T a b l e a u des découvertes du doâcur
P riejlley, ou récapitulation fotumaire de
tous Us faits remarquables contenus dans
fes huit volumes dexpériences & obfer-
vations fur différentes efpèces d'air, &
fu r plufieurs branches de la phyfique ,
faite par lui-méme.
P r e m i e r s P a r t i e .
Faits concernant l’air commun.
s L'air _ commun n’eft affeélé ni par la flagna-
tion, ni par la cryfiallifation du nitre, ni par
la tranfpiration du corps humain 3 ni par la vapeur
de l'eau.
L air tire de l'eau pure eft communément plus
pur que l'air atmofphérique.
Plufieurs efpèces d'effluves fe mêlent avecl'airf
mais ne s'y incorporent pas. .
L'air commun eft phlogiftiqué & diminué par
les charbons allumés ( 1 ) , par la calcination des
métaux , par la peinture, par le foie de foufre j
par le pyrophore d'Homberg, par l'étincelle élec- !
trique par l'éther nitreux' par la converfion de
la chaux bleue de fer én chaux rouge , par la
diffolution de cuivre dans l'alcali volatil lorfqu'elle
devient bleue, par l’eau récemarent diftiflée &
par les fie lus des plantes.
. ( 1 ) To u te s le s f e j s que P r ie i i lc y dit que l 'a i r e f t phlo-
g l i t lq u é , il faut entendre que c ’ eft i’ a ir v i t a l q u i eft ab-
fp r b é p a r des co rps com b u ib b le s , o u co n v e r t i en a c id e car-
b o n iq u e par le ca rb o n e qu’i l d ifl’out. D an s l e p rem ie r cas
i l y a d im in u tion plus o u m o in s fenfib le d e v o lum e ; d an s <
l e fé c o n d e l le eft p re fqu ’ in fén fib le
Les poiflbns phlogifliquent l’air qui eft combiné
avec l’eau dans laquelle ils vivent ; ils meurent
dans l’eau imprégnée d'air phlogiftiqué.
L'air commun eft diminué d’un quinzième ou -
d'un Seizième par la lumière des bougies s & il
reçoit par ce procédé environ un tiers du phlo-
giftique qu’il eft capable de recevoir,
La diminution de l'air commun par la mixture
de la limaille de fer & du foufre eft d’un quint
à un quart du total.
Il peut^ être diminué par l'air nitreux , $ç enr ,
fuite corrigé par l'agitation dans l’eau, & ainfî de
fuite alternativement jufqu'à ce que la totalité
difparoifle (2 ) .
(?) IJ ne faut entendre ceci que comme la difparition,
l ab fo rb tio n d ’une p a r tie d e l ’a i r v ita l par l e g a z nitrenv
s ?! n en r e fto it pas-^ne p o it ic n .,f le ré-fidu, ap.,ès Jte V
v a g e dans l ’eau , é ta n t 'd u p ur g a z a z o t e , n e fereit-
c o r r ig e . C e t te préterldùe co r r ed tio n n’e ft due qu’ à ]a
îo lu u o n d e 1 ac id e nitreu x fo r iné. 1 ■ I
L'air commun eft phlogiftiqué & abforbé par 1 huile de térébenthine. Toutes les fois qu'il eft
pnlogiftiqué , il eft probable qu'il y en a une partie
d abforbée. Il eft fujet à être abforbé par
1 eau, & alors le reliant eft plogiftiqué en partie.
L’air commun eft amélioré par la végétation
des plantes | il l'eft auffi, lorfqu'il refte incorporé
avec l’ eau pendant quelque temps ( ÿ).
( 3 ' L r e co n n u q u e dans to u te s Tes pré ten d u es piilo.
gitticàtions p a r des m a iière s o r g a n iq u e s , il y a dégaee-
m e n t de ca rb o n e & fo rm a t io n d 'a c id e ca rb on iq u e , S
que to u te p ré ten d u e d é p h lo g ift ic a tio n con fifte dans une a i .
d itio n dïair vital»
S e c o n d e P a r t i e *
Faits relatifs a, V air dépklogifliquê.
i> P n, ,Peut par le moyen 'de la chaleur,
1 air déphlogiftiqué, du nitre, de l'alun , du pré-
çipité p e r fe , du précipité rouge, du minium,
de la manganèfe & delà pierre calaminajre.
Il fe trouve dans les vefties des f u c u s , dam
1 eau commune , dans l'eau de mer.
Il eft produit dans 1 eau par une matière vé- [
gétaie verte, mais non pas fans l'influence de la
lumière. \
On le produit par le moyen de l'efprit de nitre
& . de toutes les efpèces de terre. La même
terre peut fervir toujours avec de nouvel efpric
de nitre jufqu’à ce qu elle difparoiffe entièrement.
Les terres métalliques font celles qui en fournil*
fent le plus abondamment5 après celles-là ce font
les calcaires. Sa quantité dépend" de celle d*
l'efprit de nitre qu'on emploie dans ces procédés.
On peut extraire, par le moyen delà chaleur,
Pair déphlogiftiqué du vitriol v e r t, des diffbîu-
'tions des autres métaux dans l'acide vitriolique,
du vitriol blanc, du turbith minerai, des fubftances
terreufes combinées avec l'acide vitriolique
, de l'alun, de la chaux unie avec l’huile
de vitriol.
4 On ne peut obtenir de Pair déphlogiftiqué
d'aucune^ matière terreufe diftoute dans l’efpric de
fel 5 mais on peut en retirer de l'efprit de fel
imprégné de minium rouge qui en donnerait par
lui-même ,* mais non pas du même acide imprégné
du même minium après que fa couleur rouge
lui a été enlevée par une première affufion du
premier acide- (4 jï
( 4 ) 71 eft bien évident par les expériences m êm e de
piidÜey que l ’air vital v ien t de l’acide n itr iq u e , c u d u fu l -
furique, que l’ acide muriatique n’en fou rnit pas , que c’eft
le minium chauffé a v e c l ’acide qui en a donne à P r ie ftle y .
