuite d'époques.,
courage y., les objections s'affoiblilloient à me- ■» lecondaires à la vérité,. mais uoîv nacras i/npoeon