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d’encombrer promptement les fourneaux par la
quantité énorme ae rélidu qu’il laille après fa
combuftion completté ; il obligerait de vider
& de nétoyer fouvent les fourneaux* & les forges
où on le brûleroit, ce qui ell un très-grand embarras
, ce qui eft même impoflible> toutes les fois
qu’une opération demande une grande & longue
chaleur.
io°. Une once de ce charbon de terre en poudre
fine , a été placée dans un creufet d’argile &c
expoféë à une chaleur .capable de le fai^e rougir
ainfi que le- charbon qu’il contenoit i il a préL
fenté d’abord une légère flamme bleue qui en
lëçhoit la .fùrface j eniuitë i l brûloir légèrement
mais fans s’enflammer fortement. Il a demandé
fept heures confécutives pour brûler complètte-
ment. Il a laifle une matière rougeâtre qui pe-
lbit ie>8 grains ; cette matière n’avoit point de
faveur fenflble \ 'elle ne fe-diflolvoit point-dans
l’eau;- mais les acides en enlevoient une partie ,
avec effervefcence, &Ma diflolution avoit uné
couleur jaune. 40 grains feulement n’ont point
éçé diffous par l’acide muriatique, c’étoitde la
filice, des, 68 grains diffous par cèt acide, 36
? étant de l’oxide de fe r , & 32 du carbonate de
chaux.
Cette expérience dans laquelle on a eu de y 76
parties de charbon de terre brûlé i©8"parties de
réfidu , où fg prouvent que cette fubftance contient
beaucoup' de matière heterogène j il eft
même vraisemblable qu’il en contient encore j
davaritag#’, ' car quoique la combuftion ait été-
faite à une chaleur modérée & fans courant d’air,
il eft hors de doute que des^ matières fixes
non combuftibles ont été, volatilifées. En fai-
fant connoîrre la nature *des prinçipeç de ee réfidu
, elle explique auflî pourquoi il fe forme-
à la fur face de* ce^ charbon à* mefurequ’il brûle,
une couche de matière vitreufe qui met obfta-L
cle à ‘l’achèvement de la çonftruftioq. En effet'
des expériences multipliées ont fait voir qu’un
mélange de chaux , de Alice & dioxide de, fer
fe fondent très fàcilèment en, un verre brun rop;
v e rd â t re ,& c’eft ce qui arrive dans; .cette q t
confiance.'Le charbon de Saint - Syraphorien
plongé après, avoir été allumé dans de l’air viràj^
n’a brûle quéjufqu’ à la concurrencé de 0,4 quoique
l’air vital fut beaucoup plus abondandqa’iL
ne fai!oit. "L echarbon de l^ecize plongé dans le,,
même air , brûle, entièrement.& compiettëment,
èc f in e lailïe que 0,1 dé rgfîdu blanc.
Je teririnerai cet'article par une notice-fur
les^prodült^ qu’on peut retirer du charbon de'
terre 3 &. fur l’art d'ex traire ^es ipt^ufts , ex- ;
trait d’iin ouvragé publié par M. f auj is.
Ce naturâlifte'diftingue>le charbon sn deux efc
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pèces t charbon fec , charbon gras. « Le pre*
m mier brûle avec une flamme vive , »légère,
» allongée, un peu bleuâtre à la formalité, dont la
h tranfparence & la volatilité reflemble beaucoup
»» à celle du véritable bois. Ce charbon diminue
« de -volume en brûlant, & les cendres qui en
» réfultent font blanches comme celles du bois
« lorfque fe charbon eft pur. Le fécond fe bour-
« fouffle en brûlant, augmente de volume au
» moins d’un tiers, fe crible de pores, & reffsm-
>» ble alors à une lave fpongieufeil refte en cet
n état fi on l’éteint,- il a même une apparence
» métallique, une efpèce de luifant pareil à celui
» du fer. Lorfqu’on laifte entièrement brûler ce
m charbon , il fe réduit en une cendre grife, &
» lorlqu’on l’emploie en gros morceaux ou en
« pouiiîè|e dans les fourneaux, il ne tarde oas
» a s’aglutiner, à fe coller fortement de manière
» à ne former qu’une feule màfle ».