On obtient une efpèce , extrêmement pure ,
d’air déphlogiftiqué, du mercure diffous dans
l’efprit du-nitre.
L'air déphlogiftiqué eft plus pelant que l’air
commun.
Il eft plus pur que l’air commun, plus propre à
fervir à lacombuftion des fubftancesinfiammables,
& à la refpiratton. Il fert même, à là réfpiration
plus long-temps que foh degré de pureté , 'tel
qu’il eft indique par l'air"nitreuxne le feroit
çfpérer.
11 n'eft pas favorable à la végétation des
plantes.
Le pyrophore prend feu dans cet air.
Lorfqu’on a diffous du mercure dans l’efprit
de nitre , & qu’on en retire enfuite 1 air déphlo-
•giltiqué par le moyen de la ch a leu r la totalité
du mere m:e ne peut pàs être: revivifiée (j 5
i- ( s i); ÇeC’ eft: une .yé.rirable erreur que Prieftliey a reçonnue
depuis :avec les phyiiciens ; le \iiercuie’ eft tê-alemcnt
réduit après l’èx:raftion c mplecté de "ibxÿg'èrîe qu'il a enlevé
foit à l’air, foie aux acides lulfuriuu<î „ ou nitrique ; Bayen
l’avoit déjà prouve en 1774.
•Il n’y a point d’acidité dans cette efpèce d'air*,
ni dans' le; réfidu du minium dont jl a été tire }
c'eft une obfervation'de M. Magellan.
L’air déphlogiftiqué facilite la formation du
précipité ^per fe.
T R O I !S I È M’ E P A R T I E.
Faits relatifs a ! air phlogifiiquè.
On fait; dé l’ air phlbgiftiqué en chargëant l ’air
Çbmrnun de! phlogiftiqué $ on le retire des fub-
ftàncé's' anifaaleS par le moyen de l’air nitreux.
. .L’air phlogiftiqué eft plus léger que Pair commun.
•
Il eft rétabli par la végétation ; qui eft le moyen
dont la nature /e fert pour diminuer les effets
•d| la putréfaélion dans les climats chauds : la
'matière putride qui fe dépofe dans l’éâu, fer-
vant à la nourriture des plantes aquatiques.
Chimie, Tome III,
L'air phlogiftiqué eft corrigé à un certain point
par l’agitation dans l'acide nitreux jaune.
Il n’eft pas facile de l’envoyer dans le même
état à de grandes diftar.ces.
Divers ihfeêlés vivent très-bien dans l’air corrompu
par la putréfaction, quoiqu’il foit tunefte
à tous les animaux qui le vefpirent ( .6 ).
( 6 ) C e paragraphe très-court co n tien t des e rreu r s, qui
tiennent aux préjugés dont P r ie ftle y s’efi lai lié dominer.
L ’une eft relative d la fo rma tion de l’air phlog iftiqué par l ’a it
Commun uni au phlog iftiqué. Il eft pro uvé que le prétendu
air' p hlo g iftiqu é , eft tout contenu dans raunofphire , qu’il
n’ y eft pas formé , mais mis à nu c l, dans les procédés prétendus
phlogiftiques. O n lié le r é t a b l i t , on ne le co r r ig e pas
davantage qu’on ne le fa i t ; mais on le fait paffer à l’é ta t
d’air atmo fphérique en y ajoutant de l’air v i t a l , Sc c’ eft ce
que-fait la végétation. A u refte c e t article contient la ‘belle
découverte de l’ e xiftence du g az azote dans les mat;ères a n i males
, & dé fon extraâion'dfe' ces matières par l’ acide n i t
r iq u e , d ont B e r ih o llec a tiré u n iî beau p a r t i, comme nous
le ferons v o ir plus bas.
Q u a t r i è m e P a r t i e .
F a i t s r e la t i f s a /' a i r f i x e .
Le charbon de terre ne fournit point d’air fixe
quoique fa cendre en contienne une certaine quantité
; mais le charbon de B o v e y ( B o v e y - c o a l )
contient de l'air fixe.
L’air fixe eft contenu dans les• fubftances. fa-
lines , dans le tartre vitriolé , dans le fel glau-
be,r, dans l'alun. (7 )..
( 7 ) O n ne peut expliquer cette erreur de P r ie ftle y , qu ’ eu
fuppofant qu^i! a pris ces lels impurs , car il eft b ien reconnu
qu’ ils ne contiennent pas un atonie d’ac ide ca rb on ique dans
leur é tat dé pureté.
- Ôn'ie retire-des chaux métalliques par le moyen
de la chaleur j S i auffi de l’argile.
La crème de tartre contient une grande quantité
de cet air mêlé avec de l’air inflammable;
& elle ïe yètient obftinément quoiqu'elle foit ex-
pofée à la chaleur ( 8 ).
- Y 8 ) I l n’y a point d’ acide ca rb on ique tout contenu dans
l’dcide tarta reux ; j 1 Te fo rm e par fa d é com pd fition , foie à
l ’ a id e d ’un g ta n d fe u , foie à l’aide de la p utré factio n.
Il n'y a point d’acide vitriolique dans l'air fixe
qu'on obtient'par le moyen de cet acide, ainfî
qjüc l'a démontré M. Hey.
M. Bevly a fait voir que l'air fixe ne participe
point de la nature de l'acide , par le moyen duquel
on l’a retiré des fubftances calcaires , 3c il
a prouvé que c'eft un acide particulier.
N n n