e_x.-'£lenient à la quantité d‘eau qui a difuatu. z°.
En combinant le gaz inflammable, avec l'air vital,
on trouve qu'il abforbé en brûlant un poids
de ce dernier , égal à celui que le fer a acquis,
& qu'il forme une quantité d'eau égale à celle
qui a été employée pour l'oxidation du fer-. 30.
il exiüe aifez de chaleur combinée encore dans
1 air vital liquide de l’eau pour expliquer le dégagent:
nt de celle qui a lieu dans le fer humecté.-
[-’objection de la différence de la chaux de -
ter , faite par l'eau d’avec celle qui eft un pro-
■ dtiit de 1 atfion de l'air , foit par fa couleur
■ noire, foit parce qu’elle ne donne aucune efpèce.
d’air , tourne réellement àd'avantage de la doctrine
pneumatique , puifqu’elle s’ explique très-
bien dans cette dodtrine , & très - mal dans Ta:
théorie admife par JVI. Kir van ; en effet , la
cnaux noire ou 1 efpece d èthiops martial folide
que .l’eau forme avec le fer , n’eft pas faturée
de tout l’air vital que ce métal eft iufceptible
d’abforber ; le fer y adhère fortement à la portion
qu’il en contient, la chaleur ne peut l'en
’dégager, il a plus.de tendance à en abforber
dne nouvelle quantité qu'à laifler dégager celle
qpi lui eft unie ; on ne peut en obtenir d’air |
fixe, puilqu’elle n’en contient pas. 5°. La belle
expérience de Prieftley , que M. Kirw-an nous
oppofe; s’applique encore facilement à la doctrine
pneumatique , qu’elle fortifie plutôt que
de l'infirmer. M. Priefiley a chauffé , à l’aide
d’ un verre ardent, un morceau de fer dans uue
cloche pleine d’air vital , tiré du précipité.
per fe ; Pair a diminué , a été abforbé par le
fer , qui s eft changé en feorie , & a augmenté;
de poids en proportion de l'air abforbé ; ayant
enfuite chauffé cette feorie dans du gaz inflam-
çjiable, il a paru de l ’eaü, & le fer a repris fon
état métallique. Comment, dit M. Kirwan ,
le gaz inflammable peut-il réduire Je fer ou lui
enlever l’oxigyne, tandis que fuivant la table de
Lavoîfier, le fer a-. plus d’affinité Pour ce principe
que n’en a la. bâlè du gaz inflammable; &
puifque.c’eft en raifon de cette plus grande affi
nité 1 qu'jl décompofe > Peau ? Si ce qui parole
au premier coup d’oeil, une très-forte objeflion,
devient , quand on l’examine avec attention,
une nouvelle preuve confirmative de la doctrine
pneumatique, on ne pourra difeonvenir des
grands avantages de cette doflrine fur celle qui
l’a précédée , S e fur toutes celles qu’on propofe
de lui fubftituer. Or , c’ eft ce qui va réfulter
de l’examen de l’ expérience de M. Prieftley ,
comme j’efpère le faire voir ici.
il eft très-vrai que le fer décompofe l'eauO
en raifon de fon affinité plus grande pour l'oxi-
g-yne à une très-haute température fur-tout, que
celle qui unit ce principe à la bâfe du g a z ’ inflammable;
mais il ne l’eft pas moins que cette
affinité a une certaine limite ; en effet, le fer J
en contact avec l’eau, même à la plus haute
tempcrauire, ne fe calcine jamais qu’en noir, il
n enlève d'oxigyne que ce qu’il lui en faut pour
être dans l’étac de ter fpéculaire , noir , brillant,
cafiant, fufibîe | cryfta 11 ifable , ou êthiops
maniai , lorfqu’il eft réduit en potière 3 tant
que cette chaux noire ne touche que de l’eau
& n’a le çontaél ni de l’air, rai des acides, ni
d’autres chaux métalliqucs,le fer refte conflamment
dans-cét état, 3c Ton fait qu’il n’y eft pas Pâturé
d’oxigyne , qu’il n’en contient que de 28 à 30
Jivtes par quintal , tandis que par d’autres procédés
, il peut en abforber une beaucoup plus
grande quantité. C ’eft ce point de calcination
du fer par l’eau qui eft le terme de l’affinité de
ce métal, pour l’oxigyne comparée à celle que
ce principe à pour* /a bâfe du ga^- inflammable ;
le fer ne le lui enlève que jufqu’à ce point ou dégréj
alors fa force pour s’unir à 1 oxigyney cède à celle
qui tient ce dernier réuni à la bâfe du gaz inflammable
, & le fer ne décompofe plus d’eau. Ainfi
lorfque l’intérieur du canon du fufil où l’on a
fait paflfer de l’eau , tandis qu’il eft rouge de
feu, eft converti jufqu’ à une certaine épaifieur
en oxide noir , l’eau n’y éprouve plus d’altération
j ainfi dans, la préparation de l’éthiops martial
de Lemery , le fer refte en poudre noire
au fond de l’eau , quand on le prive bien du
i contaéi de l’air 3 & c’eft par la même raifon que
l’éthiops martial fe difîbut fans effervefcence
dans les acides vitriolique ^ muriatique étendus
d’eau -, tandis que dans l’état métallique , il
décompofe l’eau unie à ces acides, & en dégage
du gaz inflammable à mefure qu’il fe diftout.