Le charbon„■ de terre fe rencontre dans trois
fortes de terreins différens teroein granitique,
terréin calcaire & terrein volcanioue. En général
dans quelqu efpèce de tèrrëin qu’il fe rencontre ,
il eft toujours contenu dans des débris des monticules*
& des maffes féparéés dès montagnes
premières. Jamais il né-fe trouve dans les maffes
primitives de ces montagnes.
On trouve dans les pays granitiques le charbon
gras, connu fous le nom de charbon collant,
charbon de: ntàrécitai je c’-feft le fchmiih* c'oàls des
»anglais. Il eft toujours par couches bonContaies,
inclinées ou brifées par la révolution que le ter-
rein qui* le contient a pu fouffrir. Il ëft par c&y-
chës dans des couches de grès; de poudingue, &c*
formés des débris des maffes de granit.
• . L’efpèee de charbon que«?l’on trouve dans le
pays calcaire, eft .le charbon fee, le charbon ligneux
, le ckarbom jayÂt. Il fe trouve pomme le
oh àrbon. des pays" 'granitiques ; dans des t depots
formés des üébiis des montagnes calcaires qui
fayoifihent.
& Lgs pays volcaniques contiennent'des deux*
cfpèçes de charbon de* terre:, & dans leftf terrein
^différent ; en général le.smines de charroi} de .terre
que l’on rencontré dans les pays volc/niques; font
«toujours au-deffouS dç y:etté‘ fubftanfèçeéqui
fait crojre que le terrein dans lequel le charbon
eft contenu àjg été recouvert par des courans
de lave.
Dans quelque teçrein que foit le charbon de terre,
Ces’ filons font toujours accompagnés de débris de
végétaux , quelquefois de coquillages. Ces décris
ont fait eroirè à'p’nfi urs perfonnes que le
ha-rbon pou voit être le produit de la décompo-
fition des fubûançes végétales'-, &M. Faujas pa-
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j»oît être aflez partifan de cette hypothèfe, par»
ticulièrement pour les charbons fecs contenus dans
les terreins calcaires.
' Après avoir indiqué les différens caraélètes
des charbons de terre, ainfi. que les terreins dans
lefquels on les trouve, M. Faujas fait connoître
les différens procédés qui ont été ëmployés juf-
qu’à ce jour pour retirer du charbon de terre le
goudron qui eft une de fes parties’ conftituantes.
Il décrit fuccindement le procédé connu des
fuédois pour retirer du bois le goudron végétal ;
le procédé femblable appliqué par Becher fur
les charbons de terre ,• le procédé employé &
perfectionné à Saar-Bruck en.Alface par le prince
de Nafiau.
Ce procédé du prince de Naffau confifte en
neuf fourneaux, dans lefquels on place des cornues
d’argile, contenant deux mille livres pefant de
charbon de terré ; elles font lutées à un tuyau de
fer qui communique à différens récipients dans
lefquels tombe le goudron produit par la diftil-
làtionV Ces cornues ont une porte par où l’on
introduit le charbon defliné à l’épurement. Ce
què . ces fourneaux ont d’extrêmement précieux
, c’eft que leur cheminée arrive dans une
grande chambre , de manière que la fumée qui
s’échappe du charbon que l’on emploie pour rougir
Les cornues, dépofe dans cette chambre un
très-beau noir de fumée, fupérieur au noir ordinaire
pour l’imprimerie.
M. Faujas parle enfuite du procédé que lord
Dundonald emploie en Ecofle. Comme ce procédé
eft un des plus économiques de ceux que l’on
eonnoît en Europe, nous allons le .faire connoître
ici.
