Mcmnonium à Thèhes, au palais de Memnon ou Ismandès à Abydus, enfin au*
ouvrages du labyrinthe attribués à Ismandès' ou Imandès, positivement appelés
MemnoniensparStrabon, et distingués, comme ceux d’Abydus, par des constructions
voutees ; enfin quand on voit que tous ces monumens sont justement situés à
1 enuee de la Libye, on est porté à y reconnoître ceux que les Éthiopiens de l ’Égym
citoien t en 1 honneur de Memnon et pour prouver sa patrie. A la vérité, ce Memnon
ou Ismandès ne peut avoir rien de commun, pour l’époque, avec, celui qui a pu
assister au siège de Troie, Les Éthiopiens dont parle Diodore, vouloient exprimer
qu i s avoient eu un.prince appelé Memnon, bien antérieur à celui dont parloiènt
es Grecs;.et qui>est probablement la source où Homère a puisé son héros.
Ce prince etoit célèbre par sa beauté ; pourquoi ne penseroit-on pas que cette
statue. de héros Hont nous avons parié ( i ) , si remarquable par la pureté du
style, est celle de Memnon lüi-même! L ’artiste a exprimé dans son ouvrage toute
la vigueur et toute la beauté des formes de la jeunesse.
Toutes ces considérations, prisefchacune isolément, auroient peut-être peu
de force; mais il me paroît que ieur erisemble est propre à inspirer quelque con- j
tance, et je croîs voir au moins des raisons solides pour supposer qu’Abydus avoit
une origine particulière et très-probablement Éthiopienne. \
Cette opinion n’empêcheroit pas de croire qu’Abydus remonte à une haute an-1
tiquite. Par son état de conservation, par la couleur de la pierre, le palais montre !
assez qu il n est point de l’âge du temple de Latopolis, ni des plus anciens édifices
de 1 hebes ; mais il peut être antérieur aux temples de Tentyris, et à beaucoup
dautres du pays inférieur. $ ■ ' S , 1
Je conclus de tout ce qui précède, qùe les ruines qui subsistent à trois lieues et
demie au sud-ouest de Girgeh, sur la limite du désert, sont bien celles deja célèbre
ville d’Abydus, et que le monument appelé Madfouneh, c’est-à-dire, enieveli^esvk
reste du palais de Memnon; que cette ville peut avoir été fondée parùn prince
appelé Memnon, du nombre des rois Éthiopiens qui ont régne en Égypte; enfin I
que le surnom de seconde Thèhes, que portoit Abydus, me paroît venir de ce que
les Ethiopiens, en s’établissant dans cette ville, et l’ornant par de somptueux édi- j
fices, voulurent en quelque façon rivaliser avec les fondateurs de Thèbes, la plus I
ancienne capitale du pays et de toute l’antiquité. Si cette idée pouvoit acquérir I
quelque certitude, elle éclairciroit certainement l’histoire de plusieurs monumens I
, SyPte! f ont le styJe s’écarte un peu du type général, et qui semblent appartenir I
a une époque particulière. , , '
NOTICE
SUR
LES RESTES D E L ’ANCIENNE VILLE
DE CHEMMI S OU P A N O P O L I S ,
AU JOU RD ’HUI AKHMYM,
E T S U R L E S E N V I R O N S ;
P a r M. S A IN T -G E N I S ,
I n g é n i e u r e n c h e f d e s P o n t s e t ' C h a u s s é e s .
I .rc S U I T E D U C H A P I T R E XI.
S. I ."
V ille d ’AIhmym.
E n descendant le Nil de Girgeh à Akhmym, situé sur la rive droite du fleuve,
on côtoie la chaîne Arabique, flont le pied se trouve assez rapproché du rivage.
On voit sur le flanc he cette montagne plusieurs grottès bien taillées, et qui
annoncent, comme c’est l’ordinaire, le voisinage de quelque ville autrefois con.
sidérable. Avant d’arriver à Akhmym, on fait un grand contour en suivant un
canal qui est assez difficile à passer avec un fort vent du nord. Dans cet endroit,
notre germe faillit plusieurs fois de chavirer.
La ville est à un quart de lieue environ du Nil, sur une petite hauteur qu’on
croiroit avoir été faite exprès pour la mettre au-dessus de l’inondation, comme
toutes les villes modernes de l’Égypte; mais cette élévation résulte de-ce que
1 emplacement de l’antique cité a été long-temps habité (i). Un assez'beauÿanal
ceHes d “ J f r f h u f T ^ 1’É8/ P' e d ? 0i, î nt> CJ° mme d “ » ¡« a u d e leu r enrplacera enrj ,ù a !s , lorr-
T e a.’ “ dr u! d c 1— " i a d o n . q u ’elles o u . c on tin u é d’ être h a b ité e s , l e u r O . ®
plaine qui s’est exha T ^ h Sivement ™ “ ■ au-dessus du plan de la vallée
plaine, qu, s est exhaussée par les dépôts du fleuve, s’est par les décombres qui s’y sont accumulés.