
de la bafe du fuîfate d’ammoniaque a été formée
par 1 adion de l’acide l'ulfurique fur la matière
du cerveau. Nous avons remarqué il y a quelques
années une aélron femblablé de cet acide
lur le fan g & la lymphe du. boeuf , 5c Berthollet
a depuis démontre cette formation d’ammoniaque
par une fuite d’expériences .très-intérefian_
tes .fur- J’adion réciproque des acides & de$
matières animales. Ce qui appuie cette opinion
c eit que nous n’avons pas eu autant d’ammo’
niaque par la lefïive du cerveau dans l’eau chaude.
| On a faturé par l’ammoniaque l’acide fulfu-
rique & la portion d’acide phofphorique diffous
par l’alcool , 5c l ’on a précipité enfuite l’acide
phofphorique avec de l’eau de chaux; on a obtenu
une grande quantité d’un précipité blanc ,
léger & floconneux ; on avoit eu le foin d’a jouter
beaucoup d’eau à la diffolution alcoolique
, afin que le fulfate de chaux devant fe former
ne fe précipitât pas avec le phofphate de
chaux ; celui-ci lavé & feché pefoit vingt-cinq
grains*
Les matières falines contenues dans le cerveau
ne font donc que des phofphates de chaux , de
foude & d’ammoniaque j on y a aufth trouvé un
atome de fulfate de chaux. G’eft le phofphate
de chaux qui nous a paru tenir le-premier rang
pour la quantité, le phofphate de foude le fécond,
celui d’ammoniaque le troifième, & le fulfate
de chaux le dernier.
E x p é r i e n c e V I.
Cerveau humain traité par l'acide nitrique aff&ibli.
•On a mis deux onces quatre gros - f de eer±
veau humain avec de l’acide nitrique ; il s’eft
fait comme dans les expériènees précédentes ,
une coagulation de la matière "cérébrale qui a
pris une couleur jaune. On a féparé le coagu-
lum par le filtré , & on a obtenu la liqueur
claire. On a fait évaporer c e lle - c ie lle a pré-
fenté comme les autrès liqueurs une pellicule
tranfparente qui.fe précipite 5c qui devient jeune \
à la fin de l’opération. ; à cette époque l’acide
nitrique, étant concentré a réagi fur la portion l
du cerveau qui étoit reftée en djffolution dans \
la liqueur , & il s’êft fait une èffervefcence pror
duite par de l’acide carbonique 5c du gaz nitreux.
Quelque temps après, & lorfque l’acide
eft encore plus concentré , il fe fait un mouvement
plus confidérable entre les principes du
cerveau 5c l’acide nitrique, & en une minute ,
une foule de phénomènes ont lieu. i° . 11 y a'
une èffervefcence confidérable , & „dégagement
d’une fumée très-épaiffe blanche , due à l’acide !
nitrique , à de l’huile & à la combinaifon de j
l’acide nitrique 5c de l'ammoniaque ; zQ. la for- 1
mation d’un charbon très-volumineux & trèS-
léger, puifqu’il occupoit une efpace d’environ
vingt-quatre pieds cubes, quoiqu’il ne pefât qu’un
gros 5 3°. le dégagement d’une énorme quantité
d’ammoniaque.
Nous observerons que pendant ce mouvement
impétueux, il s’eft produit un degré de chaleur
très- fort , & que cependant il n’y a point eu
d’inflammation.
On a ramaffé le. charbon & on l’a leffivé pour
favoir s’il contenoit encore des Tels alcalis ainlî
que l’acide phofphorique qu’il devoit contenir ,
puifqa’on a obtenu ces différentes fubftances du
cerveau de mouton, traité parle même procédé.
On a obtenu de cette leffive évaporée line
afifez grande quantité de cryftaux d’acide oxalique
en partie combiné avec la foude & i’acide
phofphorique libre ; on n’y a point trouvé de
chaux , parce qu’eile a refté combinée dans le
charbon aux acides phofphorique, & oxalique,
5c fur-tout à celui-ci qui aura agi fur le nitrate
calcaire à mefure qu’il aura été formé par l’acide
nitrique libre.
E x p é r i e n c e V I I .
Cerveaù humain traité par l'acide muriatique.
Huit onces de cerveau humain ont été délayées
dans un mortier de marbre avec de l’eau
diftillée ; ces fubftances ont formé une efpèce
d’émulfion qu’on a pafiee au travers d’un tamis
fin pour féparer quelques portions des vaiffeaux
& des membranes qui avoient échappé à la dift
fedion. On a mêlé à ces huit onces de matière
ainfi délayée , de l’acide muriatique, il s’eft fait
une coagulation; une matière épaiffe floconeufe
s’eft féparée , & la liqueur opaque & comme lai—
teufe s’eft éclaircie. Lorfque cette féparation a
été bien exade on a filtré la liqueur & on a
obtenu la matière épaiffe & le liquide chacun
à part ; les huit onces de cerveau ainfi traitées
avec l’acide muriatique & enfuite defiechées ne
pefoient plus qu’une, once.
