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conservé; te reste n’existe plus : les antes ont disparu en entier. Les chapiteaux
sont mieux conservés que f e colonnes ; de vives couleurs y brillent encore d’un
grand éclat. S’il faut en croire le récit que mont fait les habitans, c’est Mous-
tafâ-bey qui a sapé six dès colonnes et les a mises dans l’état où on les voit
afin de faire écrouler l’édifice et d’en tirer l’or qui; disent-ils, y est caché. Après
avoir dégradé extérieurement quelques assises de pierre, il reconnut l’inutilitc
de ses efforts, et renonça à sa folle entreprise. Je ne puis attribuer à un bey,
ou du moins à un seul homme, la destruction même superficielle des colonnes,
bien que cette dégradation, qui s’élève jusqu’à dix et douze pieds*au-dessus du sol,
nuise peu à la solidité de ce portique, et n’en ait en aucune manière ébranlé les
supports ; elle ne peut etre 1 ouvrage que d’un très-long temps, ou d’une suite
d efforts de la part de plusieurs hommes puissans (i).
Ainsi que dans les autres villes anciennes, tes habitans du voisinage ont les
idées les plus absurdes sur d’origine du monument. J’abuserois de la patience du
lecteur, si je rapportois les contes exiravagans des gens du pays; je'préfère citer
le surnom qu’ils donnent au temple d’Hermopolis. Plusieurs d’entre eux se sont
accordes a me dire quil sappeloit Aïdhhb el-Benât, cest-à-dire, lieu d’amusement
pour tes jeunes filles (ou les jeunes princesses). Au reste, je crois avoir entendu
appliquer ce- surnom à d’autres anciens édifices.
Le temple est exactement orienté selon le nord de la boussole, c’est-à-dire
que la façade est tournée vers te sud magnétique; du moins elle letoit en 1800,
le 29 octobre (2). Cette direction nest point d’accord avec celte qu’on croyoit
avoir toujours ete afïectee par les Égyptiens, celte du levant; mais l’axe du temple
est parallèle au cours du Nil, et nous avons.vu assez souvent les édifices placés
dans ce sens. La ville dHermopolis avoit la même direction que l’édifice, et
meme les axes de 1 une et de 1 autre se confondent presque en un seul. L ’observation
que nous avons faite, de la coïncidence de l ’aiguille aimantée avec l’axe du
temple d Hermopolis, servira dans tous les temps à connoître lajmarche que suit
la déclinaison magnétique dans ses variations.
La hauteur totale du portique au-dessus de la basé des colonnes est de 16" y
à fort peu- près (3) ; la base avoit environ 7 décimètres de haut : la colonne, compris
le dé et sans la base, a 13", 16 de hauteur.
La circonférence du fût de la colonne, mesurée à la hauteur de,s premiers
anneaux ou bandés circulaires qui lient tes côtes entre elles,, autrement de la quatrième
assise, est de 8 8 , d où ion conclut le diamètre de :
neuf pieds; tout en bas du fût, la circonférence est de 8",7.
ou près de
Le chapiteau a 3 “ 94 de haut avec 1e dé.
L entre-colonnement du milieu est plus grand que les autres ; sa largeur est de
5”,20 entre le nu des fûts. L ’entre-colonnement ordinaire est de 4 mètres ; parallèlement
à l’axe, il n’est que de 3m,66. A défaut de la longueur totale de la façade
(1) On a cru aussi que le séjour des e.aux de l’inon- (2) Le 7 brumaire an 8.
dation avoit pu produire cet effet, parce que la pierre (3) Voyez planche ; i , A. vol. IV , et l’explication des
calcaire laisse infiltrer et mente remonter l’humidité. planches.
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du portique, qu’on ne peut connoître à cause de la destruction des antes, on a
mesuré 1 intervalle extérieur entre la première et la sixième colonne ; il est de
38 mètres, environ 1 17 pieds : la façade entière devoit avoir environ yo mètres (1).
Le portique d’Achmouneyn est un exempte de la solidité de la construction
Égyptienne. Aucun édifice peut-être n’avoit été bâti plus solidement ; ses proportions
sont massives, et la hauteur de la colonne n’a que-cinq diamètres, tandis
que dans d’autres monumens elle en a six. En revanche, l’entablement a des proportions
moins élevées qu’ailleurs ; elles paraissent même un peu basses pour
la hauteur des colonnes.: mais l’appareil étoit parfait ; et le monument seroit
intact comme les parties subsistantes, si les constructeurs eussent fait choix du
grès pour leurs matériaux, au dieu de la pierre calcaire, dont les barbares ont fabriqué
de la chaux.
Ceux-ci ont tellement exploité cette riche carrière, qu’on ne voit derrière le
portique, ni colonnes, nifragmens de colonne, de frise ou de corniche, ni reste
demuraille, ni même aucun éclat de pierre ; et ce n’est pas une des choses les moins
surprenantes pour les voyageurs, jusqu’au moment où ils en ont découvert la cause.
Les assises dont tes colonnes sont formées, sont égales et régulièrement hautes
de om,y6. La partie inférieure du fût a 3 assises; la partie moyenne et la partie supérieure
en a 4 ; les liens inférieurs, 1 et demie; tes deux autres liens, chacun 2; le
chapiteau, 6 ; enfin 1e dé, 1 ; et si la base en avoit 1 et demie exactement, comme
je 1e pensej 1e tout faisoit 2 y hauteurs d’assise (2).
Les pierres de l’architrave sont d’une grandeur énorme. Il n’y en a que cinq
dans toute la longueur de la façade. La plus grande, qui est au milieu, est longue
de 8 mètres [près de 25 pieds]. Les autres sont de 6",8. Ce qui reste de la
corniche est une grande pierre, ui) peu entamée du côté gauche, et dont la longueur
est de iom,.8 [environ 33 pieds j l
J’ai dit quela pierre avoit pu, être tirée de la montagne Libyque ; cependant
Besa, apciennpjville Égyptienne, située de l’autre côté du fleuve, avoit de vastes
carrières qu’on admire encore aujourd’hui. Il se peut qu’elles aient fourni aussi des
matériaux aux édifice^ d’Hermopolis.
Il n’est guère possible d’asseoir un jugement sur la disposition que devoit avoir
ce grand édifice ; nous n’avons pas même tenté de le restaurer. Il est certain que
le premier portique étoit composé de dix-huit colonnes, peut-être même de vingt-
quatre , comme à Denderah ; et l’on peut supposer avec vraisemblance qu’il étoit
suivi dun second péristyle, de plusieurs salles, du sanctuaire et de l’enceinte.
Y avoit-il un pylône en avant du temple! c’est ce dont on ne peut avoir aucune
preuve, du moins par les vestiges subsistans; car les ruines qui sont au midi du
temple, sont trop éloignées pour être le reste de ces portes antérieures.
On dôit d autant plus regretter la destruction du temple d’Achmouneyn, que
sa disposition et toutes ses parties avoient certainement un caractère particulier.
(1) Consultez la planche ¡2 , A,, vol. /I^pour con-
noure les dimensions des autres parties du portique.
(2) Selon le P. Sicard, les colonnes sont de trois morceaux.
II faut qu’il n’ait pas aperçu les assises aujourd’hui
si apparentes, ou qu’au, temps de son voyage on
n’eût pas encore détruit la surface extérieure des colonnes.