L expérience de Prieftley va confirmer actuellement
la même théorie , fi l’on réfléchit que ce
phyfleien a pris de la chaux brune’ ou rouge de
fer, que chauffée dans du ga'z inflammable,
cette chaux lui a cede la portion d’oxigyne,
qu elle contient au - deffus de fa calcination en
noir, que cette portion n’y tiént pas avec autant
de force que celle qui le conftitue chaux
noire ou éthiops, & que la rédaction ne s’opérant
que fur la partie d’oxigyne qui forme la
chaux rouge, s’arrête tau point ou le fer eft
parvenu a l’état de chaux noire. C ’eft ainfi que
les chaux de fer brunes, rouges , jaunes blanches,
abforbent le gaz inflammable,, le convertirent
en eau par la portion d’oxigène qu’elles
lui cèdent, jufqu’à ce qu’elles foient converties
en poudre noire , attirable à l’aimant , c’eft-à-
dire , à l’état de chaux noire , ne, contenant
que 28 à 30 d’oxigyne pour cent. Il n’y a que
Je charbon , la manganèfe & le zinc qui puiflènt
enlever au fer cette dernière portion d’oxigyne
qu’il-retient avec opiniâtreté, ( k avec laquelle
il a plus'd'affinité que le gaz inflammable. Ain/î
l’on conçoit d’une part pourquoi le f r décom-
pofe Peau, & ne b décompofe que jufqu’à l’époque
de fa calcination en noir, & pourquoi
d’un autre côté le gaz inflammable décompofe
réduit les chaux' de fer , excepté celle qui
eft noire.
M. Kirwan n’étoit pas plus heureux dans fa
manière de confîdérer les chaux métalliques les
unes comme contenant de Pair fixe , les autres
comme contenant de l'eau. Les premières pro-
venoient, fuivant lui, des métaux chauffés lentement,
& non rougis 3 les fécondes étoient ;
préparées à une haute température 3 mais aucune
expérience n’a jamais prouvé que le gaz inflammable
pût produire à volonté en brûlant ou
de Pair fixe ou de l ’eau, fuivant la température
employée 5 au contraire, de quelque manière
qu’on brûle Pair inflammable avec Pair vital ,'il
fe forme toujours de l’eau : & c’eft pour cela
que M. Cavendish , plus conféquent dans la
théorie qu’il a oppofée à la doêlrine pneumatique
françoife,- a regardé toutes les chaux métalliques
comme contenant de l’eau. Si Pair inflammable
brûlé donne fouvent de Pair fixe,
cela ne provient que du charbon difl’ous dans
ce gaz 3 jamais cette quantité d’acide crayeux
n'eft confîdérable, & on fe fert même de la
dofe d’air fixe formée , pour déterminer la proportion
de charbon qui y étoit diffous. Quelques
chaux métalliques , & fur-tout celles de plomb ,
de mercure & de fer, ne donnent un-peu d’air
fixe lorfqu’on les chauffe fortement dans les
vaiffeaux fermés, que parce qu’elles l’abforbent
facilement par-tout où elles le rencontrent, &
fur-tout de Pair atmofphérique qui en contient
toujours quelques centièmes , comme les expériences
exactes de Lavoifîer l’ont prouvé,^ !