On a fait évaporer la liqueur à une chaleur
douce* à mefure que cette opération fe faifoit ,
iffe formoit une pellicule tranfparente-g. la fur-
faée : cette pellicule ne paxoît être autre chofe
que la matière même du cerveau ou une partie
albumineufe que l’acide a retenue en diffolution
dans l’eau ; vers la fin de l’évaporation ces pellicules
noirciff-nt par la réadion de l'acide muriatique
qui les brûle en devenant plus concentré
* il eft très-diffic ile de. féparer exadern; nt ces
pellicules .des rcatières fâlines qui y font mêlées
& qu’on a formées par l’acide muriatique id'ex-
«ès d’acide qui eft indlfpenfable- les rend très-
diffolubles, & fi l’on veut enluite volatilifer cet
acide excédent par l’aétion du feu, il en réfulte
deux inconvéniens: le premier c’eft qu’en même
'-temps une portion de l’acide phofpnorique eft
volatilifée , & l’on ne, peut plus juger de fa
quantité qu’en connoiffant exactement celle des
trois Bâfes auxquelles il étoit uni > ce qui eft
difficile ; l’autre , c’eft que la matière animale en
fe charbonant fe lie fi intimement aux autres matières,
qu’il eft prefqu’impoffible de l’en féparer.
On a donc été obligé d&. chercher un autre
moyen, pour parvenir à la féparation des différentes
matières dont il étoit important de con-
noître le rapport; on a cru .l’avoir trouvé dans
l’ammoniaque en réfléchiffant que la compofi-
tion de la leflive muriatique 5c du cerveau étoit
tout au plus formée par le. muriate'de.chaux.[,
l ’acide phofphorique libre , le mtiriate d’ammoniaque
, le muriate de foude 5c un peu d’acide
muriatique libre. Cette fubftance alcaline
ne doit faire dans cette circonftance que redonner
naiffance au phofphate de chaux contenu
dans le cerveau & faturer les acides phof-
phoriqué & muriatique libres. On penfoit de plus
que le phofphate de chaux en fe dépofant entraî-
neroit dans fa chûte la plus grande partie de la
matière animale brûlée & qu’on parviendroit, en
expofant enfuite le précipité ae \ phofphate de
chaux à une chaleur forte, à brûler la fubftance
animale 3c à'obtenir à part le phofphate de chaux,
de manière à connoître fa quantité , en fuppofant
qu’il ne fe fût point volatilifé d’acide phofpnorique
pendant l’évaporation. Ces moyens ont en effet
rempli le"but qu’on s’étoit propofé, mais un accident
arrivé pendant l’expofition delamat’ère au
feu n’a pas permis d’eftimer la quantité de phofphate
calcaire.
Cetté méthode d’ânalyfe qu’on s’étoit tracée
conduifoit naturèllement à chercher s’il ne ref-
toit pas de l’acnle phofphorique dans la hq.neur
par laquelle on devoit s’aflurer de la prefence
ou de l’abfence d’autres fels phofphoriques. La
chaleur, préfentoit le moyen nécefîaire pour
obtenir ce réfültat ; mais en fuppofant la quantité
d’acide phoiphorique plus grande qu il rie
faut pour faturer la quantité^de la chaux cal
culée par celle du phofphate de chaux, il falloir
encore corinoïtre à quoi étoit uni cet-acide
dans le cerveau , car il pouvoit s’y trouver combiné:
avec de la foude:; la potàffe , l'ammoniaque
qui exiftent tous dans l’économie animale. Cela
fera déterminé par d’autres expériences qui.fe-;
ront décrites plus bas.
. E x p é r i e n c e . V I I I .
DeJJtccation du cerveau humain par la chaleur du
. bain-marie.
On a répété cette expérience un grand nombre
de fois, & l’on a obfervé conftamment qu’il
fe faifoit d’abord une coagulation, qu’une portion
de liqueur claire fe féparoit de la maffe
du cerveau, que celle-ci devenoit plus fol i de,
qu’enfui te le cerveau prenoit une couleur fauve
qui fe fonçoit à mefure qu’ il approchoit de l’état
de ficcité. En employant les mêmes quantités de
matières , des vafes femblables , une chaleur 5c
des temps égaux , nous avons eu conftamment des
différences^ dans les réfultats de ces opérations;
mais en prenant le terme moyen de ces différences
, nous croyons pouvoir fixer la matière
fèche entre le quart & le cinquième de fon poids
primitif, c eft-à-dire , de fon'état mou 5c frais.
Le cerveau ainfi defféché ne paroît pas avoir
perdu toute affinité avec l’eau , il s’y délaye
encore aflez facilement, & forme avec elle une
efpèce d’émulfion jaunâtre, mais qui fe décom-
pofe bientôt d’elle-même. La matière cérébrale
tombe ^ au fond , & le liquide devient prefque
clair, iLne retient que les fubftancés falines
diffolubles & un atome de matière extraétive.
E x p é r i e n c e IX.
Cerveau humain dejféché , traité par C alcool.
Deux onces de cerveau humain defféché ont
été traitées fucceffivement avec une livre d’alcool
( quatre onces par quatre onces.) On a tait bouillir
i chaque fois l’alcool fur le cerveau pendant-
un quart-d’heure ; on avoir eu foin pour ne
perdre que le moins, poffible de réaétifs d’employer
un matras à long col bouché avec un
bouchon de liège légèrement échancré.
La première portion d’alcool décantée bouillante
a dépoté en refroidiflànt une grande quantité
de matière blanche jaunâtre formée de lames
brillantes.
La deuxième portion d’alcool a moins dépofé
que la première.
La troifième encore moins que lâ fécondé.
La quatrième n’a prefque rien dépofé.
Les deux onces de cerveau, traitées comme
il vient d’être d it, ne pefoient plus enfuite que
fix gros.
On a réuni ces quatre décodions de matière
cérébrale dans l’alcool, on a ramaffé en une feule
maffe ce qu’elles ont laiffé dépofer , 5c on a fait
évaporer l’alcool qui furnageoic le dépôt.
, La matière dépofée par ces trois décodions
, r;eui>ies_ a- été (égoutée fur du papier- jofeph ;
î e’ile étoit for.mée de cryftaux aiguillés de
: pùques plus ou moins larges ; quelques unes