- Le fourneau dans lequel le lord Dimdonald
épure fon charbon eft de forme paraboleide ; &
fa partie inférieure a la forme d’un cône rénverfé.
Au fommet du cône eft une' petite grille qui répond
à un cendrier. A la-réunion des baies' du
cône renverfé & du paraboloïde font des trous
percés à différentes diftances tout-autour 'des
fourneaux , & afin d’établir une co’mmumëation
d’air de l’extérieur à F intérieur. Il y a de ces
trous depuis la bâfe du paraboloïde jufqu’ au
fommet. .
Le fommet de ce fourneau a deux ouvertures,
l’une dans la direélion de l’axe, qui eft recouverte
avec un chapiteau luté, & qui fert à mettre lé
charbon, l'autre un peu fur le côté, &: de laquelle
part un tuyau qui établit une communication
entre-ce fourneau & une grande chambre
fermée hermétiquement ; cette. grande chambre
communique par un tuyau à-une fécondé & cette
fiS£onde à une troifièmeV au fommet de la troi*-
' Ch i m i e . T o m e I I I .
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fième eft une cheminée très-étroite & très-haiite.
Chacune de ces chambres eft percée par le bas,
afin de pouvoir, par le. moyen d’un robinet, en
retirer le liquide ou le goudron qu elles contiennent.
1 Lés fourneaux du lord Dnndonald contiennent
environ quatorze à quinze milliers de charbon.
Lorfqu’ils font chargés on ouvre le cendrier ,
on allume le charbon inférieur par la grille dm
fommet du cône renverfé ; lorfque le charbon
inférieur du fourneau eft embrâfé, on ferme exactement
le cendrier; on «ouvre la première rangée
des trous latéraux; cette rangée refte ouverte
jufqu’à ce que les charbons foient embrafés i
cette hauteur ; on ferme les trous de cette première
rangée pour ouvrir ceux de la fécondé,
& cela fucceflivement jufqu’à ce que le charbon
du fommet foit lui-même embrâfé, puis on ferme
le fourneau.
Par ce moyen, *« le feu monte graduellement
dans cette maffe de matières combuftibles, &
» à mefure que les premières couches s’embrâ-
» fent, elles s’épurent, & leur chaleur vive
» dégage le goudron & l’alcali volatil des cou-
» ches fupérieures , qui fe répand par les tu-
>» y aux de communication dans les chambres qui
« fervent de récipient. Les couches fupérieures
s’épurant à leur tour, font le même office à
» l’égard des derniers rangs ; de manière qu’il
» n.e fe perd rien, qu’il n’y a pas un morceau de
» charbon confumé , & que l’opération achevée,
» on le retire en coaks de la plus parfaite qua-
■» lité. ». Comme il fe dégage beaucoup de gaz
hydrogène carboné pendant cette opération, cet
hydrogène fort par le tuyau long & étroit qui
eft adapté à la partie fupérieure de la troilième
chambre.
On ne retire ordinairement dans la première
chambre que de l’eau chargée d’ammoniaque tenant
quelquefois du goudron en diflolution. La
plus grande quantité du goudron fe dégage dans
les deux dernières chambres.
M. Faujas n’indique pas le moyen de fépare-r
l’ammoniaque du liquide qui le contient; maïs
tous les chirnifteSr peuvent imaginer différens
moyen« dépendans de l’ufage qu’ils veulent faire
de- cet alcali.
A la fuite des deferiptions des terreins propres
aux charbons de terre, & des procédés pour en
retirer le goudron , M. Faujas rapporte un grand
nombre de certificats obtenus par le lord Dun-
donaîd, des perfonnes qui ont effayé fon goudron.
Ces certificats ainfi que le rapport de l’ académie
dès fciences de Paris, atteftent que le
goudron de charbon de terre eft moins boii pour
les cordages que celui de bois , mais auffi que le
goudron de charbon de terre eft préférable pour