
nous serions assez portés à croire qu’ils doivent dater des règnes des derniers* rois
depuis Nécos jusqu’à Amasis. L ’histoire (i) fait mention des grandes entreprises
de ce genre qui s’exécutèrent dans cet intervalle de temps. Alors quelques villes
du Delta virent s’élever de magnifiques monumens Memphis , la capitale de
l’Égypte, acquit elle-même une nouvelle splendeur. Nous ne voyons guère que
cette époque, où les arts paroissent avoir été cultivés avec éclat, qui puisse
expliquer la perfection et la pureté de style que l’on remarque dans les temples de
Denderah. Ces conclusions sont toutefois subordonnées à celles que l’on peut
déduire, d’une manière plus certaine, de l’examen et de l’étude des zodiaques. Mais
nous ne pousserons pas plus loin nos recherches : nous croyons avoir démontré
que les temples de Denderah n’ont été élevés, ni par les Romains, ni par les
Grecs ; et c’est là seulement ce que nous nous étions proposé dans ce paragraphe.
(i) Voyez particulièrement le second livre d’Hérodote.
NOTICE
S U R
LES RUINES DE KEFT ET DE QOUS;
P a r M M . J Ö L L O I S e t D E V I L L IE R S ,
I n g é n i e u r s d e s P o n t s e t C h a u s s é e s , C h e v a l i e r s d e l ’ O r d r e r o y a l
d e l a L é g i o n d ’ h o n n e u r .
S U I T E D U C H A P I T R E X.
§ . I . "
Des Ruines de C op tôs, aujourd’hui Keft.
A p r e s avoir recueilli les dessins des temples de Tentyris, durant les nombreux
voyages que nous y avions faits lors de notre séjour à Qené, nous partîmes enfin
de cette dernière ville le 8 messidor de l’an 7 , pour continuer à remonter la vallée
du Nil et visiter cette fameuse Thèbes, désormais l’objet principal de notre curiosité
et de nos recherches. Le général commandant la province fàisoit une tournée
pour reconnoitre 1 état des canaux et s assurer que le curage en étoit fait avec
assez de soin, sur-tout aux embouchures, ou les dépôts du Nil sont tres-abondans,
pour faire arriver le plus loin possible dans 1 intérieur des terres et aux environs
des villages les eaux de 1 inondation : nous profitâmes avec empressement de cette
circonstance pour parcourir le pays. Nous voyagions par terre; et, comme nous
étions dans la saison la plus chaude de 1 année, nous nous mettions en route
pendant la nuit, afin de passer le temps de la plus grande chaleur du jour dans
les villages où nous faisions halte. En effet, la température étoit telle, que,
quelques jours auparavant, deux soldats etoient tombés sans connoissance au sortir
de Qené, et qu’un assez grand nombre d’autres sétoient trouvés hors d’état de
suivi e 1 escorte dont ils faisoient partie. La route que nous suivîmes, nous tint
beaucoup plus rapproches du desert que des bords du Nil ; et après avoir passé
entre les villages d Abnoud et de Byr el-Bàr, nous arrivâmes bientôt à la hauteur
de 1 un des embranchemens du chemin de Qoçeyr, que suivent les caravanes en
partant de Qené. De là au village de Keft, sur lequel se trouvent les ruines de
1 ancienne C op tosil n y a pas plus de cinq mille mètres.
Les débris de cette ville, qui jouit d’une certaine renommée dans l’histoire,
sont situés presque au milieu de l’espace compris entre la rive orientale du Nil
et le pied de la chaîne Arabique, en face d’une plaine de sable sillonnée par les