Ce ne peut pas être à Pair fixe contenu dans
les chaux métalliques qu’èft due là formation
de l’acide marin déphlogiftiqué , ,diftillé fur ces
chaux, comme le yeafoit M. Kirwan, puifque
cet acide marin aère ne contient point d’air fixe,
mais feulement de l’oxigyne , & la feule diffé- i
rence qui exifte à cet égard entre les chaux
métalliques par rapport à la propriété dont jouif-
fent les unes de former facilement l’acide marin
aéré , & les autres de n’en, point donner, ne
dépend que dè ce que les premières tiennent
beaucoup moins fortement à l’oxigyne que les
fécondés, comme le prouve la facilité avec
laquelle on obtient Pair vital de celles-là par la
chaleur & la lumière.
En vain , M. Kirwan effaye-t*il d’appuyer fon
opinion fur l’exiftence de Pair fixe dans les
chaux métalliques faites lentement de l’expérience
de M. Hermftadr, qui a obtenu cet acide
aériforme , en di‘>illant de la manganèfe avec
du fer j car ce dégagement d’air ~ fixe , d’après
toutes les expériences que nous' avons faites
fur cette matière , provient ou de celui qui j
étoit contenu dans la chaux de manganèfe indépendamment
de Pair vit?! qu’elle donne en
même temps , ou du charbon de la plombagine
contenue dans le fer brûlé par l'air vital de la
manganèfe. Il en eft de même du précipité
per Je, qui tantôt donne de l’air fixe, tantôt
n'en donne pas , fuivant qu’il a étéexpofé plus ou.
moins long-tems au contaCfc de l ’air. Si le précipité
rouge chauffé avec le plomb , n’a pas donné
d’air, c’eft que le plomb a abfo.rbé l’oxigyne
du mercure f fi le zinc & Pétain fe font enflammés
dans leur diftillaticn avec la même chaux
de mercure, c’eft qu’en lui enlevant la bâfe de
Pair v ita l, ils l’ont plus Toî’d fiée qu elle ne l'étoit
dans le mercure , & ont féparé plus de matière
du feu que n’avoit fait ce dernier métal dans
fa calcination. M. Kirwan ne peut rien conclure
de favorable à fôn hypothefe de l'air fixe qu'il a
obtenu du plomb agité avec l ’eau, car cette expérience,
répétée avec beaucoup de foin par M.
- Berthollet ne lui a point donné un réfultat fem-
bhbîe. M. Gren , profeiTeur de Hall, n’a point
non plus obtenu, de gaz d’une chaux de, plomb
qu’il avoit préparée lui-même 5 & fi eft bon de
remarquer que ce dernier chimifte , qui a long-
tems combattu en Allemagne la nouvelle théorie
françoife , & qui ne l’a adoptée que plu-
fieurs années après la publication de l’ouvrage
du phÿficien anglois que nous difeutons ic i,
avoit obtenu déjà dans un grand nombre d’expériences
analogues à celles de M. Kirwan , des
réfultats entièrement oppofés aux fiens. Dans les
annales de chimie de 1787 , M. Gren s’expri-
moit ainfi dans un paffage très-remarquable pour
Phiftoire de la révolution chimique françoife.
Mes effa-is , difoit-il alors , prouvent évidemment
que l'air fixe ti ejl produit ni par la cpmbufiion du
phofpkore , ni par celle du-foufre , ni par celle du
gaz inflammable métallique , ni par la décompofi-
tion de l'air commun & du ga% nitreux ni par la
calcination des métaux , ni par l'amalgamation du
plomb.
M. Kirvan fe refufe à croire- au dégagement
du charbon du fang dans les poumons î mais ce
dégagement, foit fous la forme de difto ution
dans un ga z , fous celle d’acide crayeux tout
formé dont il fait la Bâfe, n’en eft pas moins
certain, & l’on ne doit pas en être étonné,
lorfqu’on a la preuve multipliée que ce corps
combuftible fe diffout fi facilement dans les
fluides élaftiques. Le phyficien anglois 11e fait
qu’ajouter plus de force à la théorie françoife ,
en citant l’expérience dans laquelle M. Prieftley
a obtenu de Pair fixe & de Pair inflammable ,
en faifant paffer de Pair fur du charbon dans un
tube de terre rougi, & une autre portion d’air
fixe en brûlant cet air inflammable 5 car cetts
expérience tient mânifeftemènt à la décompofi-
tion de l’eau & à la diffolution du charbon dans
A a a a 2